Maja Fowkes, The Green Bloc: Neo-avant-garde Art and Ecology under Socialism

Budapest : Central European University Press, 2015, 299p. ill. 24 x 17cm, eng
Bibliogr. Index
ISBN : 9789633860687
Texte intégral
1Contribution significative à une histoire de l’art globale centrée sur la question environnementale (environmental history of art), mais aussi à l’histoire de l’art d’Europe centrale de la seconde moitié du vingtième siècle, ce livre examine la relation entre les pratiques artistiques de cette région et l’écologie, dans un contexte historique et géopolitique marqué par le socialisme d’état. Le concept d’écologie convoqué ici est vaste et inclusif, et reflète avant tout les stratégies artistiques d’auteurs ayant recours à des techniques et langages expérimentaux souvent désignés sous le terme de « néo-avant-garde. » Les cinq chapitres qui le composent sont consacrés chacun à un cas d’artiste ou de groupe artistique ayant développé, à un moment donné de sa trajectoire ou de manière continue, des recherches sur la nature et les questions environnementales. Ces aspects n’ont cependant pas encore fait l’objet d’une étude spécifique, et là réside la valeur de ce livre, qui rassemble et analyse un grand nombre de sources primaires et secondaires sur ce sujet.
2La sélection des cas est particulièrement intéressante, dans la mesure où elle reflète les inégalités qui caractérisent encore l’historiographie de l’art de cette région. En effet, le livre donne à connaître des figures encore peu visibles, comme le Pécsi Műhely (Pécs Workshop) en Hongrie (chapitre 1) ou le groupe TOK (chapitre 3) en Yougoslavie, et aborde également d’autre cas mieux connus, voire canoniques, comme le groupe OHO (chapitre 2), Julius Koller (chapitre 4) ou Petr Štembera (chapitre 5), proposant par ailleurs des axes de lecture inédits sur leurs pratiques. L’analyse fine et bien construite de Maja Fowkes va à l’encontre de nombreuses idées reçues à propos de la relation entre l’art et la nature dans les pays socialistes d’Europe centrale. Parmi celles-ci, l’idée d’une corrélation entre l’art non officiel et l’exercice de celui-ci dans des environnements naturels (la nature comme espace de repli face à la répression) ; celle d’une a-synchronie entre l’émergence de mouvements d’avant-garde à l’Ouest et à l’Est ; enfin, la conception réductrice d’un Land art est-européen qui serait davantage respectueux de l’environnement ou opérant sous des formes moins envahissantes qu’en Occident.
Pour citer cet article
Référence électronique
Juliane Debeusscher, « Maja Fowkes, The Green Bloc: Neo-avant-garde Art and Ecology under Socialism », Critique d’art [En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 09 mai 2018, consulté le 20 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/critiquedart/25488 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/critiquedart.25488
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