Notes
Descartes – AT 1964-1974, IX-2, 41 (Principes de la philosophie, I, art. 39).
« Possibilia contingentia spectari possunt tum ut sejuncta, tum ut coordinata in integros mundos possibiles infinitos, quorum quilibet Deo est perfecte cognitus, etsi ex illis non nisi unicus ad existentiam perducatur. » Leibniz – Gerhardt 1978, VI, 440 ; tr. fr. Leibniz – Schrecker 2001, 245.
Remarques sur la lettre de M. Arnauld [du 13 mai 1686], touchant ma proposition : que la notion individuelle de chaque personne enferme une fois pour toutes ce qui lui arrivera jamais, Leibniz – Gerhardt 1978, II, 42 = Leibniz – Leroy 1984, 109.
L’expression, qui se trouve dans le texte cité note précédente, est employée par Leibniz comme un repoussoir qui ne décrit pas la notion complète d’Adam telle que Dieu la connaît, laquelle est au contraire totalement déterminée. On va voir qu’elle décrit en revanche ce qu’un être fini est susceptible de concevoir dans le cas d’un Adam possible différent de celui qui a existé. Voir en outre Fichant 1998, 91.
Lettre à Arnauld du 4/14 juillet 1686, Leibniz – Gerhardt 1978, II, 54 = Leibniz – Le Roy 1984, 119-120.
Remarques sur la lettre de M. Arnauld [du 13 mai 1686], touchant ma proposition : que la notion individuelle de chaque personne enferme une fois pour toutes ce qui lui arrivera jamais, Leibniz – Gerhardt 1978, II, 42 = Leibniz – Leroy 1984, 109. Ce passage nous semble difficilement compatible avec la notion de singularité telle que l’élabore Frémont 2003, par exemple p. 17-20 (constitution du concept à partir de son modèle mathématique topologique), p. 99-102, p. 153 (cas de Martin Guerre), p. 172 (cas de César). Loin d’être significative pour rendre raison du choix divin, la singularité – comme l’analogue dans l’histoire du monde de ce qu’est pour une courbe « un point décisif, le point d’inflexion, qui définit la famille de la courbe » (p. 99), singularité dans laquelle l’auteur veut voir la raison du contingent dans le monde effectivement créé – est sans aucun doute la façon dont l’entendement fini se représente la différence des mondes incompossibles entre eux, c’est-à-dire ne différant pas en tout, mais en quelques points assignables, signifiants (ibid.), tels Adam ne péchant pas ou César ne franchissant pas le Rubicon. Mais, ainsi que permet de l’induire le passage des Remarques sur la lettre de M. Arnauld… que nous commentons, ce point de vue est une abstraction propre à l’entendement fini. Si l’on peut tenir que « construisant son monde, le romancier imite Dieu, répète le geste originaire de la Sagesse lorsqu’elle balance les raisons pour déterminer un choix » (Frémont 2003, 155), cela doit s’entendre à la restriction près que le romancier seul a affaire à des singularités (Jean Valjean volant ou ne volant pas) puisque les personnages de roman ne sont jamais des individus, mais des types. Dieu en revanche n’ayant affaire qu’à des individus, y compris dans les mondes possibles, on peut dire équivalemment qu’il n’y a jamais pour lui de singularité ou bien que tout prédicat contingent de toute substance signe une singularité. « N’importe qui passe le Rubicon, l’a passé jadis, le passera encore, dans notre monde réel comme dans bien des possibles – la proposition a un tel degré de généralité que son information sur le monde est quasi nulle. Qu’un quidam un beau matin saute le ruisseau, cela importe peu à la république romaine ; lorsqu’il se nomme César, tout change, pour Rome, pour la chrétienté future, pour le monde entier » (ibid., p. 167 ; voir dans le même sens p. 153). Cela est incontestable de la connaissance que les hommes sont à même de se forger. Mais qui peut dire que le choix de César n’a pas partie liée avec le franchissement d’un quidam de nous inconnu, en sorte que la singularité ne serait pas dans le franchissement de César, mais dans celui du quidam ignoré de nous, et ainsi de suite par récurrence ? Qu’est-ce qui permet d’avancer que « tout est singulier dans l’existence, mais tout singulier n’est pas singularité parce que tout singulier n’est pas décisif pour son monde » (ibid., p. 183, nous soulignons) si ce n’est la finitude de notre connaissance des vérités de fait, et par conséquent l’abstraction de notre connaissance ? C’est pourquoi il nous semble difficile d’avancer que la notion de singularité vaut pour Dieu même, qu’elle représente un « point nodal singulier où agit mystérieusement la Sagesse dans le calcul divin qui fait le monde » (ibid., p. 182). À cet égard, la référence prépondérante aux §§ 413-417 de la Théodicée – sauf erreur de notre part – dont la nature propédeutique et vulgarisatrice est manifeste, est sans doute un support textuel insuffisant pour orienter la lecture des textes que nous commentons, lesquels à l’inverse, rendent raison du recours aux exemples des Sextus possibles dont Théodore voit les vies dans le temple de d’Athéna. Sur ce final de la Théodicée, voir Robinet 1983, 12-36 ; une partie de cet article était déjà publiée dans Robinet 1982, 101-109. Nous revenons infra sur la question des personnages de roman.
