Ravenne : le déclin d’un avant-poste de Constantinople à la lumière de son monnayage (v. 540-751)
Résumés
L’évolution des frappes de l’atelier byzantin de Ravenne depuis la reconquête sur les Ostrogoths illustre le déclin des finances et de l’économie provinciales. En tant que siège de la préfecture d’Italie il produit pour un temps tout l’éventail de la monnaie d’or et poursuit la frappe de petites monnaies d’argent sur le modèle ostrogothique qui, comme le bronze, circulent largement au nord des Alpes et dans les ports de l’Adriatique. Les siliques donnent lieu a des imitations que l’on trouve en Ligurie byzantine et dans la plaine du Pô. Jusqu’à la fin du VIe siècle, Ravenne continue de frapper en quantités non négligeables dans les trois métaux. Son or est l’instrument des versements aux Francs et aux Lombards connus par les textes et confirmes par les trouvailles monétaires d’Europe centrale. A partir de la fin du VIe siècle, l’insécurité et la fragmentation croissantes entrainées par l’arrivée des Lombards, l’isolement et l’autonomie financière de l’atelier dans le cadre de l’exarchat expliquent l’irrégularité des émissions d’or et leur caractère limite. L’argent décline en faveur du tremissis. L’aire de diffusion se restreint. Le bronze retrouve une relative importance dans la seconde moitié du VIIIe siècle. Sa valeur différé de celle du follis de Constantinople qui ne parvient quasiment pas dans l’exarchat. Entre 650 et 751 la monnaie ravennate circule seulement dans l’hinterland naturel de la ville, la zone nord-adriatique et sa frontière alpine. Le rôle majeur est désormais tenu par la Sicile.
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- 1 F. Rebecchi, Storia di Roma. 3, L’età tardo-antico. II, I luoghi e le culture, Rome, 1993, p. 121-1 (...)
- 2 J. P. C. Kent, RIC, X, p. 33-34. Pour l’histoire de l’atelier au Ve et au VIe siècle depuis son ouv (...)
- 3 E. A. Arslan, « La struttura delle emissioni monetarie dei Goti in Italia », Atti del XIII Congress (...)
- 4 Comme le rappelle un papyrus ravennate daté de 552 environ (cité par M. F. Hendy, Studies in Byzant (...)
- 5 C. Morrisson, « Moneta, kharagè, zecca : les ateliers byzantins et le Palais Impérial », I Luoghi d (...)
- 6 J. Barnish, « The Wealth of Julianus Argentarius : Late Antique Banking and the Mediterranean Econo (...)
1Au Ve siècle, lorsque Ravenne constituait l’ultima capitale d’Occidente1, sa production monétaire connut un grand développement avec un apogée sous Valentinien III et un déclin sous ses successeurs2. Le royaume ostrogoth lui redonna aux côtés de Rome un rôle de premier plan dans la frappe des trois métaux monétaires destinés au financement des dépenses publiques et principalement du coût de la guerre jusqu’en 5403. De la reconquête byzantine jusqu’à la chute aux mains des Lombards en 751, la ville continua cette frappe diversifiée : l’or et l’argent dans la moneta auri dépendant du Comes Sacrarum Largitionum4 et probablement située près de l’église de Saint-Jean-l’Évangéliste, de Saint-Apollinaire-le-Neuf et de la Platea Maior, le bronze dans une moneta publica située au nord de la ville à proximité de la poterne d’Ovilio qu’Agnellus mentionne sous l’évêque Reparatus à la fin du VIIe siècle comme la moneta vetus5. L’émission et l’usage d’un numéraire aussi divers entraînait naturellement comme dans les autres grandes villes de l’empire la présence de nombreux professionnels des « métiers d’argent » : zygostatai, trapezitai, argentarii parmi lesquels le célèbre Iulianus qui finança en partie la construction de Saint-Apollinaire6.
- 7 C. Morrisson, « La Sicile byzantine : une lueur dans les siècles obscurs », Numismatica e Antichità (...)
- 8 V. Prigent, « Le rôle des provinces d’Occident dans l’approvisionnement de Constantinople (618-717) (...)
- 9 A. Carile, « L’Adriatico in età bizantina : stato degli studi e prospettive di ricerca », L’archeol (...)
- 10 Comme le montrent les trouvailles céramiques et monétaires de divers sites de la région : voir e. g (...)
- 11 Carile, Storia della marineria. Les exarques Théophylacte (701-705 environ), Jean Rhizokopos (705-7 (...)
2Après la fermeture des ateliers orientaux à la fin du règne d’Héraclius et la concentration de la frappe à Constantinople, l’atelier ravennate fait bonne figure en Occident avant d’être éclipsé par l’affirmation progressive de la Sicile dont le monnayage se répand dans le bassin méditerranéen, non seulement à l’ouest de la péninsule mais aussi le long des côtes dalmates et égéennes7. Par contraste avec l’activité sicilienne on a jusqu’ici considéré la production de Ravenne – cette enclave lointaine à laquelle la capitale accordait peu d’intérêt – comme un élément marginal, cantonné à l’intérieur de l’Adriatique. Mais le maintien d’une activité, fût-elle modeste, à travers les vicissitudes des VIe-VIIe siècles et de la première moitié du VIIIe siècle est à contre-courant de la diminution observée en Orient. Cette résilience monétaire est similaire à celle que Vivien Prigent a mise en lumière pour la Sicile du long VIIe siècle où les pics d’émission seraient liés au paiement des livraisons de blé nécessaires à l’approvisionnement de la capitale après la chute de l’Égypte aux mains des Perses puis après celle de Carthage aux mains des Arabes8. Dans les deux cas il s’agit de régions où la monnaie reste nécessaire ; dans l’exarchat pour les échanges d’une économie stimulée par la présence des élites administrative et militaire et pour le recouvrement des revenus des propriétés de l’Église, dont les domaines étaient les plus vastes d’Italie après ceux de l’Église romaine et s’étendaient de la Vénétie et de l’Istrie jusqu’à la Sicile. On sait que l’Église de Ravenne percevait au VIIe siècle dans l’île près de 31 000 solidi par an et que le transport des denrées non adérées (blé, tissus, peaux, céramiques) était assuré par une flotte dédiée à ce trafic9. Le réseau adriatique était encore relativement actif au début du VIIIe siècle10. Les relations se maintenaient avec la capitale et même l’Égypte. Les relations avec la Sicile restaient étroites et ne doivent pas s’être limitées au passage de fonctionnaires11.
- 12 S. Cosentino, « I viri honesti (οἱ αἰδέσιμοι ἄνδρες) nell’Italia tardoantica e bizantina », in Biza (...)
- 13 G. Gorini, « Aspetti e problemi di numismatica nel “Breviarium” », Quaderni Storici, 148-149, 1985, (...)
3L’image d’une régression totale doit donc être révisée car les papyri et les autres sources révèlent une activité économique évoluée, une société diversifiée, composée de fonctionnaires, de militaires – en poste notamment dans les castra côtiers – et d’ecclésiastiques, de petits propriétaires, de conductores, mais aussi d’honesti viri, artisans et commerçants12. Dans le Breviarium Ecclesiae Ravennatis à la fin du VIIe siècle les échanges, ventes et achats, tant de biens fonciers que de produits locaux plus courants, sont libellés en solidi et tremisses et requéraient en effet des espèces réelles que l’atelier local fournit sous forme de monnaie d’or et de cuivre jusqu’en 751 et d’argent tout au long du VIIe siècle13.
L’évolution de la monnaie ravennate14
- 14 E. A. Arslan, « La zecca e la circolazione monetale », Ravenna, da Capitale Imperiale a Capitale Es (...)
- 15 C. Morrisson, « Byzantine Money : Its Production and Circulation », The Economic History of Byzanti (...)
- 16 Leur identification n’est pas sans poser problème et W. Hahn a proposé d’attribuer à la Sicile un g (...)
- 17 Voir G. Gorini, « La collezione di monete d’oro della Società Istriana di Archeologia e Storia Patr (...)
- 18 W. A. Oddy, « The Debasement of the Provincial Byzantine Gold Coinage from the Seventh to the Ninth (...)
- 19 V. Prigent, « Un confesseur de mauvaise foi. Notes sur les exactions financières de l’empereur Léon (...)
- 20 Analogue à ce que l’on peut observer dans l’enclave byzantine d’Espagne, voir P. Bartlett, C. Morri (...)
