Vincent de Beauvais à l'Atelier
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1Le Speculum maius est une œuvre de commande et un produit d'Atelier ; Vincent de Beauvais en est le maître d'œuvre, l'Actor, ainsi qu'il se nomme lui-même dans le prologue de son encyclopédie, Libellus apologeticus1. L'initiative du projet et sa réalisation par étapes au long de deux décennies (vers 1240 – 1260) sont dominicaines.
2Les historiens ont souvent insisté sur la relation de familiaritas existant entre Vincent de Beauvais et le roi Louis IX, jusqu'à faire du roi le commanditaire de l'ouvrage. Cette relation a certes existé, et a été sans doute de grande qualité humaine2 ; plusieurs oeuvres de Vincent de Beauvais sont effectivement écrites à la demande du roi, pour lui, sa famille et le milieu curial. Le Speculum maius, quant à lui, est d'une autre nature : c'est le « livre de livres » composé par un professeur du studium, un lector, pour les bibliothèques des couvents dominicains, en particulier pour que les lectores de ces couvents de fondation encore récente aient sous la main tous les textes indispensables à la formation des frères, fratres communes qui ne fréquentent par les universités, mais qui doivent recevoir un enseignement de qualité pour pouvoir prêcher et confesser3. Le programme mis en œuvre par Vincent de Beauvais, sur ordre de ses supérieurs, est ambitieux ; il répond encore au précepte : Omnia disce, videbis postea nihil esse superfluum4 énoncé dans le Didascalicon de Hugues de Saint-Victor, dont le Speculum maius reprendra en grande partie le système d'organisation des disciplines. Il n'est pas pour autant un ouvrage de la tradition telle qu'elle survivait au début du XIIIe siècle. Il est fortement marqué par le dynamisme intellectuel du milieu du siècle, en liaison avec les transformations des savoirs et des programmes universitaires, même si sa fonction n'est pas universitaire.
3Les acquis de la recherche récente, grâce au travail de nombreux chercheurs5 et à ceux de l'Atelier Vincent de Beauvais concernent essentiellement la longue histoire de l'écriture du Speculum maius, les sources de l'ouvrage, les méthodes de travail, la place de l'ouvrage dans le champ du savoir médiéval ; le Fortleben reste largement à découvrir. Nous rendons compte ci-après des principales lignes de recherche de l'Atelier Vincent de Beauvais, et présentons les bases de données mises à disposition, dès maintenant ou dans un futur proche, sur le réseau Internet. Rendre le contenu de son Grand Miroir facilement accessible était un des buts majeurs de Vincent de Beauvais ; nous nous plaçons en continuité de cet effort.
La mise en chantier du Speculum maius
4L'ouvrage encyclopédique est mis en chantier sans doute à la fin des années 1230 alors que Hugues de Saint-Cher est prieur de la Province de France (1236-1244) ; nous pensons que c'est lui qui en est le commanditaire, en accord avec Jourdain de Saxe (1222-1237) et Raymond de Peñafort (1238-1240) maîtres généraux de l'Ordre6.
5Le premier travail est de lire et de faire des extraits, qu'il faudra ensuite classer et présenter. Cette première étape pose évidemment le problème de la bibliothèque dans laquelle travaille Vincent de Beauvais. Malheureusement, celle du couvent Saint-Jacques à Paris est pratiquement inconnue7. Quand il dresse des bibliographies d'auteurs dans le Speculum historiale, Vincent de Beauvais dit à plusieurs reprises …extat apud nos… ou…apud nos repperi…8. Ce apud nos peut être compris comme « toutes les bibliothèques dominicaines existantes », si on se rappelle que les frères dominicains sont par nature des voyageurs. Les bibliothèques dominicaines ne sont d'ailleurs pas seules en cause ; il faut considérer comme possible la riche bibliothèque de la cathédrale de Beauvais, si on suppose que Vincent de Beauvais a été envoyé dans cette ville assez vite après la fondation du couvent en 12259. La tradition existe aussi de visites par Vincent de Beauvais des principales bibliothèques du royaume, au témoignage de l'abbé de Saint-Martin de Tournai, Gilles li Muisit10.
6Quoiqu'il en soit, ce travail de cueillette d'extraits est une activité intellectuelle quasiment naturelle pour tout frère dominicain. Vincent de Beauvais dirige une équipe de frères dont le travail ne le satisfait pas toujours ; il se plaint de la qualité des extraits d'Aristote, des vies de saints qui lui ont été fournis11. D'autre part, le recours à des florilèges déjà constitués tels le Florilegium gallicum, le Florilegium angelicum ou les collections de Proverbia philosophorum pour certaines œuvres d'auteurs antiques et patristiques est attesté12. Mais il est tout aussi certain que ces florilèges ne constituent jamais la seule source, qu'il y a un retour aux originalia ; là aussi les Dominicains sont novateurs. Le savoir traditionnel est repris aux sources et complété par les apports de la littérature scolastique, tout en restant à l'écart de la vaine curiositas, comme le rappelle à de multiples reprises Humbert de Romans dans ses commentaires de la Règle et des Constitutions13.
