Jean-Louis Jeannelle : Patricia Sorel, vous avez reconstitué dans Plon : le sens de l’histoire, 1833-1962 (Presses universitaires de Rennes, 2016) l’histoire de cette imprimerie devenue très tôt une maison d’édition prestigieuse, qui a pour cœur d’activité le domaine de l’histoire mais qui compte aussi à son catalogue beaucoup de grands écrivains. Les Mémoires, dont Plon est en France l’un des principaux éditeurs, constituent précisément l’un des ponts entre ces deux sphères de l’histoire et de la littérature. Quelle place ce genre traditionnel a-t-il occupée chez Plon ?
Patricia Sorel : Fondée en 1833, la maison Plon a en effet construit sa réputation sur son fonds d’ouvrages d’histoire et s’est illustrée dans la publication des Mémoires, ceux des chefs d’État et des chefs militaires, tels les Mémoires du général Marbot (1891) qui ont connu un grand succès. Pendant l’entre-deux-guerres, c’est aux éditions Plon que paraissent notamment Au service de la France. Neuf années de souvenir...