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Champ politique

Aux origines du poutinisme : les Mémoires des anciens des services secrets soviétiques

The origins of Putinism : Memoirs by former members of the Soviet secret service
Andreï Kozovoï

Résumés

Après la disparition de l’URSS, les années 1990 ont représenté un âge d’or pour la publication des Mémoires en Russie. L’article s’intéresse à une catégorie particulière de ces derniers, les récits des anciens agents et dirigeants des services secrets soviétiques, devenus retraités dans la « nouvelle Russie » de Boris Eltsine. En s’appuyant sur un corpus de cinquante titres, l’auteur met en évidence un conflit mémoriel autour de l’héritage du KGB. Il décrit les stratégies de « réinvention de l’histoire » et de « reconquête des esprits » en Russie et à l’étranger. Des pratiques éditoriales héritées de la période soviétique sont adaptées au nouveau contexte de transition démocratique avec plus ou moins de succès par les anciens tchékistes, qui profitent du renforcement des réseaux des « hommes forts » (siloviki), qui formeront l’élite du régime de Vladimir Poutine après son accession à la présidence en 2000.

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Entrées d’index

Index de mots-clés :

Mémoires, Russie, renseignement, poutinisme, SVR
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Extrait du texte

Ce document sera publié en ligne en texte intégral en octobre 2025.

Plan

L’héritage soviétique : transfuges et « soldats de l’ombre »
L’offensive néo-tchékiste dans les Mémoires des années 1990
Victoires et déboires du SVR
Conclusion

Aperçu du texte

La disparition de l’Union soviétique, fin décembre 1991, avait été précipitée par le putsch manqué d’un groupe de conservateurs, le « GKTchP » (Comité national sur l’état d’urgence), à Moscou, les 19-21 août. Le cerveau du GKTchP avait été le directeur du KGB, Vladimir Krioutchkov (1924-2007). Le KGB, « Comité pour la sécurité de l’État », était une organisation immense regroupant le renseignement et le contre-espionnage, la police politique et le service de sécurité des dirigeants, la lutte contre les « dissidences » et le service des gardes-frontières – une liste non exhaustive de responsabilités mobilisant des centaines de milliers de personnes, en URSS et à l’étranger. Après le putsch manqué, Boris Eltsine, président de la République soviétique de Russie et futur président de la Fédération de Russie, fit éclater le KGB entre un service de renseignement extérieur, le SVR, qui vit le jour dès le 18 décembre 1991, et un ministère de la sécurité intérieure qui deviendra en avril 199...

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Pour citer cet article

Référence électronique

Andreï Kozovoï, « Aux origines du poutinisme : les Mémoires des anciens des services secrets soviétiques »Écrire l'histoire [En ligne], 24 | 2024, mis en ligne le 01 octobre 2025, consulté le 14 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/elh/3887 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12azr

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Auteur

Andreï Kozovoï

Historien de l’URSS, Andreï Kozovoï est professeur des universités à l’université de Lille, où il enseigne l’histoire et la civilisation de la Russie. Il appartient au laboratoire CECILLE. Spécialiste de la guerre froide culturelle côté soviétique, il est notamment l’auteur des Services secrets russes des tsars à Poutine, Tailandier, 3e édition en 2022, récompensé par le Grand Prix de l’Académie du renseignement. On lui doit également la première biographie française de Leonid Brejnev, Brejnev, l’antihéros, Perrin, 2021, ainsi qu’une synthèse sur la fin de l’URSS, La Chute de l’Union soviétique, 1982-1991… 2023, Perrin, 2e édition, 2023.

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Droits d’auteur

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