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Entretiens et leçons

La fabrique de L’archéologie industrielle en France (1975-1980)

2. Le rôle des correspondants en province : entretiens avec Alain Alexandre et Pierre-Christian Guiollard
The making of L’archéologie industrielle en France (1975-1984). 2. The field survey. Interviews with Alain Alexandre and Christophe Guiollard
Alain Alexandre et Pierre-Christian Guiollard

Texte intégral

  • 1 Ces entretiens ont été conduits par Anne-Sophie Rozay (Alain Alexandre) et Jean-Philippe Passaqui ( (...)

1Dans les deux échanges qui vont suivre, Alain Alexandre et Pierre-Christian Guiollard, qui participèrent à l’enquête sur les bâtiments industriels initiée par Maurice Daumas, le premier en Normandie, le second dans les Cévennes, expliquent le pourquoi et le comment de leur rencontre avec Maurice Daumas et rappellent ce qu’a été leur participation à la rédaction des notices1.

  • 2 L’une des forces de l’ouvrage est d’avoir démontré le caractère industriel des bâtiments productifs (...)

2Ces témoignages uniques éclairent les coulisses de la réalisation d’un ouvrage majeur, qui a contribué à l’émergence des notions d’archéologie industrielle et de patrimoine industriel et donné une impulsion nouvelle à l’histoire des techniques. Ils démontrent aussi qu’il ne s’agit pas d’une réflexion sans lendemain. En effet, si l’ouvrage de Maurice Daumas n’a jamais été réédité, sa publication a participé à la reconnaissance patrimoniale de nombreux sites, parfois inattendus dans les profondeurs de la France dite rurale2. Il a constitué un jalon important dans la prise de conscience par les populations proches des sites étudiés qu’il y avait nécessité à en faire l’histoire, à les protéger, les restaurer et, surtout, qu’il fallait cesser de les considérer comme des tâches lépreuses dans le paysage, représentatives d’un temps révolu. La simple description d’un bâtiment au sein de L’archéologie industrielle en France a suffi à rendre une certaine fierté à des territoires blessés – déjà- par la désindustrialisation.

De l’industrialisation de la Vallée du Cailly à la patrimonialisation de la corderie Vallois. Entretien avec Alain Alexandre, correspondant pour la région de Rouen (Normandie)

  • 3 Daumas, Maurice. L’archéologie industrielle en France, éd. Robert Laffont, 1980, p. 285-288.

Monsieur Alexandre, merci d’avoir accepté cet entretien. Vous êtes un des protagonistes de la sauvegarde de la corderie Vallois à Notre-Dame-de-Bondeville, en Normandie et de sa transformation en musée industriel, décrite dans l’ouvrage de Maurice Daumas3. Comment avez-vous découvert ce site, et comment vous êtes-vous intéressé à l’histoire industrielle ?

Cela s’est déroulé en plusieurs étapes. La première remonte à l’époque où j’étais étudiant à l’université de Rouen. Marcel Boivin était un de nos enseignants. Ses travaux portaient sur l’histoire sociale de la région rouennaise. Il nous recevait chez lui, à quatre ou cinq et on travaillait avec lui sur nos sujets. Il a formé une génération d'étudiants qui, comme moi, se sont impliqués dans le monde associatif et dans la recherche, à l’instar de Daniel Fauvel ou encore Yannick Marec. Marcel Boivin m’avait incité à travailler sur l’industrialisation de la Vallée du Cailly. Il avait compris que c’était un centre d’histoire industrielle et économique intéressant et qu’il n’y avait rien à l’époque, qu’il fallait « défricher ».

  • 4 Alexandre, Alain. L’évolution industrielle de la vallée du Cailly (1850-1914). Études normandes, 19 (...)

J’ai fait mon mémoire de maitrise sur la vallée du Cailly en 1971, sous la direction de François Gay et de Jean Vidalenc. Mes travaux ont été plutôt bien accueillis et publiés dans la revue Études normandes4.

  • 5 Un « ploc » est un terme local et familier pour désigner des morceaux de coton qui étaient restés d (...)

De mon côté, j’étais sensible à cette histoire. Mon père et mon grand-père venaient du Houlme. Ils avaient tous deux travaillé dans les usines textiles. Enfant, je venais en vacances. Je me souviens avoir vu les fumées des usines, des femmes dans les rues avec des « plocs » de coton5, des ouvriers à vélo en bleu de travail ; tout cela m'avait marqué.

Je ne connaissais pas la corderie Vallois. Je ne l’avais pas intégré dans mes recherches, principalement parce que c'était une toute petite usine qui était encore en fonctionnement et qu’à l’époque, je travaillais plutôt sur les grandes usines du XIXe siècle.

  • 6 Le site hydraulique a été inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, par arrê (...)