4La monnaie d’or byzantine garde, comme on sait, jusqu’au règne de Justinien II un titre et un poids uniforme dans tous les ateliers de l’Empire, Ravenne compris15. La diffusion des frappes de Ravenne16 au-delà des Alpes atteste son rôle dans les transactions de valeur et notamment dans le paiement des tributs ou subsides17. Après 695 on assiste à une réduction progressive du poids que l’on peut attribuer aux difficultés entraînées par la guerre contre les Lombards, peut-être à l’augmentation de la valeur de l’or en termes de cuivre et aux relations désormais plus malaisées avec la capitale et la Sicile. Dans la première moitié du VIIIe siècle c’est la pureté de l’alliage qui est affectée et le titre tombe sous Constantin V à 46-56 % de fin [Fig. 1]18. Le phénomène est lié à la fragmentation des territoires byzantins et au déclin de leur revenus fiscaux qui explique en outre que les émissions de Ravenne soient nettement inférieures en quantité à celles de la Sicile où la prospérité et les rentrées fiscales afférentes perdurent du fait notamment des mesures de Léon III19. Le fait que, à l’instar de Rome, l’atelier ait surtout émis des tremisses à partir de la fin du VIe siècle montre aussi une adaptation à l’environnement lombard20.
Fig. 1 – Dévaluation de la monnaie d’or byzantine des ateliers italiens
d’après W. A. Oddy, « The Debasement of the Provincial Byzantine Gold Coinage from the Seventh to Ninth Centuries », cit. supra, p. 259, n. 2.
- 21 Sur les implications numismatiques de ce terme, voir F. Carlà, « Il sistema monetario tardoantico : (...)
- 22 B. Callegher, « Osservazioni sulla monetazione longobarda a margine di Aurei longobardi. La collezi (...)
- 23 Pour Luni, en particulier, voir L. M. Bertino, « La monetazione tardoantica e altomedievale nel Lev (...)
- 24 Après les études de J. Werner, « Die archäologischen Zeugnisse der Goten in Südrussland, Ungarn, It (...)
5La monnaie d’argent, souvent appelée silique21, est émise par l’atelier adriatique dans la continuité des frappes ostrogothes, comme espèce intermédiaire entre le tremissis et les monnaies de cuivre. Elle est largement imitée dans le domaine lombard, particulièrement dans le duché du Frioul où, à côté d’espèces locales, on rencontre des exemplaires au monogramme des ducs Ago et Wectaris22 ou dans la Ligurie encore byzantine mais coupée de l’approvisionnement officiel23. Leur poids diminue dès l’époque justinienne pour s’adapter aux changements du rapport or/argent et l’on a des fractions non seulement de 1/4 de silique mais aussi de 1/8e voire 1/16e à moins qu’il ne s’agisse de siliques dévaluées comme le pensent d’autres auteurs. La persistance jusqu’au début du VIIIe siècle de ces petites monnaies d’argent démontre clairement le besoin d’un numéraire adapté aux échanges à moyenne distance, ainsi qu’aux produits courants de l’artisanat. Leur diffusion, jusqu’à Luni ou dans le Piémont montre que ces échanges se font aussi bien à l’intérieur de l’exarchat qu’avec les territoires lombards où domine aussi le tremissis24.
- 25 Voir E. et E. Baravelli, Monete bizantine in bronzo della Zecca di Ravenna, Cesena, 2006 ; E. Ranie (...)
- 26 Voir la mise à jour périodique sur le site www. ermannoarslan. eu, s. v. Repertorio.
- 27 M. Asolati, Praestantia Nummorum. Temi e note di numismatica tardo antica e alto medievale, Padoue, (...)
- 28 Ainsi Villa Clelia (Imola), voir E. Ercolani Cocchi, « La circolazione monetale tardo antica e alto (...)
- 29 E. g. Triton, IX, January 10-11, 2006, nn. 1624 (decanummium Maurice), 1628-1631 (decanummia Héracl (...)
- 30 Selon la méthode proposée par C. Morrisson, par exemple dans Ead., « Coin Finds in Vandal and Byzan (...)
- 31 Sur le phénomène de la résidualité et de cette survivance des AE4 tardo-romains en général, voir A. (...)
- 32 Où ce rapport est assez bien établi à partir de la métrologie, des textes et des documents d’archiv (...)
- 33 MIBE, p. 56-71.
6La monnaie de bronze, dont les variations sont elles aussi liées à celles de l’or, mérite une attention particulière dans la mesure où elle fut émise jusqu’en 751 et peut fournir un indicateur de l’usage économique des espèces frappées. Le second d’entre nous a procédé à un premier recensement de ces émissions à partir des trouvailles isolées connues en fouilles ou fortuitement et des exemplaires conservés dans les collections publiques et privées25. Étant donné qu’on ne connaît pas de trésors de ces monnaies, on peut considérer que les monnaies de provenance locale dans ces collections comme un échantillon de provenance archéologique bien que malheureusement non documenté. Ce recensement, encore en cours, compte actuellement quelque 500 exemplaires, folles, demi-folles, dékanoummia et rares pentanoummia, provenant des fouilles de Ravenna/Classe26, de la lagune vénitienne27, des ports des deux rives de l’Adriatique (le Picenum, comme les côtes dalmates), enfin des sites de la terre ferme restés plus ou moins longtemps sous contrôle byzantin28 [Fig. 2]. Ont aussi été pris en considération les catalogues publiés de collections de musées italiens ou étrangers ainsi que quelques exemplaires très rares dispersés dans des ventes récentes29. Pour chaque règne la somme des exemplaires conservés a été convertie en nummi de compte et divisée par le nombre de pièces30. L’indice qui en résulte [Fig. 3] ne permet pas encore d’estimer la quantité de métal utilisée par l’atelier ni le montant de la masse monétaire dans lequel à notre époque la résidualité joue un grand rôle. On sait en effet que la petite monnaie (nummi) émise en grande quantité au IVe et en partie au Ve siècle était encore disponible et utilisée au VIe et au VIIe siècle comme le montrent aussi des trouvailles en contexte archéologique de notre région31. Nous avons renoncé à convertir ces données en carats d’or étant donné qu’à partir du VIIe siècle, contrairement au VI32, le rapport or-bronze est difficile à établir dans toutes les régions et qu’il différait probablement dès le VIe siècle à Ravenne de celui en vigueur à Constantinople33.
Fig. 2 – La diffusion de la monnaie de Ravenne dans la zone adriatique
d’après B. Callegher, « La diffusione della moneta di Ravenna tra VI e metà VIII secolo », cit. supra, p. 257, n. 3, à la p. 272.
- 34 Cette quantité impressionnante peut être appréhendée à partir du témoignage des trésors et des monn (...)
- 35 Voir la carte de diffusion donnée par E. Cirelli, « Ravenna e il commercio nell’Adriatico in età ta (...)
- 36 M. F. Hendy, « The Coins », dans R. Harrison (éd.), Excavations at Sarachane in Istanbul, Princeton (...)
- 37 Noeske, Münzfunde.
- 38 Gitler, Weisburd, « Coin Finds from Villages in Palestine » ; G. Bijovsky, Gold Coin and Small Chan (...)
- 39 E. Oberländer-Târnoveanu, « Monede bizantine din secolele VII-X discoperite in nordul Dobrogei », S (...)
7Malgré ces restrictions le premier enseignement à tirer du graphique provisoire des données brutes et converties en nummi montre au VIe siècle (plus précisément la période comprise entre Anastase et Maurice Tibère) une différence d’échelle frappante avec la quantité de monnaies disponible dans la partie orientale de l’Empire représentée ici par la statistique des trouvailles du site de la Kalenderhane (Theotokos Kyriotissa) à Istanbul [Fig. 4]34. En effet la quantité des monnaies retrouvées dans la zone géographique ravennate et adriatique, une zone relativement étendue avec des ports aux relations actives à la fois avec leur arrière-pays et de longue distance avec Constantinople ou l’Afrique du Nord – et que reflète la provenance des céramiques dans les fouilles de Ravenne ou de Comacchio [Fig. 5]35 – n’est pas très élevée et beaucoup plus modeste en tout cas que celles attestées non seulement à Constantinople36, mais aussi en Égypte37, en Syrie-Palestine38, voire dans les Balkans39.
De la réouverture de l’atelier jusqu’au règne de Maurice Tibère
- 40 Bien que les émissions byzantines en Italie s’insèrent dans le système monétaire de l’Empire et que (...)
- 41 W. Wroth, Catalogue of the Vandals, Ostrogoths and Lombard etc. in the British Museum, Londres, 191 (...)
