Chronologie politique de l’Arabie Saoudite 2005
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Politique intérieure
Janvier-Février
7 janvier
1La police disperse une manifestation organisée à la sortie de la prière du vendredi par les fidèles de la mosquée al-Rajhî (Riyad). Les manifestants, qui scandent des appels à la réforme politique, répondent à l’appel du Mouvement islamique pour la réforme, que dirige à Londres Sa‘ad al-Faqîh.
25 janvier
2Le prince Nawwâf b. ‘Abd al-‘Azîz, directeur des services secrets, présente sa démission au roi Fahd. Il avait été frappé d’une embolie en 2002.
30 janvier
3Le prince Sultân b. ‘Abd al-‘Azîz, ministre de la Défense, annonce l’extension du Majlis al-Shûrâ (assemblée consultative) de 120 à 150 sièges au cours du printemps, « afin que chaque tribu, chaque village soit représenté ». Les pouvoirs de l’assemblée seront étendus.
31 janvier-1er février
4Colloque sur l’enseignement supérieur à l’université de Djedda. 187 000 étudiants sont refusés chaque année par l’enseignement supérieur faute de places dans les universités.
1er février
5Les gouverneurs de région, maires et maires adjoints ne pourront pas se présenter aux élections municipales « en raison de leurs devoirs envers l’État ».
8 février
6Le prince Turkî al-Faysal, ambassadeur à Londres, déclare au quotidien al-Watan : « La liberté dont jouissent des dizaines de candidats pendant les élections municipales est la solution pour assécher les sources du terrorisme. »
7Important remaniement ministériel : Iyâd Madanî, ministre du Pèlerinage, devient ministre de la Culture et de l’Information, tandis que Fû’ad al-Fârsî, ministre de l’Information, devient ministre du Pèlerinage. ‘Abd al-Muhsin al-‘Akkâs remplace ‘Alî al-Namla aux Affaires sociales. ‘Abd Allâh al-‘Ubayd devient ministre de l’Education à la place de Muhammad al-Rashîd.
10 février
8Élections municipales dans la province de Riyad.
11 février
9Résultats des élections municipales dans la province de Riyad : les candidats de la Sahwa islamiyya (éveil islamique) proches des Frères musulmans saoudiens, constitués en listes électorales en dépit de l’interdiction officielle, remportent tous les sièges dans la capitale.
13 février
10Voulant réduire la portée de la victoire des islamistes à Riyad, le prince Nâyif b. ‘Abd al-‘Azîz, ministre de l’Intérieur, déclare dans le quotidien al-Hayâ : « Nous sommes tous des islamistes dans ce pays ».
16 février
11Les trois réformistes arrêtés en 2004 pour avoir réclamé une constitution et fondé une association indépendante des droits de l’homme, ‘Alî al-Dumaynî, Matrûk al-Fâlih et ‘Abd Allâh al-Hâmid, sont menacés par la cour de Riyad d’être jugés sans procès s’ils s’obstinent à vouloir assurer eux-mêmes leur défense.
25 février
12Le quotidien al-Watan publie les résultats du recensement conduit en septembre 2004 : la population totale du pays est de 22,67 millions d’habitants, dont 16,52 millions de Saoudiens (soit 72,9 % de la population totale). Le précédent recensement avait été fait en 1992.
Mars-avril
3 mars
13Élections municipales dans les provinces orientale et méridionales. Le taux de participation est d’environ 70 % dans la province orientale. Les islamistes chiites réformistes remportent la majorité des sièges à al-Qatîf et al-Ahsâ, tandis que la branche salafie de la Sahwa islamiya, constituée en liste électorale (dite « liste d’or ») malgré l’interdiction officielle, obtient l’intégralité des sièges à Dammam. Dans le sud du pays, la majorité des sièges a été remportée par des islamistes réformistes proches des milieux tribaux.
4 mars
14Le cheikh Sâlih b. Humayd, président du Majlis al-Shûrâ, dément publiquement les rumeurs d’élection partielle des membres de l’assemblée.
8 mars
15Dans une tribune publiée par le quotidien pan-arabe al-Sharq al-Awsat, Muhammad al-Hulwa, membre du Majlis al-Shûrâ, soutient que l’Arabie Saoudite est une monarchie constitutionnelle, où l’exécutif est lié par la Charia et le droit positif.
10 mars
16Le quotidien al-Jazîra publie les résultats d’un sondage sur les élections municipales : 87 % des personnes interrogées se déclarent favorables à la participation des femmes aux élections.
16 mars
17Dans une cassette audio diffusée sur l’Internet, Sâlih al-‘Aûfî, chef de « L’organisation al-Qâ‘ida dans la péninsule arabique », demande à ses sympathisants de soutenir la stratégie du groupe et d’attaquer les Américains et leurs troupes, en particulier au Koweït et au Qatar. Dans le même document, Al-‘Aûfî prête allégeance à Abû Mus‘ab al-Zarqâwî.
19 mars
18Suhayla Zayn al-‘Âbidîn Hammâd, activiste islamiste et membre de la Société nationale des droits de l’homme, demande au gouvernement de profiter de l’extension prochaine du Majlis al-shûrâ pour y nommer 50 femmes.
23 mars
19L’intellectuel libéral Hamza al-Muzaynî déclare dans al-Haya que « le système éducatif saoudien a produit la plupart des extrémistes ». L’interview fait scandale, et un professeur porte plainte contre al-Muzaynî.
28 mars
20Le cheikh Sâlih b. Humayd déclare que la nomination de femmes au Majlis al-Shura est exclue.
