Notes
L’auteur tient à exprimer ici sa gratitude à Martin Wiener pour ses conseils, ainsi que les rapporteurs anonymes du comité de lecture des CVE.
Tri Tran. « Les vols dans les docks de Londres au xixe siècle ». Revue française de civilisation britannique, vol. XII.3, Dec. 2003 : 85-96.
Mémo interne du 18-1-1879, dans : HO 45 / 9755 / A-60557.
« table 4 : Metropolitan district showing the total number of persons committed or bailed for trial for certain selected indictable offences, 1861-1871 », in : HC 1872 [C. 665] L.179 : memorandum respecting the decrease of crime in England & Wales in 1871 ; (181).
Vanity Fair, 18 Jan. 1879 : « the police force going to pieces ».
Emsley 28.
Gatrell, Valentine Arthur Charles, and T. B. Hadden, « Criminal Statistics and their Interpretation », in : Wrigley, Edward Anthony, éd. 19th Century Society : Essays in the Use of Quantitative Methods for the Study of Social Data. Cambridge, CUP, 1972, 336-396.
Par exemple, le rapport parlementaire de 1834 sur la police explique que la hausse annuelle de 36 % des petits délits (vols sur la voie publique ou dans des magasins) est surtout due à un meilleur travail de la police, plus présente et plus à l’affût des bandes organisées. Cf. q. 3922, William St Julien Arabin, judge at the Old Bailey; in : HC 1834 (600) XVI.1.
Ces statistiques sont publiées dans les Sessions’ Papers (cf. bibliographie).
Pour Clive Emsley les périodes de récession et de chômage, de troubles politiques de la première moitié du xixe siècle, ont diminué les inhibitions et entraîné indirectement plus de vols et de cambriolages. Ceci est corroboré par les minutes des procès criminels : certains accusés invoquent leur pauvreté pour atténuer leur responsabilité. De plus, en période de récession les victimes avaient plus tendance à entamer des poursuites contre les délinquants. Dans la 2e moitié du siècle il y eut certes des périodes de chômage mais moins en phase avec les hausses des prix des denrées de base.
Emsley 205. Voir aussi l’article de Howard Taylor (cf. bibliographie).
Taylor 581.
On peut aussi voir : Chadwick, Roger. Bureaucratic Mercy : the Home Office and the Treatment of Capital Cases in Victorian Britain. New York : Garland, 1992, 424 p.
En 1814 l’abrogation de la loi sur l’apprentissage (Statute of Artificers & Apprentices, 1563) accentua la précarisation des jeunes adultes des milieux populaires.
P. 43 [Mr William Payne, high constable of the Birmingham division in the county of Warwick], in : HC 1828 (545) VI.419 : report of the select committee on criminal commitments and convictions.
Emsley 168, 172.
Mayhew, par ses articles dans le Morning Chronicle, contribua à cette perception de « classes criminelles » : c’est aussi l’avis de Clive Emsley, que nous partageons : « these descriptions contributed to the construction of a reality for their readers... this gave the reader a sense of superiority over criminals and a sense too that society was not responsible for the idle and vagrant who belonged to that class » (Emsley 175).
Par exemple, voir mon article : Tri Tran. « Les vols dans les docks de Londres au xixe siècle ». Revue française de civilisation britannique, vol. XII.3, Dec. 2003 : 85-96.
En 1867, la police dénombra 1 787 lieux de rencontre des délinquants et criminels, pour Londres; ce chiffre diminua ensuite fortement (1 139 en 1871) après le vote en 1869 de l’Habitual Criminals Act et du Wine & Beer House Act. Cf. « table 2, Metropolitan district : number of houses of known bad characters, as returned by police », in : HC 1872 [C. 665] L.179 : memorandum respecting the decrease of crime in England & Wales in 1871.
Emsley 108.
P. 14, in : HC 1828 (533) VI.1 : report from the select committee on the police of the metropolis.
Il n’était pas rare de voir des domestiques cambrioler leur ancien employeur, comme un certain Josiah Allen le 14-12-1835; cf. p. 173, no 186 (second session, 14-12-1835), in : Sessions’ Papers, 1835-1836.
Mayhew, p. 338, vol. 4.
East London Advertiser, 11 Aug 1888 : « Audacious robbery in Mile End ».
P. 679, case no 1290 (7th session), in : Sessions’ Papers, 1832-1833.
Voir nombreux cas de fausses clés dans : app. 10 de HC 1834 (600) XVI.1 (infra). Et aussi : cambriolage chez le bijoutier Gervase Wheeler perpétré par George Coney le 20-1-1833. cf. p. 217-223, in : Sessions’ papers, 1832-1833.
