Jaime A. SALAZAR : Made in Colombia. Une analyse ethnographique de la fabrication des musiques (afro)colombiennes
Jaime A. SALAZAR : Made in Colombia. Une analyse ethnographique de la fabrication des musiques (afro)colombiennes
Thèse de doctorat en anthropologie sociale et ethnologie, soutenue le 28 août 2020 à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Paris Sciences et Lettres) en cotutelle avec la Universidad Nacional de Colombia
816 pages (dont 253 p. d’annexes)
Directeurs de thèse : Denis Laborde (EHESS) et Carlos Miñana (UNAL)
Texte intégral
1Durant les dernières décennies, les pratiques artistiques et culturelles associées aux musiques colombiennes occupent une place prépondérante sur le marché international de l’art et de la culture. Les nominations et les récompenses, la programmation dans les festivals, la visibilité dans la presse et sur le marché de la musique d’artistes pratiquant la musique colombienne montrent l’intérêt croissant pour les rythmes et les genres musicaux qui représentent la diversité et la richesse culturelle de la nation. En ce sens, le son représente les particularités du « peuple colombien », la musique colombienne étant un vecteur de colombianité. Ce phénomène apparaît comme le résultat de processus historiques qui relient le politique, l’académique, l’institutionnel et l’économique. Ainsi, nous pouvons aujourd’hui identifier des acteurs influents qui ont consolidé la musique colombienne dans la sphère publique et en même temps, comme un espace privilégié de mobilisation d’intérêts politiques, sociaux, artistiques et économiques. Dans cette thèse, il est fait état des intentions et des postures des acteurs des « mondes de la musique colombienne » ainsi que des mécanismes de « stabilisation » des musiques afrocolombiennes.
2Comment l’Etat a-t-il influencé l’identification, la circonscription et la stabilisation des musiques traditionnelles colombiennes ? Comment les disciplines académiques étudient-elles, conceptualisent-elles et expliquent-elles les rythmes et les répertoires propres aux musiques colombiennes, et comment situent-elles les pratiques musicales et leurs participants dans l’Histoire ? Quelles stratégies les musiciens utilisent-ils pour répondre aux mouvements et aux demandes du secteur culturel ? Comment la visibilité et la présence massive produites par le marché culturel contribuent-elles à la (re)connaissance de la musique colombienne et des caractéristiques qui lui sont attribuées ?
3Cette thèse est une invitation à déplacer l’attention que nous portons sur la musique et les acteurs qui la font exister, et à observer le phénomène complexe d’interdépendance qui s’opère entre les gens, les objets et la pratique. Elle contribue à illustrer la place qu’occupe l’action collective dans la production d’objets qui forgent les « musiques colombiennes », et à montrer comment ces objets orientent de nouvelles formes d’interactions et de pratiques musicales.
Pour citer cet article
Référence papier
« Jaime A. SALAZAR : Made in Colombia. Une analyse ethnographique de la fabrication des musiques (afro)colombiennes », Cahiers d’ethnomusicologie, 34 | 2021, 336.
Référence électronique
« Jaime A. SALAZAR : Made in Colombia. Une analyse ethnographique de la fabrication des musiques (afro)colombiennes », Cahiers d’ethnomusicologie [En ligne], 34 | 2021, mis en ligne le 01 décembre 2021, consulté le 14 mai 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ethnomusicologie/4623
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