- 42 B. Callegher, « Da Ravenna alla Sicilia. Da Giustiniano a Giustino II : alcune considerazioni sul d (...)
8À la différence de Constantinople, Ravenne émet sous Justinien, comme Carthage, aux côtés de rares folles datés et signés (MIBE 233-234, frappés en 560 et en 563), essentiellement des demi-folles (MIBE V236 et 236 également datés de 560 et 563) et des dékanoummia au chrisme ou à la croix cantonnée d’étoiles (MIBE 237-239). L’attribution de ces derniers qui n’ont ni marque d’atelier40, ni d’officine repose essentiellement sur des arguments stylistiques confortés par quelques trouvailles locales. Quelques types, tel MIBE 235 avec un monogramme au revers que l’on a voulu interpréter autrefois comme celui d’Amalasonthe (ou de Matasunta) mais qui est en fait celui de Justinien41, restent de localisation incertaine, de même que les dékanoummia à la croix cantonnée d’étoiles (MIBE 238) qu’il faut sans doute transférer à la Sicile42.
- 43 MIBE, p. 72-73.
- 44 Marque CON : MIBE 242 follis datés de l’an XIIII et 243, demi-folles datés XIIII et XVI ; MIBE 95 f (...)
- 45 Marque P : MIBE 98, 97 demi-folles datés indiction 2 ou an 26 ; MIBE 101 : dékanoummia datés 26 (55 (...)
- 46 Marque NI : MIBE 116, demi-follis daté XXVI.
- 47 En ce sens la date XXIV qui figure sur les dékanoummia MIBE 99-100, 102 2 est particulièrement écla (...)
- 48 Voir MIBE 97, 116a, 101a-b, 102.
9Sur les marges du domaine ravennate, disons de la préfecture d’Italie puis de l’exarchat, on peut situer un groupe de classement difficile, placé sous le vocable de « Copper imitative mint (Italy) » par Wolfgang Hahn43. Ces pièces de Justinien aux traits épigraphiques occidentaux mais qui cherchent à imiter le modèle oriental, portent à l’exergue les marques CON44, P (p latin – ou rho)45 ou NI46 (folles MIBE 97, 98, 116 ; dékanoummia MIBE 99-101, N101, X 15, pl. 35) (voir Appendice 1). On a parfois considéré ces marques comme la mention de Constantinople, Pérouse, Rome ou Ravenne, mais leur typologie ne peut s’insérer dans les séries ravennates ou romaines, tandis que leur aire de diffusion, depuis Ravenne et Pola, Salone et le littoral dalmate s’étend jusqu’à l’Autriche d’une part, au Liban et à Jérusalem d’autre part (voir Appendice 1). L’émission de certains de ces dékanoummia commence avec la 24e année du règne (550/551), c’est-à-dire avec le début de la campagne décisive qui mettra fin à la guerre gothique47 et s’intensifie au cours de la 26e année (552-553)48. Dans l’ensemble, toutes ces dénominations observent l’étalon pondéral des émissions contemporaines de Rome ou de Ravenne : les demi-folles sont taillés au 1/36e de livre et les dékanoummia au 1/72e. On peut enfin remarquer qu’à partir de 539/540 les diverses monnaies de bronze frappées dans l’Italie byzantine entre 542 et 565, qu’elles l’aient été à Rome ou à Ravenne ou en d’autres ateliers mal localisés, mais très probablement liés à la présence de contingents militaires, observaient une même métrologie, unité qui en favorisa la diffusion non seulement dans la péninsule mais également tout le long des rives de l’Adriatique. Cette métrologie était par ailleurs conforme aux standards adoptés à Constantinople à la suite de la réduction pondérale de 542, qui mit fin aux grands folles datés et revint aux normes de la série lourde d’Anastase (1/18e livre pour le follis). Partout les demi-folles sont au 1/36e et les dékanoummia au 1/72e (MIBE pl. 32, nos 222-223 ; pl. 34, V236, 236 ; MIBE pl. 35, 97, 116, 98).
- 49 Procope, BG, III. 39 ; IV. 21-23, 27-29.
- 50 Arslan, « I documenti monetari e paramonetari », p. 176-178.
- 51 Pour l’attribution à Salone : A. R. Bellinger, Catalogue of the Byzantine Coins in the Dumbarton Oa (...)
- 52 Callegher, « Emissioni in rame ».
- 53 Même si une monnaie de Ravenne trouvée en fouille est conservée dans la collection de l’Israel Anti (...)
- 54 Callegher, « Emissioni in rame ».
- 55 En l’état actuel de notre enquête sur le monnayage de Ravenne et sa diffusion, nous n’avons rencont (...)
- 56 B. Callegher, « La riforma della moneta di rame del 538 (Giustiniano I) e il ruolo della c. d. legg (...)
- 57 Justin II émet à Rome des dékanoummia et des pentanoummia, à Ravenne des pentanoummia seulement. De (...)
10Cette uniformité est toutefois battue en brèche par une série anormale d’origine adriatique caractérisée elle aussi par l’absence de marque d’atelier (MIBE, pl. 34, nos. 250-251, 248, 249, N224, N251). Cette série se caractérise par l’absence de marque d’atelier et de datation par l’an du règne. Son revers porte seulement la marque de valeur (M, K ou I). Le poids des pièces est inférieur de moitié à l’étalon de Constantinople : les folles sont au 1/36e, les demi-folles au 1/72e, les dékanoummia au 1/144e. L’absence de marque d’atelier la situe parmi les émissions dites « militaires », destinées, suppose-t-on, à payer les troupes et la flotte dans leurs différentes bases. Quelques passages de Procope mentionnent en effet les divers déplacements de l’armée et de la flotte, et les stationnements destinés à permettre d’affronter les Goths dans la péninsule. Dans l’un d’eux, l’historien évoque même les difficultés rencontrées pour payer les troupes à Salone49. Bien que d’autres arguments aient parfois fait pencher – ainsi Arslan – en faveur de Ravenne50, on attribue généralement cette série sans marque à un atelier militaire situé à Salone et actif sans doute dans les années 55051. Ces monnaies de « Salone » sont largement répandues et concentrées dans la zone adriatique (Ravenne, lagune de Venise notamment) et particulièrement dans un rayon de 50 km autour de Salone [Fig. 6]52. Cette concentration n’empêche pas de les trouver, et ceci beaucoup plus fréquemment que les monnaies de Ravenne53, depuis la Bohême et les Balkans (un dékanoummion à Tirnovo) jusqu’en Israël (demifollis des fouilles de Migdal)54. Cette diffusion atteste le succès ce cette métrologie légère dans toute la zone nord-adriatique. Leur abondance contraste avec la rareté des folles signés des Justinien, cités plus haut55. Il est bien probable que dans tout l’empire la monnaie la plus lourde des années 538-542 (au 1/15e) avait été thésaurisée, rendant ainsi indispensable un ajustement et la diminution du poids de toutes les dénominations de bronze en 550 avec un follis au 1/18e comme dans la seconde phase de la réforme d’Anastase56. Dans l’Adriatique, le succès du monnayage « salonitain » [Fig. 7] pourrait expliquer la rareté des émissions ravennates, ainsi que romaines, de Justin II et de Tibère II57. Ce succès local d’une espèce fiduciaire explique aussi que, lorsque Maurice réintroduisit à Ravenne la série complète des espèces de bronze, du follis au pentanoummion (MIBEC 143-147B), il suivit cette métrologie légère (folles au 1/36e) au lieu de l’étalon constantinopolitain (qui était passé de 1/18e à 1/24e sous Justin II). Les données de notre recensement pour ce règne (70 AE dont six folles, 36 demi-folles, 28 dékanoummia) donnent en effet cette valeur moyenne. La conformité du monnayage de bronze ravennate à l’étalon de Constantinople n’avait donc pas duré finalement plus d’une dizaine d’années (550-565 env.)
- 58 Jusqu’à maintenant on s’accordait à attribuer les monnaies de Salone au seul Justinien. Cependant i (...)
