Artur SIMON, éd., Das Berliner Phonogramm-Archiv 1900-2000. Sammlungen der Traditionellen Musik der Welt
Artur SIMON, éd., Das Berliner Phonogramm-Archiv 1900-2000. Sammlungen der Traditionellen Musik der Welt. Berlin : VWB – Verlag für Wissenschaft und Bildung, 2000. 264 p., photos, bibliographie, édition bilingue allemand-anglais. ISBN 3-86135-680-5.
Plan
Haut de pageTexte intégral
1À l’occasion de la célébration du centenaire de son existence, le Berliner Phonogramm-Archiv publie un ouvrage retraçant son histoire mouvementée et jalonnée de noms illustres de l’ethnomusicologie.
Structure de l’ouvrage
- 1 « Les traditions musicales de l’humanité dans le Phonogramm-Archiv de Berlin 1900-2000. Collecter, (...)
2L’ouvrage comporte plusieurs textes dont la majeure partie se rapporte à l’histoire des Archives et en particulier à l’esprit qui anima leur création, leur développement et leur exploitation. Un rappel chronologique des événements est doublé d’un article d’Artur Simon1. Les textes se regroupent ensuite en quatre parties :
-
- 2 « Das Berliner Phonogrammarchiv », pp. 65-84.
- 3 « A propos de l’état actuel de la musicologie comparée », pp. 85-89 ; « La sauvegarde de musiques n (...)
- 4 « Demande adressée au Ministre des sciences, des arts et de l’éducation populaire », pp. 106-108.
- 5 « Mémoire concernant la fusion des collections d’instruments de musique anciens et des archives pho (...)
- 6 « Carl Stumpf et la musicologie comparée (le 21 avril 1933) », pp. 116-120.
- 7 « A l’occasion de la mort d’Erich von Hornbostel », pp. 121-129.
- 8 « Le Phonogramm-Archiv du Musée d’ethnographie », pp. 130-133.
La période allant de la création à la seconde guerre mondiale est documentée avec des rééditions de textes de Carl Stumpf (article dans un hebdomadaire scientifique, 19082) et d’Erich Moritz von Hornbostel (communication au Congrès de musicologie, Bâle, 1906 ; article dans un journal de Berlin, 1911 ; présentation inédite des Archives, 1919/19203), une demande de création d’un Musée de l’Art Musical par Stumpf4, accompagné d’un argumentaire de Hornbostel et Sachs (1922)5, ainsi que la laudatio de Hornbostel6 pour les 85 ans de Stumpf (1933), la nécrologie de Hornbostel par Jaap Kunst (1935)7 et un court texte sur les archives par Marius Schneider (1938)8.
-
- 9 « Vingt ans de reconstruction du Berliner Phonogramm-Archiv », pp. 134-140.
- 10 « Erich M. von Hornbostel, Carl Stumpf et l’institutionnalisation de la musicologie comparée », pp. (...)
La deuxième phase des Archives est décrite dans un texte inédit de Kurt Reinhard couvrant les deux premières décennies après la deuxième guerre mondiale (1972)9. Dans un article de fonds, Dieter Christensen10 réfléchit sur le rôle de l’« Ecole de Berlin » et de la musicologie comparée allemande dans le développement de l’ethnomusicologie en général et se penche notamment sur une certaine mythification dans la transmission allemande de l’ethnomusicologie d’après-guerre.
-
- 11 « Encore une mission de recherche ethnomusicologique en Turquie », pp. 161-163.
- 12 « Recherches de terrain en Egypte et au Soudan 1972-1974 », pp. 164-167.
- 13 « L’ethnomusicologie dans le programme de recherche interdisciplinaire de la Deutsche Forschungsgem (...)
- 14 « Le ‘Borno Music Documentation Project’ au Nigéria », pp. 178-185.
- 15 « La collection d’instruments de musique du Berliner Phonogramm-Archiv », pp. 151-160.
- 16 « Une documentation filmée de cérémonies sociales et religieuses et de musique cérémonielle des Bat (...)
