Navigation – Plan du site

AccueilNuméros16Les difficultés de la filière bré...

Les difficultés de la filière brésilienne face à la nouvelle organisation mondiale du négoce des pierres de couleur

As dificuldades da cadeia produtiva brasileira diante da nova organização do mercado mundial de gemas de cor
The Brazilian commodity chain difficulties facing the new world trade organization of colored gemstones
Aurélien Reys

Résumés

Les filières des pierres de couleur, à l’image de la plupart des ressources naturelles exploitées, ont longtemps représenté un négoce hiérarchisé largement dominé par les principales puissances occidentales. Leur organisation serait à présent en pleine restructuration notamment sous l’influence croissante d’acteurs originaires d’Asie. La nouvelle division des tâches et la multipolarisation du commerce ne profiteraient toutefois pas à la majorité des pays extracteurs qui connaitraient toujours d’importantes difficultés à jouer un rôle autre que celui strictement en lien avec les activités d’extraction. Le Brésil, considéré comme l’une des plus grandes réserves de pierres de couleur au monde, n’aurait semble-t-il pas réussi à tirer profit de cette réorganisation du commerce. En effet, bien qu’il réussisse, à l’inverse de nombreux autres pays extracteurs, à tailler une partie des pierres extraites, les gemmes à l’état brut continuent de constituer une grande part de ses exportations. Cette situation se traduirait depuis quelques années par une stagnation de ses bénéfices, d’autant plus que les acteurs locaux doivent désormais faire face à de nouvelles sources de concurrence, en provenance d’Afrique de l’Est pour les activités d’extraction et de Chine pour celles de taille et de commerce. Néanmoins, l’élévation du niveau de vie des populations à l’échelle mondiale permet d’envisager à long terme une croissance positive de ce type de négoce. La cartographie mondiale du commerce des gemmes est dès lors certainement loin d’être aboutie, laissant encore une certaine marge de manœuvre pour des pays comme le Brésil, ce dernier pouvant de plus compter sur une classe moyenne nationale en pleine croissance qui pourrait à terme constituer une nouvelle source de demande.

Haut de page

Texte intégral

1Le Brésil, et plus particulièrement la partie orientale de l’État du Minas Gerais, peut être considéré comme l’une des plus grandes réserves de pierres de couleur au monde (Delaney, 1996). On y trouve entre autres des émeraudes, des aigues-marines, des tourmalines, des topazes, une grande diversité de quartz dont des améthystes et des agates, mais aussi, certes en quantité moindre, des alexandrites ainsi qu’une très grande variété d’autres minéraux de qualité gemme (Cornejo & Bartorelli, 2010). L’ancienneté de l’exploitation de ce type de minerais, qui s’est progressivement mise en place durant le xxe siècle au fil de la découverte de nouveaux gisements, a permis par endroits une certaine structuration de sa chaîne de production ainsi que l’émergence d’activités comme la taille ou le commerce des pierres (Castañeda, Addad & Liccardo, 2001 ; Cornejo & Bartorelli, 2010).

2Toutefois, et ce bien que le Brésil ait renoué avec une forte croissance économique portée notamment par le commerce des matières premières, nombre d’acteurs locaux impliqués dans l’exploitation de ces minerais précieux soutiendraient que la filière brésilienne rencontrerait depuis plusieurs années de sérieuses difficultés (IBGM, 2005 ; Reys, 2009). La plupart des causes généralement invoquées sur le terrain pour expliquer cette situation, tels que le renforcement de la lutte des autorités publiques contre les activités illégales ou encore le tarissement du nombre de candidats à l’exploitation artisanale des gemmes, sont le probable reflet d’une société connaissant une croissance socio-économique favorable (Canavesio, 2011). Ce ne sont cependant pas les seules raisons et, étant un secteur particulièrement dépendant des exportations, il est dès lors par hypothèse fort probable qu’une part notable de ces complications soit aussi directement liée à de récentes transformations du commerce mondial des pierres de couleur.