Tableau 1 – Poids théorique du follis à Constantinople et à Ravenne (550-668)58
Constantinople |
Ravenne |
Rome |
Salone |
Atelier imitatif italien |
|
550-565 |
1/18 |
1/18 |
1/18 |
1/36 |
1/36 |
565-578 |
1/24 |
1/36 2 [cf. fig. 6] |
|||
582-602 |
1/24 |
1/36 |
|||
602-610 |
1/24 |
1/36 |
|||
610-615 |
1/24 |
1/36 |
|||
615-622 |
1/36 |
1/36 ? |
|||
624-628 |
1/48 |
||||
629-631 |
1/24 |
||||
631-641 |
1/54 |
||||
642-649 |
1/60 |
||||
651-668 |
1/72 |
1/72 |
Fig. 5 – Provenance des amphores retrouvées à Ravenne
d’après E. Cirelli, « Ravenna e il commercio nell’Adriatico in età tardoantica », cit. supra, p. 264, n. 2.
Fig. 7 – Demi-follis de Justin II, Salone
Classical Numismatic Group, Triton sale XIV, 4-5 I 2011, 946 [attribué à Justinien I] (17mm, 3.69 g, 5h. Lég. D N IVST NVS PP.
Le VIIe siècle, de Phocas à Justinien II
- 59 V. Prigent, « Notes sur l’évolution de l’administration byzantine en Adriatique (VIIIe - IXe siècle (...)
- 60 La circolazione delle ceramiche nell’Adriatico tra tarda Antichità e Altomedioevo. Atti del convegn (...)
- 61 Pour une enquête sur les noms de personnes et les fonctions attestées dans les sources écrites et p (...)
11On sait qu’au VIIe siècle les ports adriatiques conservent un rôle significatif dans les communications administratives59. Pour leur contrôle l’exarque dispose encore sous Constantin IV de drômones avant de voir ses moyens fortement réduits au VIIIe siècle. L’importance de l’Adriatique aux yeux des autorités byzantines se marque dans la fondation sous Héraclius d’Eraclea Veneta – le site antique de Melidissa sur la lagune renommé Heraclia en 628 en l’honneur de l’empereur – siège d’un magister militum/stratelates et dans la vitalité d’autres centres urbains localisés sur les voies maritimes, parmi les quels Grado (qui hérite de la fonction d’Aquilée, avec le transfert de la métropole). Tant l’archéologie que la documentation écrite ou inscrite (épigraphie et sceaux notamment) démontrent la vitalité relative du VIIe siècle : citons l’inscription de Lison/Portogruaro mentionnant un Stephanos sinator scholès tôn armatourôn, le collier d’Anastase de Cittanova Eracliana, les trouvailles de céramique byzantine60 et les noms transmis par les sceaux61. En d’autres termes, l’exarchat, mais aussi le Picenum, l’Istrie (où le plaid de Risano montre la continuité de la tradition romano-byzantine en 804), la Venetiarum provincia et l’archontat de Dalmatie sont le sommet de routes toujours actives reliant Constantinople et l’Afrique byzantine à l’Europe centrale ou à l’Europe du Nord. C’est au VIIe siècle aussi que les classes sociales romano-byzantines de Ravenne se voient chargées de la défense des ports ligures (Sant’Antonino di Perti) et des territoires de la Lagune et de l’exarchat contre les Lombards (639-643 contre Rotari), avant la reconnaissance d’un statu quo territorial en 680 qui amène une certaine stabilité favorable aux échanges. Ces efforts militaires se laissent deviner assez nettement dans la croissance de l’indice des monnaies de bronze conservées sous le règne d’Héraclius [Fig. 4]. Cet indice diminue sous Constant II (53 monnaies conservées au lieu de 108) mais se maintient relativement stable si l’on regroupe les données de la période 695-702. Ainsi, le VIIe siècle révèle pour le bronze, indice de l’offre de monnaie assurant les échanges quotidiens et le commerce local, ou du moins pour les émissions les plus abondantes une tendance qui s’observe aussi pour la monnaie d’or. Évidemment le monnayage de bronze était indispensable pour la réalisation des menues dépenses d’une classe de bureaucrates et de militaires payée en or.
- 62 Sur l’intérieur de l’Asie Mineure, voir S. Métivier, V. Prigent, « La circulation monétaire dans la (...)
- 63 Cosentino, Storia dell’Italia bizantina, p. 37-38.
- 64 Ibid., p. 183-187, 189-193.
- 65 Le second d’entre nous a commencé cette recherche sur le modèle de l’étude exemplaire menée par F. (...)
- 66 Cirelli, « Ravenna e il commercio nell’Adriatico » ; La circolazione delle merci nell’Adriatico, éd (...)
12L’étalon pondéral de la monnaie de bronze maintient sous Phocas et Héraclius sa divergence dans un rapport 1 : 1,5 avec celui de Constantinople. L’émission et l’usage de la monnaie de bronze au VIIe siècle ne sont pas encore atteints par la « grande brèche » qui a déjà touché la majeure partie des Balkans et une partie de l’Asie Mineure62. Si l’on tient compte en outre du déclin démographique (selon les estimations de Salvatore Cosentino, Ravenne aurait compté 10 000 habitants environ à la fin du VIe siècle et 7 000 seulement au début du VIIIe)63 et de la ruralisation de certaines civitates de l’arrière-pays64 la monnaie est loin d’avoir disparu. La véritable quantification de cette production des deux ateliers ravennates (la moneta auri ou palatina pour l’or et la moneta publica pour le bronze) ne pourra venir que d’une étude des coins d’un corpus de l’or, qui reste à constituer et s’avère une piste prometteuse65. Toutefois le recensement provisoire du bronze indique la persistance de l’offre monétaire en réponse aux besoins de la région. La métrologie particulière que nous avons soulignée montre l’autonomie des finances locales vis-à-vis de la capitale. La régionalisation extrême se marque à la fois dans la domination des frappes ravennates dans une circulation qui exclut quasi totalement les bronzes des autres ateliers, Sicile comprise – contraste surprenant avec les trouvailles céramiques66 – tandis que de leur côté les frappes ravennates ne circulent que dans le territoire de l’exarchat ou dans le nord de l’Adriatique.
Vers le contrôle Lombard (première moitié du VIIIe siècle)
- 67 P. Grierson, Medieval European Coinage, I, Cambridge 1986, p. 64-65.
13Les premières années du VIIIe siècle s’ouvrent apparemment par un effondrement des émissions de bronze et l’on peut alors parler de crise de l’économie monétaire. On observe toutefois une légère reprise de l’indice sous Léon III, doublée sous Constantin V bien que l’affaiblissement du poids rende cette augmentation un peu trompeuse. Il y a alors un affaiblissement de la valeur du bronze qui suit celui de la monnaie d’or que nous avons évoqué plus haut. De même qu’à Constantinople, le dékanoummion n’est plus frappé et le follis de plus en plus irrégulier tombe parfois à moins d’un gramme. Dans ce double affaiblissement le rapport AV : AE se maintient. Lorsqu’Aistulf s’empare de Ravenne au printemps de 751, l’atelier n’est pas affecté et continue de répondre à la demande locale en frappant pour le compte de ses nouveaux maîtres des solidi, tremisses et de rares folles selon la métrologie antérieure67.
- 68 Voir l’interprétation proposée par V. Prigent des mesures de Léon III : la hausse d’un tiers que lu (...)
14L’étude provisoire de l’offre (production) et de la demande (circulation) de la monnaie en bronze ravennate menée sur la base des trouvailles et des collections d’origine locale, met donc en lumière quelques particularités méconnues de l’économie monétaire ravennate entre le vie et le milieu du VIIIe siècle. De la reconquête à la fin du VIe siècle, le manque de monnaie n’est pas tel qu’il favorise l’importation de frappes d’ateliers extérieurs. En fait, l’existence d’un abondant monnayage local surévalué, en particulier celui émis à Salone dans les années 550, à la métrologie inférieure de moitié à l’étalon métropolitain, contribue à la formation d’une zone de circulation particulière. Ces conditions se maintiennent tout au long du VIIe siècle et permettent de maintenir plus ou moins la stabilité du rapport or-cuivre entre une monnaie d’or progressivement dévaluée par rapport à celle de la capitale et la monnaie de bronze allégée (le même phénomène s’observant en Sicile avec le changement survenu pour le recouvrement des impôts)68. Il n’y a pas alors de crise monétaire mais bien l’adaptation de l’exarchat, selon des lignes différentes de celles suivies à Constantinople à la même date, à l’évolution économique et démographique et aux rapports avec les Lombards auxquels Ravenne transmet un système or-cuivre qu’ils conserveront jusqu’à la réforme carolingienne. Dans ce processus de régionalisation progressive, les autorités monétaires de l’exarchat se sont efforcées jusqu’à la fin de fournir au marché local le numéraire dont il avait besoin et à maintenir la stabilité du rapport or-cuivre comme le faisaient au même moment la Sicile byzantine qui avait peu à peu remplacé Ravenne comme capitale de facto de l’Occident byzantin.
