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Des incertitudes de la mémoire aux exigences de l’histoire

Le bicentenaire de l’expédition d’Égypte
Ghislaine Alleaume
p. 7-12

Texte intégral

1Fallait-il commémorer l’expédition d’Égypte ? Et pouvait-on le faire ensemble ? Français et Égyptiens pouvaient-ils s’associer dans le souvenir d’un épisode qui les opposa ? Telles sont les inévitables questions laissées en suspens par les manifestations de l’année franco-égyptienne célébrée conjointement, mais bien inégalement, à Paris et au Caire en 1998. Le choix de la date, en effet, ne laissait aucun doute sur ce qu’avaient été les intentions premières des organisateurs. Leurs dénégations tardives cachèrent mal un recul qui n’était dû qu’à la pression de l’opinion publique égyptienne. Et l’artifice par lequel on s’efforça d’occulter le bicentenaire n’abusa personne : un simple changement de titre1 ne pouvait faire oublier la conquête de l’Égypte par Bonaparte et les trois années de l’occupation française. Dans la dramaturgie de cette commémoration manquée, jouèrent bien des éléments : les polémiques anti-françaises cachèrent souvent des controverses purement égyptiennes et la façon dont le projet fut géré compta autant que son contenu même. C’est ce contenu seul, pourtant, que l’on se propose ici d’examiner.

2La commémoration, faut-il le rappeler, est l’un des rituels de la modernité2. Elle connut au xixe siècle un premier âge d’or que notre siècle finissant, obsédé d’historicité, semble vouloir surpasser. En France, elle fut inventée avec la Révolution française3 pour ancrer, dans la mémoire collective, la coupure radicale qu’opérait dans l’histoire l’avènement d’une société qui se voulait sans roi et sans divinité. Elle remplaça lentement d’autres rituels du souvenir : la célébration de la gloire des princes, qu’entretenaient le monnayage, les fêtes jubilaires ou l’urbanisme royal, comme le souvenir des morts, religieux ou laïcs, que consignaient le martyrologe ou les livres de mémoire des églises. La rupture ne fut pas partout aussi nette qu’en France ni le goût de la commémoration aussi fortement ancré. Mais la formation des nations exigea partout une reconstruction du passé, une refondation de la mémoire commune, qui, partout, s’accompagna de la mise en place de rituels commémoratifs. C’est alors que s’ouvrent, comme des institutions publiques, Archives ou Bibliothèques nationales, Musées et Conservatoires, alors que naissent le folklore ou les arts populaires. Dans l’histoire longue de la mémoire humaine et de ses rites, il y a donc bien un âge de la mémoire commémorante comme il y eut un âge de la mémoire mythique ou un âge de la mémoire épigraphique4.

3Commémorer, c’est, a priori, se souvenir ensemble : la commémoration ne se conçoit pas en dehors d’une communauté, quelle que soit son extension et la définition qu’on lui donne. La mémoire « sourd d’un groupe qu’elle soude, ce qui revient à dire qu’il y a autant de mémoires que de groupes », écrivait justement Pierre Nora en introduction du premier volume de ses Lieux de mémoire5. La remarque a deux conséquences. La première est que la commémoration suppose une forme ou une autre d’accord a minima sur la construction de l’objet célébré. La seconde est que cet accord est nécessairement précaire et mouvant, puisque la mémoire, toujours portée par des groupes vivants, est aussi toujours en évolution permanente. Sur le premier point, les historiens seront fortement mobilisés. La passion commémorative requiert d’eux « une contribution à la fois experte et légitimante »6, à laquelle ils répondront, tant bien que mal, en utilisant les règles propres à leur corporation et notamment celles que leur assigne l’intersubjectivité7 du jugement historique : ils tiendront pour raisonnablement établis les faits répondant aux critères de validation par la pertinence des sources, l’intégration optimale des données possibles et la cohérence de leur mise en œuvre, qui président à la formation, au moins provisoire, de la « vérité » du récit historique. Par le second point, en revanche, leur performance, aussi impeccable soit-elle, sera aisément invalidée par la volatilité de la demande sociale à laquelle ils prétendent répondre. C’est cette tension entre les aspirations de la mémoire et les exigences de l’histoire qui rend la commémoration incertaine et l’unanimité presqu’impossible à réaliser.

