Counting the People of God?
Malcolm Macourt, Counting the People of God? The Census of Population and the Church of Ireland, Dublin, Church of Ireland Publishing, 2009, ISBN 978-1-904884-20-0, 22 €
Texte intégral
1Pour celui qui s’intéresse de près ou de loin à l’Irlande, la représentation d’une île que la religion a partagée, voire déchirée, demeure attachée aux deux nations qui la constituent aujourd’hui. Bien que cette vision dichotomique ne reflète pas la complexité de ce qui définit l’identité et la culture irlandaise, elle permet une approche communautaire qui peut avoir valeur d’analyse, pas uniquement religieuse, mais aussi sociologique.
2Le recueil de Malcolm Macourt s’inscrit dans cette volonté de mieux saisir les valeurs propres à l’une de ces communautés. Dans Counting the People of God?, publié par les presses Church of Ireland Publishing, il s’attache en effet à l’étude de la communauté des Protestants de l’Eglise d’Irlande et ceci dans la République et en Irlande du Nord. La question que l’auteur pose est celle de la définition de l’identité, non seulement religieuse mais aussi culturelle, des pratiquants de ce culte. L’analyse s’appuie sur des données récentes, 2006, et repose sur l’évolution du groupe uni par la même foi depuis que des données précises existent, c’est-à-dire la seconde moitié du dix-neuvième siècle. L’auteur propose une analyse minutieuse des recensements de la population et apporte une compréhension lumineuse de ce que signifie être membre de cette Église au début du vingt-et-unième siècle, au niveau de l’individu, au sein d’une unité familiale et dans la communauté et la société au sens large. Macourt parvient à dévoiler le sens profond de cette pratique depuis sa suprématie au dix-neuvième siècle à son déclin au cours du vingtième et son ouverture en ce début de vingt-et-unième siècle. Si tous les chapitres apportent des connaissances bienvenues sur des données jusqu’alors jamais réunies, le dernier chapitre du recueil est plus encore remarquable. Il souligne, chiffres à l’appui, combien les communautés sont demeurées divisées et ‘tribales’ en Irlande du Nord.
3Au-delà de sa mission d’information, Counting the People of God ? est avant tout pour le lecteur sociologue un véritable questionnement sur l’outil d’analyse qu’est le recensement. L’appartenance religieuse que doit indiquer chaque citoyen irlandais dans le recueil et l’analyse de données ne fait pas l’unanimité, en Irlande et ailleurs. Macourt en explique les causes pour les membres de l’Eglise d’Irlande. Cette étude permet de faire avancer la réflexion à mener dans le domaine du recensement et des questions religieuses et notamment de concevoir des questionnaires plus adéquats à ce que la pratique religieuse est devenue dans la société d’aujourd’hui.
4Dans l’ensemble, malgré la clarté des analyses et les études de cas qui, en fin de recueil, illustrent les questions traitées à l’aide de cartes, ce livre n’est pas une lecture facile. Cependant, la qualité et la précision des analyses dominent l’ensemble de l’ouvrage. Le lecteur sociologue, celui qui veut comprendre les évolutions récentes chez les pratiquants du culte de l’Eglise d’Irlande, surmontera également l’austérité du sujet grâce à une présentation scindée en de courts chapitres dans lesquels le commentaire des données est toujours pertinent.
Pour citer cet article
Référence papier
Catherine Piola, « Counting the People of God? », Études irlandaises, 35-1 | 2010, 190-191.
Référence électronique
Catherine Piola, « Counting the People of God? », Études irlandaises [En ligne], 35-1 | 2010, mis en ligne le 30 septembre 2010, consulté le 03 novembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/etudesirlandaises/1917 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/etudesirlandaises.1917
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