Elizabeth Bowen’s Selected Irish Writings. Cork
Eibhear Walshe (ed.), Elizabeth Bowen’s Selected Irish Writings. Cork, Cork University Press, 2011, ISBN 978-185918-449-3, 39 €.
Texte intégral
1Remarqué pour ces publications précédentes sur Elizabeth Bowen, Eibhear Walshe, enseignant dans le Department of Modern English de University College Cork, rassemble, pour la première fois, les écrits relatifs à l’Irlande de la romancière anglo-irlandaise dans une anthologie intitulée : Elizabeth Bowen’s Selected Irish Writings. A la suite d’une introduction de vingt-cinq pages signée par le responsable de publication, le volume se compose de conférences, cours, essais, lettres, rapports, articles critiques et comptes rendus de lecture rédigés par Bowen entre 1929 et 1970.
2Cet ouvrage est digne d’intérêt non seulement pour les lecteurs familiers de l’œuvre romanesque de Bowen, mais, plus largement, pour quiconque cultive le goût de l’histoire, la culture et la société irlandaises. En effet, le recueil est constitué de préfaces ou postfaces des ouvrages de Bowen rédigées à l’occasion de nouvelles éditions, d’introductions de romans de Sheridan Le Fanu, d’essais sur James Joyce ou Sean O’Faolain, mais aussi de comptes rendus d’ouvrages sur la vie en Irlande au xviie siècle, d’écrits sur la Big House ou encore sur la Seconde Guerre mondiale. Ce conflit occupe une place importante dans cette anthologie, comme en attestent les cinq rapports de 1942 rédigés à l’intention du Ministry of Information de Londres sur la neutralité controversée de l’Irlande et l’attitude de Dublin vis-à-vis de la guerre ou encore l’article sur la Conférence de la Paix qui se tint à Paris en 1946.
3L’ouvrage s’abstient de tout commentaire et permet au lecteur de mieux cerner l’attachement de cette femme à son Irlande natale, et en particulier au comté de Cork, qu’elle perçut en toutes circonstances comme un lieu de stabilité et de créativité dans un monde en proie au chaos. Il témoigne des relations difficiles que la romancière entretint avec le nouvel Etat irlandais, notamment en raison de sa qualité de représentante d’une ancienne classe dirigeante issue de la colonisation dont l’état d’esprit ne reflétait pas celui de l’Irlande profonde.
4L’écartèlement identitaire qu’elle put ressentir à maintes reprises ne fut toutefois en aucune façon paralysant mais constitua probablement le terreau de son engagement. En effet, en toute occasion, face aux événements du monde qui lui fut contemporain, Elizabeth Bowen sut courageusement prendre position et faire montre d’un esprit critique caractéristique de sa personnalité exceptionnelle.
5Ce volume, dont les dernières pages sont enrichies d’annotations, d’une bibliographie et d’un index bienvenus, constitue un ouvrage passionnant qui complète de façon opportune les publications déjà nombreuses sur Elizabeth Bowen.
Pour citer cet article
Référence papier
Bertrand Cardin, « Elizabeth Bowen’s Selected Irish Writings. Cork », Études irlandaises, 37-1 | 2012, 193-194.
Référence électronique
Bertrand Cardin, « Elizabeth Bowen’s Selected Irish Writings. Cork », Études irlandaises [En ligne], 37-1 | 2012, mis en ligne le 30 juin 2012, consulté le 16 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/etudesirlandaises/3090 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/etudesirlandaises.3090
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