4L’exercice, en effet, est toujours difficile. Il suffit pour s’en convaincre d’évoquer les exemples récents fournis par les grandes commémorations françaises. Passe encore que le bicentenaire de la Révolution ait suscité d’insurmontables polémiques : l’événement lui-même provoqua dans la société française de si profondes déchirures qu’il n’est pas étonnant d’en entendre encore l’écho jusqu’à nos jours. Du reste, si la Révolution réussit à imposer l’idée qu’il fallait commémorer l’histoire nationale, elle-même n’a jamais su dire comment il fallait le faire. Et ni le centenaire, ni le cent-cinquantenaire n’avaient emporté davantage l’adhésion8. Plus complexes furent les réactions suscitées par la commémoration du 1500e anniversaire du baptême de Clovis. A priori, les enjeux semblaient pourtant moins brûlants : à l’exception du vase de Soisson, dont plus personne ne sait comment il fut cassé ni pourquoi on lui attacha une telle importance, et d’une phrase popularisée par les manuels scolaires (« Courbe la tête, fier Sicambre... ») mais dont on sait désormais qu’elle est surtout un contresens – Rémi demandait en réalité à Clovis de renoncer à ses amulettes –, les Français de 1996 ne savaient pas grand-chose du premier roi franc converti au catholicisme. Ils ignoraient surtout le rôle qu’une longue construction historiographique avait attribué à ce baptême dans la formation de la monarchie de droit divin. Le pape, en revanche, n’avait pas oublié que c’est à Clovis que le roi de France dut de recevoir, au xie siècle, le titre de Roi Très-Chrétien et la France celui de fille aînée de l’Église. L’annonce de sa venue en France déclencha les polémiques, donnant à la fois son éclat et sa violence à une commémoration restée jusque-là bien incertaine et que l’on aurait tout aussi bien pu célébrer en 1998 ou en 2006, les historiens n’étant toujours pas capables de dater l’événement avec certitude. La France, une nouvelle fois, se trouva coupée en deux, les clivages séparant les commémorants de leurs adversaires recoupant pour une part ceux qui avaient été activés quelques années plus tôt par le bicentenaire de la Révolution. Dans la longue litanie des commémorations contestées, seul fit exception le millénaire capétien auquel personne ne croyait – là encore la date (1987) était incertaine –, mais qui fut un beau succès, signe sans doute que l’idée monarchique ne fait plus vraiment problème en France.

5S’il est si difficile de réaliser un consensus à l’intérieur d’une communauté nationale, a fortiori est-il impossible de concevoir une commémoration à deux d’un événement dans lequel il y eut un vainqueur et un vaincu, un agresseur et une victime. Le très beau livre de Lucette Valensi sur la bataille des trois rois montre à quel point est lent, complexe et difficile le travail de mémoire permettant l’intégration dans la conscience collective d’un événement pourtant aussitôt qualifié de « mémorable ». Il montre aussi comment la construction des « cadres sociaux de la mémoire », l’élaboration de « l’ensemble narratif » qui porte le souvenir et la « mise en intrigue » de l’événement conduisent nécessairement les protagonistes à une mémorisation irréductiblement opposée de ce qu’ils vécurent ensemble9. Portugais et Marocains, aujourd’hui encore, ne peuvent se souvenir conjointement de la bataille d’El-Ksar El-Kebir. Le livre de Lucette Valensi fait au contraire la démonstration que pour réussir un tel essai d’historiographie parallèle, il faut quitter le champ de la mémoire pour passer à celui de l’histoire.

