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Lumière sur les spectacles de l'été

The Rocky Horror Show. Don’t dream, be it ! (Ne rêvez pas, existez !)

Rédaction
p. 60-61

Texte intégral

1Jeunes fiancés Brad et Janet, trouvent refuge par une nuit d’orage dans le Château de Frankenstein en train de mettre au point sa créature : Rocky. Livrés à eux-mêmes, nos deux héros vont vivre des moments horrifiques et des expériences les plus folles, au cours de cette nuit de cauchemar…

2Spectacle profondément original, parodie outrancière des films d’horreur et de science fiction des années soixante-dix, le Rocky Horror Show est une délirante comédie musicale rock, dont la galerie des personnages à été largement inspirée des séries B miteuses à petit budget Alors qu’il est au chômage, Richard O’Brien lui donne naissance, en écrivant l’histoire et composant chansons et musique. Créée en 1973 à Londres,son oeuvre, à partir de laquelle a été réalisé le célèbre film The Rocky Horror Picture Show, continue à être jouée à travers le monde, avec le même succès.

3Intrigue, horreur, humour et rock’n roll… dans cette farce musicale en hommage à Dracula et Frankenstein…

420 heures. Les spectateurs font, petit à petit leur entrée dans la salle, et… le spectacle commence déjà, bien avant le classique retentissement de la sonnerie annonçant le début de la représentation. En effet, alors qu’une aguichante pin’up en ultra-mini-jupe joue les vendeuses de pop corns et autres friandises, certains spectateurs s’y sont d’ailleurs laissés prendre, pour constater, à leur déception, que les paquets bariolés ne contenaient ni bonbons, ni autres gâteries, le « fan-club », qui suit la troupe lors de la plupart de ses représentations, s’ingénie à créer l’ambiance…

5Groupies, supporters maquillés ou revêtus de déguisements à faire pâlir d’envie le Comte Dracula en personne, longues capes noires et chevelures crêpées, ou de tenue dernier-cri sado-masochiste, porte-jaretelles, bas-résilles ou autres sous-vêtement de cuir, se chargent de mener tel spectateur sur scène e de l’asseoir sur la chaise réservée au conteur, de déposer un gros « smack » dégoulinant de rouge à lèvres sur le crâne d’un bedonnant quinquagénaire dégarni, de s’approcher à pas de loups pour vous souffler par surprise dans l’oreille ou d’explorer le contenu de votre sac à main., en un mot, de faire frémir l’assistance…

6La représentation commence. Le conteur fait son entrée, et, dans un français approximatif marqué par un accent fortement prononcé, il entreprend la narration, sous les sifflements et quolibets des fans… et ainsi, tout au long de la pièce. Ces derniers, bientôt imités par l’ensemble du public, animeront la salle (lancer de riz lors de la célébration du mariage, trombes d’eau durant l’orage, flammes des briquets pendant la chanson intitulée There is no light… ou dialogueront avec les comédiens. Alors que Rif-Raf, macabre serviteur de Frank’n entre en scène, il est de coutume de crier : « Say Hello, Rif-Raf ! », et ce dernier de lancer : « Good evening ! » Or, ce soir-là, méfiez-vous des amis l’assistance clame : « Say good evening Rif-Raf ! »… Présence d’esprit oblige, l’acteur tonne « Bonsoaâââr ! »

7Improvisations, clins d’oeil (Frankenstein, Superman, Dracula…) et « réactualisations » du texte au moyen de diverses allusions, aussi bien à la publicité, ainsi, Rocky, caressant la blonde chevelure de Janet, lui demande-t-il : « Have you got any St-st-studio line ? », qu’à des tubes, Frank’n stoppe, par exemple, chanteurs et danseurs en pleine évolution en lançant. « Frankie says : Relax ! », ne constituent pas les seules modifications opérées sur la pièce, qui a, pour l’occasion, fait l’objet d’un lifting teinté de « French fashion ». On y entendra ainsi des interjections fort inattendues telles que Joe le Taxi », Rocky insulter Frank’n en français, avec, à la plus grande surprise de tous, un naturel stupéfiant (l’acteur est français), des airs de French-Cancan, et, pour finir, les dernières paroles de Frank’n ne sont-elles pas : « Non, je ne regrette rien ! » ?

8Ainsi, séquences de type grande revue au Crazy Horse, situations de Vaudeville dignes de Feydeau, scènes inspirées par films d’horreur, Frankenstein, Dracula… ou de science-fiction, Superman, le temps d’un remarquable show-laser, entrecoupées d’allusions, d’interruptions et interjections provenant du public, se succèdent à un rythme endiablé, à la plus grande joie des spectateurs, qui, quelque peu étonnés ou timorés en début de représentation, se laissent bientôt entraîner dans ce tourbillon délirant, frappant dans leurs mains, dansant et chantant…

9Que la fête continue !

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Pour citer cet article

Référence papier

Rédaction, « The Rocky Horror Show. Don’t dream, be it ! (Ne rêvez pas, existez !) »Coulisses, 3 | 1991, 60-61.

Référence électronique

Rédaction, « The Rocky Horror Show. Don’t dream, be it ! (Ne rêvez pas, existez !) »Coulisses [En ligne], 3 | Hiver 1991, mis en ligne le 04 juillet 2017, consulté le 15 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/coulisses/1656 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/coulisses.1656

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