Leibniz, Remarques sur la lettre de M. Arnauld [du 13 mai 1686], touchant ma proposition : que la notion individuelle de chaque personne enferme une fois pour toutes ce qui lui arrivera jamais, Leibniz – Gerhardt 1978, II, 41-42 = Leibniz – Le Roy 1984, 108.
Sur la liberté in Leibniz – Rauzy 1998, 330 = De libertate, contingentia et serie causarum, providentia in Leibniz – Akademie-Ausgabe série VI/4, vol. B, p. 1653, 1. 22 à p. 1654, 1. 2. Les éditeurs de l’Akademie-Ausgabe proposent de dater le texte de 1689. Voir en outre les textes parallèles suivants : Remarques sur la lettre de M. Arnauld [du 13 mai 1686], touchant ma proposition : que la notion individuelle de chaque personne enferme une fois pour toutes ce qui lui arrivera jamais, Leibniz – Gerhardt 1978, II, 45 = Leibniz – Le Roy 1984, 111 ; Origo veritatum contingentium in Leibniz – Grua 1998, I, 325 = Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1663, 17-19 ; Conversation sur la liberté et le destin, Leibniz – Grua 1998, II, 478 ; Théodicée, Leibniz – Gerhardt 1978, VI, 386, Réponse à la VIIIe objection. Sur la question des personnages de roman, voir De Buzon 1999.
Lettre à Bourguet de décembre 1714 in Leibniz – Gerhardt 1978, III, 573-574.
Lettre à Bourguet de décembre 1714 in Leibniz – Gerhardt 1978, III, 573-574.
Il n’entre pas dans les limites de cette étude de répondre à cette difficile question. Elle engage à une enquête plus générale sur la constitution du concept de monde chez Leibniz que nous nous permettons d’annoncer.
Sur la liberté in Leibniz – Rauzy 1998, 330-331 = De libertate, contingentia et serie causarum, providentia, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1654, 10-18.
Vérités nécessaires et vérités contingentes in Leibniz – Rauzy 1998, 341 = Leibniz – Couturat 1988, 18 = De natura veritatis, contingentiae…, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1516, 23-25.
Discours de métaphysique, § 13, Leibniz – Gerhardt 1978, IV, 436-437 = Leibniz – Le Roy 1984, 47 = Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1546, 8-15. Arnauld lui-même – à partir de la lecture du seul sommaire – n’a pas manqué d’indiquer à Leibniz les difficultés que soulevait sa thèse de l’inhérence des prédicats contingents dans la notion complète de l’individu : « Je vous dirai donc simplement les difficultés que j’ai encore sur cette proposition : la notion individuelle de chaque personne enferme une fois pour toutes ce qui lui arrivera jamais. Il m’a semblé qu’il s’ensuivait de là, que la notion individuelle d’Adam a enfermé qu’il aurait tant d’enfants, et la notion individuelle de chacun de ces enfants tout ce qu’ils feraient, et tous les enfants qu’ils auraient, et ainsi de suite : d’où j’ai cru que l’on pourrait inférer, que Dieu a été libre de créer ou de ne pas créer Adam ; mais que supposant qu’il l’ait voulu créer, tout ce qui est arrivé depuis au genre humain a dû et doit arriver par une nécessité fatale » (Arnauld, Lettre à Leibniz du 13 mai 1686, Leibniz – Gerhardt 1978, II, 27 = Leibniz – Le Roy 1984, 95). Dans son fond, l’erreur de cette thèse consiste à avoir prétendu penser la notion complète telle que Dieu la connaît : « J’ai de la peine à croire que ce soit bien philosopher, que de chercher dans la manière dont Dieu connaît les choses ce que nous devons penser ou de leurs notions spécifiques ou de leurs notions individuelles. L’entendement divin est la règle de la vérité des choses quoad se ; mais il ne me paraît pas que, tant que nous sommes en cette vie, c’en puisse être la règle quoad nos » (ibid., 31 = Leibniz – Le Roy 1984, 98). La conclusion arnaldienne répète dès lors l’article 41 de la première partie des Principes de la philosophie de Descartes, conciliant, au titre de l’incompréhensibilité de ce lien, la contingence et l’omniscience divine : « Je suis assuré que tant que je pense je suis moi. Car je ne puis penser que je ne sois, ni être, que