Les orientations scientifiques récentes sont toutes guidées par une importante activité de collecte et de recherche sur le terrain. Celle-ci est illustrée dans des rapports de missions (Kurt Reinhard, Turquie, 197211 ; Artur Simon, Egypte et Soudan, 1972-197412). D’autres articles sont consacrés à la participation des Archives à des programmes de recherche plus vastes (A. Simon, Nouvelle Guinée, 1975-197613) et notamment à la sauvegarde et la documentation de traditions musicales en collaboration avec les autorités locales (Raimund Vogels, Nigeria, 1986-199614). Un article sur les collections d’instruments de musique (Andreas Meyer 200015) et l’ouverture de la documentation vers des recherches audiovisuelles (A. Simon, Sumatra, 198116) circonscrivent toute l’ampleur du champ d’action des personnes travaillant actuellement en relation avec les Archives.
-
- 17 « ‘Mappemonde Musicale’. Une installation multimédia », pp. 186-188.
La dernière partie de l’ouvrage tourne autour de la conservation des documents sonores, tous supports confondus, avec une courte présentation d’un programme multimédia pour le Musée d’ethnographie (Ulrich Wegner17) et plusieurs articles consacrés à l’une des tâches principales des années à venir, à savoir la restauration, la conservation et la reproduction de la collection originale de cylindres de cire.
3Le fait que l’ouvrage se termine par les soucis relatifs aux anciennes collections montre bien que l’intérêt principal des Archives est aujourd’hui – malgré la qualité exemplaire du travail ethnomusicologique des cinquante dernières années – la mise à la disposition des spécialistes et du grand public des premières sources ethnomusicologiques datant d’avant 1933.
Chronologie
4Tout commence avec le psychologue Carl Stumpf et le gynécologue Otto Abraham qui, en septembre 1900, posent les premières pierres des Archives à l’Institut de psychologie de l’Université de Berlin, avec des enregistrements d’un groupe de musiciens thaïlandais en concert à Berlin. Ils se servent du récent phonographe d’Edison, dont ils saisissent immédiatement l’importance pour toute recherche relative aux connaissances d’autres cultures. Ils convainquent les anthropologues Felix von Luschan et Carl Meinhof de prendre un phonographe avec eux en Asie Mineure et en Afrique de l’Est (1902). L’enthousiasme au retour fut tel que Luschan veilla ensuite à ce que « désormais aucun chercheur ne partît sur le terrain sans prendre un équipement phonographique et sans avoir été formé par l’Institut de psychologie de Berlin à l’utilisation scientifique du phonographe » (p. 26). Bien que les premiers utilisateurs de cette technologie ne furent pas des musicologues, mais des anthropologues, linguistes, médecins, explorateurs et missionnaires, on s’imagine facilement que cette collecte fut dès sa création de la plus haute importance pour la recherche musicologique. Des échanges avec des institutions américaines ont permis d’acquérir des enregistrements de Charles Myers à Torres-Strait (1898), de Franz Boas chez les Indiens d’Amérique du Nord (Kwakiutl 1893 et Thompson-River 1897), et de C. G. Jonker à Timor (1899-1902).
5Erich Moritz von Hornbostel, collaborateur de Stumpf depuis 1901, est nommé directeur des Archives en 1905. Sous sa direction jusqu’en 1933, elles deviennent une des plus grandes collections de musiques traditionnelles du monde. L’objectif était de constituer une collection de documents sonores qui puissent servir à des études comparatives en musicologie, ethnologie, anthropologie, psychologie des peuples et esthétiques. Le témoignage de cultures en mouvement était une autre motivation, notamment la documentation systématique des cultures des colonies allemandes en contrepartie de la violence subie par la colonisation (p. 91). Hornbostel investit une partie de son patrimoine personnel dans la réalisation de ce projet.