Un jour de 1973, j’y suis reçu par M. Maurice Mallet, le directeur de l’usine6, qui me fait visiter les lieux. La corderie appartenait à la famille Vallois. Il y avait encore 4 ou 5 ouvrières et un contremaître. Pour ce qui concerne les aménagements hydrauliques et notamment la grande roue, le site était conservé dans son état du début du XIXe siècle. La corderie mécanique dans sa physionomie actuelle a été aménagée en 1880.

L’avenir de la corderie Vallois était incertain. J’ai senti l’inquiétude de M. Mallet. Les filatures avaient fermé, la production baissait. C’est à ce moment-là que j’ai eu le déclic pour sa préservation. Je me suis dit que si une usine comme celle-ci disparaissait, on ne pourrait plus témoigner de la mémoire des hommes et des femmes qui y ont travaillé. Quand on est devant ces machines, on peut évoquer le travail ouvrier et l'histoire de ces familles. C'était mon sentiment à l'époque.

J’ai alerté personnellement la personne que je connaissais le mieux dans le domaine du patrimoine, M. François Burckhardt, qui était le directeur des archives départementales de Seine-Maritime. Parallèlement à ses fonctions de directeur, il était correspondant des affaires culturelles, puisqu'il n'y avait pas de DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles).

En octobre 1975, Maurice Daumas avait lancé une grande enquête nationale de recensement sur les bâtis industriels. La mairie de Notre-Dame-de-Bondeville avait reçu un courrier expliquant la démarche. J’habitais Notre-Dame-de-Bondeville et j’étais connu de la municipalité comme m’intéressant à ces thématiques. C’est tout naturellement qu’ils se sont dirigés vers moi. J’ai accepté de participer et c’est ainsi que je suis devenu correspondant. Un des collaborateurs de Maurice Daumas, Dominique Larroque, est venu à plusieurs reprises dans la région rouennaise. Nous avons travaillé ensemble.

Comment se présentait l’enquête ?

L’objectif était de compléter des fiches renseignant les activités industrielles anciennes dans un territoire que je connaissais assez bien, le Nord de Rouen. Maurice Daumas avait envoyé ses consignes par courrier.

Est-ce qu’il y avait d’autres correspondants ?

Non, pas à ma connaissance sur la région rouennaise.

C’était sur la base du volontariat ?

Oui, l’objectif était d’enrichir les connaissances et de transmettre à Maurice Daumas.

Vous connaissiez les travaux de Maurice Daumas ?

Non, je l’ai découvert à cette époque-là. Et quand il a préparé son ouvrage sur l'archéologie industrielle, tout naturellement, j’ai transmis les documents sur la corderie Vallois. La première fiche date de 1975. Une seconde rédigée en 1980 est plus complète, l’histoire du site étant mieux connue.

Avez-vous rencontré Maurice Daumas ?

  • 7 « Les Nouvelles de l’Histoire, Archéologie industrielle et mémoire ouvrière », 29 septembre 1980.

Oui, à l’occasion d’un enregistrement télévisé à la corderie Vallois, le 23 juin 1980. Il s’agissait d’une émission de Pierre Dumayet, sur TF1 : « Les Nouvelles de l'Histoire7 ». C’était un honneur car il s’agissait d’une émission à large audience sur une chaîne nationale. Nos échanges ont porté sur la conservation du site hydraulique et la transformation de l’usine en futur musée industriel. Un événement émouvant pour moi.

  • 8 Comité d’Information et de Liaison pour l’Archéologie, l’étude et la mise en valeur du patrimoine i (...)

Serge Chassagne, arrivé à Rouen en avril 1980 comme directeur du Musée national de l’Éducation qui venait de se créer et par ailleurs correspondant du CILAC8, avait préparé la venue de Maurice Daumas.

Maurice Mallet a, pour cette occasion, remis en marche la roue hydraulique et les machines (câbleuse, toronneuse, tresseuses). Maurice Daumas s’est montré très intéressé par le fonctionnement technique des machines, sur les gestes qui y étaient associés.

D’où venaient ces machines ?

Jules Vallois les a transférées en 1880 d’une autre corderie, située à Saint-Martin-du-Vivier, dans la Haute-Vallée du Robec. À l’époque, la ville de Rouen avait capté les eaux pour alimenter la ville. Il n'y avait plus de source d'énergie. Il s’est donc rabattu sur ce site de Notre-Dame-de-Bondeville, un ancien moulin à papier, devenu successivement, avant sa reprise par Vallois, une filature de coton puis de laine. Jules Vallois a transporté ces machines pour convertir le moulin en filature puis en corderie. Il a remonté les grandes et lourdes machines en bas, des machines anglaises Dobson and Barlow et, au premier étage, les filatures, des machines en bois qui venaient de Saint-Chamond, dans la Loire.

Quel élan la rencontre avec Maurice Daumas a-t-elle donné à la sauvegarde de la corderie Vallois ?

L’émission de Pierre Dumayet ainsi que la publication dans L’Archéologie industrielle en France ont abouti à donner une visibilité plus importante. Elles ont contribué sans aucun doute à renforcer la sensibilisation des acteurs locaux sur l’importance de sauvegarder les traces de l’histoire industrielle, futur patrimoine industriel.

