An american in Paris
Résumés
Elizabeth Brown témoigne dans ce texte du souvenir inoubliable de la journée du 15 juin 2013 organisée à l’université Paris-Sorbonne dans le cadre des activités du groupe de travail « Les Capétiens et leur royaume (987-1328) ». Elle remercie les chercheurs, les professeurs, les historiens qui ont soutenu et accompagné ses recherches tout au long de son parcours et en profite pour brièvement revenir sur ses cinquante-sept années de carrière
Texte intégral
1Le samedi 15 juin 2013 fut pour moi une journée inoubliable. Je me réjouis d’avoir l’occasion d’adresser ici mes remerciements les plus chaleureux aux collègues et aux amis qui ont organisé la rencontre à la Sorbonne ce jour-là – et surtout à Françoise Hildesheimer et à Philippe Contamine –, ainsi qu’à ceux qui ont présenté des communications et à ceux qui ont été présents.
2Ma gratitude pour cette journée vient encore accroître l’immense dette de reconnaissance que j’ai contractée, depuis 1958, envers les maîtres historiens et historiennes français qui m’ont aidé, ont soutenu mes recherches, m’ont accueillie comme collègue et comme collaboratrice et qui m’ont fait l’honneur de prendre au sérieux les idées et les interprétations – souvent audacieuses – que j’ai avancées au fil des années. Dès les débuts de mes recherches, la générosité des Français m’a touchée.
3Je m’en rends compte en y réfléchissant : c’est par un heureux hasard que j’ai décidé de me dédier à l’étude de la France médiévale. Née à Louisville, Kentucky – une ville qui porte le nom de Louis XVI –, initiée à l’étude du français à l’âge de six ans à The Louisville Collegiate School for Girls, élevée par une mère qui adorait Proust, Picasso et Paris, je pourrais passer pour avoir été destinée à une carrière liée à la France. Mais à Swarthmore College, où j’étudiais de 1950 à 1954, la professeur Mary Albertson, qui était chef du département d’histoire et détenait un pouvoir considérable, enseignait l’histoire de l’Angleterre médiévale, et considérait que ses étudiants et ses étudiantes devaient suivre ses traces. George Cuttino, qui avait été son élève, était devenu le mentor des autres disciples de Miss Albertson. Donald Wayne Sutherland, qui avait un an de plus que moi, était mon camarade de classe non seulement pour les cours dirigés par Miss Albertson, mais aussi pour ceux de latin, dispensés par Helen North.
4Quand je quittai Swarthmore pour entamer des études de second cycle supérieur à Harvard, en septembre 1954, j’avais la ferme intention de poursuivre l’étude de l’Angleterre médiévale avec Helen Maud Cam, la grande historienne spécialiste de cette période, qui fut aussi l’une des premières femmes à être nommée professeur à Harvard. Hélas, Miss Cam prit sa retraite l’année même de mon arrivée à Cambridge. Le seul séminaire pour les médiévistes débutants était intitulé « The Crusades » et assuré par le professeur Robert Lee Wolff, spécialiste d’histoire byzantine. Bobby, comme tout le monde l’appelait, devint un grand ami, tout comme mon seul co-séminariste, Carl Schmitt. Cependant, les croisades ne m’attiraient pas, même si le mémoire que je préparai à cette occasion, consacré aux Cisterciens dans l’empire latin de Constantinople, est devenu ma première publication.
5Vers Noël, on annonçait les sujets des séminaires du second semestre. Revenant d’un semestre sabbatique, le professeur Charles Holt Taylor proposait un séminaire sur « l’aide pour fille marier » levée par Philippe le Bel, ainsi qu’un cours consacré à « la France médiévale ». Après les premières séances du séminaire et du cours, les jeux étaient faits. J’adorais Charles Taylor et je fus captivée par la France médiévale – et surtout, presque immédiatement, par l’énigme de Philippe le Bel.
6Ce fut sous la direction de Charles Taylor que, deux ans plus tard, je choisis un sujet de thèse de doctorat intitulé Charters and Leagues in Early Fourteenth-Century France : The Movement of 1314 and 1315. Quoiqu’il pût apparaître bien défini et assez limité au premier abord, ce sujet était en fait excessivement large et vague. Il posait beaucoup de problèmes stratégiques et méthodologiques et n’était guère approprié pour un débutant. Comme champ de recherche à long terme, en revanche, il était bien plus prometteur. En fait, j’ai passé une grande partie de ma carrière à explorer ses divers aspects : les caractères de Philippe le Bel et de ses ministres, responsables des politiques qui provoquèrent la formation des ligues de protestation ; les relations entre le roi et son royaume ; les points de vue différents des chroniqueurs qui ont raconté les événements de ces années ; les motivations politiques des sujets du roi et les stratégies qu’ils mirent en œuvre pour lui résister ; la nature des subsides exigés ; la dimension morale de l’impôt… La liste est inépuisable. En tout état de cause, quand j’arrivai en France au printemps 1958, mon plan de travail était complexe et ambitieux – il l’était trop.