Mayhew (p. 289, vol. 4) cite le cas de servantes des maisons bourgeoises, en contact avec la pègre. Des Papiers parlementaires de 1834 citent aussi le cas d’un domestique qui maquille un vol en cambriolage; cf. app. 10 « statements of 22 robberies and burglaries from the parish of St Luke, Finsbury », in : HC 1834 (600) XVI.1 : report from the select committee on the police of the metropolis.
Cf. cas de Joseph Kinsley, arrêté en possession de fausses clés pour serrures Bramah; (second Middlesex jury, 30-11-1832) p. 6, in : Sessions’ Papers, 1832-1833.
Illustrated Police News, 28 March 1874, p. 3 : « Burglary at a City’s jeweller’s » (donne une liste complète des outils des cambrioleurs).
Pour entrer chez Thomas Wade, un respectable habitant de St Mary, à Islington, John Game, James Rogers et Robert Taylor avaient percé la porte de derrière pour la déverrouiller; cf. p. 116 (Second session, 3-1-1833, first Middlesex jury), in : Sessions’ Papers, 1832-1833.
Mayhew, p. 293, vol. 4.
Mayhew mentionne l’emploi de papier de couleur imitant la teinte de la porte pour masquer les trous percés par les voleurs.
Mayhew, p. 287, vol. 4.
Les voleurs opéraient dans le silence... et l’obscurité : « on entering the house they go about the work very cautiously and quietly, taking off their shoes, some walking in their stockings, and others with India-rubber overalls... the dark lantern is very small, with oil and cotton wick, and sometimes only shows a light about the size of a shilling, so that reflection is not seen on the street without » ; Mayhew, p. 338-340, vol. 4.
Philippe Chassaigne. « Voyeurisme et mélodrame : la police press » (p. 338), in : Ville & violence dans la Grande-Bretagne victorienne. Thèse HDR d’histoire, dir. J.-P. Poussou, Paris IV, 1999, 573 p.
Sorte de poing américain.
Mayhew, p. 340, vol. 4. Les Papiers Parlementaires montrent qu’entre 1877 et 1886, seulement 5 particuliers furent tués ou blessés par armes à feu au cours de cambriolages, 9 le furent par armes blanches ; cf. HC 1887 (190) LXVII.347 : return relating to outrages in metropolitan police districts committed by burglars carrying firearms, 1877-1886.
Q. 322, p. 43, Colonel Rowan ; in : HC 1834 (600) XVI.1 : report from the select committee on the police of the metropolis.
Patrick Colquhoun donne une liste détaillée des commerçants à surveiller dans un rapport parlementaire de 1834 : « dealers in old naval stores; wholesale dealers in naval stores, handstuff, rags; retail dealers in handstuff, rags; dealers in second-hand wearing apparel, bed and table linen; itinerant dealers in wearing apparel; dealers in old iron and other metal, by wholesale; retail dealers in old iron and other metal; manufacturers purchasing metals of persons not licensed » ; app. C, p. 446, in : HC 1834 (600) XVI.1 : report of select committee on the police of the metropolis.
Mayhew, p. 375, vol. 4.
P. 20, in : HC 1828 (533) VI.1 : report from the sel.cttee. on the police of the metropolis.
Après un cambriolage chez le bijoutier John Charlton le 17-3-1836, un gang de 5 membres essaya de revendre son butin à des commerçants, qui lisaient la Police Gazette; ils alertèrent la police. Cf. p. 869, case no 877 (6th session, 4-4-1836), in : Sessions’ Papers, 1835-1836.
À Londres les anciens bureaux de police composés de magistrats et de policiers payés par les paroisses fonctionnèrent jusqu’en 1839.
Ils travaillaient de longues journées (8 h) par tous les temps, avaient un équipement insuffisant (1 uniforme par an), d’où des maladies pulmonaires ou respiratoires.
Le salaire était régulier mais bas (24-32 s./semaine), les perspectives de promotion étaient faibles, d’où une grande instabilité de l’effectif et des revendications salariales en 1872 et 1878; cf. MEPO 2/38 : recruiting procedure : Sir Robert Peel’s proposal ; MEPO 2/146 : police pay grievances : requests for increase, Sept-Nov.1872 ; MEPO 2/150 : petitions from divisions for increase, 1878. Cf. Tri Tran. « Les vols dans les docks de Londres au xixe siècle ». Revue Française de Civilisation Britannique, vol. XII.3, Dec. 2003.
Entre 1844 et 1848 : environ 500 départs par an; en 1876, 600. Cf. HC 1849 (24) XLIV.479 : number of police constables who have resigned their appointments, 1844-1848 ».
Vanity Fair, 18-1-1879 : « The police force going to pieces ».
Dans un rapport parlementaire de 1834, un témoin dit avoir vu des policiers boire dans un pub avec un ancien déporté (associé à des cambrioleurs), qui les avait distraits de leur devoir ; q. 3573, p. 275, Mr Briscoe (member of a deputation from the parish of St Luke’s), in : HC 1834 (600) XVI.1 : report of sel.cttee. on police of metropolis.