30 mars
21Le prince héritier ‘Abd Allâh b. ‘Abd al-‘Azîz casse le jugement du tribunal ayant condamné Hamza al-Muzaynî à quatre mois de prison et deux cent coups de fouet. Le prince se fonde sur un décret de 2000 qui renvoie les cas de « délit d’opinion » au ministère de l’Information.
1er avril
22Dans la province du Jawf, au nord du pays, trois hommes sont exécutés pour leur implication dans des attentats commis entre 2002 et 2003 dans la région : assassinats d’un juge, du sous-secrétaire du Gouvernorat et du chef de la police locale.
2 avril
23Annonce d’une réforme du système judiciaire : création d’une Cour suprême (Riyad), de treize cours d’appel provinciales et de cours spécialisés dans le règlement des conflits du travail et des litiges commerciaux.
3-5 avril
24Affrontement entre activistes armés et forces de police à al-Râs (province du Qasîm). Quatorze activistes sont tués.
11 avril
25Début de la nouvelle session de quatre ans du Majlis al-Shûrâ. Renouvellement de la moitié des membres et nomination de trente nouveaux membres. La nouvelle assemblée est plus âgée et plus tribale que l’assemblée sortante. Le président de l’assemblée, le cheikh Sâlih b. Humayd, fait le vœu que l’assemblée soit autorisée à contrôler le budget de l’État au cours de cette nouvelle session.
26Nomination de huit nouveaux membres du Comité des grands oulémas, plus jeunes et plus représentatifs des quatre écoles juridiques sunnites.
12 avril
27Le cheikh ‘Abd al-‘Azîz Âl al-Shaykh, grand mufti du royaume et président du Comité des grands oulémas, condamne publiquement la pratique des mariages forcés et déclare : « L’islam ne permet pas de forcer une femme à se marier contre sa volonté ou de lui interdire de se marier selon ses désirs. Celui qui entend forcer une femme à se marier contre sa volonté désobéit à Dieu et à son Prophète. »
21 avril
28Élections municipales dans les provinces occidentale et septentrionales du pays. Victoire des « listes d’or » des islamistes réformistes de la Sahwa islamiyya dans les grandes villes et de candidats tribaux dans les municipalités rurales.
26 avril
29Le procès des trois réformistes al-Fâlih, al-Dumaynî et al-Hâmid est renvoyé sine die.
Mai-juin
17 mai
30Les trois réformistes al-Fâlih, al-Dumaynî et al-Hâmid sont condamnés à des peines allant de 6 à 9 ans de prison.
22 mai
31Muhammad al-Zulfa, membre du Majlis al-Shûrâ, propose à l’assemblée un projet de loi légalisant le permis de conduire pour les femmes de plus de 35 ans. Le cheikh Sâlih b. Humayd déclare sa solidarité avec la fatwa de 1990 interdisant aux femmes de conduire.
27 mai
32Le roi Fahd est hospitalisé.
28 mai
33Le quotidien al-Watan annonce que quatre-vingt-six mille personnes suspectées d’activités criminelles ont été arrêtées par les forces de sécurité, dont soixante-quinze mille dans la région de Jâzân et sept mille huit cent douze à Djedda. Environ six millions de CD et DVD piratés ont été saisis au cours des raids.
31 mai
34Les cheikhs Salmân al-‘Aûdâ et ‘Abd al-Muhsin al-‘Ubaykân déclarent que s’il n’y a aucune objection religieuse au permis de conduire féminin, la société n’est pas encore prête à franchir ce pas.
1er juin
35Dans une conférence de presse, le prince Nâyef b. ‘Abd al-‘Azîz déclare que la question de la conduite des femmes est « purement sociale » et que c’est « à la société d’en décider », ajoutant que le retour du débat dans les journaux « fabrique un problème à partir de ce qui n’en est pas un. »
16 juin
36« L’organisation al-Qâ‘ida dans la péninsule arabique » revendique l’incendie de trois hélicoptères de combat dans l’enceinte de l’aéroport du Qasîm, en indiquant que les engins avaient été utilisés dans des opérations de répression.
18-23 juin
37Réunions préparatoires à la cinquième session du Centre du Dialogue national sur le thème : « Nous et les autres : une vision commune sur la manière de dialoguer avec les autres cultures ». La nouvelle session se caractérise par une dénonciation de la « paresse et de l’arriération de la société » ainsi que par la mise en œuvre du « dialogue entre les cultures » au service de la propagande d’Etat, l’enjeu étant de « donner une meilleure image des réalisations culturelles et civilisationnelles du Royaume ». Au cours des débats, Zakiya Abû-Saq, une universitaire, a appelé à « l’élimination » (sic) des islamistes, ces « parasites » et ces « séditieux ».
20 juin
38À Sarat ‘Abida, dans la province méridionale du ‘Asîr, le cheikh Ghânim al-Sadlân fustige publiquement le comportement des jeunes islamistes qui ont sifflé et critiqué le cheikh pro-gouvernemental ‘Abd al-Muhsin al-‘Ubaykân début juin. Selon al-Sadlân, ces « jeunes sauvages » (sic) ont eu un comportement « insensé, infect et stupide » ; ils ne peuvent être que des « partisans du Diable » et c’est un « devoir religieux » que de les dénoncer aux autorités et de se tenir hors de tout engagement partisan, notamment celui des Frères musulmans, décrits comme « déviants ».
22 juin
39Selon « L’organisation al-Qâ‘ida dans le pays des deux fleuves », ‘Abd Allâh al-Rushûd, mufti de « L’organisation al-Qâ‘ida dans la péninsule arabique » et l’un des vingt-six individus recherchés par la police saoudienne, aurait été tué en Irak lors de la bataille d’al-Qâ’im.