je ne sois moi. Mais je puis penser que je ferai un tel voyage, ou que je ne le ferai pas, en demeurant très assuré que ni l’un ni l’autre n’empêchera que je ne sois moi. Je me tiens donc très assuré que ni l’un ni l’autre n’est enfermé dans la notion individuelle de moi. Mais Dieu a prévu, dira-t-on, que vous ferez ce voyage. Soit. Il est donc indubitable que vous le ferez. Soit encore. Cela change-t-il rien dans le certitude que j’ai que, soit que je le fasse ou que je ne le fasse pas, je serai toujours moi. Je dois donc conclure, que ni l’un ni l’autre n’entre dans mon moi, c’est-à-dire dans ma notion individuelle. C’est à quoi il me semble qu’on en doit demeurer, sans avoir recours à la connaissance de Dieu, pour savoir ce qu’enferme la notion individuelle de chaque chose ». (ibid., 33 = Leibniz – Le Roy 1984, 99). Dans quelle mesure cette exigence d’une connaissance quoad nos distinguée de la connaissance divine engage-t-elle pour Arnauld la thèse cartésienne de la création des vérités éternelles ; et dans ce cas, dans quelle mesure Leibniz, conscient de cet arrière-fond, n’engage-t-il pas, par l’intermédiaire d’Arnauld, un débat avec Descartes lui-même ? Voir sur ce point Carraud 1996.
Voir par exemple Causa Dei, § 17, Leibniz – Gerhardt 1978, VI, 441.
Échantillon de découvertes sur les sciences admirables de la nature prise en général in Leibniz – Frémont 2001, 288-289 = Specimen inventorum de admirandis naturae generalis arcanis, Leibniz – Gerhardt 1978, VII, 309 = Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1616, 12-18. Les éditeurs de l’Akademie-Ausgabe proposent de dater ce texte de 1688. Si cette analogie est constamment reprise par Leibniz, nous allons voir que son sens et sa portée ont varié dans la pensée de son auteur.
Sur la liberté in Leibniz – Rauzy 1998, 332 = De libertate, contingentia et serie causarum, providentia, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1655, 26-1656, 5. Voir aussi la lettre à H. Conring du 3 janvier 1678, Leibniz – Gerhardt 1978, I, 185-186 = Leibniz – Akademie-Ausgabe, II/1, 386, 6-10 : « Ego semper putavi, demonstrationem nihil aliud esse quam catenam definitionum vel pro definitionibus, propositionum jam ante ex definitionibus demonstratarum aut certe assumptarum. Analysis autem nihil aliud est quam resolutio definiti in definitionem, aut propositionis in suam demonstrationem, aut problematis in suam effectionem ; quant à moi, j’ai toujours pensé qu’une démonstration n’est rien d’autre qu’une chaîne de définitions, ou au lieu des définitions, de propositions déjà démontrées auparavant à partir de définitions ou acceptées avec certitude. Et l’analyse n’est rien d’autre que la résolution du défini dans sa définition, ou de la proposition dans sa démonstration, ou du problème dans son accomplissement » ; voir au même du 19 mars 1678, Leibniz – Gerhardt 1978, I, 194 = Leibniz – Akademie-Ausgabe, II/1, 398, 3-29.
Sur la liberté in Leibniz – Rauzy 1998, 332-333 = De libertate, contingentia et serie causarum, providentia, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1656, 13-17.
Sur la liberté in Leibniz – Rauzy 1998, 332-333 = De libertate, contingentia et serie causarum, providentia, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1656, 334 = ibid., 1658, 9-12. Voir ibid., 332 : « Quand j’eus considéré tout cela avec attention, m’apparut le critère profond de la distinction des vérités nécessaires et des contingentes. Les vérités originaires sont celles dont on ne peut rendre raison : telles sont les identiques ou immédiates, qui affirment le même à propos du même ou nient le contradictoire. Des vérités dérivées il existe deux genres : les unes sont résolues en vérités originaires, les autres requièrent un progrès à l’infini dans la résolution. Celles-là sont nécessaires, celles-ci contingentes » = ibid., 1655, 18-26. Voir enfin Monadologie, art. 36, in Leibniz – Robinet 1986, 91.
