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Jean de Vignay : Actualités et perspectives

Jean de Vignay : actualités et perspectives

Introduction
Mattia Cavagna
p. 141-149

Texte intégral

La critique récente : un bilan sélectif

  • 1 Ph. Ménard, « Les manuscrits de la version française d’Odoric de Pordenone », « Qui tant savoit d’ (...)
  • 2 Voir Translations médiévales. Cinq siècles de traductions en français au Moyen Âge (XIe-XVe). Étud (...)

1L’époque des jugements défavorables, aussi faciles qu’expéditifs, portés sur Jean de Vignay semble définitivement achevée. Dans les vingt dernières années, on a assisté à une réévaluation progressive de cet « honnête artisan de la prose française au XIVe siècle1 » auquel on attribue onze traductions. La place qu’il occupe dans le récent ouvrage de référence Translations médiévales2 reflète bien son importance dans le panorama de la traduction au Moyen Âge.

  • 3 Voir F. Möhren, « De la datation du vocabulaire des imprimés des textes anciens », Revue de lingui (...)
  • 4 Voir Cl. Buridant, « La “traduction interlinguale” en moyen français à travers la modernisation et (...)
  • 5 Voir Cl. Buridant, « La traduction du latin au français dans les encyclopédies médiévales à partir (...)
  • 6 D. Gerner, La traduction des Otia imperialia de Gervais de Tilbury par Jean de Vignay dans le Ms. (...)
  • 7 Voir N. Bragantini-Maillard et M. Cavagna, « La langue de Jean de Vignay dans le Miroir historial (...)

2Déjà dans les années quatre-vingt, la plus importante – en termes quantitatifs – de ses traductions, à savoir le Miroir historial, avait attiré l’attention de Frankwalt Möhren et de l’école lexicologique de Heidelberg3. En plus de souligner la richesse du vocabulaire utilisé par Jean de Vignay, les chercheurs allemands ont mis l’accent sur les décalages importants qui existent entre les anciens manuscrits et les éditions de 1495 et 1531. Ces éditions, rappelons-le, ont alimenté les références d’outils lexicologiques tels le dictionnaire de Frédéric Godefroy et le Trésor de la Langue Française, contribuant de facto à fausser l’image de notre traducteur auprès des chercheurs non avertis. Les linguistes français, notamment Claude Buridant et ses élèves, ont mené des études sur son style et sa technique de traduction4. Ils se sont concentrés en particulier sur les traductions de Végèce, Li livres Flave Vegece de la chose de chivalerie et de Gervais de Tilbury, Les Oisivetez des emperieres5, ce dernier ayant été édité par Dominique Gerner6. Pour sa technique de traduction, Jean de Vignay est considéré aujourd’hui comme l’un des traducteurs les plus fidèles au texte latin. La question de « l’équivalence formelle » avec la source – ou traduction-calque – a été interprétée et analysée dans des perspectives assez différentes (cf. l’article de Ludmilla Evdokimova dans le présent recueil). Très récemment, Nathalie Bragantini-Maillard et moi-même avons publié une étude consacrée aux traits régionaux normands présents dans les plus anciens manuscrits contenant les quatre premiers livres du Miroir historial et qui ont toutes les chances de refléter la langue de Jean de Vignay lui-même autour des années 13307.

  • 8 Voir L. Evdokimova, « Commentaires pour le prologue du Miroir historial de Jean de Vignay. Le dess (...)
  • 9 C. Gaullier-Bougassas, « Une pédagogie et une éthique de la brièveté : Jean de Vignay et sa traduc (...)
  • 10 Le projet de thèse a déjà abouti à une publication : M. Cavagna et F. Ninitte, « Cronotopi biblici (...)

3Quant aux approches plus proprement littéraires, elles se sont concentrées pour la plupart sur les prologues de ses traductions. Je pense surtout aux travaux de Ludmilla Evdokimova8 et au récent article de Catherine Gaullier Bougassas consacré à l’esthétique de la brièveté9. Signalons enfin la thèse de doctorat que Florence Ninitte (université catholique de Louvain) consacre actuellement à la vie de Mahomet et à la tradition arabo-musulmane dans le Miroir historial10.

La vie et l’œuvre

  • 11 Ch. Knowles, « Jean de Vignay, un traducteur du XIVe siècle », Romania, 75, 1954, p. 353383, ici p (...)
  • 12 Ibid.