  • 9 Un Bureau et un Conseil d’Administration fut élus parmi les personnes présentes ; en faisait partie (...)

Le 6 décembre 1980, aux Archives départementales de la Seine-Maritime, l’Association du musée de l’Homme et de l’Industrie en Haute-Normandie (AMIH) était officiellement créée9. Parmi les membres fondateurs, se trouvait l’historien Louis Bergeron, directeur d’Études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Il nous a accompagnés dans nos démarches jusqu’à l’ouverture du Musée industriel de la corderie Vallois, le 11 février 1994.

Et, pour conclure, cet entretien, que vous a apporté la rencontre avec Daumas, en termes de méthode, ou plus largement, sur la manière de comprendre l'histoire industrielle ?

L'enquête sur l'architecture industrielle des XVIIIe et XIXe siècles, initiée par Maurice Daumas en 1975, m'a guidé et encouragé dans mon approche méthodologique. Les fiches descriptives des bâtiments comportaient des questions conçues pour explorer des aspects jusqu'alors inédits. Dans un contexte économique et social marqué par les fermetures d'usines, cette démarche offrait un terrain d'étude novateur aux chercheurs et aux historiens.

Cher monsieur Alexandre, grand merci pour ce témoignage passionnant.

Des chevalements à L’archéologie industrielle en France. Entretien avec Pierre-Christian Guiollard, correspondant pour les Cévennes et le bassin d’Épinac (Saône-et-Loire)

Monsieur Guiollard bonjour et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Comment avez-vous été amené à entrer en contact avec Maurice Daumas ?

C’est la lecture des premiers numéros de la revue L’archéologie industrielle en France que dirigeait Maurice Daumas, et tout particulièrement le numéro 4, paru en septembre 1978, consacré aux chevalements en maçonnerie, qui me fit connaitre l’existence de Maurice Daumas. Déjà passionné par les chevalements et plus particulièrement par les chevalements en maçonnerie, nombreux dans les Cévennes (terre de mes ancêtres mineurs de charbon), je lui fis part de mes observations tout en lui envoyant les photos que je prenais sur le terrain. L’année suivante avait lieu à Bordeaux, le premier colloque d’archéologie industrielle où je fis une modeste présentation sur les chevalements des sièges d’extraction des mines de Carmaux (Tarn) - la première de ma carrière ! et c’est à cette occasion que j’eu la chance de pouvoir échanger de vive voix avec Maurice Daumas.

Quelle a été votre rôle dans la rédaction de l’Archéologie industrielle en France de Maurice Daumas ? Avez-vous pu échanger directement avec Maurice Daumas ?

Jouer un rôle serait un peu prétentieux mais, entre 1978 et 1980, comme plusieurs chercheurs indépendants et universitaires qui contribuèrent à cet ouvrage, j’ai eu de nombreux échanges par écrit avec Maurice Daumas, lui faisant part régulièrement de mes réflexions et de mes recherches menées à titre personnel sur les chevalements des houillères françaises avec une prédilection pour les Cévennes ainsi que le bassin d’Épinac et son puits Hottinguer. Lors de la parution de son livre « l’Archéologie industrielle en France », j’ai eu la surprise de trouver quelques photos que je lui avais fait parvenir et de lire mon nom dans plusieurs notes de bas de page du chapitre consacré aux chevalements et de figurer dans l’index du livre, avec la mention « chercheur ».

Au moment de la rédaction de l’ouvrage L’archéologie industrielle en France, vous n’aviez pas encore acquis de reconnaissance universitaire. Est-ce que cela a pu constituer une gêne, un frein à votre contribution ?

Avec Maurice Daumas, clairement non, avec d’autres et par la suite, oui. Maurice Daumas semblait n’avoir aucun préjugé sur ses collaborateurs occasionnels. Il était ouvert, à l’écoute des gens passionnés. Pour lui, seule l’information et sa pertinence étaient importantes, que leurs auteurs soient reconnus ou non, universitaires ou non.

Avez-vous été étonné de son approche, particulière et originale à l’époque, qui laisse une importante place au terrain dans son processus de découverte de l’industrie ?

Non pas vraiment, je dirais plutôt avoir été agréablement surpris (et rassuré) de voir que nous avions une approche commune.

Comment avez-vous été amené à découvrir et à vous intéresser aux sites miniers, qu’ils soient en activité ou, au contraire, déjà à l’état de friches industrielles ?

Descendant de quatre générations de mineurs de charbon cévenols, enfant puis adolescent, je passais mes vacances chez mes grands-parents à Saint-Florent sur Auzonnet, petit village minier dans le Gard. Les étés de mon enfance puis comme adolescent furent bercés par les récits des mineurs et de mon grand-père. Très vite, je fus fasciné par ces hommes et cette ambiance, mais aussi par ces installations industrielles dont certaines étaient à l’abandon.