Vérités nécessaires et vérités contingentes in Leibniz – Rauzy 1998, 340 = Leibniz – Couturat 1988, 17 = De natura veritatis, contingentiae…, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1516, 7-9. Voir de même De natura veritatis, contingentiae…, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1516, 19-20 ; 1517, 6-8 ; 20-21 puis 26-1518, 5 ; 20-22 ; enfin 1519, 6-10 = Leibniz – Rauzy 1998, 340-344 = Leibniz – Couturat 1988, 18-20.
Leibniz, Origine des vérités contingentes… in Leibniz – Rauzy 1998, 337 = Leibniz – Couturat 1988, 2-3 =, Origo veritatum contingentium, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1663, 4-6.
Leibniz, Origine des vérités contingentes… in Leibniz – Rauzy 1998, 337 = Leibniz – Couturat 1988, 2-3 = Origo veritatum contingentium, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1661, 6-8. La date présumée de ce texte est, selon les éditeurs de l’Akademie-Ausgabe, 1689.
Leibniz, Sur la contingence, in Leibniz – Rauzy 1998, 326-327 = Leibniz – Grua 1998, I, 303 = De contingentia, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1649, 20-1650, 17. Voir en outre le Specimen inventorum de admirandis naturae generalis arcanis, GPS VII, 309 = A VI/4-B, 1616, 6-8 ; De principiis, Leibniz – Couturat 1988, 183 = Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 124, 1-2. Voir Knecht 1981, 202-205. C’est pourquoi on ne peut tenir avec J. A Nicolas « que el regreso en la cadena de justificaciones de los sucesivos estados contingentes sea infinita o no resulta, pues, irrelevante », Nicolas 1993, 236. D’autant que la Monadologie (art. 37), invoquée pourtant pour fonder cet argument avance sans ambiguïté que dans « les vérités contingentes ou de fait […] la résolution en raisons particulières [va à l’infini] pourrait aller à un détail [infini] sans bornes », Leibniz – Robinet 1986, 90.
Sur la contingence, in Leibniz – Rauzy 1998, 326 = Leibniz – Grua 1998, I, 303 = De contingentia, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1650, 11.
Leibniz, Lettre à Pélisson du 27 juillet 1692, Leibniz – Akademie-Ausgabe, I/8, 158 : « J’ai été longtemps en doute s’il y avait moyen de sauver la contingence et d’éviter la nécessité des événements, puisqu’en effet, tout événement est déterminé par des raisons », citée in Frémont 2001, 262, n. 53.
Couturat 1995. Couturat nomme ce texte Primae veritates (repris dans Leibniz – Couturat 1988, 518-523), les éditeurs des Sämtliche Schriften und Briefe lui donne le nom de Principia logico-metaphysica, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1643-1649. Pour sa traduction française, voir Principes logico-métaphysiques in Leibniz – Rauzy 1998, Leibniz – Rauzy 1998, 459-464.
On sait que la possibilité en droit de résoudre à l’identique toute vérité – les contingentes y compris – est la thèse défendue par Couturat 1901, par exemple p. 211, 212 n. 3, 215. Nous allons voir que l’erreur de L. Couturat est d’avoir généralisé à l’ensemble des thèses leibniziennes ce qui n’est vrai tout au plus que jusqu’en 1688 – c’est-à-dire, jusqu’au premier texte de nous connu avançant le caractère contradictoire, pour Dieu même, d’une démonstration à l’infini des vérités contingentes, qu’est le Specimen inventorum ; cela donne donc un terminus ad quem. Voir dans le même sens que L. Couturat, G. Le Roy dans Leibniz – Leroy 1984, n. 8, p. 225 ; Knecht 1981, 215 et 216 ou encore, semble-t-il, Duchesneau 1993, 118, 125, 134 et 144 (cependant, les p. 150-151 paraissent soutenir une thèse opposée).
Leibniz, Principes logico-métaphysiques in Leibniz – Rauzy 1998, 459-460 = Leibniz – Couturat 1988, 518-519 [Primae veritates] = Principia logico-metaphysica, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1644, 10-1645, 7. Nous soulignons.
Si notre interprétation est exacte, le texte des Principes logico-métaphysiques est au plus tard de 1688. Les éditeurs de l’Akademie-Ausgabe proposent la date de 1689. Couturat 1995 quant à lui proposait de le dater de 1686 (p. 11) en en faisant une pièce contemporaine du Discours de métaphysique et de la Correspondance avec Arnauld. Cette datation et son motif ne sont pas pour nous déplaire. Sur le Discours de métaphysique et la Correspondance avec Arnauld voir infra.
Leibniz – Gerhardt 1978, VII, 300-301 = Sur les critères pour distinguer le vrai du faux in Leibniz – Rauzy 1998, 457-458 = De principis praecipue contradictionis et rationis sufficientis, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 805, 13-806, 9. Les éditeurs de l’Akademie-Ausgabe proposent de dater le texte de 1686-1687.