4Depuis les recherches menées par Christine Knowles, on considère que Jean de Vignay est né entre 1282 et 1285 dans les environs de Bayeux11. Dans sa traduction de la Chronique de Primat, exécutée vers la fin de sa carrière, il a inséré le récit d’un miracle survenu à « la vegille de la feste du benoit Saint Loys » en la chapelle de Saint Michel de Bayeux en précisant qu’il en a été témoin oculaire. Ch. Knowles note que la date de la canonisation de Louis IX, à savoir l’an 1297 doit être considéré le terminus post quem pour dater cette anecdote12 : cela nous fait penser que Jean de Vignay a passé son enfance et son adolescence en Normandie.

5À une date qui reste à définir, mais qu’il est possible de situer aux alentours de 1300, Jean de Vignay s’installe à Paris où il rentre dans un ordre hospitalier, comme en témoigne la mention « hospitalier de l’Ordre de saint Jacques du Haut Pas », présente dans plusieurs manuscrits conservant son œuvre.

  • 13 Ms. Arsenal, 5080, fol. 8vb ; voir L. Brun et M. Cavagna, « Pour une édition du Miroir historial d (...)
  • 14 Ibid.

6Dans un manuscrit conservant le deuxième volume du Miroir historial, en revanche, le nom de Jean de Vignay est accompagné par la mention « clerc escolier a Paris en decrez » située à l’intérieur d’une rubrique13. Cette indication nous avait conduits à supposer, Laurent Brun et moi-même, qu’avant de rejoindre les frères hospitaliers notre traducteur était passé par la faculté de droit canonique de l’Université de Paris14. Il s’agissait pourtant d’une erreur de lecture, ou plutôt de perspective : le microfilm en noir et blanc dont nous disposions ne nous avait pas permis de noter que cette rubrique est « apocryphe ». En effet, le manuscrit A2(Paris, Arsenal, no 5080) a subi un processus de révision de la part d’un copiste qui a gratté et réécrit plusieurs passages du texte, y compris une partie de ladite rubrique. La mention « clerc escolier a Paris en decrez » n’a donc très vraisemblablement pas de fondement historique. En revanche, elle a certainement une valeur documentaire par rapport à la version révisée du Miroir historial, sur laquelle je reviendrai plus loin.

7Si l’intense activité de traduction de Jean de Vignay est liée au patronage de la cour des Valois, la nature exacte de ses rapports avec la famille régnante ne peut être définie avec précision. En fait, nous ne disposons d’aucun témoignage documentaire confirmant l’existence d’une commande passée par l’entourage du roi ni d’une éventuelle charge institutionnelle qui lui aurait été attribuée.

  • 15 Pour plus de détails, voir Translations médiévales, éd. Galderisi et al., vol. 2, respectivement l (...)
  • 16 Translations médiévales, éd. Galderisi et al., vol. 2, entrées 62, 522, 449, 329.
  • 17 Translations médiévales, éd. Galderisi et al., vol. 2, entrées 96 et 239 ; pour le troisième texte (...)

8Pourtant, presque toutes ses traductions sont dédicacées au couple royal et à leur héritier aîné, le futur roi Jean le Bon. Trois sont dédiées à Philippe VI de Valois, qui régna de 1328 à 1350, à savoir le Directoire pour faire le passage de la Terre Sainte, traduction du traité anonyme Directorium ad passagium faciendum ad Terram sanctam, le Mirouer de l’Eglisetraduction du Speculum ecclesiae de Hugues de Saint-Cher et de l’Expositio orationis dominicae de Richard de Saint-Victor, et les Enseignements ou ordenances pour un seigneur qui a guerres et grans gouvernemens a faire, traduction du De reginime principum de Théodore Paléologue15 ; quatre sont dédiées à sa femme Jeanne de Bourgogne, reine de France de 1328 à 1349, notamment les Épîtres et Évangiles, traduction des Évangiles et des Épîtres du Nouveau Testament (attribution incertaine), le Miroir historial, traduction du Speculum historialede Vincent de Beauvais, la traduction de la Chronique de Primat, la Légende dorée, traduction de la Legenda Aurea de Jacques de Voragine16 ; une enfin à leur fils Jean, duc de Normandie, qui succédera à son père et régnera de 1350 à 1364, à savoir le Jeu des échecs moralisé traduction du De ludo scacchorum de Jacques de Cessoles. Les autres traductions, dont on ne connaît pas le dédicataire, sont les suivantes : De la chevalerie, traduction du De re militari de Végèce (attribution incertaine), les Oisivetez des Emperieres, traduction des Otia imperialia de Gervais de Tilbury, et les Merveilles de la terre d’Outremer, traduction du récit de voyage d’Odoric de Pordenone17.