7En ce qui concerne le classement de ces extraits et l'organisation, l'ordinatio de la matière, Vincent de Beauvais est le seul Actor. Il a clairement expliqué dans le Libellus apologeticus (LA, c. 3) comment il avait d'abord imaginé un florilège de type spirituel répartissant la matière par vices et vertus ; il y renonce parce qu'il veut décrire l'ensemble de la nature des choses (rerum natura) et leur histoire (ordo historie). Il choisit alors de suivre le plan proposé par Honorius augustodunensis dans son Imago mundi14 : il y a cinq modes de description du monde : mundus archetypus, dans l'esprit de Dieu avant la création ; mundus exemplatus, la matière angélique et la matière du monde sensible ; la création dans sa diversité, per species et formas ; enfin la création dans le temps, pulchritudo temporalis et l'éternité retrouvée à la fin des temps, la renovatio. « Nous entendons procéder selon cet ordre » écrit Vincent de Beauvais au premier chapitre du Speculum naturale15. En cours d'écriture ce plan va s'ouvrir largement à la doctrina, selon le système victorin, qui reconnaît les arts et sciences, arts libéraux et arts mécaniques, comme moyens donnés à l'homme de récupérer quelque chose de l'image et la ressemblance de Dieu perdues par le péché originel.
8Vincent de Beauvais aboutit ainsi à un Speculum maius en deux parties, Naturale et Historiale, dans lequel la partie naturelle est déjà double : une histoire naturelle selon l'ordre des six jours de la création, et une histoire de la nature pécheresse réconfortée par le savoir et les arts mécaniques (doctrina)16.
9La matière ainsi organisée est mise en forme pour qu'elle soit facilement accessible, par une division en livres et en chapitres de longueur pratiquement égale, constituant des unités de lecture ; les titres des chapitres indexent avec précision la matière ; les sources sont clairement indiquées en rubrique à l'intérieur du texte. Le Speculum maius n'est pas un livre de lecture, mais un ouvrage de consultation qui rentre dans la grande catégorie des outils intellectuels mis au point chez les Frères Prêcheurs : concordances bibliques, recueils d'exempla, traités des vices et des vertus, sommes théologiques…
D'un Speculum maius à l'autre.
10En 1244, ce Speculum maius n'est pas tout à fait achevé, mais sa rédaction est très avancée. Cette année-là, Vincent de Beauvais peut offrir au roi, avec qui il vient d'entrer en relation par l'intermédiaire de l'abbé cistercien de Royaumont, Raoul, la première partie du Speculum historiale (livres I à XV, allant jusqu'à l'année 381, date de fin de la Chronique d'Eusèbe-Jérôme, suivis d'un livre de Dicta Patrum et de l'histoire de Barlaam et Josaphat, non datables)17. Comme il avait connu quelques difficultés avec les frères chargés de faire les extraits, Vincent de Beauvais souffre aussi de la négligence des copistes18.
11La première édition sera cependant rapidement achevée. Les deux parties contiennent chacune trente livres. Le Speculum naturale de cette version dite bifaria19 n'est malheureusement que partiellement conservé. Les deux manuscrits Bruxelles B.R. 18465 et 915220 font connaître le prologue, Libellus apologeticus, très explicite quant à la nature du projet et à la manière de faire (livre I), la table des chapitres des livres II à XIII et le texte des livres II à VIII, soit les quatre premiers jours de la création. Le premier Speculum historiale a été mieux préservé : les trente livres sont connus par l'intermédiaire de deux familles de manuscrits (versions dites de Dijon et de Klosterneuburg) comme l'a finement montré J.B. Voorbij21.
12Dès ce moment des critiques apparaissent : l'ouvrage ne semble pas répondre au projet initial quant à la quantité – c'est trop , mais le parti en est pris – et surtout quant au contenu – la philosophie naturelle semble en cause – et on sent que Vincent de Beauvais est prié par les maîtres dominicains de remettre l'ouvrage sur le métier. On ignore la chronologie exacte de cette révision qui conduit, vers 1259, à un Speculum maius en trois parties (version trifaria) par l'éclatement du Naturale en deux Specula, Naturale (en 32 livres) et Doctrinale (18 livres).