C’est pourquoi, lorsque le tout début du texte avance « qu’on ne peut aller à l’infini dans la preuve [probando in infinitum iri non potest] », le « on » ne vise que l’esprit humain, de même que l’impossibilité ne porte pas sur la démonstration des vérités contingentes, mais sur l’impossibilité régressive de la démonstration qui entraîne la nécessité de poser un premier anhypothétique (le principe de contradiction en l’occurrence) : « puisqu’on ne peut aller à l’infini dans la preuve, il faut donc que quelque chose soit reçu sans preuve […] en avertissant explicitement quelles sont les assertions que nous utilisons comme premières, à l’exemple des géomètres qui, pour montrer leur bonne foi, avouent dès le commencement quels sont les axiomes qu’ils ont adoptés et qu’ils ont l’intention d’utiliser. Je suppose [donc] d’abord que tout énoncé […] est vrai ou faux. […] Tout ceci est habituellement compris sous un seul nom : le principe de contradiction » : Sur les critères pour distinguer le vrai du faux in Leibniz – Rauzy 1998, 456 = Leibniz – Gerhardt 1978, VII, 299 = De principiis praecipue contradictionis et rationis sufficientis, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 804, 4-17.
Il est incontestable que cette pièce, comme du reste la précédente (voir Principes logico-métaphysiques in Leibniz – Rauzy 1998, 461 = Leibniz – Couturat 1988, 520 [Primae veritates] = Principia logico-metaphysica, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1646, 6-8) parlent de la science divine des contingents comme d’une science de simple vision. Pour autant, 1) la démonstration dans le cas des vérités contingentes n’est pas contradictoire : si cette démonstration passe le seul esprit humain, elle n’est pas en droit impossible à Dieu, même s’il ne l’accomplit pas. 2) La question qui reste en suspens est de savoir comment la science de simple vision s’y trouve conçue. Voir sur ce dernier point infra notre commentaire des Generales inquisitiones.
Leibniz, Sur les critères pour distinguer le vrai du faux in Leibniz – Rauzy 1998, 458 = Leibniz – Gerhardt 1978, VII, 301 = De principiis praecipue contradictionis et rationis sufficientis, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 806, 7-13.
Leibniz, Sur les critères pour distinguer le vrai du faux in Leibniz – Rauzy 1998, 458 = Leibniz – Gerhardt 1978, VII, 301 = De principiis praecipue contradictionis et rationis sufficientis, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 806, 13-14. Une lecture prévenue du § 13 du Discours de métaphysique nous semble dévoiler la même circularité argumentative. En effet, pourquoi, au terme de ce paragraphe, les vérités contingentes le sont-elles, c’est-à-dire n’ont pas de démonstration de nécessité ? Réponse : « elles n’ont pas des démonstrations de nécessité, puisque [leurs] raisons ne sont fondées que sur le principe de la contingence ou de l’existence des choses, c’est-à-dire sur ce qui est ou qui paraît le meilleur parmi plusieurs choses également possibles » (nous soulignons). La contingence est fondée sur… la possibilité. Il manque encore à Leibniz de fonder la possibilité sur l’irréductibilité de certaines vérités à la résolution à l’identique, c’est-à-dire sur leur caractère essentiellement indémontrable, par quoi seulement elles échappent à la juridiction du principe de contradiction, c’est-à-dire à la nécessité. Voir infra notre explication du § 13 du Discours de métaphysique.
Leibniz, Principes logico-métaphysiques in Leibniz – Rauzy 1998, 460 = Leibniz – Couturat 1988, 519 [Primae veritates] = Principia logico-metaphysica, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1645, 1-2.
Leibniz, Sur la caractéristique et la science in Leibniz – Rauzy 1998, 161-162 = Leibniz – Gerhardt 1978, VII, 200 = De arte characteristica ad perficiendas scientias ratione nitentes, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 912, 6-21. On retrouve la leçon du Specimen inventorum de admirandis naturae generalis arcanis cité supra n. 14. Les éditeurs de l’Akademie-Ausgabe proposent de dater les deux textes de 1688.
Voir sur ce point De natura veritatis, contingentiae…, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1517, 20-1518, 5 = Vérités nécessaires et vérités contingentes in Leibniz – Rauzy 1998, 342 = Leibniz – Couturat 1988, 19.
Vérités nécessaires et vérités contingentes in Leibniz – Rauzy 1998, 342 = Leibniz – Couturat 1988, 19 = De natura veritatis, contingentiae…, Leibniz – Akademie-Ausgabe VI/4-B, 1517, 26-1518, 1.