9Ces traductions ne sont pas datées, si bien qu’il est difficile de les situer dans un ordre chronologique précis. Sur base d’indices codicologiques et stylistiques, on considère néanmoins le Miroir historial comme l’un de ses premiers travaux – accompli autour de 1330 – et la Chronique de Primat et le Jeu des échecs moralisé comme les dernières de ses traductions, réalisées quant à elles dans les années 1340-1350.

Le chantier d’édition du miroir historial

  • 18 Voir Möhren, « De la datation du vocabulaire des imprimés des textes anciens », et Brun et Cavagna (...)

10Les jugements peu favorables de la critique ont été engendrés, entre autres, comme il a déjà été souligné18, par l’utilisation de supports peu fiables, notamment, en ce qui concerne le Miroir historial, l’édition d’Antoine Vérard de 1495-1496 et/ou les manuscrits du XVe siècle.

11Notre édition du Miroir historial, dont le premier volume, contenant les livres I à IV, sera bientôt proposé à la Société des Anciens Textes Français, repose sur un travail philologique minutieux et livrera un corpus textuel très conséquent. Notre philosophie d’édition se fonde sur l’abolition de tous les a priori concernant la langue et le style de Jean de Vignay. Certaines tournures syntaxiques quelque peu déroutantes ou alambiquées, qui pouvaient passer pour être le fait de « maladresses », sont en effet à considérer, à mon avis, comme reflétant certains aspects moins connus d’une langue, celle du XIVe siècle, que Jean de Vignay a personnellement contribué à élaborer. En analysant ses prologues, il apparaît clairement que la souplesse et la complexité de sa prose ne sont pas tout simplement le fruit d’un calque mécanique sur le modèle latin, mais participent d’une esthétique et d’une stylistique entièrement assumées par un traducteur qui fait ici œuvre de véritable écrivain.

12À côté des aspects formels, la question des fautes de traduction se pose avec force. Karl Lachmann nous l’a appris : la faute est un témoin précieux dans la vie de tout texte ; cette réalité dépasse de loin le cadre de l’ecdotique. La faute du traducteur est tout aussi révélatrice que celle du copiste, si ce n’est plus encore. L’une et l’autre doivent être pondérées et évaluées à l’aune de critères épistémologiques spécifiques.

13Je me limiterai ici à un cas exemplaire. L’Historia naturalis de Pline, citée souvent dans le Speculum historiale, ne figure pas parmi les livres de chevet de Jean de Vignay. Comme en témoigne le plus ancien manuscrit conservant le Miroir historial, le nom latin de l’auteur, Plinius, a été déformé en Perlin et le titre de son ouvrage a été traduit par Histoires materiaus. Or la faute, qui s’est conservée dans le ms. J1 (Paris, BNF, fr. 316) a été corrigée par le réviseur ainsi que le confirme le ms. A1’ (Leiden, Bibliotheek der Rijksuniversiteit, Voss. Gall. Fol. 3 A) où on lit Plinien, Des hystoires natureles (noté par la main du correcteur). Dans le ms. Or1 (Paris, BNF, fr. 312), qui reflète également, en partie, la version révisée, on lit Plinien, Des hystoires machabees(cf. aussi mon article dans le présent recueil).

14Quelles observations peut-on tirer d’une telle collation ? Tout d’abord, l’éditeur s’efforcera de comprendre l’origine de la faute qui, de toute évidence, repose sur une double mélecture. Pour ce qui concerne le nom de l’auteur, il s’agit d’une surinterprétation du p initial, dans lequel le traducteur a cru reconnaître un pbarré, sans doute à cause de la pratique, très courante dans les manuscrits encyclopédiques latins, de souligner les noms des auteurs et des sources cités : d’où la leçon P(er)lin. Quant au titre de l’ouvrage, la proximité graphique des deux adjectifs explique le remplacement de naturalis par materialis. Par la suite, il s’agira de constater que la faute s’est propagée dans la tradition manuscrite : les copistes des mss J1 et A1(avant correction) avaient accepté la leçon aberrante et un troisième scribe, celui du ms. Or1, a même poussé plus loin la faute en copiant hystoires machabees.