7L’esprit de collaboration et de partage des savoirs que je rencontrai en France était précisément ce dont j’avais besoin. Je ne m’y attendais pas du tout – bien que j’eusse commencé à apprécier ses vertus dans les séminaires d’Harvard. Là, comme presque partout dans le monde universitaire de cette époque – et de tout temps ? –, le principe directeur était la compétition. Il réglait l’organisation et la structure des séminaires. Heureusement, Carl Schmitt et moi n’étions que deux au séminaire sur les croisades et notre amitié se développa très vite. Bobby Wolff nous avait averti que la note que chacun d’entre nous recevrait à l’issue du semestre refléterait la qualité non seulement de l’étude que chacun d’entre nous présenterait, mais aussi de la critique qu’il proposerait du projet de l’autre. Presque instantanément, Carl et moi nous sommes résolus à travailler ensemble et à nous fournir mutuellement les questions et la critique à formuler à propos du projet de l’autre. Bobby Wolff nous donna à tous deux un « A », la note maximale, et je ne pense pas que nous lui ayons jamais révélé ce qui s’était passé dans son séminaire pour venir à bout du poison de la compétition.
- 1 Sur laquelle j’ai publié, beaucoup plus tard, Customary Aids and Royal Finances in Capetian France (...)
8Au séminaire de Charles Taylor, Marilyn (Lyn) Mavrinac se joignit à Carl et à moi. Nous étions donc trois participants. Bien que catholique fervente, Lyn avait beaucoup plus de difficulté que nous en latin ; sa spécialité, après tout, était la France moderne. La compétition était donc futile sinon impossible. La coopération était de rigueur – d’autant plus que nous travaillions ensemble sur les différentes facettes d’un même sujet – « l’aide pour fille marier » de Philippe le Bel1. Une fois lancée, cette coopération produisit des résultats si gratifiants que le mari de Lyn, Albert Mavrinac, jeune professeur de sciences politiques, et mon mari Ralph – encore plus jeune et étudiant à The Harvard Law School – devinrent des membres honoraires du séminaire, auquel ils faisaient une visite de temps en temps pour proposer leurs commentaires sur les problèmes auxquels nous nous confrontions – tels que l’histoire de la représentation et du droit de la représentation, les modes de résistance au gouvernement et les théories de l’impôt. Le séminaire fut pour nous tous – y compris pour Charles Taylor – un modèle de collaboration scientifique dont le souvenir m’inspire toujours.
9Quatre ans après ces expériences, en mars 1958, j’arrivai en France pour travailler avec les « vrais » documents et les « vraies » sources ; jusque-là, j’avais connu seulement les microfilms et les photocopies. Jeune chercheuse, j’avais peur. Bien sûr, j’étais munie des lettres d’introduction adressées par Charles Taylor aux professeurs Robert Fawtier, Édouard Perroy et Jean Richard. Je portais une autre lettre, écrite par mon ami Giles Constable, que je connaissais à cause de Pierre le Vénérable, sur lequel avait porté ma thèse à Swarthmore. Par sa lettre, Giles me recommandait à Marie-Thérèse d’Alverny, qui travaillait au cabinet des Manuscrits de la Bibliothèque nationale – pas encore « de France » – et lui avait donné des conseils précieux pour son édition des lettres de Pierre le Vénérable.
10Une fois arrivée en France, j’hésitais à utiliser ces lettres. Non seulement j’étais une jeune chercheuse débutante, mais j’étais aussi une femme et, pire encore, une femme mariée – Ralph et moi nous étions mariés en 1953, à Swarthmore, ce qui compliquait considérablement ma situation. Comment me présenter ? Et est-ce que les destinataires des lettres accepteraient de me recevoir ?
11J’aurais dû être sans crainte. Même s’il publiait peu, Charles Taylor était universellement aimé et admiré en France. Dans les années 1930, il avait traversé le Midi, Leica en main, pour photographier les documents des archives départementales et municipales du Languedoc qui mettaient en lumière l’histoire médiévale de la représentation. Tous ceux qui l’avaient rencontré l’appréciaient. En outre, le livre-rapport exemplaire sur le débarquement d’Omaha Beach le 6 juin 1944, qu’il avait écrit en tant que membre d’une division historique de l’armée américaine, forçait l’admiration de tous ceux qui le connaissaient.
- 2 C. T. Wood, The French Apanages and the Capetian Monarchy, 1224-1328, Cambridge (Mass.), Harvard Un (...)