28 juin
40Publication d’une nouvelle liste de trente-six suspects, dont des Tchadiens, des Mauritaniens, des Koweïtiens, des Yéménites et des Marocains. Vingt-et-un des trente-six suspects sont à l’extérieur du pays. La première liste de dix-neuf suspects avait été publiée en mai 2003, suivie d’une seconde liste de vingt-six suspects en octobre 2003.
Juillet-août
2 juillet
41Le cheikh Salmân al-‘Aûda, grande figure de la Sahwa islamiyya, appelle les combattants de « L’organisation al-Qâ‘ida dans la péninsule Arabique » à déposer les armes et à se rendre aux autorités. Dans un esprit de pardon, il invite le gouvernement à les juger de manière transparente et conformément au respect des droits humains.
9 juillet
42L’Association nationale des droits de l’homme déclare avoir reçu depuis sa création en mars 2004 un millier de plaintes de prisonniers.
43Les intellectuels « libéraux » Turkî al-Hamad, Fawziya al-Bâkir et Hasan al-Mâlikî publient un article dans le New York Times, dans lequel ils déclarent « préfèrent la garantie de la liberté d’expression à des élections libres ».
1er août
44Mort du roi Fahd. Le prince héritier ‘Abd Allâh b. ‘Abd al-‘Azîz, 82 ans, monte sur le trône.
3 août
45Dans son premier discours à la nation, le roi ‘Abd Allâh demande à ses compatriotes de ne lui « épargner ni les conseils ni les prières », signifiant que la porte du pouvoir était ouverte à toute participation de la société et que le temps des arrestations arbitraires était révolu.
8 août
46Le roi ‘Abd Allâh accorde une amnistie aux trois réformistes condamnés à la prison en mai 2005 pour avoir réclamé une constitutionalisation de la monarchie ainsi qu’au cheikh Sa‘îd b. Zu‘aiyyr (surnommé par les islamistes le « Mandela saoudien »), en prison depuis 2003.
16 août
47Un mouvement chiite menace sur l’Internet de « faire sécession » si la place des Chiites dans la communauté nationale n’est pas reconnue et entérinée par l’administration.
18 août
48Sâlih al-‘Aûfî, chef de « L’organisation Al-Qâ‘ida dans la péninsule Arabique », est tué à Médine par les forces de police.
21 août
49Le cheikh Salmân al-‘Aûda publie dans le quotidien al-Jazîra un programme complet de réformes, économiques, politiques (election des members du Majlis al-Shûrâ au suffrage universel) et médiatiques (libéralisation des médias et fin de la censure).
50Réforme des municipalités, qui vise au renforcement de la centralisation administrative et place les municipalités sous le contrôle direct des administrations régionales.
51Augmentation de tous les salaires de la fonction publique de 15 % à la fin du mois d’août.
Septembre-octobre
2 septembre
52Le budget de l’éducation est augmenté de 2,6 milliards d’euros, qui seront dépensés en infrastructures : trois universités sont en construction à Jizan, Hael et Sakaka, ce qui portera à quinze le nombre d’universités publiques du pays.
4-6 septembre
53Affrontements entre police et activistes armés dans le quartier résidentiel d’al-Hamra’, à l’est de Dammam. Cinq activistes sont tués.
6 septembre
54Abû Mus‘ab al-Zarqâwî critique vivement le régime saoudien, ce « régime tyrannique » qui « laisse l’Occident s’emparer de ses richesses ».
10 septembre
55Le roi ‘Abd Allâh interdit le baise-main royal et princier, déclarant que « l’habitude prise de laisser les citoyens baiser la main du roi et des princes est contraire à la dignité et à la liberté humaines et à la loi divine, qui commande de ne s’agenouiller que devant Dieu ».
12 septembre
56Le gouvernement annonce la création en 2007 d’une organisation gouvernementale des droits de l’homme avec rang de ministère.
25 septembre
57Le quotidien Al-Watan révèle qu’environ sept cents infiltrés et contrebandiers irakiens ont été arrêtés en six mois.
16 octobre
58Création d’un Conseil de sécurité nationale, présidé par le roi ‘Abd Allâh ; le prince Bandar b. Sultân, ancien ambassadeur à Washington, est nommé secrétaire général de la nouvelle institution.
22 octobre
59Nomination, après une vacance de neuf mois, d’un nouveau chef des services secrets, le prince Muqrin b. Abdelaziz (60 ans).
Novembre-décembre
15 novembre
60Arrestation d’un instituteur de village dans la région de Riyad : il avait transformé le cercle d’apprentissage du Coran de son village en fondation destinée à réunir des fonds pour la résistance irakienne.
30 novembre
61Deux femmes sont élues au conseil d’administration de la Chambre de commerce et d’industrie de Djedda.
3 décembre
62Le Majlis al-Shûrâ constitue une commission spéciale chargée d’examiner un projet de nouveau code de la route et d’autorisation de la conduite féminine.
5 décembre
63Le second Forum économique de Riyad ébauche un programme de lutte contre la corruption. Selon les participants au forum, si les organes et les textes de lutte contre la corruption existent dans le pays, ils ne sont pas actifs ou pas appliqués, ce qui fait de l’Arabie le deuxième pays le plus opaque du monde (après la Corée du Nord) en matière de disponibilité de l’information politique, économique et financière.
14 décembre
64Formation des cent-soixante-dix-huit conseils municipaux et publication de règlements municipaux qui assignent aux nouveaux conseils le double rôle de proposition du budget et de surveillance financière des administrations municipales.