Origine des vérités contingentes… in Leibniz – Rauzy 1998, 338 = Leibniz – Grua 1998, 326 = Origo veritatum contingentium, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1664, 7.
Discours de métaphysique, § 13, Leibniz – Gerhardt 1978, 437-438 = Leibniz – Le Roy 1984, 48-49 = Leibniz – Akademie-Ausgabe VI/4-B, 1547, 20-1548, 15 (nous soulignons). Les éditeurs de l’Akademie suivent la leçon de l’autographe (« il prouverait ») plutôt que celle de la copie (« il pourrait prouver »), ce qui renforce le fait de la possibilité de la résolution.
Ibid., 438-439 = Leibniz – Le Roy 1984, 49 = Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1549, 1-10. Absolu s’oppose ici à hypothétique, conformément par exemple au Specimen inventorum de admirandis naturae generalis arcanis, Leibniz-Gerhardt 1998, VII, 310 = Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1617, 10-12 ou encore au De rerum originatione radicali, Leibniz – Gerhardt 1978, VII, 302-303 = Leibniz – Schrecker 2001, 170-171. On ne peut donc opposer dans ce texte prouver a priori et démontrer. La preuve a priori admet dans ce texte de n’être qu’une démonstration ex hypothesi, mais une démonstration tout de même puisque Dieu peut opérer la résolution à l’infini ici requise. La ligne de partage passe donc – et ce jusqu’en 1688 – au sein même de la démonstration, entre le nécessaire et ce qui est par hypothèse. Contra Frémont 2003, 133-134, 135 n. 24, puis 164-165. De manière générale, le § 13 du Discours de métaphysique tend à être lu à partir de la position des textes postérieurs à 1688 : voir par exemple, sans prétention à l’exhaustivité, les éditions Leibniz – Rauzy 1993, 88, n. 96 ; Leibniz – Frémont 2001, 262, notes 55 et 56 ; Leibniz – Fichant 2004, 450, n. 63. G. Le Roy fait figure d’exception, sans doute parce qu’il lit Leibniz à partir des interprétations de L. Couturat : voir Leibniz – Leroy 1984, 225, n. 8.
Ibid., 438 = Leibniz – Le Roy 1984, 48-49 = Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1548, 13-22.
Remarques sur la lettre de M. Arnauld [du 13 mai 1686], touchant ma proposition : que la notion individuelle de chaque personne enferme une fois pour toutes ce qui lui arrivera jamais, Leibniz – Gerhardt 1978, II, 44 = Leibniz – Le Roy 1984, 110 (nous soulignons).
Manifestement, G. Grua identifiait la remarque ajoutée par Leibniz en tête de son manuscrit des Generales inquisitiones de analysi notionum et veritatum « ici j’ai fait de beaux progrès » (Recherches générales sur l’analyse des notions et des vérités in Leibniz – Rauzy 1998, 201 = Leibniz – Couturat 1988, 356 = Generales inquisitiones de analysi notionum et veritatum, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 739, n. 1 ; abrégées désormais respectivement Recherches générales et Generales Inquisitiones) à la découverte de l’explication de la contingence par l’analyse infinie (voir Leibniz – Grua, I, 303, n. 128, première référence à Leibniz – Couturat 1988, 356 qui ne peut viser que cette remarque). Voir dans le même sens, Robinet 1988, 6, n. 12. Nous partageons cet avis, tout en avançant que c’est à une lecture rétrospective que ce gain apparaît définitivement clair à Leibniz. La date de cette conscience rétrospective est par conséquent comprise entre la fin de la rédaction des Recherches générales et, sauf omission de notre part ou découverte d’un texte intermédiaire, la rédaction du Specimem inventorum.
Leibniz, Recherches générales, § 74, in Leibniz – Rauzy 1998, 248-249 = Leibniz – Couturat 1988, 376 = Generales inquisitiones de analysi notionum et veritatum, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 763, 17-24.
Ibid., 248-251 = Leibniz – Couturat 1988, 376-377 = Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 763, 24-26.