Fig.1. Le puits de Saint Florent à Saint-Florent-sur-Auzonnet (Gard), en 1973

Fig.1. Le puits de Saint Florent à Saint-Florent-sur-Auzonnet (Gard), en 1973

Le puits de Saint-Florent, des Houillères du bassin des Cévennes, fut foncé après la nationalisation des houillères à partir de 1946, afin de concentrer sur un seul puits les différentes exploitations des environs héritées des Compagnies des mines de la Grand-Combe, de Trélys et de Bessèges. Profond de 656 mètres il fut mis en service en 1950, il était alors l’un des puits les plus moderne d’Europe. Son architecture était particulièrement originale, de type « tour » métallique, construit par la société Venot, il était équipé de deux machines d’extraction de 1100 CV chacune placées au sommet de l’édifice. L’extraction fut arrêtée en 1974, et les installations démolies en 1975.

Photo P.-C. Guiollard, 1973

Dès la fin des années 1960, début des années 1970, équipé d’un modeste appareil photo, je parcourais à bicyclette et par la suite en mobylette, les villages miniers des environs d’Alès, la Grand-Combe, Bessèges et autres. Pour les sites en activité (Saint-Florent, La Grand-Combe et Alès), je m’introduisais illégalement le dimanche ou lors des périodes d’arrêt pour photographier machines, bâtiments et chevalements. Ces incursions illégales me valurent quelques courses-poursuite mémorables avec les gardes des houillères, mais aussi des rencontres avec les mineurs de garde qui prenaient plaisir à me faire découvrir leur métier et les installations. Les autres jours, je parcourais et photographiais plus tranquillement les sites abandonnés, encore nombreux et déserts.

Fig.2. Escapade illégale en haut du chevalement de la fosse Déjardin à Sin-le-Noble (Nord).

Fig.2. Escapade illégale en haut du chevalement de la fosse Déjardin à Sin-le-Noble (Nord).

Alors que nombreux carreaux de mine étaient à l’abandon et encore accessibles, moyennant quelques franchissements de murs et de clôtures, quelques passionnés d’histoire minière menaient en toute clandestinité des repérages et inventaires photographiques. Sur ce cliché, un exemple d’escalade d’un des plus hauts chevalements du bassin du Nord Pas-de-Calais, (55 mètres de haut) le chevalement du puits n°1 de la fosse Déjardin à Sin-le-Noble (Nord), on voit Pierre-Christian Guiollard (à gauche) en compagnie d’un autre chercheur précurseur de l’histoire minière, son ami Jean-Marie Minot, auteur de plusieurs ouvrages consacrés au bassin du Nord Pas-de-Calais.

Photo P.-C. Guiollard, 1985

Au moment de la rédaction de L’archéologie industrielle en France, les fonds documentaires comme ceux de la Société des ingénieurs civils de France ou de la Société pour l’encouragement de l’industrie nationale n’étaient pas accessibles. Comment était-il possible de disposer des publications de référence, comme celles de Burat, les Atlas de la Société de l’industrie minérale, etc. ?

Nous étions dans une période, pourtant pas si lointaine, où les réseaux sociaux, internet et les moyens de communication instantanés et universels étaient à leurs débuts. C’était une époque où les ressources documentaires se trouvaient dans les bibliothèques et les archives ; le papier était roi. Il fallait donc dénicher de façon assez aléatoire ces documents et ces ouvrages dont nous ignorions parfois l’existence. Je fus donc un assidu de ces lieux mais aussi des boutiques de bouquinistes, des marchés aux puces et brocantes et, très vite, j’ai réussi à acquérir les ouvrages de référence comme les atlas de Burat, Ponson et Combes, comme les cours d’exploitation minière de Haton de la Goupillère, Couriot, Lecomte… À cela s’ajoutait, lors de mes visites dans houillères françaises et belges que je fréquentais, une visite dans les bureaux d’étude, les services documentation qui se faisaient un plaisir de vider de vieux placards encombrés de livres techniques, d’exemplaires des Annales des Mines, de la Revue de l’Industrie minérale et autres trésors documentaires. Ainsi j’ai réussi à me constituer une documentation technique personnelle assez importante qui compte encore aujourd’hui plusieurs milliers de volumes...

Quel rôle a joué cette étape auprès de Maurice Daumas dans votre parcours ultérieur, vos recherches et, en particulier, dans votre publication Les chevalements des houillères françaises ?

Cette rencontre avec Maurice Daumas eut en premier lieu le mérite de donner à ma passion pour la mine, passion peu commune et parfois incomprise de mes proches, une légitimité et l’assurance que cette voie méritait d’être poursuivie de façon plus réfléchie, voyant là un sujet d’étude sérieux qu’il était possible de partager à travers des communications orales et écrites, mais aussi à travers l’édition de livres et mieux encore, en faire une activité professionnelle. Avant Les chevalements des houillères françaises, je mis en application cette idée par la publication, en 1983, de mon premier livre édité à compte d’auteur et intitulé : En Cévennes quand tournaient les molettes. Son relatif succès m’incita alors à poursuivre dans un registre plus large de l’histoire des techniques minières.