12Par bonheur, au moment de mon arrivée, mon camarade et collègue Charles (Charlie) Wood approchait de la fin de l’année qu’il venait de passer à Paris en compagnie de sa famille afin de mener des recherches pour la thèse de doctorat sur les apanages français qu’il préparait sous la direction de Charles Taylor2. Mais il n’avait pas présenté ses lettres d’introduction. De façon tout à fait compréhensible, il avait honte de ne pas l’avoir fait. Il ne pouvait guère retourner à Cambridge avec ses lettres. Pour lui, mon arrivée était providentielle, d’autant plus que j’avais étudié le français depuis l’enfance – nous ne savions ni l’un ni l’autre que presque tous les érudits qui nous recevraient parlaient anglais et qu’ils en étaient très fiers. En tout cas, nous sommes allés ensemble nous présenter – avec nos lettres – à ces éminentes personnes. Pauvre Charlie. Comme la fin de son séjour était proche, personne ne s’intéressait trop à son projet, tandis que moi, je me trouvais au seuil de mes deux mois de recherche et j’avais manifestement besoin de l’aide de nos interlocuteurs.
- 3 Voir R. Fawtier, Les Capétiens et la France : leur rôle dans sa construction, Paris, Presses univer (...)
13La chronologie précise de mes rencontres m’échappe – mais non pas leurs conséquences. Après notre premier rendez-vous, M. Fawtier vint lui-même à la salle de lecture des Archives nationales au palais de Soubise pour me présenter un exemplaire de son inventaire des registres de Philippe le Bel – dont, comme mes professeurs à Harvard, j’ignorais l’existence. Il m’invita en outre à travailler dans son bureau aux Archives, où il me présenta à son collègue et assistant François Maillard, lequel devint pour moi un ami proche au fil des années. C’est dans le bureau de MM. Fawtier et Maillard que j’ai fait la connaissance des registres originaux de Philippe le Bel – et non pas des microfilms, qui, même en ce temps-là, étaient pratiquement illisibles. Là, j’ai commencé à me familiariser avec le Corpus philippicum, cette gigantesque collection de notices et de transcriptions concernant Philippe le Bel et son époque que MM. Fawtier et Maillard préparaient pour les chercheurs du futur. Le jour où François Maillard m’invita à faire des corrections sur les épreuves d’un volume des inventaires et à modifier une notice qu’il avait écrite sur un vieux ticket de métro fut pour moi un jour de triomphe, même si les corrections que j’apportai furent tout à fait modestes. L’accueil chaleureux que M. Fawtier m’avait réservé reflétait l’importance que revêtaient à ses yeux le travail collaboratif et l’espoir qu’il plaçait dans les jeunes chercheurs et chercheuses3.
- 4 Bulletin de la Diana, 36, 1960, p. 188-221 ; réimpr. É. Perroy, Études d’histoire médiévale, Paris, (...)
14En ce qui concerne M. Perroy, je le rencontrai plusieurs fois dans son bureau à la Sorbonne. Après m’avoir entendu exposer mon projet, il m’offrit immédiatement ses notes sur les familles du Forez qui avaient adhéré aux ligues. Par la suite, il suivit la progression de mes recherches avec attention. Il me téléphona un jour pour m’inviter à prendre un verre à la Brasserie Lipp. Fort étonnée, j’y arrivai à l’heure. Après quelques minutes à bavarder, il se fit sérieux et me demanda si je lui permettrais de publier un document sur la ligue forézienne que j’avais transcrit d’après des copies tardives conservées à la Bibliothèque nationale et à la bibliothèque de Grenoble – l’IRHT m’avait procuré un microfilm dans ce dernier cas. « Of course, répondis-je, but wouldn’t you like me to verify my transcription ? » (« Bien sûr, répondis-je, mais ne souhaiteriez-vous pas que je vérifie ma transcription ? »). « There is no need whatsoever for that », me dit-il, et son article révélateur sur « La noblesse forézienne et les ligues nobiliaires de 1314-1315 » parut deux ans plus tard4. Même si j’aurais trouvé préférable d’user d’un autre adjectif que « nobiliaires » pour qualifier les ligues, je fus très impressionnée par la fine analyse qu’il proposait des liens entre leurs membres. Je fus aussi profondément touchée par les remerciements qu’il m’adressait dans le texte même de son article. Tout comme M. Perroy, Jean Richard m’ouvrit ses archives lorsque je fis sa connaissance à Dijon. Il me prêta ses notes sur les familles bourguignonnes qui participèrent aux ligues ; il m’aida aussi à mettre à profit les ressources des riches bibliothèques et des archives de Dijon.