6Un tel centre documentaire passionnait également des personnalités comme Béla Bartok et Albert Schweitzer qui exprimèrent tous deux leur volonté d’enrichir les collections. Malheureusement, la première guerre mondiale suspendit les recherches de terrain, mais elle fournit l’occasion d’étudier les musiques du monde sur place… dans les camps de prisonniers. Georg Schünemann enrichit ainsi les archives de plus de mille enregistrements de musiques européennes et asiatiques.
7Après 1914-18, des collections pédagogiques destinées au grand public se sont constituées afin d’illustrer des questions musicologiques, ethnologiques, psychologiques et esthétiques. Une collection de 120 cylindres – dont le contenu est détaillé en pp. 99-105 – donne un aperçu général de la richesse des musiques traditionnelles.
8Les maigres subventions publiques limitent les ambitions des pères des Archives et font échouer un grand projet novateur, aujourd’hui toujours d’actualité. En effet, Carl Stumpf souhaitait voir les Archives fusionner avec le Musée des instruments de musique – dont Curt Sachs fut le conservateur de 1919 à 1933 – en un Musée de l’art musical. La motivation était de « réunir des objets apparentés et des intérêts parallèles en une entité organique qui soit plus que la somme de ses parties » (Hornbostel et Sachs, p. 110) : d’une part, les supports – instruments, enregistrements, livres, photos, films et chorégraphies –, et de l’autre, une approche scientifique unique de toutes les musiques du monde : « la recherche séparée en musicologie européenne et extra-européenne dans deux instituts isolés n’est plus dans l’air du temps » (p. 112). En l’an 2001, cela nous rappelle douloureusement les discussions autour du Musée de l’Homme de Paris qui, lui, semble être condamné à prendre le chemin inverse de la dislocation.
9Hornbostel et Sachs furent démis de leurs fonctions en 1933 et ce fut Marius Schneider qui reprit la direction des Archives quand celles-ci furent intégrées au Musée d’ethnographie en 1934. La grande époque pionnière de la collecte était terminée – les Archives contenaient alors environ 15000 enregistrements – et la deuxième guerre mondiale mit fin à toute activité. Les collections furent emballées, déplacées et réparties dans des « lieux sûrs » à l’Est et à l’Ouest du pays, mais ceci n’a pas empêché que la très grande majorité des enregistrements fut emportée en Union Soviétique comme butin de guerre. Elle fut d’abord déposée aux Archives Phonographiques de Leningrad, puis transférée à l’Université Humboldt de Berlin-Est en 1958-1959.
10A Berlin-Ouest, l’après-guerre ouvrit alors une nouvelle phase, celle de la recréation d’archives. En 1948, le musicologue Kurt Reinhard réunit les restes de l’ancien fonds à l’Université libre de Berlin et se consacra à la reconstitution d’une collection, cette fois avec la nouvelle technologie des bandes magnétiques. Depuis 1955, ses enregistrements, ainsi que ceux de Dieter Christensen et de Wolfgang Laade alimentent la nouvelle collection conservée à nouveau au Musée d’ethnographie depuis 1952 et servent de matériau pour la première génération de véritables ethnomusicologues formés en Allemagne de l’Ouest. La recherche sur le terrain fut érigée en principe et les Archives enrichies par les personnes liées à l’Institut de musicologie comparée de l’Université libre de Berlin, dont Kurt Reinhard fut le professeur titulaire. Ce dernier démissionna de la direction des Archives en 1968 au profit de l’enseignement et laissa sa place à Dieter Christensen, qui l’occupa jusqu’en 1972.
11Depuis, sous la direction d’Artur Simon, les Archives sont à nouveau devenues une collection de référence avec, en l’an 2000, 150 000 enregistrements sur bandes magnétiques, DAT, CD ou vidéo. Malgré la proximité géographique des collections d’instruments de musique du Musée d’ethnographie, les Archives se sont vu adjoindre une collection d’instruments – actuellement au nombre de 1607 –, acquis ou construits exprès sur le terrain. Grâce aux possibilités techniques modernes, le fonds d’enregistrements sonores s’enrichit rapidement de films vidéos. Ces compléments en objets et en images permirent d’élargir les sujets de recherche sur la gestuelle et les rapports entre musique et mouvement.