16 décembre
65Au lendemain de la cinquième session du Centre du dialogue national à Abha, le cheikh ‘Awad al-Qarnî, figure des Frères musulmans saoudiens, déclare que « nous ne pouvons pas nous cantonner au dialogue, comme s’il était le seul moyen de traiter avec l’Autre, alors que nous voyons ses armées sillonner la terre des musulmans, ses politiques traiter des affaires des musulmans, son opinion publique s’opposer en tout lieu aux causes musulmanes ». Al-Qarnî fixe ainsi des « conditions » au dialogue, qui ne pourra se tenir que si « la justice entre le proche et le lointain est établie », notamment en Irak et en Palestine.
18 décembre
66Confirmation officielle de la libération, en septembre et octobre, de quatre cents détenus politiques. Les détenus ont été remis en liberté à la suite de séances de « conseil et guidance » menées par un comité d’experts religieux, sociaux et psychiques
20 décembre
67Rejet par l’administration de l’une des plaintes déposées contre les vainqueurs islamistes des élections municipales de Djedda : le candidat Husayn al-Bâr, accusé d’avoir traité d’autres candidats d’« athées » au cours de la campagne électorale, a été blanchi. La suite du procès des « listes d’or » est renvoyée au 29 janvier 2006.
25 décembre
68‘Abd al-‘Azîz al-Shambarî, membre de l’opposition exilée à Londres, revient en Arabie après avoir fait sa repentance pour ses deux années passées à militer dans le Mouvement islamique pour la réforme en Arabie de Sa‘d al-Faqîh.
69Le prince Sultan déclare dans une conférence de presse que le permis de conduire féminin est une affaire privée et non un problème politique, tout en promettant que « si les pères, maris et frères nous demandent d’autoriser les femmes à conduire, nous examinerons cette requête ; mais s’ils nous demandent le contraire, nous ne pouvons pas les forcer ».
26 décembre
70Le ministre de l’Education, ‘Abd Allâh al-‘Ubayd, refuse de nouveau d’autoriser les cours d’éducation physique pour les filles.
27 décembre
71Nadia Bakhurji, qui s’était présentée aux élections municipales avant que le prince Nayef interdise aux femmes d’y participer, est élue aux premières élections du Conseil des ingénieurs saoudiens.
72Un sondage publié par les quotidiens Al-Riyâd et ‘Ukâz montre que 60 % des personnes interrogées sont favorables au permis de conduire féminin.
73L’intellectuel islamiste Muhsin al-‘Awâjî déclare sur la chaîne Al-Jazeera que ce ne sont pas tant « les idées de Ben Laden et de l’organisation al-Qaïda » que « l’injustice américaine à l’égard des peuples de la nation arabo-musulmane » qui explique la vague de violence que connaît actuellement la région, accusant directement « les sirènes de la démocratisation à l’américaine » de masquer les causes réelles du terrorisme.
30 décembre
74Publication du budget 2006, le plus imposant de l’histoire de l’Arabie: les revenus de l’Etat sont fixés à 390 milliards de riyals, les dépenses à 335 milliards ; la dette publique est ramenée à 475 milliards de SAR, soit 121 % des revenus du pays et 41 % du PIB. Le surplus budgétaire attendu s’élève à 165 milliards de riyals, qui seront investis dans le financement de la dette et des projets de développement. La croissance prévue pour 2005 est de 6,5 % ; si le pétrole constitue toujours 90 % des exportations du pays, les réserves de liquidités du pays passent à 326 milliards de riyals et connaissent une augmentation record de 67 % en deux ans.
Économie
Janvier-février
11 février
75Les compagnies de taxi obtiennent un étalement sur trois ans de la saoudisation de la profession de chauffeur de taxi, décrétée en 2003 et jamais appliquée. Selon un patron de compagnie de taxi, « il n’y a pas assez de chauffeurs saoudiens » (sic).
20 février
76Le ministre du Travail, Ghazî al-Qusaybî, veut inciter le secteur privé à créer cent vingt mille nouveaux emplois par an pour vaincre le chômage en cinq ans. Dans le même discours, prononcé devant le Forum économique de Djedda, le ministre redit sa volonté de ne pas taxer l’emploi des immigrés.
22 février
77Le cours du pétrole brut dépasse la barre des 50 $ à New York.
26 février
78Après avoir prétendu ne pas pouvoir employer des femmes dans son ministère « parce qu’elles demanderaient des bureaux ségrégés », et face au tollé provoqué dans la presse par ces propos, le ministre du Travail, Ghâzî al-Qusaybî, annonce qu’il embauchera trente-six femmes dans le courant du mois de mars.
Mars-avril
6 mars
79Le cabinet de conseil britannique Standard and Poor’s publie un rapport alarmiste sur le marché saoudien des actions : l’étroitesse du marché, le manque de compétence des investisseurs et l’absence quasi-totale d’informations sur le marché de l’immobilier ajoutent aux risques d’éclatement de la bulle spéculative. Au premier trimestre 2005, la bourse de Riyad a connu une hausse de 28 % (soit une hausse de 103 % par rapport aux performances du premier trimestre 2004).
16 mars
80L’OPEC élève son quota de production de cinq cent mille barils par jour, à 27,5 millions de barils par jours pour le deuxième trimestre 2005. Le même jour, l’Aramco signe deux contrats d’exploitation et de développement des gisements de Khursâniyya (pétrole, cinq cent mille barils par jour) et de Hawiyya (gaz, trois cent mille barils par jour). La direction de la compagnie annonce qu’en 2006, le pays pourrait produire douze millions de barils par jour.