15Un cas aussi exemplaire conduit à se demander dans quelle mesure l’erreur de Jean de Vignay, bien plus que le seul fait d’un traducteur isolé, n’est pas, à une échelle plus vaste, emblématique d’une époque et d’un milieu culturel. En plus de remettre tout simplement en cause la culture personnelle du traducteur, cette faute, et surtout sa propagation, nous invitent à nous interroger sur la réception de Pline l’Ancien dans le milieu vernaculaire français du XIVe siècle.

  • 19 M. Cavagna, « Variantes d’auteur in absentia ? La version révisée du Miroir historial, encyclopédi (...)

16Je conclurai ce développement en revenant très brièvement sur la version révisée. Vers le milieu du XIVe siècle, la traduction de Jean de Vignay a été reprise et corrigée, en grande partie, grâce à une nouvelle lecture du texte latin. Les deux premiers manuscrits formant le témoin A(notés A1 et A2, cf. ci-dessus) portent sur eux les traces bien visibles d’une correction qui a été opérée par un scribe très habile. Sur la base d’arguments philologiques, j’ai pu démontrer que, loin d’être autographes, les corrections opérées sur ces manuscrits ne sont en réalité que les retranscriptions d’une révision opérée sur un modèle disparu, probablement l’original issu de la plume de Jean de Vignay lui-même. La question cruciale de l’identité du reviseur reste ouverte, même si plusieurs indices me font penser qu’il s’agit d’un anonyme et non de notre traducteur. Tous les détails de mon analyse sont en cours de publication dans la revue Medioevo romanzo19. Il va de soi que l’édition s’attachera à mettre en exergue toutes les parties qui ont fait l’objet d’une révision.

Présentation du dossier

17Le présent recueil d’articles fait état d’un regard neutre et renouvelé sur l’œuvre de Jean de Vignay.

  • 20 Voir par exemple C. Knowles et S. Lefèvre, « Jean de Vignay », Dictionnaire des lettres françaises (...)

18Les deux premières contributions découlent directement du chantier d’édition du Miroir historial. L’article de Nathalie Bragantini-Maillard analyse les modalités de traduction adoptées par Jean de Vignay en présence d’un champ disciplinaire très spécifique : le discours théologique sur la nature de Dieu et de la Trinité. Son analyse semble contrecarrer, en partie, la théorie selon laquelle dans ses débuts Jean de Vignay aurait traduit d’une façon aussi servile que maladroite, tandis que cette tendance au mot-à-mot se serait estompée dans les traductions les plus tardives20. N. Bragantini-Maillard montre que derrière le souci de fidélité au texte latin on aperçoit une volonté, précise et consciente, d’orienter le texte vers une perspective morale.

19Ma propre contribution présente le premier relevé systématique, quoique non exhaustif, des termes relevant du lexique scientifique, notamment des domaines de la théologie, météorologie, zoologie, médicine, anatomie, dans les quatre premiers livres du Miroir historial. Le dépouillement des outils lexicologiques ainsi que d’un certain nombre d’éditions de textes scientifiques médiévaux m’a permis de démontrer que Jean de Vignay mérite à plein droit d’être accueilli parmi les traducteurs qui ont joué un rôle actif dans le développement du lexique scientifique en langue française au XIVe siècle.

20Ludmilla Evdokimova étudie une autre œuvre inédite, Le Directoire, c’est a dire l’esdroicement ou voie droituriere a faire le passage de la terre sainte, qu’elle situe dans un contexte culturel et politique très précis : celui du projet de croisade conçu par Philippe VI de Valois. Une comparaison avec d’autres traductions, réalisées dans le même contexte, lui permet de souligner que la technique de traduction s’adapte avant tout à l’objet et aux finalités de l’ouvrage, si bien que, pour reprendre ses propres mots, « la traduction littérale se charge d’une fonction sociale spécifique ».

21Le dossier se clôt sur l’intervention d’un historien, Ludovic Nys, qui retrace avec une précision surprenante l’histoire et l’itinéraire d’un manuscrit contenant le Miroir historial et ayant appartenu, entre autres, à Louis VII de Bavière, Marguerite de Bourgogne et Charles d’Orléans. Son étude, très documentée, est d’autant plus précieuse que le manuscrit n’existe qu’à l’état fragmentaire et qu’il revêt, à l’intérieur du stemma codicum, un rôle de tout premier plan. Il s’agit en effet des deux seuls feuillets conservés du quatrième volume du témoin A, à savoir le témoin dont les deux premiers volumes conservés ont fait l’objet d’une révision.