Annexe
Appendice69
Localité |
Demifolles datés |
Demi-folles et dékanoummia P |
Demi-folles NI |
Bibliographie |
Imola (Villa Clelia) |
2 MIBE 102 |
E. Ercolani Cocchi, « La circolazione monetale fra tardo antico e alto Medioevo dagli scavi di Villa Clelia », Studi Romagnoli, 29, 1978, p. 367-399, n. 66-67 |
||
Ravenne |
1 MIBE 98 |
Imperi romano e bizantino. Regni barbarici i Italia attraverso le monete del Museo Nazionale di Ravenna, éd. E. Ercolani Cocchi, Ravenne, 1984, n. 112 |
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Ravenne |
4 MIBE 101-102 |
Imperi romano e bizantino, cit., n. 113 |
||
Ravenne |
3 MIBE 243 |
Imperi romano e bizantino, cit., n. 122-123 |
||
Ravenne |
1 MIBE 116 |
Imperi romano e bizantino, cit., n. 135 |
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Ravenne |
5 MIBE 101-102 |
Inédits (Biblioteca Classense, Collezione Camaldolese) 1 |
||
Ravenne |
2 MIBE 243 |
Inédits (Biblioteca Classense, Collezione Camaldolese) |
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Padoue |
1 MIBE 101-102 |
G. Gorini, « Ritrovamenti monetali a Padova », Bollettino del Museo Civico, 59, 1970, p. 81-149, n. 105 |
||
Pola (Istria) |
5 MIBE 101-102 |
R. Matijašić, « Zbirka bizantskog novca u Arheološkom Muzeju Istre Puli », Starohrvatska prosvjeta, III, 1983, p. 217-233, n. 22, 29-32 |
||
Istrie |
3 MIBE 101-102 |
A. Miškec, Die Fundmünzen der römischen Zeit in Kroatien. XVIII, Istrien, Mainz 2002, 790-792 |
||
Istrie |
1 MIBE 243 |
B. Callegher, « Tra archeologia e collezionismo : le monete bizantine della Società Istriana di Archeologia e Storia Patria », AMSIA, c. s., p. 205-219, n. 12 |
||
Celije (Cilli) - Slovénie |
1 MIBE 101-102 |
W. Hahn, « Die Fundmünzen des 5.-9. Jahrhunderts in Österreich und den unmittelbar angrenzenden Gebieten », dans Typen der Ethnogenese unter besonderer Berücksichtigung der Bayern (Öst. Akad. Der Wiss., phil.-hist. Kl., Denkschriften 204), 1990, p. 235-250, 244. |
||
Salone |
1 MIBE 101-10270 |
I. Mirnik, A. Šemrov, « Byzantine Coins in the Zagreb Archaeological Museum. Numismatic Collection. Anastasius I (A. D. 497-518)-Anastasius II (A. D. 713-715) », VAMZ, 3. s., 30-31, 1997-1998, p. 129-258, n. 139 |
||
Dalmatie-Croatie |
6 MIBE 24371 |
Mirnik, Šemrov, « Byzantine Coins », n. 275-280 |
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Liban |
? |
? |
? |
MIBE, p. 72, note n. 379 |
Jerusalem |
? |
? |
? |
MIBE, p. 72, note n. 380 |
Notes
1 F. Rebecchi, Storia di Roma. 3, L’età tardo-antico. II, I luoghi e le culture, Rome, 1993, p. 121-13.
2 J. P. C. Kent, RIC, X, p. 33-34. Pour l’histoire de l’atelier au Ve et au VIe siècle depuis son ouverture après 402, comme atelier palatin à la suite d’Aquilée et de Milan, voir G. Gorini, « La zecca di Ravenna : monetazione e circolazione », Storia di Ravenna. 2, Dall’età bizantina all’età ottoniana, Ravenne, 1992, p. 209-238 ; MIBE, p. 49-51, 53-56, 71 ; F. Carlà, L’oro nella tarda antichità : aspetti economici e sociali, Turin, 2009, p. 415 et s.
3 E. A. Arslan, « La struttura delle emissioni monetarie dei Goti in Italia », Atti del XIII Congresso Internazione di Studi sull’Altomedioevo del Centro Studi Alto Medioevo di Spoleto (Milan, 2-6 novembre 1992), Spolète, 1993, p. 517-554 ; « La produzione della moneta nell’Italia ostrogota e longobarda », I Luoghi della moneta. Le sedi delle zecche dall’antichità all’età moderna, éd. L. Travaini, Milan, 2001, p. 367-413 ; M. A. Metlich, The Coinage of Ostrogothic Italy, Londres, 2004, p. 25-31.
4 Comme le rappelle un papyrus ravennate daté de 552 environ (cité par M. F. Hendy, Studies in Byzantine Monetary Economy c. 300-1450, Cambridge, 1985, p. 400), la ville comptait un certain nombre de palatini sacrarum largitionum, dont un vir devotissimus palatinus sacrarum largitionum et monetarius auri. À ce sujet voir aussi S. Cosentino, « Le fortune di un banchiere tardo antico : Giuliano argentario e l’economia di Ravenna nel 6 secolo », Santi, banchieri, re : Ravenna e Classe nel 6 secolo. San Severo e il tempio ritrovato, Milan, 2006, p. 43-48.
5 C. Morrisson, « Moneta, kharagè, zecca : les ateliers byzantins et le Palais Impérial », I Luoghi della moneta. Le sedi delle zecche dall’antichità all’età moderna, Milan, 2001, p. 49-58, avec les sources.
6 J. Barnish, « The Wealth of Julianus Argentarius : Late Antique Banking and the Mediterranean Economy », Byzantion, 55, 1985, p. 5-38 ; S. Cosentino, Storia dell’Italia bizantina (6-11 secolo) : da Giustiniano ai Normanni, Bologne, 2008, p. 207, avec les sources.
7 C. Morrisson, « La Sicile byzantine : une lueur dans les siècles obscurs », Numismatica e Antichità Classiche. Quaderni Ticinesi, 27, 1998, p. 307-334 ; P. Papadopoulou, « The Numismatic Evidence from the Southern Adriatic (5th -11th centuries) : Some Preliminary Observations and Thoughts », From One Sea to Another. Trading Places in the European and Mediterranean Early Middle Ages/Da un mare all’altro. Luoghi di scambio nell’Alto Medioevo europeo e mediterraneo. Proceedings of the International Conference, Comacchio, 27th -29th March 2009/Atti del Seminario Internazionale Comacchio, 27-29 marzo 2009, éd. S. Gelichi et R. Hodges, Turnhout, 2012, p. 297-320 ; C. Morrisson, V. Prigent, « La monetazione in Sicilia nell’età bizantina », Le zecche italiane fino all’Unità, éd. L. Travaini, Rome, 2011, p. 427-434.
8 V. Prigent, « Le rôle des provinces d’Occident dans l’approvisionnement de Constantinople (618-717). Témoignages numismatique et sigillographique », Mélanges de l’École Française de Rome. Moyen Âge, 118-2, 2006, p. 269-299.
9 A. Carile, « L’Adriatico in età bizantina : stato degli studi e prospettive di ricerca », L’archeologia dell’Adriatico dalla Preistoria al Medioevo, éd. F. Lenzi, Florence, 2003, p. 463-478 ; A. Carile, S. Cosentino, Storia della marineria bizantina, Bologne, 2004 ; S. Cosentino, « Ricchezza e investimento della chiesa di Ravenna tra la tarda antichità e l’alto medioevo », From One Sea to Another, p. 431-439.