28 mars
81La visite à Riyad du ministre indien du Pétrole, Mani Shankar Aiyar, fournit aux deux compagnies pétrolières saoudienne et indienne l’occasion de signer un mémorandum de coopération. L’Indian Oil Corporation est la seule société non-occidentale à avoir été sélectionnée par les études préalables saoudiennes dans le domaine de l’investissement gazier. L’Arabie fournit à l’Inde plus d’un quart de ses importations pétrolières, tandis que l’Inde est le quatrième client de l’Arabie et son neuvième fournisseur ; les Indiens ont notamment investi plus de 400 millions de dollars dans le royaume, essentiellement en PME.
4 avril
82Le prix du baril de pétrole atteint un nouveau record : 58,28 $ à New York. L’Aramco annonce un plan d’investissement de 50 milliards de dollars en cinq ans dans les capacités de production pétrolière, afin d’élever la capacité de production à 12,5 millions de barils par jour à l’horizon 2009 en production normale, et à 15 millions de barils par jour en cas de besoin.
Le 5 avril
83À la suite d’une rencontre entre le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, et des représentants du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Bahreïn, il est décidé qu’un accord de libre-échange entre le CCG et l’Union européenne serait signé à la fin de l’année. Le GCC est le cinquième client de l’Union européenne, qui est le premier fournisseur des six Etats du Golfe
10 avril
84Un rapport de la National Commercial Bank, publié le 10 avril, dévoile que le profit réalisé par les soixante quatorze premières entreprises saoudiennes cotées en bourse a augmenté de 45,4 % en 2004, la SABIC étant en tête avec 112 % d’augmentation.
Mai-juin
11 juin
85Le ministre du Pétrole, ‘Alî al-Na‘îmî, déclare à Oslo que la flambée des cours du brut est avant tout imputable à la très forte hausse de la consommation asiatique et aux faibles capacités de raffinage des pays consommateurs.
12 juin
86Le ministre du Pétrole, ‘Alî al-Na‘îmî, annonce l’ouverture du capital de plusieurs projets pétrochimiques pour un montant total de 2,7 milliards de dollars.
15 juin
87Le prix du baril atteint son plus haut niveau depuis 1983 et dépasse la barre des 60 $.
22 juin
88Un rapport de la National Commercial Bank prévoit une hausse de 15% des recettes des exportations saoudiennes de pétrole pour 2005 ; les experts de la banque estiment les revenus pétroliers pour l’année 2005 à 106 milliards de dollars, soit près du double des estimations de revenus du budget 2005.
2 juillet
89En visite à Riyad, le Premier ministre britannique Tony Blair demande aux Saoudiens d’aider l’Occident à faire baisser les prix du pétrole, tout en reconnaissant qu’ils font déjà tout ce qui est en leur pouvoir pour alimenter le marché.
Juillet-août
3 juillet
90Publication de dix-sept accords entre l’Autorité saoudienne de promotion des investissements étrangers (SAGIA) et l’Etat. Ces accords, qui seront signés dans les mois qui viennent, visent à faciliter les investissements étrangers et saoudiens, notamment dans les secteurs pétrochimiques, industriels et dans le domaine de l’éducation.
Septembre-octobre
5 septembre
91La Fédération des chambres de commerce et d’industrie impose au secteur privé un salaire minimum applicable uniquement à la force de travail saoudienne, mesure qui avait été rejetée au printemps par les patrons membres de l’Assemblée consultative. Le salaire minimum est fixé à 1 500 riyals par mois (soit environ 320 euros). Le secrétaire de la Fédération des Chambres de commerce et d’industrie a reconnu qu’« il [était] dur de vivre avec ça, mais ils [les travailleurs saoudiens] s’y feraient ».
10 septembre
92Signature d’un accord commercial avec les États-Unis, qui marque l’étape finale avant l’entrée prévue du pays dans l’Organisation mondiale du commerce à la fin de l’année 2005. L’Arabie s’engage à ne pas appliquer les mesures d’embargo opposées par la Ligue arabe aux entreprises israéliennes et aux entreprises américaines à capitaux israéliens.
11 septembre
93L’Union européenne demande à l’Arabie de ne pas se fournir en gaz naturel saoudien en-dessous des prix du marché mondial, pour ne pas défavoriser les producteurs européens de gaz.
12 septembre
94Hâshim Yamanî, ministre du Commerce et de l’Industrie, déclare que l’Arabie répondra favorablement à toutes les demandes des pays membres de l’OMC dès son admission au sein de l’organisation.
Novembre-décembre
10 novembre
95La bourse de Riyad clôture en hausse de 0,5 %, à son plus haut niveau depuis sa création (16 077 points, soit cinq fois le résultat de novembre 2002).
11 novembre
96Après douze années de négociations, l’Arabie Saoudite reçoit l’accord officiel de l’Organisation mondial du commerce pour une adhésion prévue en décembre.
12 novembre
97L’Aramco dément les allégations de Saddad al-Husayni, ancien directeur exécutif de la compagnie, qui avait estimé que « le royaume avait le pétrole, la volonté politique et suffisamment d’argent pour améliorer sa production », mais que « les faiblesses des pays consommateurs en ce qui concerne le raffinage provoqueraient un retard de deux à trois ans du plan d’augmentation de la production saoudienne ». La compagnie affirme que la production passera de 11 à 12,5 millions de baril par jour avant à 2009.
19 novembre
98La banque britannique HSBC, qui possède 40 % du capital de la Saudi-British Bank, remporte une licence lui permettant de gérer des investissements sans intermédiaire saoudien. C’est la première fois que cette faculté est accordée à une banque étrangère ; selon l’autorité de régulation du marché saoudien, cette mesure vise à « favoriser la concurrence le plus tôt possible au sein d’un environnement protégé pendant bien trop longtemps ».