La fin du § 130 distingue cette fois-ci entre la démonstration ou résolution achevée et la résolution poursuivie à l’infini et qui reste inachevée, laquelle dans son inachèvement n’est plus rapportée à une modalité de la démonstration (voir Leibniz – Rauzy 1998, 275 = Leibniz – Couturat 1988, 387 = Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 775, 18-19). Il est significatif à cet égard que le De contingentia, tout en ayant recours au vocabulaire de la démonstration pour parler des vérités contingentes, ne parle plus d’absence de demonstratio perfecta mais d’absence de demonstratio plena (Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1650, 16 ; le texte de Leibniz – Grua, I, 303 – suivi, apparemment, par Leibniz – Rauzy 1998, 327 – qui donne « < plena > demonstratio [perfecta] » est corrigé dans l’Akademie-Ausgabe) pour caractériser les vérités contingentes : il ne s’agit plus de caractériser l’absence d’achèvement, c’est-à-dire de perfection, mais l’absence d’entièreté du processus de la résolution. Nous allons voir cependant que le § 131 formule la thèse d’une démonstration, c’est-à-dire d’une résolution achevée en Dieu des contingentes : manuscrit de travail, les Recherches générales apparaissent bien comme un texte charnière dans la question qui nous occupe.
Leibniz, Recherches générales, § 131, Leibniz – Rauzy 1998, 276-277 = Leibniz – Couturat 1988, 388 = Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 776, 7-10.
Ibid., § 134 in Leibniz – Rauzy 1998, 277 = Leibniz – Couturat 1988, 388 = Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 776, 17-20.
Ibid., Leibniz – Rauzy 1998, 276-277 = Leibniz – Couturat 1988, 388 = Leibniz –Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 776, 21-23.
Ibid., Leibniz – Rauzy 1998, 278-279 = Leibniz – Couturat 1988, 388 = Leibniz –Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 776, 24-26.
Ibid., § 136, in Leibniz – Rauzy 1998, 278-279 = Leibniz – Couturat 1988, 388 = Leibniz – Akademie-Ausgabe VI/4-A, 776, 27-28.
Ibid., § 61, in Leibniz – Rauzy 1998, 236-241 = Leibniz – Couturat 1988, 372-373 = Leibniz – Akademie-Ausgabe VI/4-A, 758, 13-760, 1.
Ibid., § 62, in Leibniz – Rauzy 1998, 240-241 = Leibniz – Couturat 1988, 373 = Leibniz – Akademie-Ausgabe VI/4-A, 760, 3-7. Seule la formulation de cette difficulté peut permettre de comprendre la curieuse formulation que le § 70 donne à la science divine de simple vision : « Dieu juge de la possibilité des choses à partir des seules données de l’expérience qu’il trouve dans son intellect, sans avoir recours à la perception d’autres choses », Recherches générales, in Leibniz – Rauzy 1998, 247 = Leibniz – Couturat 1988, 375 = Generales inquisitiones de analysi notionum et veritatum, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 762, 10-11.
Ibid., § 63, in Leibniz – Rauzy 1998, 240-241 = Leibniz – Couturat 1988, 373 = Leibniz –Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 760, 8-14. Voir en outre la note 2 au § 66, 761, 20-29.
Ibid., § 64, in Leibniz – Rauzy 1998, 242-243 = Leibniz – Couturat 1988, 373 = Leibniz –Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 760, 15-19.
Ibid., § 65, in Leibniz – Rauzy 1998, 242-243 = Leibniz – Couturat 1988, 373-374 = Leibniz –Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 760, 23-26.
Voir par exemple le § 74. De la même façon, les §§135-136 construisent l’analogie avec les nombres incommensurables et son sens : les vérités contingentes « ont en quelque sorte la nature des nombres incommensurables », Recherches générales, § 137, in Leibniz – Rauzy 1998, 279 = Leibniz – Couturat 1988, 389 = Generales inquisitiones de analysi notionum et veritatum, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 777, 10-11.
Contra Duchesneau 1993, 137.
Leibniz, Sur la liberté in Leibniz – Rauzy 1998, respectivement 331, puis 332 = De libertate, contingentia et serie causarum, providentia, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1654, 19-20 ; puis 1655, 18-19 (nous soulignons).
Leibniz Sur la liberté in Leibniz – Rauzy 1998, 334 = De libertate, contingentia et serie causarum, providentia, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1658, 8-9 ; voir Vérités nécessaires et vérités contingentes in Leibniz – Rauzy 1998, 340-341 = Leibniz – Couturat 1988, 18-19 = De natura veritatis, contingentiae…, Leibniz – Akademie-Ausgabe VI/4-B, 1516, 7-23.
Voir Recherches générales, §§ 135-136, in Leibniz – Rauzy 1998, 277-279 = Leibniz – Couturat 1988, 388-389 = Generales inquisitiones de analysi notionum et veritatum, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 776, 21-777, 7.
D’où le célèbre et pourtant fugace « cum Deus calculat et cogitationem exercet, fit mundus » de 1677, Dialogus, Leibniz – Gerhardt 1978, VII, 191 = Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 22, 27 (note 1) ainsi que la resolutio tota simul du § 131 des Recherches générales in Leibniz – Rauzy 1998, 277 = Leibniz – Couturat 1988, 388 = Generales inquisitiones de analysi notionum et veritatum, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 776, 7-8. Sur ce point précis du Dialogus, voir Fichant 1988, 286, n. 1 et Carraud 2002, 487-488.