13La comparaison du texte des deux éditions du Speculum naturale, bifaria et trifaria, montre de façon éclatante la nature des aménagements pour la partie de la philosophie naturelle conservée, traitant de Dieu (édition bifaria livre II), de la lumière corporelle et spirituelle (premier jour de la création, livre III, dont les anges), du monde sublunaire (deuxième jour de la création, livre IV, dont météorologie et chute des mauvais anges), des eaux et de la terre (troisième jour de la création, livre V, dont minéralogie et lapidaire), des plantes (suite du troisième jour, livres VI et VII), du cours des planètes (quatrième jour, livre VIII, dont les divisions du temps et l'histoire, cronica, tempora)22. On est d'abord impressionné par l'accroissement de l'information : la matière de ces sept livres s'étendra sur quinze livres dans la nouvelle version trifaria. De façon très schématique, on peut dire que le « nouvel Aristote » et les auteurs de philosophie naturelle – certains déjà présents dans la version bifaria – entrent en force dans le discours sur l'histoire naturelle, soit directement, soit par l'intermédiaire des sommes des maîtres universitaires. Faut-il rappeler que ceux-ci entrent en même temps dans les programmes officiels de l'enseignement de la Faculté des Arts? Tous les thèmes et particulièrement l'exposé théologique, le traitement de l'astronomie, de la botanique, de la psychologie sont repris à nouveau, nourris de nouvelles sources et de sources anciennes beaucoup plus largement citées23.
14A titre d'exemple, nous donnons en annexe deux petits dossiers24, qui montrent la nature des transformations, des deux points de vue qualitatif et quantitatif. Le premier dossier (Annexe 2) présente les chapitres consacrés à la praesciencia dei, soit un domaine où le discours reste entièrement patristique d'une version à l'autre, mais où on observe la réorganisation des citations, le nouveau travail de compilation, sans que nous puissions dire actuellement s'il s'agit d'un retour aux originalia (par exemple pour les citations de De consolatione de Boèce, V, prosa 5 et 6) ou de l'usage d'une autre reportatio (par exemple pour les citations des Sentences de Pierre Lombard, IV, dist. 38). Le deuxième dossier (Annexe 3) montre succinctement l'amplification de la matière par l'exemple du mercure : on passe d'un seul chapitre dans la version bifaria à cinq chapitres dans la version trifaria, les mêmes auteurs étant cités plus largement, et de nouveaux auteurs, dont Aristote pour le Liber meteororum et des sources alchimiques, faisant leur apparition ; on voit apparaître aussi une pratique courante du ou des « reviseurs » : des fragments de citations sont répétés dans des chapitres différents (…ut dictum est superius), le contenu de chaque chapitre étant mieux indexé par un titre plus précis, permettant une meilleure orientation pour une lecture plus sélective25 ; on remarque encore que la gestion des mêmes sources peut être différente, une source citée par l'intermédiaire d'une autre retrouve son statut réel de source secondaire, alors qu'elle était citée en rubrique dans la première version (ainsi pour Dioscorides, cité par l'intermédiaire de Constantinus Afer26). Il faut insister sur l'ampleur des modifications. Les répertorier et les interpréter en fonction de l'évolution des pratiques culturelles et des intérêts dominicains dans les décennies autour de 1250 est un travail de longue haleine, mené en large collaboration avec la communauté des chercheurs « Vincent de Beauvais »27
15Quant au Speculum historiale, les modications apportées au cours de son histoire sont comparativement moins importantes, quantitativement et qualitativement ; mais elles sont également significatives : le récit historique est mené, en plusieurs étapes, jusqu'en 1254 et inclut des sources contemporaines du plus haut intérêt en particulier pour l'histoire des relations avec l'Orient28 ; la place des florilèges patristiques est réduite29 ; l'influence royale se marque par des ajouts ponctuels concernant la légitimité capétienne, en particulier par l'adjonction du chapitre De reditu regnum Francorum ad stirpem Karoli (SH XXX, 126)30 ; le discours sur la « fin de l'histoire » est repris. Mais on ne trouve pas de bouleversements techniques ou idéologiques dans le traitement des facta et gesta qui approche les métamorphoses du Naturale31.
La societas dominicaine32
16Les frères dominicains du couvent Saint-Jacques, du couvent de Beauvais ou d'ailleurs, ont participé à la construction du premier Speculum maius par la lecture et la prise de notes sous le contrôle de Vincent de Beauvais. Mais la marque dominicaine prend une autre force lors du travail de mise à niveau de la nouvelle édition. Les maîtres Mendiants deviennent des auctoritates, cités à l'égal des auteurs de la tradition. Leur discours fait désormais autorité. En même temps, les besoins du studium dominicain ont changé. Autour de 1245, quand est produite la première édition du Speculum maius, l'enseignement de la philosophie naturelle est encore très contrôlé, sinon interdit. Les déclarations des chapitres généraux dominicains33 redisent encore à l'envi que l'étude de la physique et des autres sciences naturelles n'est pas permise, sauf exception consentie par les plus hautes autorités de l'Ordre. Cette défiance vis à vis de la connaissance profane ne disparaît pas, mais elle va changer tout à fait de nature, quand Aristote et les auteurs arabes vont se révéler utiles à la lecture commentée de la Bible et à la compréhension du monde.