12Avec des concerts, des stages, des publications sous forme de livres, de disques et de vidéos, les Archives sont aujourd’hui devenues « de plus en plus prestataires de services en matière de musiques traditionnelles pour d’autres musées, ainsi que pour des radios et télévisions, ou des enseignants et amateurs de musique » (Simon, p. 60). Elles sont également impliquées dans des actions de « sauvetage ethnomusicologique » et des projets d’aide culturelle aux pays du Tiers Monde comme en témoignent les articles de Simon et de Vogels.
13La politique actuelle est de contrer une attitude de consommation rapide de musiques, y compris des musiques du monde, en consacrant de nombreuses publications au rôle identitaire de la musique. Qui plus est – et là, le discours n’a pas changé depuis 90 ans –, Artur Simon insiste sur l’obligation pour les ethnomusicologues de documenter des traditions en forte voie de modification (p. 64).
141991 marque un moment très important dans l’histoire des Archives puisque, suite à la réunification des deux Allemagnes, l’ancien fonds de cylindres de cire est réintégré à la collection. Commence alors un projet ambitieux de sauvegarde car les cylindres de cire sont menacés de désintégration et doivent être transférés sur des supports numériques. En 1999, l’UNESCO confère à cet ancien fonds sonore le statut de Mémoire du Monde.
Collections et collecteurs
15La valeur de l’ensemble des Archives réside à la fois dans le grand âge des premiers enregistrements, dans la rareté de certaines collections (les enregistrements de la Terre de Feu, 1907-1924, sont des témoignages d’un peuple aujourd’hui disparu), dans les noms illustres qui ont contribué à leur réalisation et dans la rigueur avec laquelle la collecte a été menée, qu’il s’agisse de l’ancien fonds ou du nouveau.
16A part les chercheurs directement impliqués dans les Archives, les noms des « ancêtres » de l’ethnologie et de l’ethnomusicologie défilent dans l’inventaire : Franz Boas (1893), Charles Myers (1898), Leo Frobenius (1906), Richard Thurnwald (1906), Günter Tessmann (1907), Jan Czekanowski (1907-8), Bernhard Ankermann (1908-9), Abraham Zvi Idelsohn (1913), Robert Lachmann (1919), Jaap Kunst (1922-23), Martin Gusinde (1923), Georg Schünemann (1924), George Herzog (1929), le Baron Rodolphe d’Erlanger (1929), Edward Evans-Pritchard (1929), Paul Schebesta (1930), Mieczyslaw Kolinski (1930), Melville Herskovits (1931), Hans Hickmann (1935), Béla Bartók (div.).
17Parmi les collecteurs extérieurs de la période récente, citons Max Peter Baumann, Wolfgang Bender, Hans Brandeis, Edda Brandes, Veit Erlmann, Till Förster, Felix Hoerburger, Gisa Jähnichen, Gerhard Kubik, Wolfgang Laade, Ekkehart Royl et Gert-Mathias Wegner.
18Malheureusement, les listes d’inventaire des enregistrements annexées à l’ouvrage ne font apparaître ni les ethnies, ni le contenu des collections. De ce fait, leur utilité n’est que très limitée pour le lecteur avide d’informations sur son propre terrain.
Source d’inspiration scientifique
19Dès leur création, les Archives sont à la base de nombreuses publications scientifiques, notamment en psychologie auditive et en musicologie. Les thèmes traités par Hornbostel et Stumpf concernent en premier lieu des questions d’échelles et de formations mélodiques ; les modalités d’exécution et les procédés polyphoniques gagnent de l’importance avec les recherches de Marius Schneider. Ces premières approches comparatives portaient en elles une contradiction à l’époque encore insoluble. D’une part, elle reconnaissaient le caractère profondément culturel de toute musique, mais de l’autre, elles soutenaient l’idée que les musiques traditionnelles refléteraient de la « mélodie pure » dont l’analyse pourrait révéler les bases psychologiques de toute musique non soumise à la théorie harmonique (Hornbostel, p. 92).