Dans L’archéologie industrielle en France, Maurice Daumas décrit un bâtiment minier singulier, par ailleurs mis en avant dans un des articles de ce numéro, le puits Hottinguer à Épinac, en Saône-et-Loire. Daumas confronte son point de vue à propos de ce puits avec le vôtre. Comment avez-vous été amené à découvrir la spécificité technique de ce puits, dont la cage d’extraction était mise en mouvement par un procédé dit atmosphérique ? Sur quelle documentation Daumas s’appuyait-il pour avancer une hypothèse différente ? Avait-il visité, par exemple, le puits du Sarteau ou les installations type Malakoff qui existent encore en Allemagne ?

Il se trouve que dans la consultation d’ouvrages techniques, j’avais trouvé un schéma représentant le tube atmosphérique en place dans le corps central du bâtiment avec son profil bien caractéristique. Par ailleurs, j’avais lu des extraits d’un fascicule de Zulma Blanchet consacré au système d’extraction atmosphérique. Ces éléments que j’avais transmis à Maurice Daumas ne semblaient pas l’avoir convaincu. Il restait influencé par la conception architecturale symétrique du bâtiment qui laissait penser à une disposition justifiée par un puits à double extraction par câbles, d’autant qu’une des faces du bâtiment était percée de deux ouvertures destinées à laisser un passage pour les câbles de la machine classique qui fut mise en place après l’arrêt de la machine atmosphérique. Maurice Daumas connaissait le puits du Sarteau lors de la rédaction de son livre, mais sans doute depuis peu, puisqu’en 1978 il ignorait son existence et se posait alors la question de l’existence de chevalements en maçonnerie dans le bassin du Nord et du Pas-de-Calais.

Fig. 3. Le puits du Sarteau à Fresnes-sur-Escaut (Nord) en 1987

Fig. 3. Le puits du Sarteau à Fresnes-sur-Escaut (Nord) en 1987

La fosse du Sarteau fut exploitée par la Compagnie des Mines d’Anzin. Le chevalement du puits en maçonnerie de briques, peut être considéré comme une tour Malakoff. Longtemps resté à l’abandon, il est aujourd’hui remarquablement restauré. Il aurait été édifié entre 1823 et 1855, il fut abandonné en 1860. Au cours de la Première Guerre mondiale, la tour de brique fut aménagée en blockhaus entièrement bétonné en 1938 et accompagné d'une casemate construite au nord. Du fait des aménagements et transformations du début du XXe siècle, les dispositions techniques des installations de surface, notamment la disposition de la machine d’extraction, restent toutefois assez énigmatiques. La tour du puits du Sarteau a été classée Monument Historique par arrêté du 9 mars 1999. La photo a été prise avant les travaux de restauration.

Photo P.-C. Guiollard, 1987

J’ignore si Daumas s’était rendu sur place. Quant à l’existence des ouvrages allemands, cela ne fait pas de doute qu’il les connaissait puisque ce fut le sujet du n°4 de la revue l’Archéologie Industrielle qu’il supervisait.

Maurice Daumas assimile le puits Hottinguer à une « tour Malakoff », terme qui désigne désormais la zone d’activités qui entoure les anciens bâtiments miniers. Ce terme s’est-il répandu à la suite de ses travaux ou existait-il avant la publication de L’archéologie industrielle en France ?

Il est vrai que le terme « tour Malakoff » s’est répandu en France après les publications de Maurice Daumas. L’appellation tour Malakoff n’est pas une caractéristique technique, c’est une caractéristique architecturale qui s’applique à un chevalement de type « tour » bien caractérisé dans les nomenclatures techniques. Et c’est cette confusion entre fonction technique et architecture qui fit que ce terme fut parfois employé à tort pour désigner certains chevalements en maçonnerie.

Fig. 4. Un exemple de tour Malakoff : le puits n°1 des Charbonnages du Hasard à Chératte (Province de Liège, Belgique)

Fig. 4. Un exemple de tour Malakoff : le puits n°1 des Charbonnages du Hasard à Chératte (Province de Liège, Belgique)

Le siège des charbonnages du Hasard comptait quatre puits. Le plus ancien, le puits n°1, profond de 420 mètres, est remarquable par son architecture néo-médiévale, typique des tours Malakoff et particulièrement esthétique. D’un point de vue technique, le chevalement qui surmonte le puits est de type « tour » en maçonnerie de briques. En raison de l’espace réduit du carreau, la machine d’extraction électrique fut placée au sommet de la tour. L’approfondissement du puits et la construction des bâtiments date de 1905, sa mise en service date de 1907. Il assura l’extraction jusqu’en 1953 et fut maintenu comme puits de service jusqu’à la fermeture du charbonnage en 1977. On peut s’étonner de ce type de construction particulièrement lourde, sans doute très coûteuse et longue à mettre en œuvre, à une époque où existaient déjà des constructions métalliques plus rationnelles. Les chevalements des puits 2 et 3 furent démolis en 2017, quant au puits n°1, classé en 1980, il fut épargné et intégré dans un projet de réhabilitation du site qui devrait débuter en 2025.

