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Texte intégral

1Le no 3 de Coulisses est doublement paradoxal : d’une part, il rend compte d’un événement antérieur à celui relaté dans le no 2, il remonte en quelque sorte le temps ; d’autre part l’actualité de février 1991 a « rattrapé » le sommaire conçu en septembre 1990, entre l’entrain juvénile des Rencontres du printemps 90 et la sombre réalité de Macbeth et d’Othello.

  • 1 Pierre Voltz est Professeur de Théâtre à l’Université. Il est chargé de Mission auprès du Ministère

2Le no 2 a été consacré à Besançon Ville Ouverte aux Jeunes, manifestation bisontine du mois de juin. En s’attachant plus particulièrement à l’expression théâtrale, on y a constaté sa diversité, sa prodigalité, son enthousiasme. Les Premières Rencontres Internationales Théâtre et Université, les premières depuis 1975 nous a dit Pierre Voltz1 se sont déroulées en avril 1990. Elles aussi ont déployé la vitalité du théâtre qui s’éprouve à l’Université entre tradition et recherche, répertoire et création, visée esthétisante et message politique, esthétique et éthique…

3Les deux manifestations avec leur personnalité et leurs objectifs spécifiques ont eu en commun cette vitalité et cette énergie propres à la jeunesse où le blasement n’est qu’une attitude mais où l’angoisse sourd, viscérale et poignante au creux d’une posture, à la fêlure d’une voix affectée.

4Prévue pour « sortir » en décembre la publication a été différée de par les difficultés de la rentrée à la Faculté des Lettres. Mais entre l’état d’esprit qui préside à sa composition en octobre 1990 et celui ou nous réécrivons cet éditorial, s’étend un désert de sable et de peur grain après grain, jour après jour distillée. Tout se passe comme si l’actualité justifiait la composition d’un numéro conçu par rapport aux objectifs de la revue.

5À la didascalie du Soulier de satin choisie comme exergue aux rencontres d’avril 90, qui l’ont si bien illustrée :

Il faut que tout ait l’air provisoire, en marche, briclé, incohérent, improvisé dans l’enthousiasme ! Avec des réussites si possible car de temps en temps, même dans le désordre il faut éviter la monotonie, répond Macbeth :

« La vie est une histoire pleine de bruit et de fureur racontée par un idiot et qui ne signifie rien. »

  • 2 Pour tout renseignement contacter le Théâtre Universitaire de Franche-Comté, Madame Garbagnati.

6En opposition au théâtre comme passe temps se lève l’exigence d’un théâtre de sens comme l’affirment avec force les représentants du Théâtre Universitaire Bulgare, confirmés par les spectacles vus au Québec et en Lituanie, où il est vital d’affirmer son identité linguistique et culturelle par sa présence sur scène. Le théâtre est alors ce lieu de cruauté qui réveille nerfs et cœur, où acteurs et public sont l’objet d’une sommation irrépressible. Il répond aux vers de René Char pris comme repère pour les rencontres Université Théâtre pour le mois de juin 19912 :

C’est à ces instants d’effondrement que la poésie répond par une salve d’avenir et parmi les tourbillons provoque la félicité.

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Notes

1 Pierre Voltz est Professeur de Théâtre à l’Université. Il est chargé de Mission auprès du Ministère.

2 Pour tout renseignement contacter le Théâtre Universitaire de Franche-Comté, Madame Garbagnati.

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Pour citer cet article

Référence papier

Lucile Garbagnati, « Éditorial »Coulisses, 3 | 1991, 3.

Référence électronique

Lucile Garbagnati, « Éditorial »Coulisses [En ligne], 3 | Hiver 1991, mis en ligne le 04 juillet 2017, consulté le 13 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/coulisses/1618 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/coulisses.1618

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Auteur

Lucile Garbagnati

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Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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