17Albert le Grand, arrivé à Paris en 1240, occupe une des chaires dominicaines de théologie à l'Université entre 1245 et 1248. Il compose sa Summa de creaturis34 en se fondant sur les Pères de l'Église et sur Aristote, Avicenne, Algazel, Alfarabi, Alkindi, Costa ben Luca….Son intervention personnelle pour demander la correction du premier Speculum maius reste hypothétique, mais elle est hautement probable, au vu de son activité parisienne et de la grande quantité d'extraits de la Summa de homine intégrés dans la version trifaria. Sous la conduite de Maître Albert, des frères sont à nouveau au travail pour faire des extraits, dans un esprit bien différent de celui qui avait animé Vincent de Beauvais et ses premiers collaborateurs à la fin des années 1230 et au début des années 1240. D'autres œuvres dominicaines, fruits de l'extraordinaire activité intellectuelle de l'Ordre dans les trente premières années de son existence, entrent dans le nouveau Speculum maius ; il en va ainsi avec le Liber de natura rerum (cité anonymement) de Thomas de Cantimpré ; l'oeuvre juridique, Summa de casibus, de Raymond de Peñafort, et son commentaire par Guillaume de Rennes ; avec le De veritate (questions 11 et 12) de Thomas d'Aquin ; et même le De floribus rerum naturalium de Arnold le Saxon sans doute lié au monde dominicain35. Les questiones de veritate de maître Thomas sont disputées à Paris en 1257-1258 ; elles permettent de donner une date butoir pour le travail de revision de Vincent de Beauvais. Dans le Speculum historiale, il y a aussi apport dominicain, avec l'Historia Tartarorum de Simon de Saint-Quentin36, sans compter les compléments hagiographiques (Dominique, Jourdain de Saxe et Pierre de Vérone)37. Il faut ajouter que les Franciscains participent aussi à cette mise à jour, avec les Summae de Alexandre de Hales et de Jean de la Rochelle pour le Speculum naturale, avec le récit de Jean de Plan Carpin, Historia Mongalorum, pour le Speculum historiale38.
18La révision a du prendre du temps, surtout pour la partie Naturale ; aucune date précise ne peut être avancée, à l'exception de celle de 1257-58 citée plus haut. A partir de 1246, Vincent de Beauvais est lector à l'abbaye cistercienne de Royaumont, pour une durée indéterminée ; il est probable qu'il ne peut se consacrer à cette révision ; il commence d'ailleurs à ce moment-là la rédaction d'une encyclopédie politique – qui ne sera pas achevée – par l'écriture d'un traité d'éducation des enfants nobles39. Il est probable que Vincent de Beauvais ne s'est pas remis au travail encyclopédique avant le début des années cinquante40. L'organisation du studium dominicain est dès cette époque sujet à critiques ; les chapitres généraux demandent une reformatio et promotio studii. Une commission de cinq docteurs (dont Albert le Grand et Thomas d'Aquin) fut finalement constituée pour enquête en vue d'une réorganisation décisive. Elle fut mise en place par le chapitre général de Valenciennes en 1259 : on redit l'importance de l'office de lector dans tous les couvents, on ordonne que dans les provinces qui en manquent un ou plusieurs studia artium ubi iuvenes instruantur soient institués. Quelques années plus tard, les Actes des chapitres provinciaux de Provence nous apprennent que ces studia se spécialisent en studia naturarum et studia artium. Il est très tentant de mettre en parallèle l'évolution du Speculum maius, et la division du premier Naturale en un Naturale et un Doctrinale (arts et sciences), avec celle de la ratio studiorum chez les Frères Prêcheurs.
19Et pourtant, il n'est pas certain que l'œuvre ainsi transformée ait rempli sa fonction41. Malgré toutes les pressions et les efforts, Vincent de Beauvais n'a pas tout à fait réussi à adapter son ouvrage aux besoins des lectores ordinaires ; les choses sont allées trop vite, soit pour sa propre mentalité intellectuelle, soit pour sa technique de travail. Du côté des besoins de la formation élémentaire, en ce qui concerne la philosophie naturelle, l'œuvre de Barthélémy l'Anglais, De proprietatibus rerum, s'est révélée suffisante ; du côté savant, les commentaires aristotéliciens d'Albert le Grand étaient beaucoup plus clairs et efficaces. Le chantier du Speculum maius est d'ailleurs abandonné avant d'être achevé : le Speculum doctrinale devait se terminer par un exposé de la science-reine, la théologie, qui couronnerait tout l'édifice ; mais l'annonce de ce traitement au dernier chapitre du Doctrinale (SD, XVIII, 64) n'est pas suivie d'effet ; le discours s'arrête brutalement. Cet inachèvement est sans doute à l'origine de la composition du Speculum morale apocryphe à la fin du XIIIe siècle42.
