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2010

Déduits d’oiseaux au Moyen Âge, éd. Chantal Connochie-Bourgne

Myriam White-Le Goff
Bibliographical reference

Déduits d’oiseaux au Moyen Âge, éd. Chantal Connochie-Bourgne, Aix-en-Provence, Publications de l’université de Provence (« Senefiance » 54), 2009, 313p.

ISBN 978-2-85399-724-9.

Full text

1Le volume dirigé contient les actes d’un colloque du CUER MA qui s’est tenu les 22, 23 et 24 mars 2007 à l’université de Provence. Chantal Connochie-Bourgne organise les articles par ordre alphabétique d’auteur et leur donne un bref avant-propos, laissant la plume à Michèle Gally pour une préface intitulée « Des oiseaux et des hommes », qui définit et circonscrit avec justesse les termes de la réflexion, en rappelant la place de l’oiseau au seuil des jours, des années et des œuvres, en mettant en évidence les rapports entre l’imaginaire aviaire et l’amour et, surtout, pour la recherche littéraire, avec le discours, puisqu’il existe un lien qui semble essentiel entre le chant d’oiseau, ou l’oiseau, et la poésie.

2L’article de Séverine Abiker, « Prises de becs. L’humanisation des oiseaux dans les fables et les dits allégoriques du XIIe au XIVe siècle », expose les degrés d’humanisation variables des oiseaux-personnages, en partant du constat que « les oiseaux de la fable et du dit exercent très rarement une action qui modifie le monde humain ou le cours des aventures humaines » (p. 13). Dans bien des cas, ce sont les propriétés réelles, naturelles des oiseaux qui constituent le « moteur même de la narration » (p. 14). « La représentation d’une telle communauté, dont la hiérarchie, les valeurs, les codes comportementaux sont identiques à ceux du monde humain, repose sur deux motifs essentiels qui connaissent de multiples modulations : le débat et le combat » (p. 15). Or ces deux motifs maintiennent l’ambiguïté d’un statut entre l’homme et l’animal. Dans les fables, l’interprétation morale ou politique des oiseaux est plus arbitraire, semble-t-il, que dans les dits où le réseau symbolique est davantage justifié. Les dits dépassent parfois la structure de la fable, notamment en ce que leurs oiseaux sont non seulement humanisés mais personnifiés, sauf dans les dits allégoriques où la nature animale de l’oiseau est mise en avant. Cela s’explique par les influences différentes qui pèsent sur les différents genres.

3Sophie Albert analyse « Un usage romanesque du bestiaire : l’épisode du serpolion dans l’Estoire del Saint Graal ». Elle part du constat qu’aucune glose n’élucide la fonction de l’oiseau ni sa place au sein de l’ordre cosmique et propose son hypothèse. Elle explicite le « bricolage » encyclopédique dont relève la créature, qui se résout dans la « fonction médiatrice de l’animal » (p. 26). Puis elle compare le passage qui lui est consacré à d’autres qui mettent « en présence un oiseau et le registre alimentaire » (p. 24). Il en ressort que l’intervention du serpolion est un pivot dans l’itinéraire chrétien du roi Mordrain. Le serpolion fait passer le roi du charnel au spirituel, par la mutation de ses appétits, alimentaires et sexuels. L’auteur s’appuie sur deux ouvrages qui usent de la méthode structurale : Les Jardins d’Adonis de Marcel Detienne et Odeurs de sainteté de Jean-Pierre Albert.

4Le lecteur s’intéresse ensuite à l’analyse iconographique et symbolique avec « Oiseaux à leur juste place dans les Annonciations des XIVe et XVe siècles » de Jean Arrouye. L’auteur observe comment les peintres ont représenté la colombe du saint Esprit : dirigée vers l’oreille ou le ventre, à gauche ou à droite, à quel moment de l’Annonciation... Il analyse de nombreux exemples dont le lecteur appréciera de voir une partie dans le cahier iconographique du volume. Il ouvre en outre sa réflexion à la présence d’autres oiseaux dans ces scènes, comme le paon, les tourterelles, les hirondelles ou la perdrix. Son parcours le conduit à conclure que « la vertu symbolique des composants de l’Annonciation semble s’affaiblir dans la mesure même où ils se multiplient et sont d’apparence plus travaillée esthétiquement » (p. 44), jusqu’à l’expression d’une sensibilité plus nettement renaissante que médiévale.