Leibniz, Sur la contingence in Leibniz – Rauzy 1998, 327 = Leibniz – Grua 1998, I, 303-304 = De contingentia, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1650, 18-25.
Leibniz, Vérités nécessaires et vérités contingentes in Leibniz – Rauzy 1998, 341 = Leibniz – Couturat 1988, 18 = De natura veritatis, contingentiae…, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1516, 25-27. Les éditeurs de l’Akademie-Ausgabe proposent de dater ce texte de 1685-1686. En réalité, si nos interprétations sont justes, ce texte qui contient la même thèse que le Specimen inventorum… doit par conséquent être daté au plus tôt de 1688, et ne saurait donc constituer un fragment préparatoire aux Generales inquisitiones (contra Duchesneau, 1993, 149).
Leibniz, Sur la liberté in Leibniz – Rauzy 1998, 334 = De libertate, contingentia et serie causarum, providentia, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1658, 8-12.
Essais de théodicée, Appendice « Remarques sur le livre de l’origine du mal, publié depuis peu en Angleterre », Leibniz – Gerhardt 1978, VI, 414.
Leibniz – Gerhardt 1978, VI, 413. Voir aussi Sur la contingence in Leibniz – Rauzy 1998, 328 = Leibniz – Grua 1998, I, 304-305 = De contingentia, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1651, 10-20.
Leibniz, Principes logico-métaphysiques in Leibniz – Rauzy 1998, 459-460 = Leibniz – Couturat 1988, 518-519 = Principia logico-metaphysica, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1644, 23-1645, 7.
Leibniz – Couturat 1988, 186. Nous soulignons.
Voir sur ce point Fichant 1988, chap. XII.
Lettre à T. Burnett, Leibniz – Gerhardt 1978, III, 258. Voir lettre à H. Conring du 19 mars 1678, Leibniz – Gerhardt 1978, I, 194 = Leibniz – Akademie-Ausgabe, II/1, 398, 10-11.
Leibniz – Couturat 1988, 187.
Leibniz, Sur la synthèse et l’analyse universelles ou sur l’art d’inventer et de juger in Leibniz – Rauzy 1998, 139-140 (nous soulignons) = Leibniz – Gerhardt 1978, VII, 295-296 = De synthesi et analysi universali seu arte inveniendi et judicandi, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 542, 26-543, 19. Les éditeurs de l’Akademie-Ausgabe proposent de dater ce texte entre 1883 et 1685. Voir aussi De libertate, fato, gratia Dei, Leibniz – Grua 1998, 309-310 = Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1598, 24-1599, 3.
Leibniz, Sur la contingence in Leibniz – Rauzy 1998, 326 = Leibniz – Grua 1998, I, 303 = De contingentia, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1649, 23-25.
Ainsi Leibniz soulève-t-il la question de savoir si le principe de raison est lui même nécessaire ou contingent ; voir par exemple, Sur la contingence in Leibniz – Rauzy 1998, 327 = Leibniz – Grua 1998, I, 304 = De contingentia, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-B, 1650, 26-1651, 2.
La pièce Sur la synthèse et l’analyse universelles ou sur l’art d’inventer et de juger in Leibniz – Rauzy 1998, 135-143, définit la connaissance adéquate, comme celle par laquelle « la chose est résolue en notions primitives pures comprises par soi. J’ai l’habitude d’appeler cette connaissance adéquate ou intuitive. Car toute inconsistance y apparaîtrait aussitôt puisqu’il n’existe aucune résolution plus approfondie », ibid., 139 = Leibniz – Gerhardt 1978, VII, 295 = De synthesi et analysi universali seu arte inveniendi et judicandi, Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 543, 3-5. Voir bien sûr les Meditationes de cognitione, veritate et ideis, Leibniz – Gerhardt 1978, IV, 423 et 425 = Leibniz – Schrecker 2001, 16-17 et 24-25 = Leibniz – Akademie-Ausgabe, VI/4-A, 587, 11-14 et 590, 1-6. Par conséquent, que Dieu connaisse tout adéquatement suppose en l’espèce la possibilité que sa connaissance procède intégralement par voie de résolution.
Voir sur ce thème, Carraud 2002, chap. V.
Voir sur ce point, Robinet 1986, 418-442 ainsi que Robinet 1992, 85-98.
Ce nous est un agréable devoir de remercier V. Carraud et M. Devaux pour les remarques et les conseils dont ils ont fait bénéficier la version écrite de cette étude.
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