3L’objectif de cet article est de présenter les formes prises par les filières brésilienne et mondiale des pierres de couleur afin de comprendre de quelles manières elles interagissent entre elles et d’analyser dans quelles mesures les récentes difficultés de la filière nationale étudiée peuvent être causées par des facteurs exogènes directement liés aux évolutions du commerce mondial des gemmes. Pour apporter des réponses à ces interrogations, des approches géographique et sectorielle sont conjointement menées. Elles visent tout d’abord à examiner si les formes géographiques prises par ce type de commerce s’inscrivent dans les évolutions d’une hiérarchie économique du monde caractérisée par la multipolarisation des flux et l’émergence de nouveaux acteurs (Castells, 1998; Chaléart, 2011). Parallèlement, il s’agira d’observer si cette organisation ne cache pas en réalité des échanges de nature différente et qui sont à la source d’asymétries révélant à l’inverse une organisation sectorielle fortement hiérarchisée au sein de laquelle, tel qu’il est généralement présenté dans les schémas classiques de l’exploitation des ressources naturelles, les pays spécialisés dans les activités extractives n’en tirent pas forcément les bénéfices les plus significatifs (Sachs & Warner, 1999 ; 2001 ; Collier, 2004). Il sera aussi question d’éclaircir la façon dont l’acteur brésilien s’inscrit dans les modèles proposés.

4Cette analyse s’appuiera sur un socle de données provenant principalement de l’ensemble n° 7103 de la classification de l’Harmonized System qui appartient à une base mise en ligne par les Nations Unies référençant les échanges commerciaux internationaux de produits standardisés (UNComTrade). Bien qu’étant la base de données disponible la plus complète sur la thématique abordée, il est néanmoins important de souligner que ces chiffres n’offrent qu’une approximation des échanges réalisés puisqu’une part non négligeable de ces pierres passe par des circuits parallèles et donc de nombreux chiffres peuvent être sous-estimés. Néanmoins ces données permettent d’obtenir un aperçu satisfaisant des principales origines et destinations des flux, ainsi que des volumes échangés. Ce travail statistique est de plus complété par une large revue bibliographique des travaux publiés sur le sujet : ouvrages et articles spécifiques, mais aussi rapports rédigés par des organismes publics et privés. Il s’appuie également sur des visites de terrain réalisées dans les environs des zones extractives du Nord-Est de l’état du Minas entre les mois de février 2009 et juillet 2012 qui m’ont permis de développer une meilleure compréhension des tenants et aboutissants de l’ensemble des activités, formelles et informelles, participant à la filière.

La filière brésilienne des pierres de couleur

Une filière constituée d’une mosaïque de zones productives peu intégrées

5Les filières des pierres de couleur regroupent l’ensemble des activités d’extraction, de transformation et de commercialisation de pierres considérées comme fines (aigue-marine, topaze, tourmaline, péridot, opale, améthyste…) ou précieuses (rubis, saphir, émeraude), à l’exception du diamant dont les logiques, principalement pour des raisons historiques et économiques, diffèrent profondément de celles que connaissent les autres pierres (Brunet, 2003 ; Canavesio, 2009). Bien que leur répartition soit relativement dispersée à travers le monde, de par la quantité et la diversité des gisements qui s’y localisent, le Brésil peut sans aucun doute être donc considéré comme l’un des lieux d’extraction les plus remarquables. La majeure partie de ces gisements exploités est concentrée dans le Nord-Est de l’état du Minas Gerais qui constitue un espace d’où proviennent environ les deux tiers des pierres extraites dans le pays. Si cet État n’est à l’origine que de la moitié des exportations directes réalisées par l’industrie nationale des gemmes (53,3 % des revenus engendrés par l’exportation de pierres de couleur brutes et 49,3 % des pierres taillées en 2006 selon l’IBGM), c’est qu’une partie de ces pierres est envoyée au préalable à São Paulo ou à Rio de Janeiro, parfois pour y être taillées, avant d’être expédiées à l’étranger. Avec respectivement 11,1 % et 9,3 % du total national des exportations des gemmes de couleur, ces deux États se présentent dès lors comme de vrais intermédiaires et ce malgré l’absence de gisements significatifs dans leurs sous-sols.

6D’importants minerais d’améthyste, d’agate et de quartz sont également localisés dans l’extrême Sud du pays (Departamento Nacional de Produção Mineral, 1998) et forment, avec ceux localisés en Uruguay, la principale réserve de gisements de ce type au monde. Même si ces gemmes sont vendues à des prix peu élevés (DNPM/IBGM, 2001), leur abondance permet de représenter une source de revenus relativement importante pour les localités participant à leur extraction. Des mines d’émeraude sont aussi exploitées dans les États du Goias et de Bahia, l’État nordestin extrayant également d’importantes quantités et variétés de quartz, et de nombreux gisements de pierres fines sont mis en valeur dans l’extrême Nord-Est du pays dont des tourmalines de grande valeur ainsi que quelques opales (Delaney, 1996 ; Cornejo et Bartorelli, 2010). Si certains gisements difficilement accessibles et plus rentables peuvent parfois être exploités de manière semi-industrielle, le garimpagem – exploitation minière réalisée de manière informelle et artisanale – constitue toujours une part significative, quoiqu’en décroissance, des formes d’extraction et participe à maintenir une part importante de la filière dans le secteur informel.