Photo P.-C. Guiollard, 1987

Une tour Malakoff est une structure généralement de masse imposante (fig.4), construite, la plupart du temps, en briques, souvent de style néo-médiéval, faisant penser à un donjon du fait de sa conception technique de tour (Cheratte en Belgique, Prosper à Bottrop, Hannover à Bochum, en Allemagne…). En France, seuls les puits Hottinguer et Sarteau justifient une appellation de tour Malakoff.

Les houillères d’Épinac sont relativement secondaires par l’importance de leur production, par rapport à d’autres exploitations régionales, comme Blanzy-Montceau. Pourquoi occupent-elles une place aussi importante dans vos premières études ?

C’est à n’en pas douter l’aspect monumental du bâtiment et son histoire technique unique non seulement en France, mais sans doute en Europe, liée à son ingénieux système d’extraction pneumatique qui fonctionna sans le moindre incident pendant dix ans. L’histoire et la destinée de cette installation sont aussi étonnantes du fait de ce qu’il est bien convenu d’appeler un échec d’un point de vue économique et géologique puisque le gisement houiller fut loin de répondre aux espérances de son initiateur Zulma Blanchet.

Les habitants d’Épinac avaient-ils conscience de l’intérêt technique de ce puits Hottinguer ?

Je ne saurais l’affirmer. Toutefois j’ai eu l’occasion de rencontrer une personne qui habitait Epinac, monsieur Lambert, qui avait travaillé dans une entreprise (Bitulac) occupant les bâtiments du puits Hottinguer. Cette personne était passionnée par l’histoire de ce puits. Grâce à ses relations, il avait pu me faire visiter l’intérieur du bâtiment.

Fig. 5. Le puits Hottinguer (Épinac, Saône-et-Loire) dans les années 1970

Fig. 5. Le puits Hottinguer (Épinac, Saône-et-Loire) dans les années 1970

Rares sont les clichés du puits Hottinguer dans sa période de déshérence. Cette photo a été prise dans les années 1970 par Paul Lambert (1922-1993), habitant d’Épinac, érudit local et ancien salarié de Bitulac. Elle montre le site du puits encore équipé de ses deux cheminées. L’une d’elle est en cours de sécurisation. Placés sur une plate-forme au sommet de la cheminée, les deux ouvriers chargés de l’enlèvement des briques instables, saluent le photographe. On voit également la première centrale thermique construite en 1910 (bâtiment jumeau de gauche).

Photo P. Lambert, années 1970

Vous avez été amené à identifier des fragments du fameux tube atmosphérique de Zulma Blanchet ? Là encore, les habitants d’Épinac connaissaient-ils l’origine et l’intérêt de ses viroles ?

Je l’ignore

Fig. 6. Réutilisation des viroles du tube atmosphérique du puits Hottinguer à des fins domestiques

Fig. 6. Réutilisation des viroles du tube atmosphérique du puits Hottinguer à des fins domestiques

Après son arrêt, en 1887, et son démantèlement, plusieurs éléments (viroles) du tube atmosphérique du puits Hottinguer ont été sauvegardées involontairement, du fait d’une récupération par des particuliers à des fins diverses. Ainsi dans les années 1980, il était possible de trouver dans les champs, quelques-uns de ces éléments utilisés en particulier comme abreuvoir pour le bétail ou réserve d’eau comme ces deux éléments encore associés visibles sur ce cliché.

Photo P.-C. Guiollard, 1987

Comment avez-vous découvert ce site et, plus généralement, pourquoi vous être intéressé à l’histoire minière des Cévennes et, au-delà, des puits de mines du Centre et du Midi de la France ?

Comme expliqué précédemment, mes ancêtres paternels (sur quatre générations) étaient des mineurs cévenols, je passais mes vacances dans cette région minière alors en pleine activité. Il n’y a donc pas de doute qu’il y avait là des circonstances pouvant expliquer cette passion pour la mine, des Cévennes dans un premier temps puis, par la suite, aux autres bassins français alors en activité puis, au-delà des frontières, notamment en Belgique et en Allemagne. C’est sans doute au cours de mes pérégrinations à travers les bassins miniers que je fus amené à découvrir le site d’Épinac, peut-être aussi influencé par le numéro 4 de l’Archéologie Industrielle en France qui le mentionnait.

Cher Pierre-Christian, la rédaction d’e-Phaïstos vous remercie chaleureusement pour cet entretien.

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Notes

1 Ces entretiens ont été conduits par Anne-Sophie Rozay (Alain Alexandre) et Jean-Philippe Passaqui (Pierre-Christian Guiollard).