10 Comme le montrent les trouvailles céramiques et monétaires de divers sites de la région : voir e. g. Cervia, (M. L. Stoppioni, « Monete », dans San Martino prope litus maris. Storia e archeologia di una chiesa scomparsa del territorio cervese, éd. S. Gelichi, M. G. Maioli, P. Novara, M. L. Stoppioni, Florence, 1996, p. 87-89). Pour les Marches, voir B. Callegher, « Presenza di monete bizantine nelle Marche », Atti della Deputazione per la Storia Patria per le Marche, 102, 1997, p. 59-78 ; Id., « La diffusione della moneta di Ravenna tra VI e metà VIII secolo », Ritrovamenti monetali nel mondo antico : problemi e metodi, éd. G. Gorini, Padoue, 2002, p. 247-272. Voir aussi les synthèses de A. Rovelli, « Gold, Silver and Bronze : An Analysis of Monetary Circulation along the Italian Coasts », From One Sea to Another, p. 267-295, et S. Gelichi, « The Eels of Venice. The Long Eighth Century of the Northern Region along the Adriatic Coast », 774. Ipotesi su una transizione, éd. S. Gasparri, Turnhout, 2008, p. 81-117 ; Id., « Local and Interregional Exchanges in the Lower Po Valley (Eighth-Ninth Centuries) », Trade and Markets in Byzantium, éd. C. Morrisson, Washington DC, 2012, p. 217-231 ; C. Negrelli, « Towards a Definition of Early Medieval Pottery : Amphorae and Others Vessels in the Northern Adriatic between the 7 th and 8 th Centuries », From One Sea to Another, p. 393-544, ici p. 404.
11 Carile, Storia della marineria. Les exarques Théophylacte (701-705 environ), Jean Rhizokopos (705-710) et Eutychios (710-713 environ), avant de rejoindre leur poste, visitèrent la Sicile, puis passèrent par Naples et Rome. Les relations entre Ravenne et la Sicile se marquent aussi dans la decision du stratège de Sicile, Théodore (710-711) d’organiser une expédition contre Ravenne car les troupes latines qui y étaient stationnées avaient aidé le pape Serge Ier qui avait pris position contre Justinien II dans la controverse née du concile Quinisexte. Il s’agissait aussi de punir certains Ravennates qui avaient participé au renversement de Justinien II à Constantinople en 695.
12 S. Cosentino, « I viri honesti (οἱ αἰδέσιμοι ἄνδρες) nell’Italia tardoantica e bizantina », in Bizantinistica. Rivista di Studi Bizantini e Slavi, 2-1, 1999, p. 13-50 ; Id., Storia dell’Italia bizantina, p. 113-124 ; Id., « Antroponimia, politica e società nell’Esarcato in età bizantina e post-bizantina », dans L’héritage byzantin en Italie, VIIIe -XIIe siècle. II, Les cadres juridiques et sociaux et les institutions publiques, éd. J.-M. Martin, A. Peters-Custot et V. Prigent, Rome (Collection de l’École française de Rome, 461), 2012, p. 173-185.
13 G. Gorini, « Aspetti e problemi di numismatica nel “Breviarium” », Quaderni Storici, 148-149, 1985, p. 63-79.
14 E. A. Arslan, « La zecca e la circolazione monetale », Ravenna, da Capitale Imperiale a Capitale Esarcale, Atti del XVII Congresso Internazionale di studio sull’alto medioevo, Ravenna 6-12 giugno 2004, Spolète, 2005, p. 191-236, nous offre l’exposé d’ensemble le plus récent.
15 C. Morrisson, « Byzantine Money : Its Production and Circulation », The Economic History of Byzantium : From the Seventh through the Fifteenth Century, ed. A. E. Laiou, Washington DC (Dumbarton Oaks Studies, 39), 2002, p. 909-966, avec les sources.
16 Leur identification n’est pas sans poser problème et W. Hahn a proposé d’attribuer à la Sicile un groupe de solidi « pseudo-ravennates » présents notamment dans le trésor de Monte Judica (prov. de Catane). Dans MIBE, il laisse à Ravenne le solidus MIB 37 en le comparant au follis MIB 233 (p. 50) mais attribue à la Sicile deux types de solidus stylistiquement proches (MIBE V37 et NV37), ainsi que les semisses 39-40 et tremisses 41 (p. 47-48 et pl. 15).
17 Voir G. Gorini, « La collezione di monete d’oro della Società Istriana di Archeologia e Storia Patria », Atti e Memorie della Società Istriana di Archeologia, 74, 1974, p. 97-194, ainsi que le trésor d’Aldrans, près d’Innsbruck (W. Hahn, A. Luegmeyer, Der langobardenzeitliche Münzschatzfund von Aldrans in Tirol, Vienne [Veröffentlichungen des Instituts für Numismatik, 1], 1992) ; trouvailles au nord des Alpes analysées dans Byzantine Coins in Central Europe between the 5 th and 10 th Century, éd. M. Wołoszyn, Cracovie, 2009. Hahn attribue l’abondance des frappes d’or à Ravenne, comme à Rome, sous le règne de Maurice au paiement des tributs (MIBEC, p. 50). Sur ces tributs aux Francs et les trouvailles monétaires qui peuvent leur être associées, voir J. Drauschke, « Byzantinische Münzen des ausgehenden 5. bis beginnenden 8. Jahrhunderts in den östlichen Regionen des Merowingerreiches », Byzantine Coins, p. 279-323.
18 W. A. Oddy, « The Debasement of the Provincial Byzantine Gold Coinage from the Seventh to the Ninth Century », Studies in Early Byzantine Gold Coinage, éd. W. Hahn, W. E. Metcalf, New York (Numismatic Studies, 17), 1988, p. 135-142.
19 V. Prigent, « Un confesseur de mauvaise foi. Notes sur les exactions financières de l’empereur Léon III en Italie du Sud », dans ce volume, p. 279-304.
20 Analogue à ce que l’on peut observer dans l’enclave byzantine d’Espagne, voir P. Bartlett, C. Morrisson, W. A. Oddy, « The Byzantine Gold Coinage of Spania (Justinian I to Heraclius) », Revue numismatique, 167, 2011, p. 351-401.
21 Sur les implications numismatiques de ce terme, voir F. Carlà, « Il sistema monetario tardoantico : spunti per una revisione », Annali Istituto Italiano di Numismatica, 53, 2007, p. 155-218, et aussi A. Saccocci, « Una storia senza fine : le monete di conto in Italia durate l’alto medioevo », Annali dell’Istituto Italiano di Numismatica, 54, 2009, p. 37-75 ; « Tra antichità e medioevo : aspetti giuridici ed economici della monetazione longobarda », L’VIII secolo : un secolo inquieto (Atti del Convegno Internazionale di Storia dell’Arte, Cividale, 4-7 dicembre 2008), éd. V. Pace, Cividale del Friuli, 2010, p. 31-42.
22 B. Callegher, « Osservazioni sulla monetazione longobarda a margine di Aurei longobardi. La collezione numismatica della Fondazione CRUP », Forum Iulii, 32, 2008, p. 65-74 ; E. A. Arslan, « I documenti monetari e paramonetari », La collina di San Mauro a Cividale del Friuli. Dalla necropoli longobarda alla chiesetta basso medievale, éd. I. Ahumada Silva, Florence, 2010, p. 175-202 ; « I primi decenni di presenza dei Longobardi in Italia : la documentazione numismatica », Forum Iulii, 34, 2010, p. 157-192.
23 Pour Luni, en particulier, voir L. M. Bertino, « La monetazione tardoantica e altomedievale nel Levante Ligure », dans Roma e la Liguria Maritima : secoli IV-X. La capitale cristiana e una regione di confine, Gênes-Bordighera, 2003, p. 127-136 ; pour S. Antonino di Perti, voir E. A. Arslan (avec la coll. de F. Ferretti et G. Murialdo), « I reperti numismatici greci, romani e bizantini. Considerazioni sulla circolazione monetale protobizantina a S. Antonino », S. Antonino : un insediamento fortificato nella Liguria bizantina, éd. T. Mannoni, G. Murialdo, Bordighera, 2001, p. 233-238, 239-254. V. Prigent a présenté les résultats de son enquête sur la circulation monétaire autour de la mer Tyrrhénienne au VIIe siècle au colloque d’Oxford, The Economy of the Western Mediterranean in the Seventh Century, 12-13 mars 2011 (« Production and Circulation of Coins along the Tyrrhenian Sea during the 7th Century »).
24 Après les études de J. Werner, « Die archäologischen Zeugnisse der Goten in Südrussland, Ungarn, Italien und Spanien », I Goti in Occidente. Problemi, Spolète (Settimane di Studio del Centro Italiano di Studi sull’Alto Medioevo, 3), 1956, p. 127-130 ; « Fernhandel und naturalwirtschaft im östlichen Merowingerreich nach archäologischen und numismatischen Zeugnissen », Moneta e scambi nell’alto medioevo, Spolète (Settimane di Studio del Centro Italiano di Studi sull’Alto Medioevo, 8), 1961, p. 531-618 ; une mise à jour pour le Piémont et l’ouest de l’Italie dans E. A. Arslan : « Problemi di circolazione monetaria », Piemonte dal V al VIII secolo. Archeologia in Piemonte. III, Il Medioevo, éd. L. Mercando, E. Micheletto, Turin, 1998, p. 289-307. Pour le barbaricum : Drauschke, « Byzantinische Münzen ». Les fouilles de Comacchio montrent aussi qu’il n’y a pas frontière mais échanges entre territoire « byzantin » et territoire lombard : Gelichi, Local and Interregional Exchanges, et Negrelli, « Towards a Definition of Early Medieval Pottery ».