20Aux premiers temps de notre rencontre avec le Speculum maius, ou plutôt avec le Speculum historiale, ce qui nous avait paru le plus frappant était la marque cistercienne ; la découverte du lien entre la Chronique d'Hélinand de Froidmont43, très peu diffusée, renforcait grandement cette impression, justifiée par plusieurs autres signes : un livre entier d'extraits des œuvres de saint Bernard (seul Père de l'Église à être ainsi traité), l'utilisation probable de sources hagiographiques cisterciennes (légendiers du type Liber de Natalitiis, Mariale magnum), version « cistercienne » de la Chronique de Sigebert de Gembloux (Ursicampi). Tout cela reste vrai, et marque incontestablement la continuité – connue par ailleurs – entres les pratiques cisterciennes et dominicaines. Le lien avec le roi Louis IX était aussi bien établi ; mais ne s'agit-il pas là d'une fonction dominicaine par excellence, celle de conseiller des princes44?
21Nous ne sommes certes pas au terme de l'étude, mais il nous semble acquis que l'ouvrage de Vincent de Beauvais est avant tout dominicain, au moment de sa conception, et tout au long de l'histoire de sa rédaction, jusqu'à la relative inadéquation finale. Ce qui n'empêcha pas Vincent de Beauvais de faire très bonne figure dans les histoires littéraires de l'Ordre45 à côté des plus grands, Réginald d'Orléans, Raymond de Peñafort, Albert et Thomas d'Aquin…
L'Atelier Vincent de Beauvais à Nancy
22L'Atelier a été fondé par Jean Schneider, Doyen de la Faculté des Lettres de Nancy ; il a été dirigé successivement par Jean Schneider, Hélène Naïs, Michel Parisse et actuellement par Pierre Pégeot, Professeur à l'Université de Nancy 2. Sans qu'il y ait chaque année un Chapitre général, nous travaillons en relation étroite avec la communauté de chercheurs « Vincent de Beauvais »46.
23Dès l'origine, à côté des études historiques, dont les thèmes ont été rappelés ci-dessus, un important chantier documentaire a été ouvert, dont les caractéristiques ont beaucoup évolué en même temps que les outils informatiques passaient des premiers « essais et erreurs » aux possibilités d'Internet. Les bases de données actuellement construites et en construction sont de deux ordres, textuel et documentaire.
24Le Speculum historiale a été traité en premier ; c'est la partie du Speculum maius qui, dès le XIVe siècle, a connu le plus grand succès (plus de 250 volumes manuscrits conservés)47. Pour la base textuelle48, nous avons choisi d'enregistrer un texte médiéval, celui du ms BM Douai 797, provenant de l'abbaye bénédictine Sainte-Rictrude de Marchiennes, manuscrit complet, témoin de la version la plus courante, écrit au début du XIVe siècle, d'une seule main, dans une abbaye qui fut un grand centre de production historiographique49.
25Nous avons voulu tirer parti de la structure du texte et respecter ainsi sa fonction originelle d'œuvre documentaire. Il faut rappeler ici l'originalité de Vincent de Beauvais quant à la méthode de citation des sources50, si on la compare avec celle des autres encyclopédistes, qui conservent assez régulièrement la pratique du discours continu, alors que lui-même isole chaque auctoritas. Ainsi dans l'exemple suivant, à propos du traitement de l'olive chez Vincent de Beauvais, et chez Barthélemy l'Anglais et Thomas de Cantimpré, ses exacts contemporains :
26Bartholomeus anglicus, De proprietatibus rerum XVII, 111 De olea51
Olea est arbor secundum Isidorum cuius fructus…. ut dicit Isidorus libro XVII°…..ut dicit idem. Nam ut dicit Romanorum historia…. Unde secundum Remigium patet…. immo secundum Plinium libro XV°…. ut dicit idem… Nam ut dicit Isidorus….. ut dicit idem…. ut dicit Isidorus…. De oleis autem et de olivis dicit Plinius libro XV°….. et ideo iubet Cato, ut dicit idem Plinius….. dicit Plinius….. ut dicit Plinius….. Oliva itaque secundum Isidorum…. ut dicit Isaac olivae…. vel secundum Dioscorides….. et sicut dicit Aristoteles….. secundum vero Isaac in diaetis….. Hucusque Isaac in diaetis. Dicit autem Plinius libro XV° quod…. Constant autem olivae ut dicit idem…..
27Thomas cantimpratensis, Liber de natura rerum X, 34 De olea52
Olea ut dicit Ysidorus/ …teste Palladio
28Speculum naturale, version trifaria XIII, 28-2953
Isidorus. Olea est arbor….
Ambrosius in Exaemeron libro III°. Semper indumentum….
Idem in libro XVI°. Cervus eger…
Glossa super Iob XV. Oliva….