2 L’une des forces de l’ouvrage est d’avoir démontré le caractère industriel des bâtiments productifs d’avant la Révolution industrielle (une expression que Maurice Daumas détestait), leur nombre et leur présence sur l’ensemble du territoire, donnant à voir dans sa matérialité, le caractère diffus de l’industrialisation du pays, et sa précocité au XVIIIe siècle. D’où l’expression empruntée aux chercheurs britanniques, pionniers en la matière, d’archéologie industrielle (Payen, Jacques. A propos de l'archéologie industrielle. Revue d'histoire des sciences, 1982, tome 35, no 2, p. 158-162. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.3406/rhs.1982.1822). Dans son ouvrage, et par la méthode déployée pour sa conception, il s’agissait bien de faire une archéologie du monde industriel, étape première avant sa patrimonialisation.

3 Daumas, Maurice. L’archéologie industrielle en France, éd. Robert Laffont, 1980, p. 285-288.

4 Alexandre, Alain. L’évolution industrielle de la vallée du Cailly (1850-1914). Études normandes, 1972, livraison LXXXIV.

5 Un « ploc » est un terme local et familier pour désigner des morceaux de coton qui étaient restés dans les cheveux des ouvrières.

6 Le site hydraulique a été inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, par arrêté ministériel, le 15 janvier 1975.

7 « Les Nouvelles de l’Histoire, Archéologie industrielle et mémoire ouvrière », 29 septembre 1980.

8 Comité d’Information et de Liaison pour l’Archéologie, l’étude et la mise en valeur du patrimoine industriel fondé en 1978.

9 Un Bureau et un Conseil d’Administration fut élus parmi les personnes présentes ; en faisait partie Alain Alexandre, Louis Bergeron, François Burckard, Jean-Pierre Chaline, Serge Chassagne, Jean-Bernard Cremnitzer, Lucien René Delsalle, Véronique Fruit, Alain Joubert, Philippe Manneville, Bernard Toumelin. Le but principal de l’Association était alors la sauvegarde et la valorisation du site hydraulique de la corderie Vallois, situé à Notre-Dame-de-Bondeville, dans la vallée du Cailly, et sa conversion en un musée industriel.

