Navigation – Plan du site

AccueilNuméros211Quand la course à l’irrigation vi...

Quand la course à l’irrigation vide les étangs

Le cas de Mandu en Inde
When the Race for Irrigation Drains the Reservoirs: The Case of Mandu, India
Olivia Aubriot et Anne Casile
p. 52-75

Résumés

Mandu, ancienne capitale des sultans du Malwa (xve-xvie siècle), est située sur un plateau basaltique surplombant le fleuve Narmada, habité et cultivé principalement par une population tribale. L’eau provient en grande partie d’infrastructures hydrauliques héritées de l’époque médiévale. Elle est pompée pour l’irrigation depuis les années 2000, tardivement par rapport aux politiques publiques qui en ont favorisé le développement ailleurs en Inde. L’article porte sur les dimensions matérielles liées aux usages de l’eau. Il montre que les pompes assèchent ces ouvrages anciens et que leur utilisation engendre une rupture dans la gestion de la ressource par rapport à la culture du stockage qui préexistait. Le passage au tout irrigué, non régulé, vient aussi compromettre les autres usages de l’eau.

Haut de page

Extrait du texte

Cairn

Texte intégral disponible via abonnement/accès payant sur le portail Cairn. Le texte intégral en libre accès sera disponible à cette adresse en janvier 2026.
Consulter cet article

Plan

De la matérialité du paysage hydraulique de Mandu façonné sur le temps long
Un vaste plateau archéologique habité et mis en culture
Méthodologie
Diversité et densité des ouvrages anciens
Les pompes à Mandu
Le cas de l’eau domestique
Le pompage : une histoire récente à Mandu
L’usage agricole des pompes individuelles
Une compétition des usages acceptée comme une fatalité ?
Conclusion

Aperçu du texte

L’utilisation de pompes individuelles pour l’irrigation est promue en Inde depuis la révolution verte, dans les années 1960. Leur nombre estimé est passé de moins de 200 000 en 1960 [Shah 2009 : 29] à 9 millions en 1986 et plus de 20 millions en 2013 (d’après le premier et le cinquièmerecensement des petits systèmes d’irrigation). 95 % de ces pompes servent à puiser l’eau souterraine, faisant de l'Inde le plus grand consommateur mondial de cette ressource. Toutefois, les effets de la révolution verte ont été inégalement répartis. Même si l'État du Madhya Pradesh a pu bénéficier de cette politique – ses productions de riz et de blé se sont accrues au point de participer significativement aux approvisionnements du pays [Dorin et Landy 2002] – ce ne fut pas le cas de toutes ses régions. En 1985, 30 % de ses terres cultivées étaient irriguées, mais ce chiffre tombe à 4 % dans les blocks peuplés de populations dites adivasi, répertoriées comme tribales (scheduled tribe) [Sharma et Jain 1...

Haut de page

Pour citer cet article

Référence papier

Olivia Aubriot et Anne Casile, « Quand la course à l’irrigation vide les étangs »Études rurales, 211 | 2023, 52-75.

Référence électronique

Olivia Aubriot et Anne Casile, « Quand la course à l’irrigation vide les étangs »Études rurales [En ligne], 211 | 2023, mis en ligne le 02 janvier 2026, consulté le 15 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/etudesrurales/30965 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/etudesrurales.30965

Haut de page

Auteurs

Olivia Aubriot

géographe, chargée de recherche, CNRS, Centre d’études sud-asiatiques et himalayennes (UMR 8077), Aubervilliers.

Articles du même auteur

  • Techniques, irrigation, politiques publiques et sociétés
    Water management in South Asia. Techniques, irrigation, public policies and societies
    Paru dans Études rurales, 211 | 2023

Anne Casile

archéologue, chargée de recherche, IRD, Patrimoines locaux, environnement et globalisation (UMR 208), Muséum national d’histoire naturelle, Paris.

Haut de page

Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Search OpenEdition Search

You will be redirected to OpenEdition Search