Forme en architecture, formes de l’architecture

Rennes : Ecole nationale supérieure d’architecture de Bretagne, 2020, 80p. ill. en noir et en coul. 20 x 14cm
ISBN : 9782956738428. _ 12,00 €
Préf. de Christophe Camus. Textes d’Anna Maria Bordas, Marie-Pascale Corcuff, Miquel Peiro, Frédéric Sotinel
Texte intégral
1Cet ouvrage est le résultat d’une réflexion approfondie (et toujours en cours) sur les formes de l’architecture. Le discours, très authentique, du texte est adapté à tout lecteur intéressé, ne serait-ce qu’un peu, par la question de l’architecture, voire de l’urbanisme ou de l’art en général. Illustré, accessible sur le plan de la forme, l’ouvrage propose un dialogue ouvert à travers lequel les auteurs analysent plusieurs dimensions de la forme en architecture. Tout d’abord, dans l’introduction « Former une équipe, faire de la recherche en architecture » (p. 7-10), la notion d’équipe est posée : la pluridisciplinarité, le dialogue et l’ouverture sur le monde donnent vie à une forme différente de recherche en architecture. Equipe entendue autant comme un groupe restreint qu’un laboratoire fourni, mais faisant aussi référence à une forme d’échange franc entre différents établissements. Ensuite, le texte se penche sur la question « Des formes en situation » (p. 13-23), comme le titre l’indique. Situation qui va au-delà du plan mathématique ou du contexte brut et qui transforme la réalité à travers l’usage qui en est fait. La perspective nous invite ici à passer du projet à l’itinéraire urbain, comme forme de recherche mais aussi comme observation sociologique des formes architecturales et urbaines dans l’interface entre l’espace, le bâti, l’action et l’humain. Puis, « Form follows médiations » (p. 25-37), porte sur le rôle de l’idéologie des architectes et leur discours dans la naissance et la perception des formes. Cette réflexion contredit les messages d’Hermann Czech sur la fonctionnalité de l’architecture comme priorité exclusive ; la forme (son choix, sa définition, voire sa performance) est une partie essentielle de l’architecture. Elles conforment un duo indissoluble, même quand les formes sont absentes ou sublimées. L’ouvrage nous amène, dans la troisième partie « Conjuguer les formes » (p. 39-53), à nous questionner sur l’origine des formes. Il ne s’agit plus de savoir si elles peuvent être traduites, une fois installées dans l’espace, mais plutôt d’imaginer comment les « écrire », les inventer, et ce, à partir des exemples des grammaires de Jules Bourgoin et Stiny & Gips. Enfin, dans une vision qui confronte le désir au service, dans « Forme architecturale vs forme structurelle » (p. 55-72), l’ingénieur et l’architecte se rencontrent, de manière solidaire, pour structurer les possibilités à partir de cinq archétypes. Ce recueil apporte donc un regard nouveau qui nous fait penser que si la polis signifie la ville, il n’y a pas de forme plus politique que l’architecture.
Pour citer cet article
Référence électronique
Tamara Espiñeira, « Forme en architecture, formes de l’architecture », Critique d’art [En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 30 novembre 2021, consulté le 27 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/critiquedart/68327 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/critiquedart.68327
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