5Hélène Basso se situe « entre nostalgie du chant et jeu de plumes » et étudie « le lyrisme et l’oiseau au XIVe siècle ». Elle constate d’abord le dissociation du lyrisme et de la musique au XIVe siècle, qui remodèle le « statut méta-poétique de l’oiseau. Désormais celui-ci ne semble plus être qu’empreinte nostalgique : celle du chant, chant qui fut part intégrante du lyrisme, chant qui continue à en désigner l’aspiration idéale, quand bien même il s’est tu » (p. 48). La poésie emprunte encore la fragilité, la gracilité de l’oiseau. Le poète est « fasciné par le chant et voué à ne jamais l’égaler » (p. 48). « La forme et la couleur des plumes, ou la trajectoire du vol, peuvent, désormais, servir de symboles à l’écriture » (p. 48). L’auteur examine la place de l’imaginaire aviaire chez Guillaume de Machaut, Eustache Deschamps et Oton de Grandson. Le lecteur apprécie particulièrement la finesse d’analyse et d’expression de ce travail dont la sensibilité de l’auteur semble en adéquation profonde avec son sujet.

6Dans « L’oiseau chanteur : esquisse d’une ornithologie courtoise », Anne-Marie Bégou-Ball s’interroge sur la senefiance des oiseaux chanteurs par delà la canso. Pour ce faire, elle explore des textes variés : Galeran de Bretagne, les lais de L’Aüstic et du Trot, Cligès, le Roman de la Violette, Partonopeu de Blois… Les oiseaux sont tour à tour le rossignol, l’alouette ou le loriot.

7Dans « En un oiselet la muerent », Stefania Cerrito s’intéresse à « Scylla de Mégare dans l’Ovide moralisé ». Elle choisit de traiter le segment comme une matière autonome dont elle veut dégager les spécificités. Elle procède par comparaison du texte d’Ovide et de la moralisation médiévale : la Scylla médiévale devient un oiselet relativement banal, alors que, chez Ovide, elle prenait la forme d’une mystérieuse Ciris, espèce bien mal définie. On ne comprend pas à quoi correspondent les références iconographiques de cet article (fig. 1, p. 71, par exemple ?).

8Sylvie Coche observe « La Divine Comédie ou l’école des oiseaux : Dante dans le sillage des grues ». Les grues « introduisent un mouvement » dans l’œuvre et accompagnent Dante personnage dans son voyage. Les grues servent de guides sur les routes du salut, du style, du politique. Cet article, très clair, montre que « le chemin des grues est celui d’une reconquête, d’un pèlerinage vers la Justice non plus humaine mais divine » (p. 90).

9Valérie Fasseur associe « Marie de France » et « les ailes du désir ». Elle étudie « le rôle précis des oiseaux dans l’éclosion, la formation et l’histoire du désir » dans trois lais de Marie : Yonec, L’Aüstic et Milon. Les trois lais se font de moins de moins merveilleux car « l’entrée en scène des oiseaux correspond à la conquête par l’homme des plus éthérées de ses vertus (…), conquête de la voix et de la créativité poétique » (p. 101).

10Dans « Marginalia versus fabula », Valérie Gontero étudie « la fonction illustrative de l’oiseau dans l’incunable La Mer des histoires ». Des images viennent appuyer le propos.

11Marie-Pascale Halary traite du « Blanc oisel dans quelques textes des XIIe et XIIIe siècles : du signe au leurre ». Elle propose un parcours à travers des textes relativement variés : romans de Chrétien de Troyes ou de ses héritiers, un texte mystique de saint Bernard, ou des encyclopédies dans lesquels les oiseaux blancs fonctionnent comme des signes ou comme des interrogations sur le signe. L’oiseau révèle le monde invisible, permet de définir la beauté spirituelle ou rappelle qu’il faut se méfier des signes. Le corpus comporte encore ici des références à Marie de France.

12Nadia Iskandarani Naboulsi s’intéresse à « La symbolique aviaire dans Kalila et Dimna de Ibn-Al-Muquaffa » et notamment au fonctionnement de l’exemplarité ou à la poétique des ailes. Elle met la structure narrative en relation avec la dimension éthique de l’ouvrage.

13Dans « Au-delà de la reverdie », Helena Kogen présente « l’oiseau amant et poète dans la lyrique du Moyen Âge tardif » : Guillaume de Machaut, mais surtout le dit de Regnault et Jehanneton de Charles d’Orléans, où la présence des oiseaux assure un surplus de sens et de cohérence et où on hésite entre opposition et analogie entre oiseaux et hommes.

14Jean Lacroix se met « À l’écoute des Confessions : l’oiseau de saint Augustin », car il existe « une voix intermédiaire en quelque sorte entre la créature à la recherche du vrai Dieu, en mal de vérité, et la Divinité à laquelle, implicitement ou non, ce travail d’élaboration s’adresse : cette voix est celle de l’oiseau (…) qui finira par devenir, avec l’abondant livre XIII, le livre de la synthèse finale, capitale et symphonique » (p. 139). Le lecteur suit l’auteur qui lui fait découvrir avec finesse l’oiseau de la prédestination, l’oiseau de l’élévation, l’oiseau de glorification puis l’oiseau de sainteté.