6L’idée d’une commémoration franco-égyptienne du bicentenaire de l’expédition d’Égypte posait un problème très similaire. On ne pouvait l’envisager qu’à la condition de partir du constat que Français et Égyptiens avaient des mémoires différentes, voire opposées, de l’événement. Il semble que l’on ait fait, au départ du moins, le postulat contraire. En France, la campagne d’Égypte a été précocément intégrée dans la mémoire collective, mais de façon très lacunaire. On effaça vite le désastre naval d’Aboukir, l’échec devant Saint-Jean-d’Acre, et même – en dépit d’un tableau célèbre –, les pestiférés de Jaffa, pour ne retenir que quelques épisodes, peu nombreux, qui furent ajoutés à la légende napoléonienne : la bataille dite « des Pyramides » et la victoire terrestre d’Aboukir, auxquelles deux rues de Paris doivent leur nom, en formaient l’essentiel. La publication des premiers volumes de la Description de l’Égypte, près de vingt ans après l’expédition, permit ensuite à une génération qui n’avait pas connu l’horreur des guerres européennes et vivait dans la morne Europe des restaurations monarchiques, de ne retenir de l’aventure de Bonaparte en Orient que l’enthousiasme encyclopédique, l’aventure savante, l’exaltation de la découverte. C’est de ce travail-là que la perception française contemporaine de l’expédition est encore l’héritière. Le tableau fut enrichi par les Saints-Simoniens ou les premiers historiens français de l’Égypte moderne, mais le canevas n’en fut guère altéré. Et les récentes manifestations de l’année franco-égyptienne ont montré que c’est bien cette vision-là de l’expédition d’Égypte que les Français entendaient commémorer.

7En Égypte, les choses furent plus complexes. C’est dans la seconde moitié du xixe siècle que se met véritablement en place une historiographie nationale10. Les auteurs des premiers catéchismes de la patrie, Rifâ’a al-Tahtâwî ou ‘Alî Mubârak, ont été formés « à l’ombre de la dynastie de Muhammad ‘Alî », comme on le disait alors. Fervents adeptes de la politique des réformes, il reprennent à leur compte l’idée popularisée à des fins de propagande par les publicistes du vice-roi, qui fait de Muhammad ‘Alî l’exécuteur testamentaire de Bonaparte. Systématisée par le comité d’historiens que le roi Fu'âd chargea de publier les archives européennes relatives à l’histoire de la dynastie, cette vision atteint son apogée dans la première moitié de notre siècle. Elle est alors portée par les premiers historiens professionnels, comme Shafîq Ghurbâl, présenté et traduit ici par Iman Farag, ou Muhammad Anis et ‘Izzat ‘Abd al-Karîm qui en furent les héritiers. Elle reprend le schéma historiographique « français » sur un point essentiel : la question des origines de la modernité. En portant un coup fatal au régime mamelouk, l’expédition semblait en effet rejeter l’ordre politique hérité de l’époque ottomane dans un Ancien Régime que le règne de Muhammad ‘Alî devait définitivement abolir. Pour une part, l’expédition d’Égypte posait ainsi le même problème que la Révolution française, et l’historiographie égyptienne en restera longtemps obsédée, comme l’historiographie française du xixe siècle le fut de la Révolution, parce que l’une et l’autre posaient « la question décisive des origines de la société moderne »11. Que ce soit pour l’approuver ou la combattre, les contributions de Afaf Lutfi al-Sayyid ou de Peter Gran et les entretiens avec les historiens égyptiens, menés par ‘Abd al-Râziq ‘Îsa et Ramadân al-Khûlî, en sont encore, dans ce volume, l’illustration.

8Dans ce schéma historiographique, la dimension cognitive de l’expédition joue, comme en France, un rôle central, l’expédition ayant apporté en Orient l’œuvre d’émancipation du siècle des Lumières, signe et vecteur tout à la fois de son entrée dans la modernité. Le discours, volontiers apologétique, sur l’inventaire savant et l’apport technique dispense, ici et là, d’analyser le lien qu’il entretient avec la guerre, comme la rupture qu’il amorce, en réalité, dans l’organisation des systèmes de savoir. Par son éclat, la Description de l’Égypte occulte, en effet, plus qu’elle ne l’éclaire, la dimension intellectuelle de l’épisode égyptien. Elle impose comme une évidence ce qui, en réalité, relève du paradoxe : la formation d’un savoir propre sur l’Égypte. Marie-Noëlle Bourguet a fort bien montré que « dans la conception de la science qui s’est imposée en Europe depuis l’époque moderne, échapper aux contraintes de la localité et du particulier pour atteindre à l’universalité des lois de la nature constitue le fondement de l’activité scientifique, son objectif premier. De ce point de vue, concevoir une science du local semble une entreprise improbable, quasi contradictoire »12. La Description n’est donc pas seulement fille des Lumières, elle annonce aussi le renversement de valeurs qui accompagnera la mise en place du savoir romantique. Mais cela, seuls des travaux très récents ont entrepris de le dire et ils sont encore trop peu connus du grand public pour agir sur la formation de l’opinion générale. Pendant des décennies, Français et Égyptiens purent au moins se rencontrer sur deux points : le postulat qui faisait de l’expédition d’Égypte le moment inaugural de la modernité égyptienne ; et celui qui voyait en elle une formidable entreprise intellectuelle autant, si ce n’est plus, qu’une conquête militaire. Telle était la version enseignée dans les écoles égyptiennes, comme Laïla Enan nous le rappelle fort bien ici, jusqu’à une époque relativement récente.