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Table des illustrations

Titre Fig.1. Le puits de Saint Florent à Saint-Florent-sur-Auzonnet (Gard), en 1973
Légende Le puits de Saint-Florent, des Houillères du bassin des Cévennes, fut foncé après la nationalisation des houillères à partir de 1946, afin de concentrer sur un seul puits les différentes exploitations des environs héritées des Compagnies des mines de la Grand-Combe, de Trélys et de Bessèges. Profond de 656 mètres il fut mis en service en 1950, il était alors l’un des puits les plus moderne d’Europe. Son architecture était particulièrement originale, de type « tour » métallique, construit par la société Venot, il était équipé de deux machines d’extraction de 1100 CV chacune placées au sommet de l’édifice. L’extraction fut arrêtée en 1974, et les installations démolies en 1975.
Crédits Photo P.-C. Guiollard, 1973
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ephaistos/docannexe/image/13601/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 364k
Titre Fig.2. Escapade illégale en haut du chevalement de la fosse Déjardin à Sin-le-Noble (Nord).
Légende Alors que nombreux carreaux de mine étaient à l’abandon et encore accessibles, moyennant quelques franchissements de murs et de clôtures, quelques passionnés d’histoire minière menaient en toute clandestinité des repérages et inventaires photographiques. Sur ce cliché, un exemple d’escalade d’un des plus hauts chevalements du bassin du Nord Pas-de-Calais, (55 mètres de haut) le chevalement du puits n°1 de la fosse Déjardin à Sin-le-Noble (Nord), on voit Pierre-Christian Guiollard (à gauche) en compagnie d’un autre chercheur précurseur de l’histoire minière, son ami Jean-Marie Minot, auteur de plusieurs ouvrages consacrés au bassin du Nord Pas-de-Calais.
Crédits Photo P.-C. Guiollard, 1985
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ephaistos/docannexe/image/13601/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 161k
Titre Fig. 3. Le puits du Sarteau à Fresnes-sur-Escaut (Nord) en 1987
Légende La fosse du Sarteau fut exploitée par la Compagnie des Mines d’Anzin. Le chevalement du puits en maçonnerie de briques, peut être considéré comme une tour Malakoff. Longtemps resté à l’abandon, il est aujourd’hui remarquablement restauré. Il aurait été édifié entre 1823 et 1855, il fut abandonné en 1860. Au cours de la Première Guerre mondiale, la tour de brique fut aménagée en blockhaus entièrement bétonné en 1938 et accompagné d'une casemate construite au nord. Du fait des aménagements et transformations du début du XXe siècle, les dispositions techniques des installations de surface, notamment la disposition de la machine d’extraction, restent toutefois assez énigmatiques. La tour du puits du Sarteau a été classée Monument Historique par arrêté du 9 mars 1999. La photo a été prise avant les travaux de restauration.
Crédits Photo P.-C. Guiollard, 1987
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ephaistos/docannexe/image/13601/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 716k
Titre Fig. 4. Un exemple de tour Malakoff : le puits n°1 des Charbonnages du Hasard à Chératte (Province de Liège, Belgique)
Légende Le siège des charbonnages du Hasard comptait quatre puits. Le plus ancien, le puits n°1, profond de 420 mètres, est remarquable par son architecture néo-médiévale, typique des tours Malakoff et particulièrement esthétique. D’un point de vue technique, le chevalement qui surmonte le puits est de type « tour » en maçonnerie de briques. En raison de l’espace réduit du carreau, la machine d’extraction électrique fut placée au sommet de la tour. L’approfondissement du puits et la construction des bâtiments date de 1905, sa mise en service date de 1907. Il assura l’extraction jusqu’en 1953 et fut maintenu comme puits de service jusqu’à la fermeture du charbonnage en 1977. On peut s’étonner de ce type de construction particulièrement lourde, sans doute très coûteuse et longue à mettre en œuvre, à une époque où existaient déjà des constructions métalliques plus rationnelles. Les chevalements des puits 2 et 3 furent démolis en 2017, quant au puits n°1, classé en 1980, il fut épargné et intégré dans un projet de réhabilitation du site qui devrait débuter en 2025.
Crédits Photo P.-C. Guiollard, 1987
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ephaistos/docannexe/image/13601/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 536k
Titre Fig. 5. Le puits Hottinguer (Épinac, Saône-et-Loire) dans les années 1970
Légende Rares sont les clichés du puits Hottinguer dans sa période de déshérence. Cette photo a été prise dans les années 1970 par Paul Lambert (1922-1993), habitant d’Épinac, érudit local et ancien salarié de Bitulac. Elle montre le site du puits encore équipé de ses deux cheminées. L’une d’elle est en cours de sécurisation. Placés sur une plate-forme au sommet de la cheminée, les deux ouvriers chargés de l’enlèvement des briques instables, saluent le photographe. On voit également la première centrale thermique construite en 1910 (bâtiment jumeau de gauche).
Crédits Photo P. Lambert, années 1970
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ephaistos/docannexe/image/13601/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 412k
Titre Fig. 6. Réutilisation des viroles du tube atmosphérique du puits Hottinguer à des fins domestiques
Légende Après son arrêt, en 1887, et son démantèlement, plusieurs éléments (viroles) du tube atmosphérique du puits Hottinguer ont été sauvegardées involontairement, du fait d’une récupération par des particuliers à des fins diverses. Ainsi dans les années 1980, il était possible de trouver dans les champs, quelques-uns de ces éléments utilisés en particulier comme abreuvoir pour le bétail ou réserve d’eau comme ces deux éléments encore associés visibles sur ce cliché.
Crédits Photo P.-C. Guiollard, 1987
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ephaistos/docannexe/image/13601/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 247k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Alain Alexandre et Pierre-Christian Guiollard, « La fabrique de L’archéologie industrielle en France (1975-1980) »e-Phaïstos [En ligne], XII-2 | 2024, mis en ligne le 26 novembre 2024, consulté le 11 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ephaistos/13601 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12rzo

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Auteurs

Alain Alexandre

Alain Alexandre est l’auteur d’un mémoire de Maîtrise sur l’industrialisation de la vallée du Cailly soutenu en 1971 à l’Université de Rouen. Il est correspondant et collaborateur du Centre de Documentation d’Histoire des Techniques (CDHT) de 1975 à 1979 pour l’enquête sur l’architecture industrielle des XIXe et XXe siècles dans la région rouennaise. Cofondateur en 1980 de l’Association du musée de l’Homme et de l’Industrie en Haute-Normandie il en est le président depuis 1993. Professeur d’Histoire-Géographie de 1971 à 2007. Il est l’auteur et le coauteur de nombreuses communications et publications d’histoire locale et régionale en particulier sur la vallée du Cailly dans laquelle est situé le Musée industriel de la corderie Vallois, ouvert en 1994.

Pierre-Christian Guiollard

Spécialiste d’histoire minière et pionnier dans l’étude des sites miniers Pierre-Christian Guiollard est docteur en Histoire des Sciences et des Techniques, chercheur associé au Centre de recherche sur les Économies, les Sociétés, les Arts et les Techniques (CRESAT) de l’Université de Haute-Alsace à Mulhouse. Ses travaux historiques et techniques concernent l’activité minière du charbon et des métaux non-ferreux (or, uranium, tungstène, antimoine principalement). De ces travaux résultent des fonds documentaires et photographiques importants et la publication, depuis 1983, de 25 ouvrages et de nombreuses communications écrites et contributions à des ouvrages collectifs. Son ouvrage Les chevalements des houillères françaises (1989, 2000 pour la 2e édition) constitue une référence pour les historiens des techniques et les spécialistes en patrimoine minier.

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