25 Voir E. et E. Baravelli, Monete bizantine in bronzo della Zecca di Ravenna, Cesena, 2006 ; E. Ranieri, La monetazione di Ravenna antica, Bologne, 2006.
26 Voir la mise à jour périodique sur le site www. ermannoarslan. eu, s. v. Repertorio.
27 M. Asolati, Praestantia Nummorum. Temi e note di numismatica tardo antica e alto medievale, Padoue, 2012, p. 321-338 : « Nuove attestazioni di età bizantina dalla laguna di Venezia (VI-XII secc.) ».
28 Ainsi Villa Clelia (Imola), voir E. Ercolani Cocchi, « La circolazione monetale tardo antica e alto medievale dagli scavi di Villa Clelia », Studi Romagnoli, 39, 1978, p. 394-399 ; Vérone, voir A. Arzone, « Le monete », dans L’area del Capitolium di Verona. Ricerche storiche e archeologiche, éd. G. Cavalieri Manasse, Vérone, 2008, p. 531-582 et pour d’autres sites voir www. ermannoarslan. eu, s. v. Repertorio.
29 E. g. Triton, IX, January 10-11, 2006, nn. 1624 (decanummium Maurice), 1628-1631 (decanummia Héraclius), 1637 (follis Constans II), 1639 (follis Constantin IV), 1652 (follis Justinien II), 1655 (follis Anastase II).
30 Selon la méthode proposée par C. Morrisson, par exemple dans Ead., « Coin Finds in Vandal and Byzantine Carthage : A Provisional Assessment », The Circus and a Byzantine Cemetery at Carthage, I, éd. J. H. Humphrey, Ann Arbor, 1988, p. 423-443, et adoptée pour la Sicile par V. Prigent, « La circulation monétaire en Sicile (VIe -VIIe siècle) », The Insular System of Early Byzantine Mediterranean, éd. E. Zanini, Oxford (BAR Int. Ser. 2523), 2013, p. 139-160.
31 Sur le phénomène de la résidualité et de cette survivance des AE4 tardo-romains en général, voir A. Rovelli, « Numismatics and Archaeology in Rome : The Finds from the Basilica Hilariana », Proceedings of the 14. International Numismatic Congress, éd. N. Holmes, Glasgow, 2009, p. 983-990 ; A. Saccocci, « Monete romane in constesti archeologici di età medievale in Italia », Numismatica e Antichità Classiche. Quaderni Ticinesi, 26, 1997, p. 385-405 ; L. Saguì, A. Rovelli, « Residualità, non residualità, continuità di circolazione. Alcuni esempi dalla Crypta Balbi », I materiali residui nello scavo archeologico. Testi preliminari e Atti della tavola rotonda, Roma 16 marzo 1996, Rome, 1998, p. 173-195.
32 Où ce rapport est assez bien établi à partir de la métrologie, des textes et des documents d’archive ; C. Zuckerman, Du village à l’empire. Autour du registre fiscal d’Aphroditô (525/526), Paris (Centre de recherche d’histoire et civilisation de Byzance. Monographies, 16), 2004.
33 MIBE, p. 56-71.
34 Cette quantité impressionnante peut être appréhendée à partir du témoignage des trésors et des monnaies de fouilles dans de nombreuses publications dont H. C. Noeske, Münzfunde aus Ägypten. I, Die Münzfunde des ägyptischen Pilgerzentrums Abu Mina und die Vergleichsfunde aus den Dioecesen Aegyptus und Oriens vom 4.-8. Jh. n. Chr. Prolegomena zu einer Geschichte des spätrömischen Münzumlaufs in Ägypten und Syrien, I – III, Berlin (Studien zu Fundmünzen der Antike), 2000 ; H. Gitler, D. Weisburd, « Coin Finds from Villages in Palestine during the Late Roman and Byzantine Periods (A. D. 383-696/697) : A Quantitative Examination of Monetary Distributions », Les Villages dans l’Empire byzantin (IVe -XVe siècle), éd. J. Lefort, C. Morrisson et J.-P. Sodini, Paris (Réalités Byzantines, 11), 2005, p. 539-552 ; E. Oberländer-Târnoveanu, « Les échanges dans le monde rural byzantin de l’est des Balkans », Les villages, p. 381-401, fig. 4 ; C. Morrisson, V. Ivanišević, « Les émissions des VIe -VIIe siècles et leur circulation dans les Balkans », Les Trésors monétaires byzantins des Balkans et d’Asie Mineure (491-713), éd. C. Morrisson, V. Popović, V. Ivanišević, Paris (Réalités Byzantines, 13), 2006, p. 41-71, fig. 9. Le temps nous a manqué pour ajouter aux données de Kalenderhane celles des fouilles de Sarachane.
35 Voir la carte de diffusion donnée par E. Cirelli, « Ravenna e il commercio nell’Adriatico in età tardoantica », Felix Ravenna. La croce, la spada, la vela : l’alto Adriatico fra V e VI secolo, éd. A. Augenti, C. Bertelli, Milan, 2007, p. 45-50, fig. p. 47.
36 M. F. Hendy, « The Coins », dans R. Harrison (éd.), Excavations at Sarachane in Istanbul, Princeton, 1986, p. 278-373.
37 Noeske, Münzfunde.
38 Gitler, Weisburd, « Coin Finds from Villages in Palestine » ; G. Bijovsky, Gold Coin and Small Change : Monetary Circulation in Fifth-Seventh Century Byzantine Palestine, Trieste, 2013, passim.
39 E. Oberländer-Târnoveanu, « Monede bizantine din secolele VII-X discoperite in nordul Dobrogei », Studii si Cercetari de Numismatice, 7, 1980, p. 163-165 ; Morrisson et Ivanišević, « Les émissions des VIe -VIIe siècles ».
40 Bien que les émissions byzantines en Italie s’insèrent dans le système monétaire de l’Empire et que la majorité des monnaies de bronze frappées dans les provinces orientales aient été pourvues d’une marque d’atelier, l’absence ce telles marques sur la monnaie divisionnaire de la péninsule pourrait s’expliquer par l’existence d’une métrologie et d’un système de compte communs à la région, qui rendaient inutile ou à tout le moins non indispensable la mention de l’atelier (Rome ou Ravenne).
41 W. Wroth, Catalogue of the Vandals, Ostrogoths and Lombard etc. in the British Museum, Londres, 1911, p. 80-81 (Matasuntha) ; C. Morrisson, Catalogue des monnaies byzantines de la Bibliothèque Nationale, I, Paris, 1970, 4/It/Ae/01, p. 114 (Justinien), MIBE 235 (Justinien).
42 B. Callegher, « Da Ravenna alla Sicilia. Da Giustiniano a Giustino II : alcune considerazioni sul decanummo MIB 238 », Νέα Ῥώμη. Rivista di ricerche bizantinistiche, 1, 2004, p. 101-117.
43 MIBE, p. 72-73.
44 Marque CON : MIBE 242 follis datés de l’an XIIII et 243, demi-folles datés XIIII et XVI ; MIBE 95 follis daté XXX.
45 Marque P : MIBE 98, 97 demi-folles datés indiction 2 ou an 26 ; MIBE 101 : dékanoummia datés 26 (552).
46 Marque NI : MIBE 116, demi-follis daté XXVI.
47 En ce sens la date XXIV qui figure sur les dékanoummia MIBE 99-100, 102 2 est particulièrement éclairante.
48 Voir MIBE 97, 116a, 101a-b, 102.
49 Procope, BG, III. 39 ; IV. 21-23, 27-29.
50 Arslan, « I documenti monetari e paramonetari », p. 176-178.
51 Pour l’attribution à Salone : A. R. Bellinger, Catalogue of the Byzantine Coins in the Dumbarton Oaks Collection, I, Washinton, 1966, p. 187, n os 358-361 ; Hendy, Studies, p. 384, 405. Voir aussi B. Callegher, « Emissioni in rame d’epoca giustinianea in area adriatica. Il ruolo di Salona », Atti e Memorie della Deputazione di Storia Patria per le Marche, 109, 2011, p. 81-123, avec le rappel des textes de Procope (voir n. 1, ci-dessus) sur la concentration des troupes et leur hivernage à Salone en 551, puis l’envoi de Narsès à Salone et en Dalmatie en 552 et la nécessité de « montants considérables » pour faire front à toutes les nécessités de la guerre et s’acquitter des versements impayés dus aux soldats de l’armée d’Italie dont un certain nombre avait déserté, passant à Totila.
