Les élections municipales sont-elles indignes d’intérêt ?, interrogeait Patrick Lehingue [2009]. La question mérite d’être posée doublement lorsque l’on travaille sur les élections dans les communes rurales, en particulier les communes de moins de 1 000 habitants. En effet, par bien des aspects, ces dernières constituent encore un objet mineur de l’analyse politologique, même si la littérature sur les « mondes ruraux » s’est étoffée au tournant des années 1990 [Politix 1991 ; Bessière et al. 2007 ; Antoine et Mischi 2008 ; Barone et Troupel 2010 ; Bruneau et al. 2018 ; Granger 2021 ; Politix 2022]. Ce retour en grâce du « rural » s’est accompagné d’un intérêt plus soutenu pour la vie politique dans des communes de petite taille, en particulier en période électorale [Vignon 2009] alors même que ces collectivités connaissaient une évolution de la règle électorale.
Jusqu’à la loi n°2013-403 du 17 mai 2013 a...