7Bien que certains centres de taille et de commerce soient localisés dans les plus grandes agglomérations du pays, à São Paulo et Rio de Janeiro, mais aussi à Belo Horizonte (Nadur, 2009), les villes de taille moyenne situées à proximité des grandes zones d’extraction continuent de tirer avantage de leur localisation géographique et se présentent toujours comme les principaux pôles de la filière nationale. Avec 114 centres de taille et environ 250 centres de commerce enregistrés (PORMIN/Ministério de Minas et Energia, 2008), Teófilo Otoni se plaît même à se présenter comme la capitale mondiale des pierres précieuses, un titre officieux également convoité par la ville voisine Governador Valadares qui compte néanmoins près de deux fois moins d’unités de production que sa concurrente et ce malgré un poids démographique deux fois plus conséquent (260 000 habitants). Deux des trois foires internationales des pierres précieuses les plus importantes du pays s’y tiennent annuellement, la troisième étant organisée à Soledade, petite ville d’à peine 30 000 habitants de l’état du Rio Grande do Sul, qui compte également une cinquantaine de centres de taille et de commerce (PORMIN/Ministério de Minas et Energia, 2008). La plupart de ces centres lapidaires sont peu industrialisés, rassemblent tout au plus quelques individus, et entretiennent des relations étroites avec les commerçants et les courtiers dont leurs activités dépendent grandement.

Carte 1. Une géographie d’une filière brésilienne des pierres de couleur

Carte 1. Une géographie d’une filière brésilienne des pierres de couleur

Sources. CPRM/Geologia, Tectônica e Recursos Minerais do Brasil (2001) et PORMIN/Ministério de Minas et Energia (2008).

8D’autres agglomérations urbaines de petite taille localisées à proximité de lieux d’extraction – tels Ouro Preto et Curvelo (Minas Gerais), Ametista do Sul (état du Rio Grande do Sul), Campo Formos, Brejinho das Ametista et Novo Horizonte (Bahia),Caldas Novas et Cristalina (Goiás), ou encore Dom Pedro II (Piauí) – jouent également un rôle non négligeable dans la filière nationale qui fonctionne toutefois comme un système de production peu intégré. La filière se présente en effet comme une mosaïque de petites zones productives peu organisées et de lieux d’extraction se comportant comme des enclaves, et dont les flux sont dominés par des exportations directes vers l’étranger. La diversité des pierres extraites, l’éloignement entre toutes les différentes zones de production et la faible ascendance des autorités compliquent la coordination des activités à plus grande échelle. La mise en œuvre de stratégies individuelles et prédatrices s’en trouve dès lors favorisée et est à l’origine de l’émergence de petits groupes d’intérêt qui exercent leur influence localement et la maintiennent par des moyens parfois illicites. Ce manque d’emprise des institutions est identifié comme un des principaux problèmes pour le développement de la filière par les acteurs concernés (IBGM, 2005) et serait un phénomène plus généralement observable dans les espaces connaissant des situations socio-économiques difficiles (North, 1990 ; Sachs & Warner, 1999 ; Collier, 2004). Ce modèle présentant une filière géographiquement peu intégrée doit cependant être relativisé. Les échanges entre les différents espaces productifs sont loin d’être inexistants et c’est ainsi que sont par exemple taillées à Teófilo Otoni et Governador Valadares des pierres en provenance de tout le pays.

Des exportations dominées par les pierres non transformées

9Le Brésil a exporté en 2010 un peu plus de 100 millions de Dollars (exactement 104 378 519 US$ selon les statistiques officielles) de pierres de couleur avec près d’un tiers de ces revenus résultant d’exportations de pierres à l’état brut soit, d’après les informations de l’UNComTrade, le volume le plus important d’exportation de pierres non taillées au monde. Les revenus en provenance des exportations de pierres taillées restent cependant dominants pour les échanges commerciaux réalisés avec ses partenaires européens et nord-américains, les États-Unis important même plus de la moitié des émeraudes taillées par le Brésil (57,4 %). Les importations existent mais restent faibles : elles s’élevaient à peine à un peu plus de deux millions de dollars (soit seulement l’équivalent de 2 % des exportations), principalement en provenance d’Uruguay ou résultant de timides échanges avec ses principaux partenaires à l’exportation.