  • 21 Je remercie aussi Florence Ninitte et Ludovic Nys pour leurs relectures et suggestions.

22Avant de céder la plume aux quatre contributeurs du dossier, je souhaiterais rendre hommage à mon ami et néanmoins collègue Laurent Brun. Si, pour des raisons strictement personnelles, il a choisi d’abandonner le projet d’édition que nous avons mis sur pied ensemble, je ne doute pas que notre collaboration, toujours enrichissante et toujours harmonieuse, est destinée à durer longtemps. Ce dossier lui est amicalement dédié21.

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Notes

1 Ph. Ménard, « Les manuscrits de la version française d’Odoric de Pordenone », « Qui tant savoit d’engin et d’art ». Mélanges de philologie médiévale offerts à Gabriel Bianciotto, éd. Cl. Galderisi et J. Maurice, Poitiers, Centre d’études supérieures de civilisation médiévale, 2005, p. 483-492, ici p. 485.

2 Voir Translations médiévales. Cinq siècles de traductions en français au Moyen Âge (XIe-XVe). Étude et Répertoire, éd. C. Galderisi avec la coll. de V. Agrigoroaei, Turnhout, Brepols, 2011. Pour une bibliographie sur Jean de Vignay, voir les Archives de littérature du Moyen Âge, éd. L. Brun, disponibles à l’adresse http://www.arlima.net.

3 Voir F. Möhren, « De la datation du vocabulaire des imprimés des textes anciens », Revue de linguistique romane, 46, 1982, p. 3-28 ; S. Dörr, Untersuchungen zu Jean de Vignays « Miroir historial » : Textüberlieferung, Teiledition, kritisches Glossar, mémoire dactyl., Ruprecht-Karl-Universität Heidelberg, 1988 ; M. Fietz-Beck, Jean de Vignay, Miroir historial. Teiledition und lexikologische Untersuchung, mémoire dactyl., Ruprecht-Karl-Universität Heidelberg, 1990.

4 Voir Cl. Buridant, « La “traduction interlinguale” en moyen français à travers la modernisation et le rajeunissement des textes manuscrits et imprimés : quelques pistes et perspectives », Traduction, dérimation, compilation. La phraséologie, éd. G. Di Stefano et R.M. Bidler, Le moyen français, 51-52-53, 2002-2003, p. 113-157 ; Cl. Buridant, « Vers un lexique de Jean de Vignay traducteur : contribution à l’essor de la traduction au XIVe siècle », The Dawn of the Written Vernacular in Western Europe, éd. M. Goyens et W. Verbeke, Leuven, Leuven University Press, 2003, p. 303-321.

5 Voir Cl. Buridant, « La traduction du latin au français dans les encyclopédies médiévales à partir de l’exemple de la traduction des Otia imperialia de Gervais de Tilbury par Jean de Vignay et Jean d’Antioche », Translation Theory and Practice in the Middle Ages, éd. J. Beer, Kalamazoo, 1997 ; Cl. Buridant, « Le rôle des traductions médiévales dans l’évolution de la langue française et la constitution de sa grammaire », Médiévales, 45, 2003, p. 67-84 ; D. Gerner, « La traduction des Otia imperialia de Gervais de Tilbury par Jean de Vignay dans le ms. Rothschild n° 3805 de la Bibliothèque nationale de Paris : édition et étude », Perspectives médiévales, 24, 1998, p. 72-77 ; D. Gerner, « Analyse de quelques glossaires d’éditions de Jean de Vignay », Le Moyen Français. Le traitement du texte. Actes du IXeColloque international sur le moyen français (Strasbourg, 29-31 mai 1997), éd. Cl. Buridant, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2000, p. 253-265 ; C. Pignatelli, « Jean de Vignay et Jean d’Antioche traducteurs des Otia imperialia de Gervais de Tilbury : style, syntaxe, vocabulaire », Le Moyen Français. Le traitement du texte, éd. Buridant, p. 223-252.

6 D. Gerner, La traduction des Otia imperialia de Gervais de Tilbury par Jean de Vignay dans le Ms. Rothschild de la B.N. de Paris : édition et étude, thèse dactyl., université de Strasbourg, 1995 ; voir aussi Les traductions françaises des « Otia imperialia » de Gervais de Tilbury par Jean d’Antioche et Jean de Vignay, éd. D. Gerner et C. Pignatelli, Genève, Droz, 2006.