15Armelle Leclercq examine les « oiseaux épiques », en prenant « l’exemple du premier Cycle de la croisade ». Elle rappelle que la chasse au rapace est une métaphore de la guerre mais que le déduit d’oiseaux est réputé être un plaisir d’oisifs. Elle explique que les Francs ont découvert en Orient les vertus des pigeons voyageurs. Elle expose la senefiance des colombes et l’opposition de la colombe et du corbeau dans Les Chétifs. Elle conclut sur l’espie, monstre-oiseau sous la forme duquel apparaissent certains soldats sarrasins.

16Dans « Drôles d’oiseaux », Jacqueline Leclercq-Marx met en perspective « le caladre, le phénix, la sirène, le griffon et la serre dans le Physiologus, les Bestiaires et les grandes encyclopédies du XIIIe siècle ». Elle commence par les oiseaux traditionnels, caladre et phénix, puis elle aborde les oiseaux fabuleux mutants que sont les sirènes, pour terminer avec les oiseaux fabuleux par intermittence, griffon et serre.

17Dans « Un monde d’oiseaux de proie », Olivier Linder propose « quelques exemples de figuration animalière du discours sur nature et norreture ». Il montre que « l’univers médiéval de la chasse au vol sert un discours sur les caractères, mais aussi sur la hiérarchie des êtres et des conditions » (p. 179). Les questions de nature et de norreture mettent en tension l’inné et l’acquis qui sous-tendent le questionnement sur l’aristocratie médiévale. Des rapports se tissent entre discours didactique et romanesque, notamment chez André le Chapelain, Jean de Meun ou Jean Renart.

18Margarida Madureira aborde « La mort de l’oiseau chanteur et la poétique amoureuse du Bestiaire d’amour de Richard de Fournival ». Elle note les influences de Pierre de Beauvais et de Hugues de Fouilloy.

19Matthieu Marchal évoque « L’art de la chasse à l’épervier ou espreveterie, du Roman de la Violette à sa mise en prose Gérard de Nevers ». Gérard est le chevalier à l’Epervier comme sa bien-aimée est la dame à l’Alouette. Dans la mise en prose, les liens entre épervier et alouette dessinent l’amour indéfectible qui existe entre les deux amants, et la réécriture s’appuie sur des connaissances spécifiques de la volerie.

20Xénia Muratova observe « Les oiseaux dans l’enluminure médiévale ». Elle souligne la continuité entre les figurations médiévales et antiques. « Par leur nature même d’êtres ailés, les oiseaux faisaient réfléchir, aux divers degrés de la perception symbolique et aux niveaux variés de la pensée, sur la liberté spirituelle de s’envoler vers le monde divin ou bien sur la beauté du Paradis » (p. 222).

21Le très bel article de Valérie Naudet porte le titre « Des poussins au poivre, volailles aux tables épiques ». Elle s’y intéresse aux différents volatiles qui apparaissent sur les tables de certaines chansons de geste. Elle rappelle que « la noblesse du gibier signale celle du prédateur et du mangeur » (p. 225), que l’aliment vient nourrir la force du guerrier dans une logique à la fois médicale et symbolique. Elle observe que les oiseaux sont le plus souvent servis rôtis ou/et au poivre et propose des explications scientifiques de ces choix, en s’appuyant sur les conceptions culinaires et médicales médiévales. Elle explique également en détail deux scènes déviantes et signifiantes : les reproches de Guillaume à la reine, qui mange trop de poussins au poivre, dans la Chanson de Guillaume, et l’oubli du carême dans Raoul de Cambrai. Le lecteur apprécie la clarté, la finesse et l’élégance de l’article.

22Dans « À vol d’oiseau : séparation et réunion des amants dans quelques récits brefs français et occitans (XIIe-XIVe siècles) », Vanessa Obry s’intéresse à Milun et Yonec de Marie de France, au lai anonyme de Doon, à La Novas del Papagay d’Arnaut de Carcassès et à la nouvelle Frayre de Joy et Sor de Plaser. L’oiseau exerce, dans ces textes, une fonction similaire au sein du couple : il réunit ceux qui s’aiment et sont séparés. L’auteur relie bien entendu cette approche thématique à une perception littéraire du motif qui lie vol, dynamique du récit, réflexion sur le discours et esthétique de la brièveté, entre autres.