10Même si les exportations brésiliennes ont légèrement progressé durant la dernière décennie (+ 13 %), ce résultat reste bien inférieur à la croissance des exportations réalisées à l’échelle mondiale qui ont plus que doublé durant la même période. Les échanges à destination de la Chine, dont la présence à proximité des lieux d’extraction est de plus en plus visible et suscite une inquiétude croissante de la part des petits acteurs de la filière brésilienne, ont été multipliées par treize et celles vers l’Inde par quatre. Les exportations à destination de l’Europe ont à l’inverse diminué, à l’exception notoire de l’Allemagne qui constitue un partenaire un peu particulier pour le Brésil. Des liens privilégiés se sont effectivement tissés entre les deux nations suite à l’immigration en seconde partie du xixe siècle dans le sud du pays de citoyens allemands originaires des environs de la ville d’Idar-Oberstein (Departamento Nacional de Produção Mineral, 1998 ; Cornejo & Bartorelli, 2010), ancien grand centre d’extraction d’améthystes et d’agates aux gisements épuisés, reconverti aujourd’hui en l’un des principaux centres de taille et de commerce de pierres du continent européen.

Carte 2. Les exportations brésiliennes de pierres de couleur dans le monde en 2010

Carte 2. Les exportations brésiliennes de pierres de couleur dans le monde en 2010

Source. UNComTrade (2012).

11Durant les dix dernières années, la part des pierres exportées à l’état brut est restée stable et a toujours représenté environ 30 % du total des revenus des exportations. Le Brésil n’est donc que partiellement impliqué dans des activités de taille, ce qui constitue un certain manque à gagner. Si on part du principe qu’une pierre brute sera revendue en moyenne cinq fois plus chère une fois taillée (Reys, 2009), le manque de revenus lié à l’exportation des pierres brutes doit avoisiner annuellement 125 millions US$, soit plus que le total de ceux liés aux exportations des gemmes de couleur réalisées aujourd’hui. Dans les faits, si le Brésil refusait de vendre une part importante de ses pierres à l’état brut, probablement que nombre de ses partenaires se détourneraient alors de son marché pour privilégier un peu plus les importations en provenance d’Afrique de l’Est. Toutefois, selon le président de L’Instituto Brasileiro dos Gemas e Metais Preciosos, Hécliton Santini Henriques (SEBRAE, 2006), il serait possible de tailler au Brésil jusqu’à 80 % des pierres extraites dans le pays, ce qui représenterait un bénéfice supplémentaire théorique de plus de 60 millions US$.

La place de la filière brésilienne dans un système mondial en pleine restructuration

Un début de xxie siècle marqué par l’intensification des échanges internationaux et l’émergence de l’Asie

12Si le commerce des pierres ornementales et métaux précieux existe depuis l’émergence des premières civilisations (Hughes, 1997 ; Giuliani & al., 2000) et que le Brésil a rapidement pu y jouer un rôle grâce à une mise en valeur de ses richesses minérales dès le xviiie siècle, l’intensification des échanges des matières dites précieuses connaît à présent un nouveau souffle qui va de pair avec le récent essor des classes supérieures des pays émergents et l’ouverture progressive des frontières internationales. Cette dynamique entraine une réorganisation du négoce à l’échelle mondiale au même titre que de nombreuses autres filières d’exploitation de matières premières au sein desquelles l’irruption des pays émergents serait « en train de redessiner la géographie des productions, des échanges et des pouvoirs » (Chaléart, 2011). L’équivalent de 3,7 milliards US$ de pierres de couleur aurait été échangé dans le monde en 2010, soit le double des exportations réalisées en 2000. Les pierres de couleur taillées considérées comme précieuses (rubis, saphirs, émeraudes) représentent à elles seules la moitié de la valeur de ces échanges et sont en légère augmentation. Les exportations de pierres brutes sont par contre en légère diminution depuis dix ans et ne représentent que 10 % de la valeur totale des exportations réalisées, traduisant certainement une volonté accrue des pays à organiser leur production afin que les pierres extraites soient taillées avant d’être exportées.

13Si le Brésil connaît une relative stagnation de ses exportations, d’autres pays, tels le Japon et le Canada, se sont progressivement effacés de la scène internationale. La Belgique, et ce bien qu’elle reste l’une des principales plaques-tournantes du commerce diamantaire, a même vu ses importations divisées par deux et ses exportations par six au cours des dix dernières années. À l’inverse, de nouveaux acteurs ont récemment émergé et de nouveaux gisements ont été mis en valeur. Principalement localisés en Afrique de l’Est, ces nouveaux espaces gemmifères représentent une source de concurrence supplémentaire pour les activités extractives brésiliennes car, en plus d’être à l’origine d’un accroissement de l’offre, les pierres y sont généralement vendues à des montants bien moins élevées. Autrefois haut lieu d’extraction du saphir, Madagascar a par contre constaté une légère contraction du montant total de ses exportations officielles. Les quelques 10 586 tonnes de pierres à présent exportées, contre 1 505 tonnes auparavant, soulignent de plus qu’une plus grande quantité de pierres de moindre valeur forment dorénavant la base économique gemmifère du pays – quartz, béryls, tourmalines et topazes (Canavesio, 2010), soit des gemmes extraites aussi par le Brésil – et dont le principal partenaire n’est désormais plus la Thaïlande mais la Chine.