20Des réflexions sur la musique en tant que production culturelle dans son contexte apparaissent vers la fin des années 30, mais la guerre ne permet pas de les poursuivre et met fin pour plusieurs décennies à toute théorisation de la pratique ethnomusicologique en Allemagne.
21Aujourd’hui, les Archives inspirent un axe de recherche de toute autre nature, à savoir celui de la conservation des documents sonores et la question de savoir que faire avec ces richesses et dans quel but. Le CD-Rom Mappemonde Musicale « veut transmettre l’idée que l’étude du phénomène ‘musique’ comme forme d’expression humaine universelle a été déplacée dans une perspective globale par les nouvelles formes de sauvegarde des connaissances » (Wegner, p. 188).
La sauvegarde des cylindres de cire
- 18 « Le projet des cylindres de cire pour la sauvegarde de la plus grande collection d’anciens documen (...)
- 19 Voir l’article de Gerd Stanke et Thomas Kessler, « Procédure de l’obtention de signaux sonores par (...)
22Le projet de sauvegarde de l’ancien fonds est présenté par Susanne Ziegler18 qui en est la responsable. Après plusieurs années d’inventaires et de recherches techniques19 et financières, le transfert des documents sonores a commencé en 1998. La restauration et la copie des cylindres de cire demande de grandes investigations techniques afin de conserver un maximum d’information. En effet, un original se détériore lors d’une lecture directe. Il sert donc de matrice pour un négatif en cuivre (galvano), à la fabrication duquel il ne survit généralement pas. Le galvano permet ensuite des copies illimitées sous forme de cylindres de cire et le transfert sur d’autres supports. Le projet de réédition des anciens fonds s’appuie donc sur une application de la technique originale de fabrication de copies de cylindres, technique développée aux Archives sonores de Vienne.
23La grande majorité des notes de terrain, ainsi que des analyses originales qui accompagnaient les enregistrements sont à nouveau regroupées aux Archives. L’ensemble des données permettra donc d’ici peu la reconnaissance et l’exploitation de la totalité du contenu des collections.
- 20 « Quelques remarques techniques à propos de la conservation digitale des anciens fonds du Berliner (...)
24Albrecht Wiedmann20 expose les problèmes techniques de la numérisation des anciens fonds sonores après avoir présenté la recherche technique et la collaboration avec l’industrie qui accompagnait la mise en place des phonographes de terrain et l’archivage original. On apprend en effet que le problème de la rentabilité de la fabrication de prototypes destinés spécialement à la recherche ethnomusicologique se posait déjà à l’époque comme il se pose encore aujourd’hui.
Et l’avenir ?
25Depuis 1998, le Berliner Phonogramm-Archiv n’occupe plus qu’un seul chercheur. Le poste de secrétaire a été supprimé et le dernier des deux ingénieurs du son a été retiré des Archives et muté à d’autres tâches au sein du Musée d’ethnographie. Le projet prestigieux de sauvegarde de l’ancien fonds ne peut être mené que grâce à des subventions privées et ponctuelles qui ne financent pas seulement les moyens techniques, mais également l’ensemble des personnels impliqués. Un tel déclin s’inscrit dans la politique de désintéressement culturel de l’État qui laisse mourir à petit feu l’ethnomusicologie berlinoise. Il y a quelques années encore, c’était la ville ayant la plus grande concentration de lieux consacrés à l’étude des musiques du monde. Depuis, l’Institut international de musicologie comparée a dû fermer ses portes et un deuxième poste de professeur n’a jamais été repourvu à l’Université libre de Berlin. Pire encore, le seul qui était encore occupé est vacant depuis la rentrée 2001, sans qu’il y ait eu de recrutement ou de remplacement adéquat. Devant la menace qui plane sur l’ethnomusicologie en Allemagne, on ne peut que souhaiter que la revalorisation des anciens fonds des Archives suscitera de nouveaux soutiens internationaux et ouvrira les yeux aux dirigeants berlinois. Ce n’est pas par chauvinisme, mais par solidarité internationale que je voudrais terminer en disant : Longue vie aux Archives, longue vie à l’ethnomusicologie en Allemagne !