15Quant à Mlle d’Alverny, je lui rendis d’abord visite dans son appartement de la rue de Vaugirard pour prendre du thé – et une tranche de ce gâteau très sec qu’elle aimait tant. Ayant commencé à travailler aux Archives nationales sous l’égide de M. Fawtier, je ne me rendis au cabinet des Manuscrits, rue Richelieu, que quelques semaines plus tard. L’accueil de Mlle d’Alverny fut un peu froid. « Well, finally, me dit-elle, you will be doing some real research » (« Enfin, me dit-elle, vous allez faire de la vraie recherche »). En dépit de son mépris pour les documents d’archive – ou peut-être à cause de ce sentiment – elle m’apprit à mieux utiliser les nombreux catalogues des collections, m’expliqua les mystères des plaques en plastique et m’aida à déchiffrer les abréviations que je ne connaissais pas. Ancienne étudiante de Marc Bloch, elle me fit connaître l’importance de ses idées sur le métier d’historien. Grâce à elle, j’ai aussi fait la connaissance de Jeanne Vieillard et des merveilles de l’Institut de recherche et d’histoire des textes, au 40, avenue d’Iéna.
16D’autres Français et Françaises, connaissances de ma famille et de celle de mon mari, m’ont ouvert les portes de leurs maisons et m’ont révélé des aspects de Paris que, sans eux et sans elles, je n’aurais jamais connus aussi tôt. Le cimetière de Picpus et les Dialogues des carmélites me font penser à Mme Pascale Soubrier et à son appartement près de l’Étoile ; le Musée de l’homme, son réseau, la préhistoire et l’abbé Breuil me rappellent Jacqueline et Pat Kelley et le 52, avenue de la Motte-Picquet.
- 5 Je remercie de tout cœur Julien Théry-Astruc, qui m’a apporté son soutien généreux pour la rédactio (...)
17Pendant les cinquante-sept années qui se sont écoulées entre 1958 et 2015, mes dettes de gratitude envers mes collègues et mes amis français se sont multipliées sans cesse. J’ai tant appris en travaillant aux côtés des fils et filles spirituels des patrons et des patronnes qui m’ont reçue en 1958. J’ai profité de leur générosité. Notre dévouement commun à l’esprit de collaboration scientifique et nos efforts communs pour le promouvoir m’ont procuré le plus grand plaisir. Grâce à internet et au cyberespace, cette collaboration est devenue beaucoup plus féconde qu’on n’aurait pu l’imaginer il y a un demi-siècle. J’ai donc un espoir infini pour l’avenir, qui m’évoque le sentiment dont s’emplissait, le 15 juin 2013, la salle de la Sorbonne où l’on parla de recherches communes si prometteuses pour une meilleure compréhension de cette période du passé qui nous fascine et nous réunit5.
Notes
1 Sur laquelle j’ai publié, beaucoup plus tard, Customary Aids and Royal Finances in Capetian France : The Marriage Aid of Philip the Fair, Cambridge (Mass.), Medieval Academy of America, 1992.
2 C. T. Wood, The French Apanages and the Capetian Monarchy, 1224-1328, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 1966.
3 Voir R. Fawtier, Les Capétiens et la France : leur rôle dans sa construction, Paris, Presses universitaires de France, 1942, p. 3 (« si ce livre pouvait ramener l’attention de quelques historiens de la jeune génération sur une période où il reste encore tant à faire […] il aurait atteint son but ») ; trad. angl. Capetian Kings of France : Monarchy and Nation (987-1328), Londres, Macmillan, 1960, p. viii et p. 9, n. 1 ; et J. C. Fawtier Stone, « Préface », R. Fawtier, Autour de la France capétienne : personnages et institutions, Londres, Variorum, 1987, p. x-xi. Voir aussi É. Lalou, « Robert Fawtier’s Philip the Fair », The Capetian Century, 1214 to 1314, éd. W. C. Jordan et J. Phillips, à paraître.
4 Bulletin de la Diana, 36, 1960, p. 188-221 ; réimpr. É. Perroy, Études d’histoire médiévale, Paris, Publications de la Sorbonne, 1979, p. 183-216.
5 Je remercie de tout cœur Julien Théry-Astruc, qui m’a apporté son soutien généreux pour la rédaction de ce texte, le français n’étant pas – malheureusement – ma langue maternelle. Je voudrais aussi exprimer ma gratitude envers Olivier Canteaut pour ses conseils précieux.
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Référence papier
Elizabeth A. R. Brown, « An american in Paris », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, 31 | 2016, 111-117.
Référence électronique
Elizabeth A. R. Brown, « An american in Paris », Cahiers de recherches médiévales et humanistes [En ligne], 31 | 2016, mis en ligne le 03 août 2019, consulté le 13 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/crmh/14013 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/crm.14013
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