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Champ social

« Faire éclater scandaleusement le scandale »

À propos des Mémoires de Beate et Serge Klarsfeld
« Breaking open a scandal in a scandalous way ». About the Memoirs of Beate and Serge Klarsfeld
Maxime Decout

Résumés

Les Mémoires de Beate et Serge Klarsfeld relatent les combats du couple pour faire juger les criminels allemands et français impliqués dans l’extermination des Juifs d’Europe. Alors que la Shoah s’est caractérisée par l’anéantissement de victimes anonymes, de vies minuscules qui n’ont pas laissé de traces, on peut s’interroger sur leur choix du genre par excellence des « vies majuscules » et sur les effets de cette tension sur le texte. De la mise en récit des questions juridiques et judiciaires à l’écriture des vies ordinaires, en passant par une écriture du naturel ainsi que par le refus de l’héroïsation ou de la posture de l’écrivain-mémorialiste, les Mémoires des Klarsfeld s’efforcent en effet de tirer le majuscule vers le minuscule.

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Extrait du texte

Ce document sera publié en ligne en texte intégral en octobre 2025.

Aperçu du texte

Sobrement intitulés de l’appellation générique « Mémoires », les Mémoires de Beate et Serge Klarsfeld s’inscrivent dès leur seuil dans un genre bien défini et relativement peu employé lorsqu’il s’agit d’évoquer la Shoah.

Or l’on sait que les écritures sur et après la Shoah ont suscité de vifs débats quant à l’utilisation de la fiction pour dire une expérience dont seul le témoignage pourrait rendre compte. L’émergence de l’« ère du témoin » a consolidé le statut privilégié de ce genre qui a été pendant longtemps l’un de nos principaux modes de représentation du génocide. Bien que ce soit d’abord pour sa valeur documentaire qu’il a été reçu, le témoignage a aujourd’hui acquis pleinement le statut d’œuvre littéraire. Mais avec la disparition des témoins, ce sont aujourd’hui les enquêtes non fictionnelles consacrées aux victimes anonymes de la Shoah qui prédominent.

On peut donc s’interroger sur le choix d’un genre si manifestement en décalage avec nos attentes contemporaines, et sur la ...

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Pour citer cet article

Référence électronique

Maxime Decout, « « Faire éclater scandaleusement le scandale » »Écrire l'histoire [En ligne], 24 | 2024, mis en ligne le 01 octobre 2025, consulté le 29 novembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/elh/3948 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12azw

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Auteur

Maxime Decout

Maxime Decout est professeur de littérature à Sorbonne Université et membre du CELLF. Il est l’auteur de quatre essais aux éditions de Minuit qui portent sur les rapports entre écriture, lecture et interprétation : En toute mauvaise foi, 2015 ; Qui a peur de l’imitation ? 2017 ; Pouvoirs de l’imposture, 2018 et Éloge du mauvais lecteur, 2021. Il travaille par ailleurs sur les relations entre judéité et littérature auxquelles il a consacré deux ouvrages : Albert Cohen. Les fictions de la judéité, Classiques-Garnier, 2011 et Écrire la judéité, Champ Vallon, 2015. Il a participé à la publication des œuvres de Perec dans la Bibliothèque de la Pléiade (2017) et rédigé l’Album Romain Gary (Bibliothèque de la Pléiade, 2019). Son dernier essai, Faire trace, Corti, 2023, porte sur les écritures de la Shoah.

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Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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