Ex libro de natura rerum. Olea est arbor…
Aristoteles in libro de vegetabilibus. Olivae uno anno…
Plinius libro VIII°. Caprae olivam…
Idem in libro XI°. Olivae proventu…
Idem in libro XII°. Olea Minerve…
Idem in libro XV°. Oleam Theophrastus…
Plinius libro XXIII°. Olearum folia…
Aviscenna. Humiditas currens…
Dioscorides. Cinis ex olivae…
29L’interrogation du texte se fait par formes ou par listes de formes couvrant un champ conceptuel ; on peut donc faire ces recherches désormais « classiques » dans le texte complet, ou à l'intérieur du texte d'un auteur-source (par exemple la notion de peccatum dans les extraits d'Augustin, des Pères grecs, de Bernard… ; la notion de curiositas dans les vies de saints…), on peut aussi reconstituer le corpus d'un auteur cité (tous les extraits du De civitate dei d'Augustin, tous les extraits de l'Historia ecclesiastica de Hugues de Fleury…). Le croisement des informations ainsi recueillies avec les données des bases textuelles générales aujourd'hui disponibles sur le Réseau Internet ou sur CDRom (Auteurs classiques latins, Patrologie latine et Corpus christianorum54) pourra éclairer l'histoire de la culture de compilation si caractéristique du savoir médiéval.
30Le logiciel utilisé pour la constitution et l'interrogation de la Base est celui qui a été conçu pour les textes français de l'INALF par J. Dendien (logiciel Stella pour la Base FRANTEXT, CNRS, Nancy) ; il est adapté aux besoins spécifiques de la Base Vincent de Beauvais par P. Bichard-Bréaud (INALF, CNRS, Nancy).
31Le Speculum historiale est en ligne, le Speculum doctrinale est en cours d'enregistrement, le Speculum naturale viendra un peu plus tard55. Cette Base textuelle du Speculum maius reproduira donc finalement la version trifaria de l'ouvrage. Nous y adjoignons d'ores et déjà une Base Prologues et une Base Naturale bifarium. La Base Prologues contient les textes qui introduisent le Speculum maius aux différents moments de son histoire : l'Epistola actoris ad regem Ludovicum pour la présentation de la première partie du Speculum historiale à Louis IX en 1244, le Libellus apologeticus version Dijon en 12 chapitres qui l'accompagne, le Libellus apologeticus version bifaria placé en tête du Speculum naturale bifarium, le Libellus apologeticus version trifaria en tête du Speculum doctrinale trifarium et les courts prologues particuliers à l'Historiale et au Doctrinale ; sont joints également, à cause des relations qui existent entre toutes les œuvres de Vincent de Beauvais, les prologues des « petites œuvres », dont certaines ont connu un vrai succès56. La Base Naturale bifarium (en cours d'installation) contient les titres des chapitres des treize premiers livres conservés du Speculum naturale version bifaria (correspondant grosso modo à la matière du Naturale version trifaria) ; nous espérons y ajouter assez rapidement la mention des sources pour chaque chapitre.
32La Base documentaire Sources est pour le moment localisée à l'ARTEM (logiciel FileMaker). Elle a pour fonction de répertorier toutes les sources citées par Vincent de Beauvais dans le Speculum maius. Chaque citation est l'objet d'une fiche, comportant quatre zones documentaires : l'auteur et l'œuvre (forme canonique et forme dans le Speculum maius)/ identification/ bibliographie/ commentaire. Là aussi nous avons commencé par le Speculum historiale. Petit à petit, cette base des sources progresse. A terme, elle sera liée à la Base textuelle.
33Dans son Libellus apologeticus, Vincent de Beauvais use à de multiples reprises des topoi d'humilitas. Nous reprenons volontiers à notre compte toutes ses formules, qui ne sont pas seulement rhétoriques, conscient qu'il était – et que nous sommes aussi – de l'ampleur de la tâche, et de nos imperfections.
Annexe
Annexe 1
Libellus apologeticus, version bifaria (vers 1244)
c. 11 et c. 17, ms Bruxelles BR 18465 f° 3v°-4r° et5v°-6r°.