Le 4-10-1833, à St Giles-in-the-Field, les 5 apprentis du bijoutier David Jones arrivent à appréhender John Delaney, Patrick Mahoney et Richard Ryan qui avaient brisé la vitrine le soir peu avant la fermeture. Cf. p. 799, no 1406 (8th session, 17-10-1833), in : Sessions’ Papers, 1832-1833.
Emsley 15.
Les Sessions’ Papers relatent le cas d’un inspecteur de police, Samuel Rice, témoin du début d’un cambriolage à son propre domicile à Stepney le 6-11-1835, et qui décide de tendre un piège aux voleurs en les laissant entrer pour les arrêter ensuite; cf. p. 4, case no 4 (First jury), Sessions’ Papers, 1835-1836.
Mayhew raconte ainsi (p. 341, vol. 4) la planque d’un détective à Westbourne Park, près de Paddington : surpris par les voleurs il se bat contre eux et manque d’être tué par un coup de pied de biche; néanmoins blessé il arrive à arrêter ses deux adversaires. Voir aussi l’Illustrated Police News du 11-4-1874 (p. 2) : « the burglary and attempted murder at Windsor » (raconte la lutte héroïque et victorieuse d’un policier blessé par l’arme du voleur : il est ensuite promu à la 1re classe de son corps). Les Papiers Parlementaires montrent qu’entre 1877 et 1886, 2 policiers furent tués par armes à feu, 13 furent blessés par armes à feu et 11 par armes blanches, au cours de l’interpellation de cambrioleurs. Cf. HC 1887 (190) LXVII.347 : return relating to outrages in metropolitan police districts committed by burglars carrying firearms, 1877-1886.
Voir par exemple : Emsley, Clive. The English Police : a Political and Social History. 2nd ed. London : Longman, 1996.
Emsley 258.
P. 455, in : HC 1834 (600) XVI.1 : report from sel.cttee. on the police of the metropolis. Les récidivistes étaient généralement condamnés à mort ; ex : un certain Thomas Knight, après son 2e cambriolage le 10-9-1833 (il venait de purger une peine de déportation en Nouvelle-Galles du Sud). Cf. p.803, no 1409 (8th session, 17-10-1833) ; in : Sessions’ Papers, 1832-1833.
Emsley 23.
Mayhew, p. 288, vol. 4. Les Sessions’ Papers contiennent parfois des dépositions détaillées d’enquêteurs de police qui expliquent leurs investigations aux domiciles des voleurs; par exemple l’officier Daniel Forrester qui trouve chez George Coney des papiers relatifs aux préparatifs d’un cambriolage chez le bijoutier Gervase Wheeler; p. 221, in : Sessions’ Papers, 1832-1833.
Times du 23-07-1889 : « Letter to the editor ».
MEPO 3 / 141 / folios 136-137 : petition to Home Secretary from Whitechapel traders for an increase of police staff in Whitechapel, 15 Oct. 1888.
Lettre du chef de la police au Ministre de l’Intérieur, in : PRO HO 144 / 220 / 25-31 : Files re- the Whitechapel murders.
Q. 1268 & q. 1271, in : HC 1834 (600) XVI.1 : report from sel.cttee. on police of metropolis.
Certains habitants se plaignirent que les policiers ne patrouillaient pas assez dans les rues secondaires (back streets) et que les cambrioleurs passaient par l’arrière des maisons; cf. q. 4038, Mr Thomas Bridge, beadle of the parish of Christ Church ; in : HC 1834 (600) XVI.1.
Q. 3652, Thomas G. B. Estcourt, journalist, in : HC 1834 (600) XVI.1.
App. 26, p. 263 : « table of criminal law, 25 Edward III to 59 George III », in : HC 1819 (585) VIII.1 : report from sel.cttee. on criminal laws.
HC 1819 (585) VIII.1 : report from sel.cttee. on criminal laws.
On peut citer par exemple les frais de voyage du plaignant et ses témoins, le coût des ordonnances judiciaires. Or dès 1778 les frais de justice du plaignant furent pris en charge par les cours de justice si l’accusé était reconnu coupable. En 1826 ceci fut étendu aux frais des témoins. En 1836 les frais furent supportés à parts égales par l’État et les autorités locales. En 1846, le gouvernement central assura l’intégralité des remboursements.
P. 9, in : HC 1828 (533) VI.1 : report from sel.cttee. on the police of the metropolis.
Emsley 252.
Ainsi la loi de 1723 (Waltham Black Act, 9 Geo. I, c. 22) fut dirigée contre les petits fermiers et les métayers qui avaient pris l’habitude de tirer parti des commons et des terres inutilisées des grands propriétaires.