99Le ministre du Pétrole, ‘Alî al-Nu‘aymî, demande aux pays consommateurs de mettre en place une « feuille de route » présentant une évaluation de l’évolution de la consommation, ce qui est pour la presse arabe une façon de « renverser la table sur les pays occidentaux ».
26 novembre
100‘Alî al-Nu‘aymî déclare que, lors de sa réunion le mois prochain au Koweït, l’OPEC ne proposera aucune réduction de sa production actuelle (environ trente millions de barils par jour) en dépit de la baisse des prix pétroliers. Le ministre estime par ailleurs que les réserves de pétrole mondiales sont « satisfaisantes », l’offre étant pour le moment supérieure à la demande sur le marché.
27 novembre
101‘Alî al-Nu‘aymî annonce la mise en service en 2009 d’une nouvelle raffinerie dans l’est du pays, à Râ’s al-Zûr, pour un investissement d’un montant de 8 milliards de dollars.
1er décembre
102Annonce de l’ouverture en mars 2006 d’une bourse des valeurs immobilières. Une trentaine de sociétés immobilières y seront cotées pour un volume correspondant à environ 3,7 milliards de dollars.
11 décembre
103Après douze ans de négociation, l’Arabie Saoudite, 13e exportateur et 23e importateur mondial, devient le 149e État membre de l’Organisation mondiale du Commerce.
15 décembre
104L’Aramco annonce une augmentation de ses capacités de forage de 61 % au cours de l’année 2006, pour tenter de répondre à l’augmentation considérable de la demande mondiale par une augmentation de la production.
21 décembre
105Le roi ‘Abd Allâh pose la première pierre de la Cité économique du roi ‘Abd Allâh à Rabigh, au nord de Djedda. Dotée d’un port en eau profonde, d’une zone industrielle, d’un district financier et d’un campus universitaire, la ville nouvelle sera ouverte aux entreprises en 2008 et devrait permettre la création de 500 000 emplois nouveaux.
106En réponse aux critiques concernant l’admission de l’Arabie dans l’OMC, le ministère du Commerce et de l’Industrie précise que les embargos de degré 2 et 3 (établissements de liens commerciaux indirects avec des entreprises israéliennes) ont été levés en décembre 1993 par un décret du Conseil de coopération du Golfe (CCG), tandis que l’embargo de degré 1 (établissement de liens directs avec des entreprises israéliennes) continuera d’être appliqué par l’Arabie Saoudite, même après son adhésion à l’OMC.
30 décembre
107La Banque américano-saoudienne (Samba) annonce que plus d’un Saoudien sur deux (soit plus de 8 millions d’actionnaires) a participé à l’ouverture de 35 % du capital de la Société nationale pétrochimique Iansab, pour un montant global de 1,3 milliards de dollars. C’est la quatrième grande ouverture de capital que connaît cette année la bourse de Riyad, après la Compagnie saoudienne de télécommunication (Saudi Telecom), la Société de télécommunication Ittisalat et la Banque al-Bilad.
Politique étrangère
Janvier-février
4 février
108Le secrétaire d’État américain, Condoleeza Rice, déclare à Londres au sujet de l’Arabie Saoudite qu’« il est évident que certains pays doivent suivre leur propre chemin. Ils se dirigent vers la libéralisation de leur politique dans le cadre de leurs propres traditions, religieuses, historiques, etc. Personne ne peut vouloir imposer un modèle spécifique ou un ensemble de solutions à la question de savoir comment répondre à l’aspiration universelle des peuples à la démocratie. »
5-8 février
109Une conférence internationale sur le terrorisme rassemble à Riyad des experts de plus de cinquante pays.
12 février
110Dans le sillage de la conférence internationale contre le terrorisme, signature d’un accord de sécurité avec la Turquie.
27 février
111Le rapport annuel du département d’État épingle la situation inquiétante des droits de l’homme en Arabie et accuse l’Etat saoudien de « torture » et d’« intimidations » : « Des témoignages dignes de foi ont mentionné l’existence de la torture et de traitements violents envers les prisonniers de la part des forces de l’ordre, d’arrestations arbitraires, de détention au secret, tandis que la police religieuse continue d’intimider, de brutaliser et de détenir des nationaux et des étrangers. » Sur le plan politique, le rapport précise que « le gouvernement saoudien continue de réprimer la liberté de parole, de la presse, d’association et de mouvement. »
Mars-avril
5 mars
112Après une visite à Riyad, le président syrien Bashar al-Asad annonce son désir de retirer les troupes syriennes du Liban. Le prince héritier ‘Abd Allâh b. ‘Abd al-‘Azîz salue cette décision et appelle les Libanais à l’entente et à l’unité.
13 mars
113Début du procès de huit Saoudiens et de cinq Libyens accusés d’avoir fomenté en 2003 une tentative d’assassinat du prince héritier pour le compte de Mu‘ammar al-Qaddâfî. Dans une conférence de presse, le prince Nâyif b. ‘Abd al-‘Azîz accuse Sa‘ad al-Faqîh, opposant saoudien en exil à Londres, d’avoir participé au complot, et réclame aux autorités britanniques son extradition vers l’Arabie Saoudite.
23 mars
114Conséquence du gel des relations entre Riyad et Tripoli, le prince héritier ‘Abd Allâh b. ‘Abd al-‘Azîz refuse de participer au sommet de la ligue arabe à Alger.
24 mars
115Le prince Nâyif b. ‘Abd al-‘Azîz signe avec les autorités soudanaises un accord de coopération dans la lutte contre le terrorisme et le trafic d’armes.