APOLOGIA DE UNITATE MATERIE DISTINCTA VEL DIVISA c.XI
Denique quia diversis diversa placent et econtrario displicent, dum unusquisque abundat in sensu suo, sicut a quibusdam in hoc opere prolixitatis nimie redarguor, sic a nonnullis econtra velut de brevitate nimia reprehendor. Nam verbi gratia, si quis eorum qui naturales rerum proprietates per diversorum auctorum libros curiose scrutati sunt, alicuius rei naturam in hoc opere nostro sub titulo suo requirat, ibique fortassis aliquid minus de hiis que alibi legit inveniat, mox animus eius fastidio quodam stomachans reverberatur ac resilit ipsumque totum opus velut insufficiens aut inutile despicit et aspernatur. Verum operi longo fas est ignoscere sompno. Noverit quoque qui huiusmodi est in tanta rerum indagandarum multitudine necessitati abbreviandi operis indulgere. Quis enim omnia que de singulis rebus in tam infinita voluminum numerositate per orbem usquequaque dispersa reperiuntur in brevi possit colligere, cunctaque perstringendo simul in unum volumen manuale redigere ? Sciant preterea quod ego licet ut dixi in prima huius operis parte que est de natura rerum, et in secunda que de universitate scienciarum, sub certis titulis cuncta redegerim, non tamen omnia que de unaqualibet re prius excerpseram sub uno et eodem capitulo vel etiam eodem in libro pariter collocaverim, quin potius in diversis libris prout eorum materia exigit, de eadem re diversa quidem frequenter inseruerim. Nam verbi gratia de naturis rerum idest de quatuor elementis, de passionibus vel impressionibus aeris, de terre glebis et lapidibus ac mineris et plantis, de celi quoque luminaribus et volucribus ac piscibus et terrenis animantibus, non solum circa principium operis iuxta seriem sex dierum quibus hec facta sunt diversorum auctorum sententie conferuntur, verum etiam in secunda parte, libro de philosophia naturali, quoniam eius materie competit plurima adiciuntur. Preterea de corporibus mineralibus non solum in hiis duobus locis ut dictum est agitur, sed etiam postmodum in libro de mechanicis artibus, tractatu de alquimia, de unoquoque prout eidem arti convenit tangitur. Item in libro de echonomica, que secunda practice species est, ubi de rerum familiarium sive domesticarum amministratione disseritur, multa de domesticarum avium et animalium sicut gallinarum, columbarum, fasianorum, anserum et pavonum, equorum quoque et boum et mulorum et asinorum, hircorumque et agnorum necnon et apum educatione vel nutrimento inseruntur. De homine quoque toto idest de anima humana et viribus eius ac de corpore humano et anathomia membrorum eius, licet in opere sexte diei plenissime disseratur, postea tamen in tractatu medicine prout eius theorice competit speculatio membrorum et virtutum atque spirituum causarum quoque sanitatis et egritudinum, plurima de eodem adiciuntur. Sed et de viciis atque virtutibus in libro de ethica idest morali sciencia que a philosophis inventa fuisse probatur, dicta philosophorum et poetarum sub certis titulis colliguntur. Nichilominus tamen de utrisque etiam in eadem parte, tractatu de sciencia theologica, flores sacrorum doctorum inserui, post tractatum quoque de politica, libellos duos de criminibus in deum vel in proximum commissis, que vel ad iudicium seculare vel ad ecclesiasticum pertinent, ex legibus et canonibus et dictis sapientium breviter compegi. Preter hec etiam in fine prime partis, videlicet post lapsum hominis, de cunctis viciis que ex illius originalis virulenta radice pullulaverunt, et universaliter et particulariter disserui.
DE BIFARIA DIVISIONE TOTIUS OPERIS c. XVII.
Quoniam autem hoc ipsum opus causa iam dicta superius ad tante magnitudinis immensitatem excreverat, ut in triplo quemadmodum oppinor, bibliotece sacre mensuram excederet, ac per hoc sine labore vel sumptu nimio transcribi non posset, multorum rogatu fratrum intercedente, insuper et priore meo favente michique in remissionem peccatorum meorum pariter iniungente, ut totum opus abbreviando ad librum manualem in modum unius biblie redigerem, hoc ipsum facere temptavi ut potui, sed vel nisi per nimiam longitudinem temporis vel absque nimio dispendio ac depravatione ipsius operis implere non valui. Quapropter ipsum opus universum in duas partes principales tanquam in duo volumina perfecta et a se invicem separata distinxi. Quarum una continet totam historiam naturalem, alia vero totam historiam temporalem. Prima siquidem prosequitur naturam et proprietatem omnium rerum. Secunda vero seriem omnium temporum. Igitur prime partis fundamentum est historia sacra, ab ipso principio usque ad eiectionem hominis lapsi de paradiso. Cui videlicet historie interseruntur ea que pertinent ad naturam celi et mundi, et in fine adiciuntur cuncta que pertinent ad ruinam vel sequelam peccati et que ad reparacionem lapsi. Fundamentum vero secunde partis est primo quidem historia sacra a generatione primi hominis usque ad imperium Neronis. Inde vero cronica Eusebii, Ieronimi, Prosperi, Sigiberti, ac ceterorum cronographorum per successiones imperatorum usque ad diem istum. Cui videlicet universali historie preponitur brevis epylogus partis prime, in medio vero locis congruis interseruntur divisiones terrarum ac gentium, testamenta patriarcharum, cerimonie Iudeorum, sacramenta christianorum. Sed et varie intermiscentur historie prosequentes gesta vel dicta notabilia regum, tyrannorum, imperatorum, philosophorum ceterorumque virorum illustrium, mutationes etiam temporum et varios eventus rerum, ut est Hystoria Iustini vel Pompeii Trogi, et Historia Orosii, Historia quoque Alexandri magni et Darii, Hystoria Iulii Celsi de bellis Cesaris, et Historia Suetonii de XII cesaribus, Historia ecclesiastica Eusebii cesariensis et Rufini aquileiensis, et Hugonis floriacensis, Historia quoque tripartita Cassiodori, Historia Ieronimi, et Heraclidis de gestis et dictis patrum, Historia quoque Cassiani, de collationibus patrum, Historia Turpini remensis de gestis Karoli magni imperatoris, ceterorumque multorum historiographorum adduntur et alie innumerabiles historie breves de passionibus apostolorum et martyrum, de gestis ac moribus et conversatione sanctorum episcoporum, monachorum, ceterorumque confessorum. Inter hec etiam continet flores librorum ut dictum est, non tamen sacrorum doctorum, sed etiam philosophorum et poetarum, verumptamen illorum qui multa scripserunt ac magna, et de quorum scriptis excerpseram plurima, ut Ambrosii, Ieronimi, Crisostomi, Augustini, Bernardi, ac ceterorum huiusmodi, horum inquam flores causa vitande prolixitatis in duas partes divisi. Nam illos quidem eorum libros qui maxime morales sunt, ut est Liber confessionum Augustini, Meditationes Anselmi et beati Bernardi, vel similes sub quadam continuatione verborum abbreviavi, ita ut si libri ipsius magnitudinem ignorares, totum te habere putares, hos in secunda parte locis suis composui, ac per capitula distinxi. Ceteros autem flosculos quos vel ex eisdem vel ex aliis libris minutatim et incompacte per diversa loca excerpsi, in prima parte sub diversis titulis congruenter inserui. Porro in fine secunde partis additur epylogus brevis de fine mundi.