52 Callegher, « Emissioni in rame ».
53 Même si une monnaie de Ravenne trouvée en fouille est conservée dans la collection de l’Israel Antiquities Authority.
54 Callegher, « Emissioni in rame ».
55 En l’état actuel de notre enquête sur le monnayage de Ravenne et sa diffusion, nous n’avons rencontré sur 69 ex. de Justinien, que 13 folles datés des années 34 et 37.
56 B. Callegher, « La riforma della moneta di rame del 538 (Giustiniano I) e il ruolo della c. d. legge di Gresham », I ritrovamenti monetali e la legge di Gresham. Atti del III Congresso Internazionale di Numismatica e di Storia Monetari, Padova 28-29 ottobre 2005, éd. M. Asolati, G. Gorini, Padoue, 2006, p. 129-154. Voir en dernier lieu A. Gândila, « Heavy Money, Weightier Problems : The Justinianic Reform of 538 and its Economic Consequences », Revue numismatique, 169, 2012, p. 363-402.
57 Justin II émet à Rome des dékanoummia et des pentanoummia, à Ravenne des pentanoummia seulement. De Tibère II on ne connaît que des dékanoummia à Ravenne.
58 Jusqu’à maintenant on s’accordait à attribuer les monnaies de Salone au seul Justinien. Cependant il faut prolonger leur émission sous le règne suivant puisqu’il existe un exemplaire sur lequel on lit clairement D N IVSTINVS ; il est publié dans Callegher, « Emissioni in rame », p. 106. Voir ci-dessous, p. 272, fig. 7.
59 V. Prigent, « Notes sur l’évolution de l’administration byzantine en Adriatique (VIIIe - IXe siècle) », Mélanges de l’École Française de Rome. Moyen Âge, 120-2, 2008, p. 393-417, cite les contributions réunies dans A. Carile (dir.), Storia di Ravenna. II, 2, Dall’età bizantina all’età ottoniana, territorio, economia e società, Ravenne, 1992, les orientations bibliographiques récentes dans Cosentino, Storia dell’Italia Bizantina, p. 455-461 et V. Prigent, « Une note sur l’administration de l’exarchat de Ravenne », dans Νέα Ῥώμη. Rivista di ricerche bizantinistiche, 2, 2005 (= Ἀμπελόκηπιον, Studi di amici e colleghi in onore di Vera von Falkenhausen, éd. S. Lucà), p. 79-89.
60 La circolazione delle ceramiche nell’Adriatico tra tarda Antichità e Altomedioevo. Atti del convegno, Venezia 2004, éd. S. Gelichi, C. Negrelli, Mantoue, 2007 ; S. Gelichi, C. Negrelli, « Ceramiche e circolazione delle merci nell’Adriatico tra VII e X secolo », Actas del VIII Congreso Internacional de Ceramica Medieval, Ciudad Real, Asociacion Española de Arqueologia 2006, Ciudad Real-Almagro, 2009, p. 49-62.
61 Pour une enquête sur les noms de personnes et les fonctions attestées dans les sources écrites et par les sceaux de la région de Ravenne, voir Prigent, « Une note sur l’administration ».
62 Sur l’intérieur de l’Asie Mineure, voir S. Métivier, V. Prigent, « La circulation monétaire dans la Cappadoce byzantine, d’après les collections des Musées de Kayseri et de Niğde », Travaux et Mémoires, 16, 2010 (= Mélanges Cécile Morrisson), p. 577-618 ; où la « grande brèche », comme à Amasée, s’étend du début du règne d’Héraclius jusqu’à celui de Basile II et amène les auteurs à considérer la résistance d’Amorium aux VIIIe -IXe siècles mise en lumière par C. Lightfoot comme une exception due à sa fonction de capitale du thème des Anatoliques.
63 Cosentino, Storia dell’Italia bizantina, p. 37-38.
64 Ibid., p. 183-187, 189-193.
65 Le second d’entre nous a commencé cette recherche sur le modèle de l’étude exemplaire menée par F. Füeg sur la monnaie de Constantinople.
66 Cirelli, « Ravenna e il commercio nell’Adriatico » ; La circolazione delle merci nell’Adriatico, éd. Gelichi, Negrelli ; Negrelli, « Towards a Definition of Early Medieval Pottery ». Ce contraste parle de lui-même et illustre la spécificité du cas de Ravenne malgré l’absence de telles divergences entre monnaies et céramiques dans d’autres régions de l’Empire.
67 P. Grierson, Medieval European Coinage, I, Cambridge 1986, p. 64-65.
68 Voir l’interprétation proposée par V. Prigent des mesures de Léon III : la hausse d’un tiers que lui reproche Théophane était en fait destinée à compenser la dévaluation de l’or sicilien par rapport à celui de Constantinople (voir dans ce volume : « Un confesseur de mauvaise foi », p. 279-304).
69 Je remercie la Dr.ssa Claudia Giuliani, directrice de la Biblioteca Classense à Ravenne, et le Dr. Andrea Gariboldi pour m’avoir permis de consulter les séries byzantines de la Collection des Camaldules, dont les Archives confirment qu’elles proviennent bien du territoire de Ravenne et de celui de Classe.
70 La collection numismatique du Musée de Zagreb conserve cinq autres dékanoummia du même type qui pourraient être de provenance locale, bien que l’on manque de preuve documentaire à cet égard. Voir Mirnik, Šemrov, « Byzantine Coins », n. 136-138, 140-141.
71 La provenance locale n’est pas assurée mais est signalée ici en raison de leur nombre significatif.
Haut de pageTable des illustrations
Titre | Fig. 1 – Dévaluation de la monnaie d’or byzantine des ateliers italiens |
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Légende | d’après W. A. Oddy, « The Debasement of the Provincial Byzantine Gold Coinage from the Seventh to Ninth Centuries », cit. supra, p. 259, n. 2. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/crmh/docannexe/image/13747/img-1.jpg |
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Titre | Fig. 2 – La diffusion de la monnaie de Ravenne dans la zone adriatique |
Légende | d’après B. Callegher, « La diffusione della moneta di Ravenna tra VI e metà VIII secolo », cit. supra, p. 257, n. 3, à la p. 272. |
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Titre | Fig. 3 – La production du bronze à Ravenne |
Légende | d’après les trouvailles régionales. |
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Titre | Fig. 4 – Circulation comparée du bronze à Ravenne, à Constantinople et en Cappadoce. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/crmh/docannexe/image/13747/img-5.jpg |
Fichier | image/jpeg, 104k |
Titre | Fig. 5 – Provenance des amphores retrouvées à Ravenne |
Légende | d’après E. Cirelli, « Ravenna e il commercio nell’Adriatico in età tardoantica », cit. supra, p. 264, n. 2. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/crmh/docannexe/image/13747/img-6.jpg |
Fichier | image/jpeg, 140k |
Titre | Fig. 6 – La difusion de la monnaie de Salone. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/crmh/docannexe/image/13747/img-7.jpg |
Fichier | image/jpeg, 280k |
Titre | Fig. 7 – Demi-follis de Justin II, Salone |
Légende | Classical Numismatic Group, Triton sale XIV, 4-5 I 2011, 946 [attribué à Justinien I] (17mm, 3.69 g, 5h. Lég. D N IVST NVS PP. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/crmh/docannexe/image/13747/img-8.jpg |
Fichier | image/jpeg, 40k |
Pour citer cet article
Référence papier
Cécile Morrisson et Bruno Callegher, « Ravenne : le déclin d’un avant-poste de Constantinople à la lumière de son monnayage (v. 540-751) », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, 28 | 2014, 255-278.
Référence électronique
Cécile Morrisson et Bruno Callegher, « Ravenne : le déclin d’un avant-poste de Constantinople à la lumière de son monnayage (v. 540-751) », Cahiers de recherches médiévales et humanistes [En ligne], 28 | 2014, mis en ligne le 31 décembre 2017, consulté le 17 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/crmh/13747 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/crm.13747
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