Art performance, manoeuvre, coefficients de visibilité

Dijon : Les presses du réel, 2019, 248p. ill. 24 x 17cm, (Nouvelles scènes)
Biogr.
ISBN : 9782378960247. _ 20,00 €
Sous la dir. de Michel Collet, André Eric Létourneau
Texte intégral
1Ce livre collectif est un projet éditorial mis en œuvre à l’Institut supérieur des beaux-arts de Besançon (ISBA) par les artistes chercheurs du réseau international de recherche-création Hexagram et de l’unité de recherche Fronts et Frontières au sein du pôle « Le Corps de l’artiste ». Le titre fait référence à deux concepts, celui de « manœuvre » dont Martin Richard est à l’origine et celui de « coefficient de visibilité », héritage de Marcel Duchamp repris à son compte par Stephen Wright et devenant « un art à faible coefficient de visibilité artistique ». L’objectif est d’étudier des modes opératoires furtifs ou peu visibles (dénommés pratiques « invisuelles ») se situant hors du territoire officiel de l’art et qui étendent le geste artistique tout en brouillant les frontières. En se penchant sur des pratiques expérimentales diversifiées, l’ouvrage invite à réfléchir aux formes d’art-action se situant en dehors du spectaculaire. Les articles réunis ne dressent pas à un panorama exhaustif de ces pratiques ; ils sont davantage des retours d’expériences singulières menées par des artistes comme Jean-Baptiste Farkas qui y dévoile certains de ses « services », également étudiés et commentés par Ghislain Mollet-Viéville. Des actions spécifiques donc, comme « 1000-91 » menée en 1991 par Michel Collet en association avec un boulanger dans les Vosges, sont mises en lumière par des chercheurs-créateurs qui analysent leurs anti-performances. L’ouvrage débute par deux textes généraux qui permettent au lecteur de revenir sur des notions fondamentales. Le premier, écrit par Olivier Lussac (p. 11-19), est un point de synthèse sur les définitions de la performance, faisant la distinction entre l’art action et des formes performatives plus théâtrales. Le second texte, d’Alain-Martin Richard (p. 21-24) est la reprise d’un texte initialement publié dans Inter : art actuel, n°47, printemps 1990. Richard Martel y explique en quoi consiste la manœuvre : loin de tout rapport commercial, il la décrit comme un mouvement et non une œuvre, hors des cadres de production, sans lieu spécifique ni prédétermination nécessaire. La suite de l’ouvrage met en lumière des expériences, des gestes, des pratiques qui déjouent le cadre, la visibilité ou la notion d’art avec ce paradoxe : mettre au centre la manœuvre, même invisible, qui n’est justement pas un point de focus mais un agencement, une manière de faire, une idée qui prend l’art à rebours ou par ses bords.
Pour citer cet article
Référence électronique
Garance Dor, « Art performance, manoeuvre, coefficients de visibilité », Critique d’art [En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 04 juin 2021, consulté le 15 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/critiquedart/64358 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/critiquedart.64358
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page