Annexe 2
Speculum naturale : de la version bifaria à la version trifaria
« De praescientia dei »
Version bifaria, ms Bruxelles BR 18465, f° 22r°-23v° |
Version trifaria, éd. Douai 1624 |
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II, 56 |
De prescientia divina |
XXIX, 60 |
Utrum ea que in mundo sunt vel fiunt a prescientia dei causentur |
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II, 57 |
Quod prescientia dei non ponit necessitatem in rebus |
XXIX, 61 |
Quod praescientia necessitatem in rebus non ponit |
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Augustinus de predestinatione divina |
Augustinus de civitate dei |
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Idem super Iohannem |
Idem super Iohannem |
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Petrus Lombardus |
Petrus Lombardus (avec modifications dans l'abréviation) |
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II, 58 |
Quod libertatem arbitrii nostri non excludit |
XXIX, 62 |
Quod libertatem arbitrii non excludit |
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Boetius de consolatione |
Boetius de consolatione |
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Augustinus de predestinatione |
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II, 59 |
Quod rerum contingentium sit apud deum certa prenotio |
XXIX, 63 |
Quod apud deum sit certa praenotio rerum contingentium |
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[Boetius de consolatione] |
[Boetius de consolatione] |
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II, 60 |
De divini intuitus excellentia |
XXIX, 64 |
De excellentia divine mentis in intuitu rerum mutabilium |
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[Boetius de consolatione] |
[Boetius de consolatione] (en partie, avec modifications dans la citation) |
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Hugo de tribus |
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II, 61 |
Quod etiam contigentia ad divinum intuitum relata necessaria sunt |
XXIX, 65 |
Quod etiam contingentia ad divinum intuitum relata sunt necessaria |
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[Boetius de consolatione] |
[Boetius de consolatione] |
Annexe 3
Speculum naturale : de la version bifaria à la version trifaria
« De argento vivo »
Version bifaria, ms Bruxelles BR 18465, f° 90v°-91r° |
Version trifaria, éd. Douai 1624 |
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V, 80 De argento vivo |
VII, 61 |
De argento vivo et eius origine vel natura |
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Plinius |
Isidorus |
|||
Plinius |
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Isidorus |
Avicenna |
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Ex libro Meteororum IV° [Aristoteles] |
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Constantinus |
Ex libro de vaporibus |
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Ex libro de natura rerum [cf. Thomas cantimpratensis] |
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Dioscorides |
VII, 62 |
De operatione ipsius in alchymia |
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Ex libro de aluminibus et salibus |
||||
Avicenna |
Avicenna (reprenant partiellement VII, 61) |
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VII, 63 |
Qualiter argentum vivum sit elementum omnium liquabilium |
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Platearius |
Ex libro IV° Meteororum [Aristoteles] |
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Actor |
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VII, 64 |
De virtute ipsius in medicina |
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Constantinus |
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Avicenna in II° canone medicine |
||||
Platearius (complété) |
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VII, 65 |
De ipsius potione ac fumigatione venenosa |
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Isidorus (reprenant partiellement VII, 61) |
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Constantinus citant Dioscorides (complété) |
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Platearius (complété) |
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Avicenna (partiellement repris et complété) |
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Notes
Pour citer cet article
Référence électronique
Marie-Christine Duchenne et Monique Paulmier-Foucart, « Vincent de Beauvais à l'Atelier », Cahiers de recherches médiévales [En ligne], 6 | 1999, mis en ligne le 11 janvier 2007, consulté le 19 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/crm/930 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/crm.930
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