9Elle fut renversée de façon radicale, aux lendemains de la révolution des Officiers libres, qui rejeta dans l’âge « féodal » non seulement l’époque ottomane, déjà condamnée par les théories de la modernisation, mais aussi l’Égypte khédiviale fondée par Muhammad ‘Alî, dont la dynastie venait d’être abolie. Pour les nouveaux historiens de l’Égypte indépendante, il ne pouvait y avoir de véritable modernité que dans un pays enfin libéré de toute domination étrangère. La naissance de la nation s’en trouva retardée de plus d’un siècle, mais du moins cette nation naissait-elle libre. L’exaltation du sentiment national amena un rejet pur et simple de l’expédition, désormais présentée comme la première atteinte « impérialiste » portée par l’Occident à l’Orient arabe et musulman. Dans la contre-histoire qui s’esquissait ainsi, l’accent fut mis au contraire sur la guerre et sur la résistance populaire à l’occupation, le seul élément porté à l’actif de la présence française étant d’avoir, au mieux, favorisé la cristallisation de l’unité nationale. Ce fut alors qu’on sacralisa ‘Umar Makram ou Hasan Tubar, devenus les héros du peuple en armes pour sauver la patrie menacée. Ou, au contraire, que l’on stigmatisa les « collaborateurs » que paraissaient être désormais le cheikh al-Mahdî ou le général Ya‘qûb. Mustapha al-Ahnaf et Iman Farag reviendront, chacun à sa manière, sur ces à-coups de l’historiographie qui nous renseignent moins sur le passé que sur le rapport que les historiens entretiennent avec leur présent.

10Plus récemment, l’essor pris par les études ottomanes amena un ultime revirement, qui est encore loin d’être majoritaire, mais dont on trouvera ici un écho dans le débat des historiens ou les travaux des jeunes chercheurs. Rompant avec un schéma largement hérité de l’historiographie coloniale, les modernistes égyptiens tentent en effet, depuis plusieurs années, une véritable « réhabilitation » de l’époque ottomane, jusque-là présentée comme un temps de décadence et de régression. Elle se fonde d’abord sur l’utilisation de nouvelles sources, dont plusieurs des travaux présentés ici (Nâsir Sulaymân, Ramadân al-Khûlî, et Husâm ‘Abd al-Mu‘tî) fournissent de bons exemples. Mais elle revendique aussi un changement paradigmatique et une « égyptianisation » des concepts utilisés pour écrire une histoire que l’on veut irréductiblement particulière. On peut contester la pertinence d’une telle position, mais il faut bien reconnaître qu’elle a au moins le mérite de renouveler considérablement le débat. Un autre effet heureux de ce plaidoyer en faveur de l’Empire ottoman est d’élargir le cadre dans lequel on appréhende l’histoire de l’Égypte. Les contributions de Husâm ‘Abd al-Mu‘tî sur le sharîf de la Mecque ou de Jamel Ben Tahar sur la Régence de Tunis, en portent témoignage.