7 Voir N. Bragantini-Maillard et M. Cavagna, « La langue de Jean de Vignay dans le Miroir historial : perspectives philologiques », Revue de linguistique Romane, 77/1, 2013, p. 203-235.

8 Voir L. Evdokimova, « Commentaires pour le prologue du Miroir historial de Jean de Vignay. Le dessein et la stratégie du traducteur », La traduction vers le moyen français. Actes du colloque de Poitiers (27-29 avril 2006), éd. Cl. Galderisi et C. Pignatelli, Turnhout, Brepols, 2007, p. 75-87 ; L. Evdokimova, « Le Miroir historial de Jean de Vignay et sa place parmi les traductions littérales du XIVe siècle », Eustache Deschamps, témoin et modèle. Littérature et société politique (XIVeXVIe siècles), éd. Th. Lassabatère et M. Lacassagne, Paris Presses universitaires de Paris-Sorbonne, 2008, p. 175-191.

9 C. Gaullier-Bougassas, « Une pédagogie et une éthique de la brièveté : Jean de Vignay et sa traduction du libellus apologeticus de Vincent de Beauvais », Faire court. L’esthétique de la brièveté dans la littérature du Moyen Âge, éd. C. Croizy-Naquet, L. Harf-Lancner, M. Szkilnik, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2011, p. 91-103.

10 Le projet de thèse a déjà abouti à une publication : M. Cavagna et F. Ninitte, « Cronotopi biblici in alcune leggende relative a Maometto nella tradizione francesemedievale », Forme del tempo e del cronotopo nelle letterature romanze e orientali, éd. G. Lalomia et A. Pioletti, Soveria Mannelli, Rubbettino, 2013, p. 557-574.

11 Ch. Knowles, « Jean de Vignay, un traducteur du XIVe siècle », Romania, 75, 1954, p. 353383, ici p. 355.

12 Ibid.

13 Ms. Arsenal, 5080, fol. 8vb ; voir L. Brun et M. Cavagna, « Pour une édition du Miroir historial de Jean de Vignay », Romania, 124, 2006, p. 378-428, ici p. 398.

14 Ibid.

15 Pour plus de détails, voir Translations médiévales, éd. Galderisi et al., vol. 2, respectivement les entrées 207, 313 + 488 et 507. À la dernière traduction s’ajoute, dans deux manuscrits, un court traité intitulé La maniere des richesses et povretez de ce monde, dont la source latine est sans doute attribuable également à Théodore Paléologue.

16 Translations médiévales, éd. Galderisi et al., vol. 2, entrées 62, 522, 449, 329.

17 Translations médiévales, éd. Galderisi et al., vol. 2, entrées 96 et 239 ; pour le troisième texte, voir Jean de Vignay, Les merveilles de la terre d’outremer. Traduction du XIVe siècle du récit de voyage d’Odoric de Pordenone, éd. D. A. Trotter, Exeter, University of Exeter, 1990.

18 Voir Möhren, « De la datation du vocabulaire des imprimés des textes anciens », et Brun et Cavagna, « Pour une édition du Miroir historial ».

19 M. Cavagna, « Variantes d’auteur in absentia ? La version révisée du Miroir historial, encyclopédie du XIVe siècle », Medioevo romanzo, 28/1, 2014, sous presse.

20 Voir par exemple C. Knowles et S. Lefèvre, « Jean de Vignay », Dictionnaire des lettres françaises. Le Moyen Âge, éd. G. Hasenohr et M. Zink, Paris, Fayard, 1964, p. 858a-860b.

21 Je remercie aussi Florence Ninitte et Ludovic Nys pour leurs relectures et suggestions.

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Pour citer cet article

Référence papier

Mattia Cavagna, « Jean de Vignay : actualités et perspectives »Cahiers de recherches médiévales et humanistes, 27 | 2014, 141-149.

Référence électronique

Mattia Cavagna, « Jean de Vignay : actualités et perspectives »Cahiers de recherches médiévales et humanistes [En ligne], 27 | 2014, mis en ligne le 30 décembre 2017, consulté le 21 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/crmh/13442 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/crm.13442

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Auteur

Mattia Cavagna

Université catholique de Louvain

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