Notes
1 « Les traditions musicales de l’humanité dans le Phonogramm-Archiv de Berlin 1900-2000. Collecter, conserver, chercher et transmettre », pp. 47-64.
2 « Das Berliner Phonogrammarchiv », pp. 65-84.
3 « A propos de l’état actuel de la musicologie comparée », pp. 85-89 ; « La sauvegarde de musiques non écrites », pp. 90-96 ; « Les archives phonographiques de l’Institut de psychologie de l’Université de Berlin », pp. 97-98 ; « Collection de démonstration », pp. 99-105.
4 « Demande adressée au Ministre des sciences, des arts et de l’éducation populaire », pp. 106-108.
5 « Mémoire concernant la fusion des collections d’instruments de musique anciens et des archives phonographiques de l’Institut de psychologie en un Musée national de l’art musical », pp. 109-115.
6 « Carl Stumpf et la musicologie comparée (le 21 avril 1933) », pp. 116-120.
7 « A l’occasion de la mort d’Erich von Hornbostel », pp. 121-129.
8 « Le Phonogramm-Archiv du Musée d’ethnographie », pp. 130-133.
9 « Vingt ans de reconstruction du Berliner Phonogramm-Archiv », pp. 134-140.
10 « Erich M. von Hornbostel, Carl Stumpf et l’institutionnalisation de la musicologie comparée », pp. 141-150.
11 « Encore une mission de recherche ethnomusicologique en Turquie », pp. 161-163.
12 « Recherches de terrain en Egypte et au Soudan 1972-1974 », pp. 164-167.
13 « L’ethnomusicologie dans le programme de recherche interdisciplinaire de la Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG) ‘Homme, culture et environnement dans les montagnes centrales de la Nouvelle Guinée Occidentale’ 1975-1976 », pp. 168-171.
14 « Le ‘Borno Music Documentation Project’ au Nigéria », pp. 178-185.
15 « La collection d’instruments de musique du Berliner Phonogramm-Archiv », pp. 151-160.
16 « Une documentation filmée de cérémonies sociales et religieuses et de musique cérémonielle des Batak, Nord-Sumatra, Indonésie (1981) », pp. 172-177.
17 « ‘Mappemonde Musicale’. Une installation multimédia », pp. 186-188.
18 « Le projet des cylindres de cire pour la sauvegarde de la plus grande collection d’anciens documents sonores de musiques traditionnelles du monde entier. Rouleaux et disques 78 tours du Berliner Phonogramm-Archiv », pp. 189-202.
19 Voir l’article de Gerd Stanke et Thomas Kessler, « Procédure de l’obtention de signaux sonores par voie d’analyse d’image / sensorielle à partir de sillons négatifs à l’intérieur des négatifs en cuivre de cylindres d’Edison », pp. 209-215.
20 « Quelques remarques techniques à propos de la conservation digitale des anciens fonds du Berliner Phonogramm-Archiv ».
Haut de pagePour citer cet article
Référence papier
Susanne Fürniß, « Artur SIMON, éd., Das Berliner Phonogramm-Archiv 1900-2000. Sammlungen der Traditionellen Musik der Welt », Cahiers d’ethnomusicologie, 14 | 2001, 283-289.
Référence électronique
Susanne Fürniß, « Artur SIMON, éd., Das Berliner Phonogramm-Archiv 1900-2000. Sammlungen der Traditionellen Musik der Welt », Cahiers d’ethnomusicologie [En ligne], 14 | 2001, mis en ligne le 10 janvier 2012, consulté le 10 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ethnomusicologie/179
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-SA 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page