11Rapport à la modernité, formation de la nation, rapport à soi, tels sont les pôles majeurs en fonction desquels se construit la perception égyptienne contemporaine de l’expédition. On voit à quel point elle est loin du beau livre d’images et de l’idéal intellectuel qui fondent pour l’essentiel l’attachement des Français au Bonaparte égyptien. Français et Égyptiens pouvaient sans doute se « souvenir ensemble » de l’expédition d’Égypte. Mais ils ne pouvaient pas la « commémorer ». Ils auraient pu, ils peuvent encore, étudier ensemble les douloureuses contradictions de l’histoire, telle qu’elle se fait et telle qu’elle se reconstruit sans cesse. Mais il faut alors que les historiens sachent relever le défi « de transformer en histoire la demande de mémoire de leurs contemporains »13. Puisse ce numéro y contribuer à sa manière.

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Notes

1À l’ouverture des premières campagnes de presse, le Comité franco-égyptien décida de placer l’année 1998 sous le signe des « Horizons partagés ». On trouvera, dans cette livraison, un rappel succinct du déroulement de cette année dans l’Agenda, rubrique « En-Notes ».
2Voir Pierre Nora, « L’ère de la commémoration », Les lieux de mémoire, tome III, Les France, Paris, Gallimard, 1992, p. 977-1012.
3Sur l’utilisation précoce de la fête commémorative pour la construction du souvenir de la Révolution, voir Mona Ozouf, La fête révolutionnaire : 1789-1799, Paris, Gallimard, 1976, p. 199-200.
4Sur l’histoire de la mémoire sociale, voir Jacques Le Goff, Histoire et Mémoire, Paris, Gallimard, « Folio Histoire », 1988, p. 105-161.
5Pierre Nora, Les lieux de mémoire, tome I, La République, Paris, Gallimard, 1984, p. XX.
6Antoine Prost, « Vérité et fonction sociale de l’histoire », Douze leçons sur l’histoire, Paris, Seuil, « Points Histoire », 1996, p. 302.
7L’expression est de Wolfgang Mommsen. Pour son application à l’analyse des rapports entre mémoire et histoire, voir Jacques Le Goff, op. cit., p. 195-197.
8Mona Ozouf, « Peut-on commémorer la révolution française ? », 1789. La commémoration, Paris, Gallimard, « Folio Histoire », 1999, p. 9-33 ; et Maurice Agulhon, « Faut-il avoir peur de 1989 ? », ibidem, p. 34-57. L’ouvrage, qui reprend des textes publiés dans le Débat, dans les mois précédant le bicentenaire, fournit une bonne évocation des débats suscités. Pour une vision plus distanciée, mais bien documentée, on peut voir aussi Robert Gildea, The Past in French History, New Haven & Londres, Yale University Press, 1994, p. 3-61.
9Lucette Valensi, Fables de la mémoire. La glorieuse bataille des trois rois, Paris, Seuil, « L’Univers historique », 1992. Les expressions citées entre guillemets sont plus particulièrement empruntées à la conclusion, p. 266-269.
10Les premiers historiens de l’expédition, Gabartî notamment, écrivaient dans une perspective plus musulmane que strictement égyptienne. Leurs travaux, du reste, ne furent imprimés que postérieurement à 1850.
11Antoine Prost, « L’histoire dans la société française », Douze leçons sur l’histoire, Paris, Seuil, « Points Histoire », p. 25. Prost fait justement remarquer que cette question centrale explique la place prise par l’histoire dans la société française. La notation pourrait tout aussi bien s’appliquer à l’Égypte.
12Marie-Noëlle Bourguet, « De la Méditerranée », dans Marie-Noëlle Bourguet, Bernard Lepetit, Daniel Nordman, Maroula Sinarellis, L’invention scientifique de la Méditerranée, Égypte - Morée - Algérie, Paris, Éditions de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, 1998, p. 7-28.
13Antoine Prost, « Vérité et fonction sociale de l’histoire », Douze leçons sur l’histoire, Paris, Seuil, « Points Histoire », 1996, p. 305-306.
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Pour citer cet article

Référence papier

Ghislaine Alleaume, « Des incertitudes de la mémoire aux exigences de l’histoire »Égypte/Monde arabe, 1 | 1999, 7-12.

Référence électronique

Ghislaine Alleaume, « Des incertitudes de la mémoire aux exigences de l’histoire »Égypte/Monde arabe [En ligne], 1 | 1999, mis en ligne le 08 juillet 2008, consulté le 18 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ema/707 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/ema.707

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Ghislaine Alleaume

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