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2015

L’étude des fabliaux après le « Nouveau recueil complet des fabliaux », éd. Olivier Collet, Fanny Maillet et Richard Trachsler

Silvère Menegaldo
Référence(s) :

L’étude des fabliaux après le « Nouveau recueil complet des fabliaux », éd. Olivier Collet, Fanny Maillet et Richard Trachsler, Paris, Classiques Garnier (« Rencontres » 93), 2014, 288 p.

ISBN 978-2-8124-3067-1

Texte intégral

  • 1  L. Rossi, « Tout en étant incontournable, le Nouveau recueil complet des fabliaux est-il vraiment (...)

1Le présent volume, qui rassemble huit contributions, est publié dans le cadre d’un programme de recherche international (Allemagne, Suisse et Canada) intitulé « Lire en contexte à l’époque prémoderne. Enquête sur les recueils manuscrits de fabliaux », programme dont l’une des ambitions avouées est de « procurer à la communauté scientifique un ‘onzième volume’ du NRCF [c’est-à-dire le Nouveau recueil complet des fabliaux publié en dix volumes entre 1983 et 1998] fournissant des notices codicologiques des recueils où ils [les fabliaux] apparaissent ainsi que des chapitres de synthèse sur les enseignements les plus importants qu’ils permettent de tirer » (p. 9), le peu – voire l’absence totale – d’intérêt dont ont fait preuve les maîtres d’œuvre du NRCF vis-à-vis des 43 témoins manuscrits contenant un ou plusieurs des textes qu’ils éditaient étant le défaut que pointent avec le plus de vigueur non seulement l’introduction du volume, mais aussi l’importante contribution de L. Rossi, qui résume d’emblée sa position en notant, d’une formule quelque peu lapidaire, que « la grande absente du NRCF est l’histoire tout court » (p. 197)1.

  • 2  A. Corbellari, « D’un recueil ‘complet’ à l’autre. Les répertoires de fabliaux, de Montaiglon-Rayn (...)
  • 3  A. Cobby, « ‘Chains de pute coroie, fel et deputaires’. Les injures dans les fabliaux », p. 119-13 (...)

2Aussi était-il conséquent, dans le cadre d’une telle entreprise, de susciter la réflexion autour de ce recueil qui, pour être aujourd’hui « incontournable », n’en est pas pour autant « irréprochable » (comme le dit si bien L. Rossi), réflexion qui se développe en l’occurrence dans deux directions différentes : une première série d’études (celles d’A. Corbellari, F. Maillet, M. Veneziale et O. Posmyk2, auxquelles on aurait pu avantageusement, quoiqu’au prix d’un léger déséquilibre, adjoindre celle de L. Rossi, qui n’apparaît pas bien à sa place dans la seconde partie), d’une part, envisage la délicate question de la définition du genre et de l’établissement d’un corpus de fabliaux (rappelons que le NRCF en compte 127), question abordée, via les nombreuses anthologies en langue originale ou bien en traduction que l’histoire nous a léguées, dans une perspective diachronique large bien à même de mettre en évidence les difficultés qu’elle a pu et peut encore soulever ; d’autre part, une seconde série d’études, qui se ramène en fait à un trio, s’intéresse à tel ou tel aspect (en l’occurrence : les injures, les portes et les huis, et quelques aspects « performanciels »)3 des fabliaux, études où le NRCF joue bien son rôle d’édition de référence.

3On a, évidemment, déjà beaucoup écrit sur les fabliaux, peut-être parce que, comme le note joliment l’introduction, « le récit bref est la corne d’abondance de la médiévistique » (p. 10), ou peut-être aussi parce que l’histoire de la réception du genre, de même que la chanson de geste ou le « roman de chevalerie », est particulièrement longue et remonte au moins au XVIIIe, voire au XVIe siècle, voire, si l’on veut, à la fin du Moyen Age, quand le fabliau renaît sous forme de nouvelle ou de farce. Il n’en reste pas moins encore beaucoup à dire à son sujet, comme ce volume, avec une agréable variété, en administre la brillante démonstration.

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Notes

1  L. Rossi, « Tout en étant incontournable, le Nouveau recueil complet des fabliaux est-il vraiment irréprochable ? », p. 195-222. L’auteur précise, p. 196-197 de son étude, les trois principaux reproches que l’on peut selon lui adresser au NRCF : « tout d’abord, le manque de perspective historique dont fait montre le NRCF (à commencer par l’établissement du corpus et l’interprétation des textes) ; deuxièmement, une conception de l’édition critique pour laquelle le qualificatif de ‘pré-humaniste’ me paraît magnanime ; last but not least, l’énorme gaspillage de pages (au total 3975) qui caractérise les dix tomes de la collection, auquel s’oppose une pénurie extrême de renseignements concernant les manuscrits utilisés : il n’y a qu’une liste de ces codices, répétée telle quelle dans les dix tomes du NRCF, sans la moindre observation critique et sans aucun renvoi bibliographique aux études consacrées à l’histoire de ces recueils. »

2  A. Corbellari, « D’un recueil ‘complet’ à l’autre. Les répertoires de fabliaux, de Montaiglon-Raynaud au NRCF », p. 15-37 ; F. Maillet, « Quand les fabliaux étaient en liberté. Barbazan, La Curne, Paulmy », p. 39-62 (voir aussi, de la même, « Les fabliaux dans la Bibliothèque universelle des romans, ou comment s’accommoder d’un lourd héritage », Les héritages littéraires dans la littérature française (XVIe-XXe siècle), éd. F. Meier, B. Diaz et F. Wild, Paris, Classiques Garnier, 2014, p. 69-88) ; M. Veneziale, « Aux origines d’un canon. Les Fabliaux ou contes de Legrand d’Aussy », p. 63-91 (étude qui aurait mérité un sous-titre plus éclairant, puisqu’elle envisage beaucoup plus largement toutes les traductions en français moderne, voire en italien, auxquelles les fabliaux ont donné lieu) ; O. Posmyk, « Les traductions allemandes de fabliaux », p. 93-116.

3  A. Cobby, « ‘Chains de pute coroie, fel et deputaires’. Les injures dans les fabliaux », p. 119-139 ; R. Wolf-Bonvin, « De l’huis à éclipses à l’ouvroir du diable. L’imagerie de la porte dans les fabliaux », p. 141-162 ; R. Brusegan, « Les fabliaux en performance et le rire de l’évêque », p. 163-193.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Silvère Menegaldo, « L’étude des fabliaux après le « Nouveau recueil complet des fabliaux », éd. Olivier Collet, Fanny Maillet et Richard Trachsler »Cahiers de recherches médiévales et humanistes [En ligne], Recensions par année de publication, mis en ligne le 16 février 2015, consulté le 18 mai 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/crmh/13339 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/crm.13339

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Silvère Menegaldo

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