L’eredità di Diego Carpitella, Etnomusicologia, antropologia e ricerca storica nel Salento e nell’area mediterranea
L’eredità di Diego Carpitella, Etnomusicologia, antropologia e ricerca storica nel Salento e nell’area mediterranea,Édité par Maurizio Agamennone et Gino L. Di Mitri. Nardò [Prov. de Lecce], 2003, 424 p.
Texte intégral
1Voilà un livre hybride célébrant tout à la fois la mémoire de Diego Carpitella et la cité de Galatina – un « lieu de référence mythique », dont le maire et son adjoint soulignent en quatrième de couverture les « capacités organisationnelles » et les « ressources financières ». Un livre marqué par ce qui fut à son origine : un congrès occasionnel, qui se déroula en juin 2002 à Galatina, près de Lecce dans les Pouilles sur le thème « Ethnomusicologie, anthropologie et recherche historique dans le Salento et l’aire méditerranéenne ».
- 1 Pour une bibliographie complète montrant la richesse des approches et des thèmes abordés par Carpi (...)
2Hommage à Diego, donc, par ceux qui furent ses collègues, ses élèves et ses amis et qui rappellent à quel point le « maître » était attachant, aimable, brillant, à la fois subtil et honnête, drôle enfin. Peut-être ne laissa-t-il pas derrière lui une grande œuvre monolithique1, mais plutôt une multitude d’essais couvrant à peu près tous les secteurs de la vie musicale, anthropologique, artistique et politique italienne de l’après-guerre à la fin des années quatre-vingts. Comme le rappelle Maurizio Agamennone dans un texte riche et débordant de sympathie pour le maestro, Diego était d’abord une voix : une voix qui sut se faire entendre et qui fut essentielle pour l’éclosion de l’ethnomusicologie transalpine. La véritable œuvre de Diego se trouve peut-être là : dans une présence morale, une capacité de jugement et à travers une générosité dont se souviennent tous ceux qui l’ont côtoyé.
3Composite, le livre comprend cinq parties, soit : « Un Maestro » (cf. supra), « Terrains », « Histoires d’hier », « Théories », « Histoires d’aujourd’hui ». Le tarentisme et le « néo-tarentisme » y occupent une place importante : huit articles distribués çà et là dans le livre, parmi lesquels l’évocation de la mission « mythique » de Carpitella dans les Pouilles en compagnie d’Ernesto De Martino à la fin des années cinquante, qui fut à la base de la plus importante recherche de De Martino sur ce thème. Par extension ou commodité institutionnelle, d’autres articles monographiques y figurent, portant sur les Pouilles (description d’une Pastorale par Gianfranco Boellis) ; sur les régions voisines (étude relevant d’une anthropologie sonore par Antonello Ricci) ; en terres plus éloignées : la Sicile où, à partir d’un jeu de mot que la langue italienne suggère, la voix chantée « se déplie, se déploie » (spiega) en même temps qu’elle « explique » (Anne-Florence Borneuf). Plus éloignées encore : l’Albanie et les pays balkaniques ayant hérité de traditions épiques communes (Nicola Scaldaferri). Les « histoires d’hier » sont, quant à elles, très partiellement représentées, au XVIe siècle pour le violon (Constance Frei) et les rapports entre musique écrite et oralité (Christine Jeanneret). La partie « théorique » (mais s’agit-il véritablement de théorie ?) regroupe des réflexions personnelles sur une longue pratique d’enseignement de notre discipline (Serena Facci), mais aussi des considérations assez larges sur la « World Music » (Simha Arom et Denis-Constant Martin) et enfin sur le primitivisme (Giovanni Morelli et Giovanni Giuriati).
4En définitive, une certaine impression de désordre prévaut à la lecture du livre, ce qui ne veut nullement dire que les articles soient inintéressants ou médiocres ; ils semblent seulement un peu perdus dans un ensemble hétéroclite. Un index des noms complète l’ouvrage. Beaucoup de personnalités sont convoquées pour une messe plutôt confuse. Un index des matières et surtout une réflexion d’ensemble plus poussée auraient été plus utiles, et en tout cas bienvenus.
Notes
1 Pour une bibliographie complète montrant la richesse des approches et des thèmes abordés par Carpitella, voir Roberta Tucci « Diego Carpitella : Bibliografia ; Con un’appendice nastro-disco-filmogafica », Nuova Rivista Musicale Italiana XXVI/3-4, 1992 : 523-572 ; ainsi que Maurizio Agamennone : « Du folklore musical à l’ethnomusicologie. Entretien avec Deigo Carpitella », Cahiers de musiques traditionnelles 4/1991 : 229-238. Voiraussi, publié par Francesco Giannattasio après la mort de Diego : Conversazioni sulla musica. Lezioni, conferenze, trasmissioni radiofoniche 1955-1990, Firenze : Ponte alle grazie, 1992.
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Référence papier
Bernard Lortat-Jacob, « L’eredità di Diego Carpitella, Etnomusicologia, antropologia e ricerca storica nel Salento e nell’area mediterranea », Cahiers d’ethnomusicologie, 18 | 2005, 292-293.
Référence électronique
Bernard Lortat-Jacob, « L’eredità di Diego Carpitella, Etnomusicologia, antropologia e ricerca storica nel Salento e nell’area mediterranea », Cahiers d’ethnomusicologie [En ligne], 18 | 2005, mis en ligne le 14 janvier 2012, consulté le 20 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ethnomusicologie/368
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