Aliénor ANISENSEL : Le sens d’une tradition élitiste dans le Viêt-Nam contemporain : pratiques, apprentissages et esthétiques du chant « Ca trù »
Aliénor ANISENSEL : Le sens d’une tradition élitiste dans le Viêt-Nam contemporain : pratiques, apprentissages et esthétiques du chant « Ca trù »
Thèse de doctorat en ethnologie (spécialité ethnomusicologie), soutenue le 5 janvier 2012 à l’Université Paris Ouest Nanterre – La Défense
526 pages (464 p. + 62 p.), 1 DVD et 2 CDs
Directeur de thèse : Gilles Tarabout
La thèse a obtenu la mention « Très honorable avec les félicitations du jury à l’unanimité »
Texte intégral
1Cette thèse a pour question anthropologique la fabrique de distinction sociale par la musique. Elle porte sur la pratique au Viêt-Nam d’une poésie chantée en sino-vietnamien appelée Ca trù, par laquelle ses amateurs expérimentent différents types d’élitismes en s’inspirant du modèle de l’élitisme lettré (qui a prévalu sous la monarchie confucéenne jusqu’en 1918) où le savoir littéraire était le premier critère de l’estime sociale.
2La thèse repose principalement sur une ethnographie réalisée entre 2003 et 2008 au Viêt-Nam. Elle s’organise comme suit : dans un premier temps, je décris une pratique élitaire, associée à la formulation de vœux de longévité et de prospérité pour les notables au village, ou à la figuration sociale via la ponctuation du tambour par des auditeurs « lettrés » dans les clubs urbains (Ire partie). Puis je montre, dans les processus d’apprentissage (IIe partie) et de performance (IIIe partie), les moyens utilisés pour fabriquer « musicalement » de l’élitisme.
3Les méthodes et étapes privilégiées de mon étude sont : 1) Une ethnographie de la pratique sociale de la musique avec une perspective diachronique tentant de retracer l’histoire sociale de la pratique, de son adaptation à de nouvelles conjonctures politiques, économiques et sociales, ses périodes de déclin, voire de « décadence », ou au contraire son revivalisme et sa reconquête possible par un autre groupe social que celui d’origine, détenteur ou bien en manque de capital symbolique ; 2) Une analyse musicologique du processus de transmission afin de déceler les procédés visant une « complexité » ou un « raffinement » du sonore de telle façon que la pratique musicale soit d’autant plus appréciée par une minorité cherchant à se distinguer ; 3) Enfin une analyse musicologique du processus de performance, en s’interrogeant sur les procédés de stylisation des musiciens qui visent à provoquer le plus de plaisir musical et sur les moyens d’expression et de distinction des auditeurs pendant la performance, s’il est prévu qu’ils manipulent l’objet musical et/ou poétique et de quelle façon.
4Au terme de ces trois étapes, la thèse pose les bases d’une théorie musicale pour penser la distinction sociale.
Pour citer cet article
Référence papier
« Aliénor ANISENSEL : Le sens d’une tradition élitiste dans le Viêt-Nam contemporain : pratiques, apprentissages et esthétiques du chant « Ca trù » », Cahiers d’ethnomusicologie, 25 | 2012, 315.
Référence électronique
« Aliénor ANISENSEL : Le sens d’une tradition élitiste dans le Viêt-Nam contemporain : pratiques, apprentissages et esthétiques du chant « Ca trù » », Cahiers d’ethnomusicologie [En ligne], 25 | 2012, mis en ligne le 15 novembre 2012, consulté le 05 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ethnomusicologie/1951
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