Navigation – Plan du site

AccueilNuméros36-1Comptes rendus de lectureFlown The Nest

Comptes rendus de lecture

Flown The Nest

Nathalie Sebbane
p. 204-205
Référence(s) :

Hanna Greally, Flown The Nest, Cork, 2009, Attic Press, 96 p, ISBN 978-1-8559-4212-7

Texte intégral

1Lorsque le quotidien régional, The Champion, commence à publier Flown The Nest en 1972 sous forme d’épisodes, Bird’s Nest Soup est déjà en vente, et la troisième partie de l’autobiographie d’Hanna, Housekeeper At Large, est sous presse. L’édition de 2009 contient Flown The Nest et Housekeeper at Large.

2Dans Bird’s Nest Soup, Hanna Greally racontait les dix-huit années de sa vie passées au sein d’un hôpital psychiatrique. Les raisons pour lesquelles elle y avait été enfermée, à la demande de sa mère, restent entourées d’un mystère. Dans la préface à l’édition de 1972, rédigée par Greally elle-même, elle tente de justifier les omissions qui intriguent, les blancs qui dérangent. Elle résume en une phrase très simple et pourtant très poignante, les dix huit années d’internement : « I went into the Big House an impulsive, uninhibited girl, and I left a cautious, subdued, almost servile woman. I am now a sadder but a wiser woman, and one who can say with certainty that knowlegde and freedom are happiness. »

3Hanna quitte St Loman en 1962, au moment où le régime de l’internement psychiatrique est en pleine mutation, et la terminologie même reflète cette évolution. Elle était entrée dans un asile (asylum) et sort d’un hôpital. Sur les recommandations du directeur, elle va être l’une des premières à séjourner dans une institution d’état, dite de « réhabilitation » ou réinsertion pour utiliser un terme plus contemporain. Coolamber Manor, dans le comté de Longford, accueille des jeunes femmes – pour la plupart frappées de handicaps physiques – et leur dispense une formation afin qu’elles puissent trouver des places d’employées de maison, couturières ou cuisinières.

4Hanna n’y passera qu’une année, qu’elle décrit comme agréable, dans un environnement apaisant, bienveillant, marquant un contraste fort avec les années sombres passées au sein de l’institution psychiatrique.

5À l’issue de cette année de formation, elle est enfin prête à affronter le monde : « I would be free again […] now I wanted it prodigiously and for ever. » C’est une femme en quête de liberté, d’identité, de citoyenneté. Elle va occuper plusieurs emplois en Irlande, puis en Angleterre. Elle ne reste jamais bien longtemps dans le même endroit, même si employeurs sont satisfaits. Elle a besoin d’autre chose, sans pourtant bien savoir quoi. Elle restera plusieurs années au service d’un médecin à la retraite, pour qui elle nourrit des sentiments forts sans jamais oser les dévoiler. Son récit se termine avec le décès du médecin, lorsqu’elle décide de retourner définitivement en Irlande.

6Il est peu aisé de situer cet ouvrage dans un genre spécifique. Il s’agit à la fois d’une autobiographie et d’une oeuvre littéraire mais également d’un témoignage, d’une trace. Hanna Greally, en nous ouvrant des fenêtres sur différents moments de sa vie, nous permet de découvrir la condition d’une femme irlandaise, née à une époque où il n’y avait guère de salut hors du mariage et des ordres religieux, et où les insitutions, qu’elles fussent psychiatriques ou de réinsertion, se substitutaient à la liberté d’une femme célibataire et sans famille. À son retour en Irlande, elle s’achète une petite maison dans laquelle elle finit ses jours, assez péniblement, entre la maladie et les difficultés financières. Mais elle meurt en femme libre, en citoyenne irlandaise à part entière.

7L’écriture a joué un rôle cathartique dans le cheminement d’Hanna vers la liberté. Elle avait envisagé d’écrire sur son retour en Irlande, ce retour aux sources qu’elle redoutait sans doute autant qu’elle le désirait. Elle n’en a pas eu le temps. Si ce qu’elle dit est tout aussi important que ce qu’elle a choisi de taire, c’est dans l’interprétation et la lecture de son œuvre, à des périodes différentes, que réside la richesse de ce témoignage.

Haut de page

Pour citer cet article

Référence papier

Nathalie Sebbane, « Flown The Nest »Études irlandaises, 36-1 | 2011, 204-205.

Référence électronique

Nathalie Sebbane, « Flown The Nest »Études irlandaises [En ligne], 36-1 | 2011, mis en ligne le 30 juin 2011, consulté le 16 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/etudesirlandaises/2264 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/etudesirlandaises.2264

Haut de page

Auteur

Nathalie Sebbane

Articles du même auteur

Haut de page

Droits d’auteur

CC-BY-NC-SA-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-SA 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search