28 mars
116L’armée saoudienne réceptionne vingt-cinq Saoudiens accusés d’avoir planifié des attentats anti-occidentaux au Yémen.
30 mars
117A la suite de la signature avec l’Égypte d’un accord sur la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme dans le discours religieux, quatre-vingt femmes supplémentaires sont nommées prédicatrices dans les mosquées.
13-16 avril
118Visite officielle du prince héritier ‘Abd Allâh b. ‘Abd al-‘Azîz à Paris
17-19 avril
119Visite du prince héritier ‘Abd Allâh b. ‘Abd al-‘Azîz au Texas (ranch de Crawford). Confiant à la chaîne CNBC son sentiment au sujet des capacités de production saoudiennes, le président George W. Bush déclare : « Je ne crois pas qu’ils pompent à fond. »
Mai-juin
1er mai
120La famille princière koweïtienne tente une médiation entre le Qatar et l’Arabie Saoudite au sujet de la chaîne Al-Jazeera : Riyad orchestre l’embargo des annonceurs (ce qui poussera peut-être Doha à privatiser totalement la chaîne satellitaire) et tente de convaincre l’émir du Qatar, le cheikh Hammad Âl Thânî, de mieux surveiller le contenu des émissions politiques de la chaîne, pour empêcher les « campagnes médiatiques contre le royaume ».
14 juin
121Les Émirats Arabes Unis reviennent sur l’accord frontalier de 1974 signé avec Riyad. L’accord reconnaissait la souveraineté émiratie sur l’oasis très disputée de Buraymi, tout en partageant entre Qatar, Arabie et Emirats une bande côtière longue de 25 km et riche en pétrole et en gaz. Le différend entre les deux pays porte notamment sur l’immense champ de pétrole que l’accord de 1974 avait partagé entre l’Arabie et les Émirats en deux parties qui, avec les progrès de l’exploration, se sont avérées très inégales : aujourd’hui, 90 % des ressources pétrolières de ce champ se trouvent en Arabie, où elles portent le nom de champ pétrolifère de Shayba.
122Le prince Nâyif b. ‘Abd al-‘Azîz, en visite à Abu Zabi, s’en tient à la lettre de l’accord de 1974 et tente de passer outre les protestations émiraties.
17 juin
123Le ministre des Affaires étrangères émirati, le cheikh Hamdân Âl Nahiyân, demande une révision « substantielle » des accords de 1974.
20 juin
124Lors d’une conférence à l’université américaine du Caire, le secrétaire d’État américaine, Condoleeza Rice, déclare que les États-Unis ont dans la région favorisé la stabilité aux dépens de la liberté et de la démocratie, et qu’ils n’ont obtenu ni l’une, ni les autres. Rice dénonce également le maintien de l’état d’urgence en Égypte depuis 1967, ainsi que l’emprisonnement des trois réformistes saoudiens partisans d’une monarchie constitutionnelle et les divers blocages des espaces publics arabes, appelant au dialogue avec les partis et groupes islamistes, sauf ceux qui prônent la lutte armée comme le Hizb Allâh libanais ou le Hamas palestinien.
Juillet-août
2 juillet
125Les États-Unis lèvent le voile sur une toute nouvelle unité de lutte contre l’argent sale et le financement du terrorisme, montée conjointement avec l’Arabie Saoudite, le Koweït et Oman, et permettant à une région longtemps laissée à l’écart de la surveillance financière par l’abondance de ses liquidités de se rapprocher des standards internationaux en la matière.
126La Libye réplique aux accusations saoudiennes selon laquelle Tripoli avait soutenu l’opposant saoudien en exil Sa‘d al-Faqîh : les Libyens accusent Riyad d’avoir financé le congrès tenu par l’opposition libyenne le 25 juin à Londres, jour anniversaire de la « boucherie de la prison d’Abû Salîm », en 1996, qui avait vu l’armée libyenne éliminer cent prisonniers politiques en grève de la faim.
4 juillet
127Le prince héritier ‘Abd Allâh b. ‘Abd al-‘Azîz salue le rôle moteur des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme et rappelle l’engagement sans faille des Saoudiens dans l’endiguement d’Al-Qâ‘ida.
5 juillet
128Riyad permet au Secrétariat général du CCG, installé à Riyad, d’entériner les accords de libre-échange entre les États-Unis d’une part et Bahreïn, les Emirats Arabes Unis, Oman, le Qatar et le Koweït d’autre part.
Septembre-octobre
5 septembre
129En dépit des efforts du prince Sa‘ûd al-Faysal, ministre des Affaires étrangères, pour rappeler à l’Assemblée générale des Nations Unies la proposition saoudienne de création d’un Centre international de lutte contre le terrorisme, l’Arabie Saoudite se heurte à un silence poli de la communauté internationale.
11 septembre
130La Fondation caritative al-Haramayn, fermée en 2004 par Riyad sous la pression de l’administration américaine, est innocentée de tout lien avec des entreprises terroristes par la Cour fédérale de l’Oregon.
20 septembre
131Le prince Sa‘ûd al-Faysal, ministre des Affaires étrangères, met en garde ses interlocuteurs américains contre le risque d’éclatement de l’Irak, livré selon lui par les États-Unis aux appétits de l’Iran et aux interventions politiques, militaires et financières de Téhéran dans le sud du pays.
21 septembre
132La Maison Blanche lève les sanctions relatives à la situation « inhumaine » des immigrés en Arabie Saoudite.
