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À la mémoire d'Alain Labbé

La tradition épique française du Moyen Âge au XIXe siècle

Évolution et Diffusion
François Suard
p. 13-14

Texte intégral

1Le propos du présent numéro des Cahiers de Recherches Médiévales est d’aborder quelques aspects des transformations subies par la tradition épique française représentée au Moyen Âge par la chanson de geste. Pour résumer en quelques formules l’essentiel de ces évolutions, on rappellera que l’apparition de la chanson de geste peut être constatée à la fin du XIe siècle, que cette forme littéraire s’épanouit aux XIIe et XIIIe siècles, qu’elle subit au XIVe siècle d’importantes transformations et disparaît à la fin de ce siècle, cédant la place à des translations en prose dont l’apogée se situe dans la seconde moitié du XVe siècle. Certaines de ces proses passent à l’impression dès les années 1480 et peuvent être rééditées jusqu’au XIXe siècle. En ce qui concerne la diffusion de l’épopée médiévale française, elle s’est effectuée dès le XIIe siècle dans de vastes secteurs de l’Europe. Parmi les champs d’observation possibles, nous avons retenu trois types.

  • 1 La Belle Hélène de Constantinople, Genève, Droz, 1995.
  • 2  Voir son rapport au Congrès Rencesvals de Naples, « Formes tardives de l’épopée médiévale », L’Épo (...)

2D’un côté, on observera de manière globale les mutations importantes affectant les textes épiques dans leur contenu et dans leur forme. Si les chansons de geste peuvent faire l’objet à toute époque de réécritures et si de nouveaux héros peuvent sans cesse apparaître, les textes du XIVe siècle – les ultimes témoins – offrent des particularités que Claude Roussel, éditeur de l’une de ces œuvres1 et spécialiste de la chanson de geste tardive, analyse dans L’Automne de la chanson de geste. Nous étudions pour notre part le phénomène important qu’est au XVe siècle le Passage à la prose, abolition des éléments poétiques pourtant essentiels à l’épopée médiévale, tandis que Bernard Guidot, qui connaît bien la tradition épique2 s’intéresse à l’une des réécritures, plus proche de nous, de ces proses épiques, le travail réalisé par Alfred Delvau dans la seconde moitié du XIXe siècle pour rechercher une actualisation de ces œuvres (La « manière » d’Alfred Delvau).

  • 3  Voir son ouvrage, The Italian Romance in Age of Humanism, Oxford, 2001.

3Pour la diffusion des chansons de geste, nous avons choisi avec Jane Everson, spécialiste de la tradition épique italienne3, l’exemple du domaine italien, à plusieurs égards le plus important pour la littérature européenne. En effet, si la chanson de geste a inspiré des adaptations importantes en Allemagne, en Scandinavie, en Espagne et aux Pays Bas, elle a suscité en Italie l’invention d’une langue littéraire (le franco-italien) mais aussi de formes poétiques et de récits originaux qui, avec l’Arioste et Le Tasse, ont nourri la culture artistique européenne pendant plusieurs siècles.

  • 4  Voir aussi son article « Une adaptation de Renaut de Montauban dans la Bibliothèque Universelle de (...)
  • 5  Voir La tentation de l’orient dans le roman médiéval, Paris, Champion, 2003.
  • 6  Voir ses travaux dans le Complément bibliographique annexé à son article.

4Le troisième point de vue consistera à examiner comment se sont formés et ont évolué à travers le temps quelques récits ou ensembles de récits épiques. Trois exemples relevant de genres assez différents sont présentés. D’une part, l’un des textes dont la fortune a été et demeure la plus remarquable, l’histoire de Renaut de Montauban, plus connue sous le titre des Quatre Fils Aymon, étudiée par Sarah Baudelle, qui a consacré une thèse à la tradition de ce texte4. En second lieu, les avatars de la légende du Chevalier au Cygne, insérée très tôt dans le cycle de la croisade et promise elle aussi à un succès durable. Catherine Gaullier, qui travaille à la charnière du roman et de l’épopée médiévale5, étudie cette histoire passionnante. Enfin le problème particulier de la constitution du Cycle des Lorrains, un des ensembles épiques les plus connus au Moyen Âge, est présenté par Jean-Charles Herbin, le meilleur spécialiste français de ce domaine6.

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Notes

1 La Belle Hélène de Constantinople, Genève, Droz, 1995.

2  Voir son rapport au Congrès Rencesvals de Naples, « Formes tardives de l’épopée médiévale », L’Épopée romane au Moyen Âge et aux temps modernes, Naples, 2001, p. 579-610.

3  Voir son ouvrage, The Italian Romance in Age of Humanism, Oxford, 2001.

4  Voir aussi son article « Une adaptation de Renaut de Montauban dans la Bibliothèque Universelle des Romans », Entre épopée et légende, « Les Quatre Fils Aymon » ou « Renaut de Montauban », Langres-Saint Geosmes, 2000, t. II, p. 185-197.

5  Voir La tentation de l’orient dans le roman médiéval, Paris, Champion, 2003.

6  Voir ses travaux dans le Complément bibliographique annexé à son article.

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Pour citer cet article

Référence papier

François Suard, « La tradition épique française du Moyen Âge au XIXe siècle »Cahiers de recherches médiévales , 12 | 2005, 13-14.

Référence électronique

François Suard, « La tradition épique française du Moyen Âge au XIXe siècle »Cahiers de recherches médiévales [En ligne], 12 | 2005, mis en ligne le 30 décembre 2008, consulté le 17 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/crm/2162 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/crm.2162

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Auteur

François Suard

 

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Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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