Scotch-Irish Merchants in Colonial America
Richard K. MacMaster, Scotch-Irish Merchants in Colonial America, Ulster Historical Foundation, 2009, xii + 324 p., ISBN 978-1-903688-78-6
Texte intégral
1La couverture de cette publication – vue de la ville de Philadelphie, « dans la province de Pennsylvanie, c.1754 – est une bonne illustration du contexte de cet ouvrage, l’Amérique coloniale au xviiie siècle – bâtiments, disposition de la ville et, au premier plan, navires de commerce, qui pouvaient, comme l’indique la quatrième de couverture, faire le coup de feu. Moins identifiable cependant est l’élément Scoto-irlandais, et moins encore ce qui constitue le point de départ de cette étude géopolitique et socio-économique abondamment documentée : la production et le commerce du lin (graines et fibres) dans les échanges transatlantiques en direction de l’Ulster, où l’industrie linière se développe, et l’émigration des Ulsteriens vers l’Amérique. Les émigrants, en effet, trouvaient place sur les bateaux qui avaient apporté la matière première en Ulster et trouvaient à s’employer comme personnel à tout faire, très demandé dans la région de la Philadelphie : « Flaxseed and emigrants were two sides of the same commercial coin by 1735-6 »(p. 40). L’étude s’attarde sur la montée en puissance des grands négociants, la place qu’occupent Philadelphie, New York, entre autres, dans les rotations transatlantiques ; elle suit la progression des Scoto-irlandais sur la ‘frontière’ en s’arrêtant sur des points névralgiques (Carlisle/Amérique) et l’extension de la colonisation à mesure que des villes nouvelles se créent, jusqu’à atteindre les Carolines en fonction de l’arrivée de nouveaux immigrants venus d’Ulster, le poids politique croissant des grands négociants – souvent natifs d’Ulster, désormais bien établis dans les principales villes d’Amérique du Nord ; majoritairement presbytériens, ils se posent maintenant la question de leur identité : sont-ils irlandais, britanniques, américains ou scoto-irlandais (p. 171). Un chapitre entier est consacré à leur rôle dans la prospérité grandissante de Baltimore, à mesure que se développe la production et le commerce des céréales ; deux autres sont consacrés aux vagues d’immigrants affluant dans les différentes villes. L’activité économique et la prospérité semblent avoir culminé vers 1771, après quoi, sur fond de « Stamp Act » et de « Boston Tea-Party » s’amorce le déclin : en janvier 1775, les derniers bateaux transportant du lin quittent pour Newry et Londonderry, marquant le terme de ce commerce transatlantique. L’ouvrage rappelle tout au long – mais assez discrètement au total – les enjeux nationaux et internationaux de l’époque – les guerres entre l’Angleterre et l’Espagne, les discussions au Parlement de Westminster, la question de la levée des impôts directs et indirects dans les colonies américaines, mais le cheminement vers l’indépendance n’est pas central. L’ouvrage est surtout remarquable pour la microhistoire que trace l’auteur en s’appuyant sur un travail considérable mettant en jeu des documents d’époque que l’on retrouve autant dans les abondantes notes de fin de chapitre que dans la longue bibliographie et dans un index de dix pages, en petits caractères sur trois colonnes par page.
Pour citer cet article
Référence papier
Bernard Escarbelt, « Scotch-Irish Merchants in Colonial America », Études irlandaises, 35-2 | 2010, 208-209.
Référence électronique
Bernard Escarbelt, « Scotch-Irish Merchants in Colonial America », Études irlandaises [En ligne], 35-2 | 2010, mis en ligne le 30 décembre 2010, consulté le 06 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/etudesirlandaises/2109 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/etudesirlandaises.2109
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