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AccueilCahiers de musiques traditionnelles3Éditorial

Texte intégral

1Nous avons tous appris à distinguer un grand nombre de catégories, de genres et de styles musicaux, au sein desquels nous nous sentons libres d’apprécier ceux qui correspondent à nos affinités et de rejeter ceux qui ne s’y accordent pas. Le goût musical nous apparaît comme une affaire éminemment individuelle car la musique ne nous semble pas répondre à d’autres buts que celui de satisfaire notre sens esthétique ou, éventuellement, de créer une ambiance propre à susciter telle ou telle disposition psychologique. Pourtant, notre perception consciente ne représente qu’une infime parcelle du champ de notre réceptivité auditive. Les psycho-acousticiens s’intéressent depuis longtemps aux messages subliminaux véhiculés par certaines musiques. Des orgues d’église aux orchestres de rock, en passant par les fanfares militaires et les mélodies lénifiantes des supermarchés, toutes sont porteuses d’effets, donc de pouvoirs, dans la mesure où leurs formes sont adaptées à leur finalité.

2Présente dans la plupart des rites, la musique en est généralement considérée comme le principal moteur, voire comme la substance même. Selon une croyance quasi universelle, ces rites tirent leur efficacité du pouvoir opérant de la musique par laquelle l’individu ou la collectivité communique avec le monde de l’Invisible.

3Les pouvoirs attribués aux formes et aux structures musicales échappent à l’approche quantitative ; tout au plus peut-on observer les nombreuses modalités de leur utilisation. Mais la musique est-elle réellement dotée de pouvoirs, ou n’est-elle qu’un agent psychotrope au service d’un pouvoir ? L’usage de la musique à des fins politiques est fréquent, en tant que signe du pouvoir ou que véhicule de sa propagation. Cette relation peut aussi revêtir une autre dimension : celle de l’influence du politique sur le musical. A cet égard, un des types de pouvoir les plus manifestes en la période contemporaine est celui exercé par la modernité sur les sociétés traditionnelles. A la fois fascinante et traumatisante, celle-ci provoque des transformations radicales sur tous les plans de l’existence. Leur étude, sous l’angle des pratiques musicales, soulève une série de questions passionnantes.

4Pouvoirs de la musique, pouvoirs par la musique, pouvoirs sur la musique : tels sont les trois principaux axes d’une relation toujours complexe et ambiguë que les contributions à ce Cahier se proposent d’aborder.

La Rédaction

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Pour citer cet article

Référence papier

« Éditorial »Cahiers d’ethnomusicologie, 3 | 1990, 3.

Référence électronique

« Éditorial »Cahiers d’ethnomusicologie [En ligne], 3 | 1990, mis en ligne le 15 octobre 2011, consulté le 16 septembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ethnomusicologie/2372

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Droits d’auteur

CC-BY-SA-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-SA 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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