Jean-Jacques Castéret. Le chant de table en Béarn et Bas-Adour : ethnomusicologie d’une pratique polyphonique
Jean-Jacques Castéret. Le chant de table en Béarn et Bas-Adour : ethnomusicologie d’une pratique polyphonique. Thèse de doctorat (3 vol., 825 p., 1 CD audio) soutenue le 30 novembre 2004 à l’Université Bordeaux 3 – Michel de Montaigne, sous la co-direction de Nicole Sevestre (Bordeaux 3) et André-Marie Despringre (Lacito du CNRS).
Notes de l’auteur
La thèse a obtenu la mention très honorable avec les félicitations à l’unanimité des membres du jury.
Texte intégral
1Le Béarn et les Pyrénées ont fait l’objet d’études historiques, sociologiques et anthropologiques mais rien d’autre en matière musicale que les travaux des folkloristes des XIXe et XXe siècles. Cette aire géographique présente pourtant un matériau musical vivant, très majoritairement de transmission orale. Nous y relevons notamment une pratique vocale très affirmée et, détail troublant, polyphonique. Ce travail s’attache à donner une première explication des conduites vocales et polyphoniques du Béarn et des Pyrénées gasconnes, sur le plan tant historique que musical, afin de comprendre leur sens profond au sein de la société pyrénéenne contemporaine.
2Une ethnographie précise alliant enquête in vitro et enquête in vivo est doublée d’un état des sources écrites et orales présentées en première partie.
3L’exploration de la littérature de voyage du XIXe siècle révèle dans un premier temps le processus d’institutionnalisation de la Vallée d’Ossau et de construction de l’identité de ses habitants. Elle permet de comprendre la place particulière que cette vallée occupe aujourd’hui et la longévité – dans l’oralité – de certains éléments tels qu’instruments de musique ou répertoire occitan lettré du XVIIIe siècle.
4La deuxième partie présente le contexte de la vocalité gasco-pyrénéenne en situant cette aire d’un point de vue géo-historique puis, de façon synchronique, en présentant les hommes et la société. Elle s’arrête peu à peu sur la pratique vocale, accordant une attention particulière aux espaces traditionnels de production, sans oublier les nouveaux contextes comme le Festival de Siros, véritable institution de transfert à l’échelle du pays tout entier dans les années 1970 et 1980.
5La catégorie des chants de table la plus vivante, la plus mouvante aussi, est plus particulièrement l’objet de ce travail. L’observation in vivo conduit à affiner un schéma simple opposant espaces privé et public pour plutôt considérer deux contextes de la vocalité : « l’entre-soi » de la maison ou du café des jours ordinaires, et le contexte communautaire, la place publique ou le café regorgeant de chanteurs les jours de fêtes.
6La troisième partie s’attache à la dimension plurivocale qui caractérise cette aire, plurivocalité à deux comme à trois parties déjà présente dans l’oralité de la fin du XVIIIe siècle. La perception émique est mise en regard de l’analyse musicale comme des contextes de production dressant un schéma de la variation polyphonique. Les modèles pyrénéens sont ensuite confrontés aux modèles d’autres aires polyphoniques européennes faisant apparaître des similitudes et la possible circulation, entre oralité et écriture, de certains d’entre eux.
7L’examen de la dynamique performative se poursuit dans la quatrième partie par l’étude du jeu des langues occitane et française, qui sert selon les contextes de filtre à la mise en œuvre des chants. Celle-ci est toutefois aussi fonction du profil des chanteurs comme de l’identité poétique et mélodique des chants. L’identité mélodique est ici plus particulièrement analysée à travers quatre-vingt chants. Mise en regard des répertoires (identité poétique) et des contextes (communautaire et de « l’entre-soi »), l’analyse révèle ainsi deux pôles esthétiques témoignant de l’adéquation du système musical au contexte.
Pour citer cet article
Référence papier
« Jean-Jacques Castéret. Le chant de table en Béarn et Bas-Adour : ethnomusicologie d’une pratique polyphonique », Cahiers d’ethnomusicologie, 18 | 2005, 347-348.
Référence électronique
« Jean-Jacques Castéret. Le chant de table en Béarn et Bas-Adour : ethnomusicologie d’une pratique polyphonique », Cahiers d’ethnomusicologie [En ligne], 18 | 2005, mis en ligne le 16 février 2012, consulté le 16 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ethnomusicologie/447
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