En fait ces délits renvoyaient à des actes très isolés et très précis, pas vraiment à des catégories de délits distincts.
Les homicides au cours de cambriolages furent très peu nombreux au xixe siècle : moins de 5 % des crimes de sang.
En fait les condamnés pouvaient solliciter la clémence de la Couronne : au xixe siècle cette possibilité fut très utilisée : entre 1866 et 1881 près de 50 % des condamnés à mort virent ainsi leur peine commuée (en fonction de l’avis du juge et du jury, et des doutes sur la culpabilité) et seulement 20 % furent effectivement exécutés. Cf. Radzinowicz & Hood 678-679.
En 1783, deux cambrioleurs, John Tasker et John Best, échappèrent de peu à la corde : ils commirent leur forfait de nuit, avec effraction et emportèrent les effets d’un certain John Hely. Or, au procès, Hely ne spécifia pas à la cour la valeur de ses biens et ils furent reconnus coupables d’un vol de 39 shillings et condamnés à 7 ans de déportation en Australie. Cf. p. 349, in : Select Criminal Trials.
Un cambriolage était passible de la peine de mort si le voleur avait usé de violence ou s’il avait effrayé la victime.
P. 13, in : HC 1819 (585) VIII.1 : report from sel.cttee. on criminal laws.
P. 10, 85, in : HC 1819 (585) VIII.1 : report from sel.cttee. on criminal laws.
App.3, p.140 : « statement of number of persons charged with criminal offences... in cities of London and Westminster and county of Middlesex... » ; in : HC 1819 (585) VIII.1 : report from sel.cttee. on criminal laws.
Une possibilité offerte par la loi de 1836. Il faut aussi mentionner la loi de 1903 (Poor Prisoner’s Defence Act). Certains de ces avocats étaient particulièrement doués : un certain John Calbraith fut accusé de cambriolage chez un nommé Richard Payze, mais son avocat démontra qu’il n’y avait eu que tentative d’effraction : « the insertion of an instrument [is] not sufficient; the hand, or a portion of the body must enter » (Reg. V. Calbraith, vol. 73, p. 469), in : Lamb, p. 140-141. C’est la même défense qu’avaient utilisé 3 cambrioleurs (John Hughes, Samuel Gilbert et William Stewart) en 1784 et ils furent acquittés ; cf. p. 461, in : Select Criminal Trials (1810).
C’est pourquoi pour Patrick Colquhoun, l’accusation devait être l’affaire de la Couronne et être financée par les taxes.
Mayhew, p. 337, vol. 4. Autre témoignage similaire : p. 455, in : HC 1834 (600) XVI.1 : report from sel.cttee. on police of the metropolis.
Cf. p. 358-359, Chassaigne (1999) : « principaux textes législatifs traitant des actes de violence, 1803-1911 » : — loi de 1803 (Ellenborough’s Act) : agression à main armée avec intention de tuer : peine capitale. — loi de 1822 : homicide involontaire : déportation à vie ou 3 ans de prison ou amende (le problème ici étant la détermination du type d’homicide). — loi de 1837 : tentative de meurtre + coups & blessures : peine capitale. — loi de 1861 (Offences against the persons Act) : une loi majeure : elle définit mieux les divers degrés d’homicide : homicides volontaires + préméditation : peine de mort; homicides involontaires : 2 ans de prison; tentatives de meurtre : 5 ans au moins de travaux forcés; coups & blessures : 5 ans de prison au plus avec ou sans travaux forcés. Voir aussi : Lamb, p. 13-14 (références des lois votées sous Victoria).
On peut citer la Criminal Law Commission de 1833 dont l’objectif était une révision de la loi pénale et la constitution d’un ensemble de textes cohérents. Elle proposa dans son 7e rapport la création de 45 classes de délits avec les châtiments correspondants. Celle de 1845 réduit le nombre de classes à 18 et donna plus de latitude aux juges notamment pour les crimes et délits graves. En 1864 on ne retint plus que 6 classes de crimes et délits, chacun affecté d’un châtiment type : crime & délit contre les personnes, délits contre la propriété commis avec/sans violence, délits volontaires et prémédités contre la propriété, délits de fausse monnaie, autres délits (sédition, rébellion, trahison, émeutes).
Après 1838 la peine de mort fut surtout appliquée pour les affaires d’homicides volontaires.
Taylor 572.
Voir en annexe tableau et . Source : « List of all cases in which the conduct of the prosecution was undertaken by the Director of Prosecutions and carried out in his department or by his agents », in : HC 1887 (119) LXVII.143 : return relating to the prosecution of Offences Acts, 1879 & 1884.
HC 1887 (190) LXVII.347 : return relating to outrages in metropolitan police districts committed by burglars carrying firearms, 1877-1886.
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