Action, énaction : l’émergence de l’œuvre d’art

Paris : L’Harmattan, 2017, 264p. ill. 22 x 14cm, (Ouverture philosophique)
Bibliogr.
ISBN : 9782343114033. _ 26,50 €
Sous la dir. de Xavier Lambert
Texte intégral
1Action, énaction : l’émergence de l’œuvre d’art est un ouvrage collectif dont les articles interrogent la valeur, les usages et les fonctions d’une production artistique de type numérique. L’enjeu repose dans la nature des déplacements opérés par l’introduction des nouvelles technologies dans le domaine de l’art. Rupture ou continuité, il en va des statuts de l’œuvre, de l’artiste et du spectateur et de leur liberté créatrice. La plupart des articles prennent appui dans la théorie de l’énaction en sciences cognitives de Francisco Varela pour comprendre la production artistique. La notion d’énaction met l’accent sur les interactions entre les organismes vivants et leur environnement ainsi que sur le rôle de ces interactions dans les phénomènes d’autopoïese compris dans une perspective coévolutive (environnement et organismes vivants s’auto-formant l’un l’autre). Selon Francisco Varela, la cognition émerge de ces relations. Et comme le corps est ce par quoi se produisent les échanges et les transformations, ce dernier devient un élément essentiel des processus cognitifs. Appliquée aux arts numériques, cette théorie de l’énaction montre, selon les auteurs, en quoi les rapports entre l’artiste et l’œuvre, et plus encore, les interactions entre un dispositif algorithmique et le logiciel système, relèvent d’un rapport énactif, d’où peuvent émerger des éléments inattendus et de l’indéterminé (ce qui n’est pas sans susciter quelque inquiétude quand il s’agit d’intelligence artificielle).Parmi les contributions de l’ouvrage, on retiendra celle de Joseph Nechvatal (p. 43-51), qui définit un nouveau paradigme : « le viractuel », à savoir « une théorie ayant pour but de voir, comprendre et créer des interfaces entre technologique et biologique » (p. 44) et celle de Xavier Lambert (p. 127-138) selon laquelle tout acte poïétique, qu’il soit numérique ou non, repose finalement sur des processus énactifs. Globalement l’ouvrage a le mérite d’informer sur l’état d’une recherche et de soumettre ses perspectives et notions à discussion. On regrette cependant que les illustrations soient de si mauvaises qualités.
Pour citer cet article
Référence électronique
Rachel Rajalu, « Action, énaction : l’émergence de l’œuvre d’art », Critique d’art [En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 21 novembre 2018, consulté le 25 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/critiquedart/27282 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/critiquedart.27282
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