23En se situant « Entre émotion esthétique, expérience spirituelle et construction intellectuelle », Jean-Marc Pastré s’intéresse aux « oiseaux dans la matière médiévale de Tristan ». Le chant des oiseaux est rapidement supplanté par l’envol de l’esprit, ce qui explique la première place que l’auteur accorde à l’œuvre de Gottfried de Strasbourg. Il sera encore question du rossignol et de l’alouette ici, mais surtout, et il n’est plus guère question d’oiseaux alors, si ce n’est au plan, métaphorique, de la spiritualité. L’article paraît en bien des points éloigné du sujet principal du recueil, mais il n’en demeure pas moins qu’il est passionnant. Jean-Marc Pastré propose une lecture mythique tout à fait convaincante de l’œuvre dans laquelle « l’infra-langage des oiseaux correspond et s’oppose au supra-langage de l’âme » (p. 257).

24Sophie O. Poitrail analyse « La nomination de l’oiseau chez René d’Anjou », dans Le livre du Cuer d’amour espris : d’un côté y apparaissent des oiseaux sauvages, cygne, mouette, rossignol, grue ; de l’autre des oiseaux de proie, aigle, épervier ou faucon ; et, enfin, les oiseaux domestiques ou exotiques, coulons, pigeons, papegaulx, sans oublier les oiseaux fabuleux, tel le fenys. « Si elle ne se trouve pas dans les noms d’oiseaux convoqués, l’originalité de la langue de René réside dans le travail effectué autour de ces mêmes noms : jeux musicaux et lexicaux, associations de noms d’oiseaux que tout semble séparer, détournement d’images topiques » (p. 267).

25Marylène Possamai-Pérez étudie « La figure de l’oiseau dans l’Ovide moralisé ». Elle montre comment l’auteur de la moralisation médiévale utilise d’autres sources que le seul modèle latin : l’Histoire Naturelle de Pline l’Ancien, le Physiologus latin ou ses adaptations romanes, mais aussi, vraisemblablement, les encyclopédies médiévales. L’impression d’incohérence que donne parfois la diversité des sources doit se résoudre dans le souci de moralisation. L’auteur organise sa réflexion en fonction de la dénomination ou non de l’oiseau et s’arrête plus longuement sur la figure du phénix. Elle explique la « contamination des sources » et montre que l’une de ses conséquences est la bipolarité de l’interprétation spirituelle : les oiseaux peuvent être pris en bonne ou en mauvaise part.

26Dans « Rêves, messages prophétiques et langage d’oiseaux », Daniel Vassaux traite de « l’oiseau et [de] ses apparitions dans les sagas islandaises ». Il y est question des métamorphoses, d’oiseaux en particulier, comme l’aigle, l’hirondelle, la femme-cygne, la corneille… L’article présente également les oiseaux considérés comme messagers prophétiques et souligne leur fonction au sein de la narration. Le processus va jusqu’à une spiritualisation de l’oiseau, manifestation « de l’âme sous la forme d’un double zoomorphe » (p. 287), notamment dans les rêves dont l’auteur donne différents exemples passionnants. L’idée qui en ressort est que « les oiseaux ont eux aussi un langage, audible à l’oreille humaine mais resté incompris. L’homme peut, dans des circonstances exceptionnelles et magiques, s’ouvrir à la connaissance de ce langage » (p. 289). Quelle jolie conclusion pour ces actes de colloque !

27En effet, on est heureux de voir le recueil se conclure sur les oiseaux dans les rêves car, au cours de la lecture, on s’interrogeait sur l’absence de cette mention pourtant si poétiquement signifiante. En outre, le choix de la présentation alphabétique est la plus neutre possible. On aurait peut-être pu ajouter un index qui aurait permis de rapprocher certaines contribution quant à leur problématique précise, comme le chant, l’écriture, le vol de l’oiseau, et l’oiseau médiateur, ou quant aux auteurs évoqués, puisque certains textes reviennent régulièrement sur Marie de France, l’Ovide moralisé, la poésie lyrique de la fin du Moyen Âge, ou le Roman de la Violette, par exemple. Certains oiseaux-mêmes sont particulièrement présents, comme – cela n’étonnera pas le lecteur – l’alouette ou le rossignol.

28De façon générale, je constate encore que la présence des notes en fin d’article n’est pas particulièrement pratique. Il est tellement plus naturel et facile de les consulter en bas de page. Quelques scories formelles demeurent (espaces surnuméraires, coquilles, parenthèses ouvertes ou fermées seulement…), mais elles sont rares. Les références au cahier iconographique sont souvent erronées ou décalées.

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References

Electronic reference

Myriam White-Le Goff, Déduits d’oiseaux au Moyen Âge, éd. Chantal Connochie-Bourgne ”Cahiers de recherches médiévales et humanistes [Online], Reviews, Online since 27 October 2010, connection on 12 December 2024. URL: http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/crmh/12102; DOI: https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/crm.12102

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