
Ostfildern : Hatje Cantz ; Lucerne : Kunstmuseum Luzern ; Gand : Stedelijk Museum voor Actuele Kunst ; Munich : Haus der Kunst, 2015, 221p. ill. en noir et en coul. 28 x 25cm, ger/eng
Biogr. Expo.
ISBN : 9783775740388
Préf. de Fanni Fetzer, Okwui Enwezor, Philippe Van Cauteren. Textes de Martin Germann, Dominik Müller, Heinz Stahlhut, Ulrich Wilmes
Texte intégral
1Le catalogue de la rétrospective Michael Buthe, qui circule jusqu’à la fin de l’année 2016 à Lucerne, Gand et Munich, est une invitation à se plonger dans l’œuvre profuse et sensuelle d’un artiste disparu prématurément. Comme un hommage à l’usage des matériaux de Michael Buthe (1944-1996) – tissus, plumes, or, cire –, la reproduction de My Love to Etienne (1969) qui figure en couverture de l’ouvrage présente en gros plan les plis de deux draps déchirés, teints de violet et de pourpre intenses. L’évocation à la fois intime et distanciée d’un immense lit et de chairs déchirées est bien choisie pour nous faire entrer dans une œuvre confondue avec la vie, dont la filiation avec Robert Rauschenberg est soulignée dans les textes. Les reproductions d’œuvres, abondantes, sont un plaisir pour l’œil. Elles suivent les principales thématiques de l’exposition : dessins des années 1960 et 1970, étoffes teintes et déchirées, œuvres « spirituelles » inspirées des voyages de l’artiste en Afrique et en Asie, livres d’artiste, installations. On peut regretter que les légendes omettent dans le corps de l’ouvrage les indications de taille et des matériaux employés, indispensables pour évoquer une œuvre si protéiforme, et qu’elles soient reléguées en annexes. Les portraits photographiques de l’artiste témoignent de la place de son propre corps dans ses œuvres. Les prises de vue d’installations sont quant à elles précieuses pour apprécier le devenir d’une œuvre fondée sur l’éphémère et la métamorphose constante. Les essais mettent l’accent sur le rôle de la spiritualité, des voyages, de la danse, des rencontres avec d’autres artistes allemands de sa génération comme Sigmar Polke. Les textes risquent cependant de laisser sur sa faim le lecteur désireux d’approfondir sa connaissance du langage plastique de cet artiste allemand méconnu en France. On aimerait approcher de plus près dans ce beau livre la « mythologie personnelle » d’un artiste clé de la désormais légendaire documenta 5 d’Harald Szeemann.
Pour citer cet article
Référence électronique
Julie Sissia, « Michael Buthe : Retrospektive », Critique d’art [En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 20 novembre 2017, consulté le 21 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/critiquedart/23530 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/critiquedart.23530
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