27 septembre
133Le vice-secrétaire d’État américain, Karen Hughes, mène en Arabie Saoudite une tournée d’« amélioration de l’image des Etats-Unis dans la région ». Karen Hughes loue les efforts de Riyad dans la guerre contre le terrorisme et critique les dossiers de la liberté religieuse, des droits de l’homme et de la condition de la femme.
28 septembre
134Condoleeza Rice se félicite de la réussite de la mission Hughes, regrettant toutefois que Karen Hughes se soit faite chahuter à Djedda par plusieurs centaines de femmes saoudiennes qu’elle encourageait à « se libérer ».
30 septembre
135Condoleeza Rice annonce que les sanctions relatives au non-respect de la liberté religieuse en Arabie Saoudite sont levées pour une durée de six mois, et que le Département d’État a confiance dans la capacité de Riyad à « rendre la société saoudienne plus tolérante ». Il est également demandé à l’Arabie Saoudite de poursuivre ses réformes en direction de la démocratisation du régime.
1er octobre
136La chaîne Al-Jazeera révèle l’existence de pourparlers secrets entre l’OTAN et Riyad. Le Pentagone annonce par ailleurs sa décision de vendre à l’Arabie du matériel militaire pour un montant global estimé à 2,1 milliards de dollars, dans le but de « rendre notre partenaire et notre principal allié régional dans la guerre mondiale contre le terrorisme plus apte à triompher de ceux qui menacent la stabilité régionale », selon le porte-parole du Pentagone. Le plus gros contrat attendu concerne la Garde Nationale, présidée par le nouveau roi (918 millions de dollars), les deux contrats suivants concernant l’aviation, placée sous la responsabilité du prince héritier Sultan (720 et 401 millions de dollars). Riyad nie enfin être en passe de signer un accord avec la Grande-Bretagne et BAE Systems pour l’achat d’avions de combat Typhoon pour un montant de 71 milliards de dollars. L’administration saoudienne n’en prépare pas moins son opinion publique à la signature du contrat Typhoon : « Il est du droit de tout pays de défendre son territoire en modernisant son aviation », a ainsi déclaré un haut fonctionnaire du ministère saoudien de la Défense. Riyad a lié la signature du contrat BAE à trois conditions : que les opposants en exil à Londres, Sa‘d al-Faqîh et Muhammad al-Mas‘arî (récemment inscrits par le MI5 sur une liste de cinquante « prêcheurs de haine »), soient extradés vers l’Arabie ; que British Airways reprenne ses vols réguliers entre Riyad et Londres et que les poursuites en corruption lancées contre certains membres de la famille royale au sujet de commissions perçues de la part de BAE Systems soient suspendues.
2 octobre
137Le prince Sa‘ûd al-Faysal, ministre des Affaires étrangères, déclare au cours de la première réunion du Comité interministériel arabe de soutien à l’Irak que « l’invasion et l’occupation américaines de l’Irak ont accentué les confrontation entre Sunnites et Chiites, au point de livrer l’Irak à l’Iran ». Ces déclarations sont reprises par le New York Times, et le ministère iranien des Affaires étrangères fait part de sa « surprise ».
3 octobre
138Le ministre irakien de l’Intérieur, membre de la communauté chiite, réplique depuis Amman aux accusation de Saud al-Faisal en déclarant que « l’Irak n’a pas de leçon de démocratie et de droits de l’homme à recevoir d’un bédouin juché sur un chameau » (sic), et critiquant vivement le régime saoudien, dictature d’une famille qui opprime cinq millions de Chiites et interdit aux femmes de conduire. Le ministre irakien des Affaires étrangères, Hushyâr Zubiyârî, présente immédiatement les excuses de l’Irak pour cette déclaration.
14 octobre
139Première apparition du roi ‘Abd Allâh dans les médias internationaux : le monarque accorde une interview télévisée à la chaîne américaine ABC.
Novembre-décembre
6 décembre
140Le directeur des services fédéraux américains admet lors d’une conférence de presse à Riyad l’existence d’un bureau du FBI en Arabie. Ce bureau, dont ni l’ampleur ni les moyens ne sont précisés, a été ouvert à la suite des attentats du 11 septembre 2001 et avant la vague d’attentats qui a frappé l’Arabie à partir du 12 mai 2003.
9 novembre
141Condoleeza Rice fait part au Financial Times de ses doutes au sujet du sérieux avec lequel l’Arabie Saoudite combat le financement des « groupes terroristes ». C’est la première fois qu’un membre de l’administration Bush met directement en cause la famille royale saoudienne au sujet du financement des « activités terroristes ».
15 novembre
142Le ministère israélien de l’Industrie et du Commerce se réjouit de l’adhésion prochaine de l’Arabie Saoudite à l’OMC, estimant que cela permettra à de nombreuses sociétés internationales, jusque-là réticentes à agacer leurs clients saoudiens, d’investir en Israël.
26 novembre
143Le secrétaire général du CCG, ‘Abd al-Rahmân al-‘Attiyya, annonce que seuls l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis ont ratifié l’accord sécuritaire régional sur la lutte contre le terrorisme, signé en mai 2004.
12 décembre
144Un an après son renvoi à Tripoli, l’ambassadeur libyen à Riyad revient dans la capitale saoudienne.
26 décembre
145Des sources pakistanaises indiquent que le roi ‘Abd Allâh visitera Islamabad et New Delhi au mois de janvier, dans une tentative inédite d’intermédiation entre l’Inde et le Pakistan au sujet du Cachemire.
Pour citer cet article
Référence électronique
Pascal Menoret, « Chronologie politique de l’Arabie Saoudite 2005 », Chroniques Yéménites [En ligne], 13 | 2006, mis en ligne le 08 octobre 2007, consulté le 13 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cy/1395 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/cy.1395
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