Plasticity of the Planet: On environmental Challenge for Art and Its Institutions

Milan : Mousse Publishing, 2019, 488p. ill. en noir et en coul. 22 x 15cm, eng
ISBN : 9788867494330. _ 25,00 €
Biogr.
Préf. de Magdalena Ziólkowska
Texte intégral
1Le plastique devient matière à penser dans l’ouvrage Plasticity of the Planet: On Environmental Challenge for Art and Its Institutions, qui rassemble plusieurs essais et entretiens, entre lesquels s’intercalent les illustrations de projets artistiques. La plasticité, comprise à la fois comme un processus donnant forme et potentiellement destructeur, nourrit la réflexion sur le futur de l’humanité, en particulier sa relation avec le non-humain, mais appelle surtout à agir sur la situation présente. La notion est empruntée à la philosophe Catherine Malabou, dont l’essai « The Brain of History, Or, the Mentality of the Anthropocene » (p. 167-184) figure telle une clé de voûte théorique au deuxième chapitre de l’ouvrage. Initialement publié dans la revue South Atlantic Quaterly en 2017, il tente de répondre au problème de l’indifférence dans laquelle l’Anthropocène nous laisse à partir des théories de Dipesh Chakrabarty et Daniel Smail, afin d’envisager cette rupture comme une prise de conscience, de responsabilisation et de transformation. L’ouvrage saisit cet enjeu en soumettant aux institutions culturelles, pourtant gardiennes de la permanence de la culture et de ses réalisations, la plasticité comme un impératif de transformation. Le projet The Plasticity of the Planet, développé au Ujazdowski Castle Centre for Contemporary Art à Varsovie depuis 2015, est présenté au premier chapitre comme un modèle de transition. Ayant dépassé le stade de critique pour véritablement s’engager, il déploie des stratégies pour contourner les règles de la production artistique dans un contexte néolibéral mondial. La discussion du rôle social et culturel des institutions se poursuit dans les quatrième et cinquième chapitres en croisant la question environnementale avec celle du capitalisme, du racisme et du féminisme. Le troisième chapitre accorde une place plus importante au renouvellement de la création qui cherche à appréhender le futur à travers de nouvelles perspectives. Dans son texte « Defossilization and Refossilization: Deleuze/Guattari to the Anthropocene » (p. 253-270), Daniel Falb explique comment des artistes en sont venus à anticiper l’effondrement technologique en recourant à la matière fossile. La contribution de Małgorzata Sugiera, « (Re)Presenting Worlds of Nonhuman Scale » (p. 285-295) se concentre sur l’expérience In the Eyes of Animals menée en 2015 par le collectif Marshmallow Laser Feast, qui permit à ses participants de percevoir le monde à travers les yeux d’une autre espèce. Le travail de l’éco-artiste et chercheuse Cathy Fitzgerald tente de renouer de manière sensible les liens de l’humanité à son environnement. La rédaction de son texte « Goodbye Anthropocene-Hello Symbiocene: Eco-social Art Practices for a New World » (p. 271-283) envisage la vision du Symbiocène du philosophe Glenn Albrecht comme un nouveau et primordial chapitre de l’histoire à écrire.
Pour citer cet article
Référence électronique
Lola Lorant, « Plasticity of the Planet: On environmental Challenge for Art and Its Institutions », Critique d’art [En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 30 novembre 2021, consulté le 17 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/critiquedart/67717 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/critiquedart.67717
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