14La Chine se présentait en 2010 comme le partenaire privilégié de nombre de pays extracteurs : le principal de Madagascar donc, mais aussi de l’Uruguay, qui y exportait la quasi totalité de ses quartz et améthystes (pour 4,8 millions US$ en valeur, soit 15 107 tonnes) et le second partenaire du Brésil (12 178 tonnes). Si les pierres les plus recherchées sont généralement de moindre qualité, les quantités importées restent néanmoins colossales et font du géant asiatique l’acteur émergent du début de ce troisième millénaire. Ses importations de gemmes de couleur ont en effet été multipliées par huit en dix ans et ont pour principal objet d’alimenter son marché de consommation national et sa filière de production bijoutière. D’autres pays asiatiques se sont imposés sur la scène internationale comme des intermédiaires influents tel Singapour qui a multiplié par cinq ses importations entre 2000 et 2010, et par près de quinze ses exportations qui atteignent aujourd’hui 85 millions US$. Ailleurs, d’autres pays comme la Grande-Bretagne et l’Allemagne, voire à un degré moindre l’Autriche et l’Afrique du sud, ont modestement renforcé une position continentale favorable grâce au développement de leurs activités de commerce et de taille.

Une cartographie mondiale de la filière d’exploitation des pierres de couleur

15Il peut sembler complexe de procéder à une comparaison de l’importance prise par chaque pays dans la chaîne productive tant leurs rôles sont variés et difficilement quantifiables. Plusieurs activités participent à la construction de ce secteur et chacune d’entre elles génère des flux financiers très différents. La valeur du flux entrant ou sortant le plus important peut cependant permettre d’apprécier à la fois le volume de pierres passant par un territoire au cours d’une année ainsi que sa position dans la filière mondiale (en amont si les exportations sont bien plus importantes que les importations ; en aval dans le cas contraire).

Tableau 1. Les activités des principaux acteurs nationaux dans la filière en 2010

Tableau 1. Les activités des principaux acteurs nationaux dans la filière en 2010

Source. UNComTrade (2012).

Note. * L’Uruguay n’ayant pas communiqué ses chiffres en 2010 et ceux de l’Afrique du Sud étant erronés, les données de 2008 ont été utilisées pour ces deux pays (2009 ayant été une année marquée par un important ralentissement des échanges internationaux).

16Ces premiers résultats, qui prennent en compte près de 99 % des échanges de pierres de couleur en 2010, permettent de caractériser l’acteur brésilien comme un pays extracteur. La méthodologie adoptée masque toutefois le fait que certains pays consommateurs ou intermédiaires participent aussi à l’extraction de pierres, comme par exemple les États-Unis ou l’Australie, ou omet complètement la prise en compte d’une activité pourtant importante dans la filière par la valeur ajoutée qu’elle permet de produire, celle de la transformation, soit la taille des pierres. Pour estimer le volume de pierres taillées par pays, on retiendra pour les pays reconnus extracteurs la quantité de pierres exportées taillées (divisée par cinq pour en obtenir la valeur à l’état brut), alors que pour les non-extracteurs on privilégiera une soustraction de la valeur des pierres brutes exportées à celle des pierres brutes importées.

Tableau 2. Les principaux pays tailleurs de pierres de couleur en 2010

Tableau 2. Les principaux pays tailleurs de pierres de couleur en 2010

Source. UNComTrade (2012).

Note. * Pays pour lequel les résultats offerts par le modèle ne sont pas fiables à cause de sa participation importante à plusieurs types d’activités.

17Si ce n’est qu’une estimation, une telle approche permet néanmoins de se faire une première idée sur le sujet. Avec plus de 100 millions de US$ de pierres brutes taillées en 2010, l’Inde se présente comme l’atelier de transformation du monde et est suivi par la Chine avec 57 millions de US$ de pierres brutes taillées. S’ils peuvent être rapprochés de par leur rôle similaire dans la filière, ces deux pays peuvent l’un et l’autre être observés sous l’angle de leurs différences : l’Inde est un acteur ancien et le principal centre mondial de taille de diamants alors que la Chine est un acteur relativement récent dans le négoce des gemmes et ne participe que très peu au commerce des diamants. De plus, les deux pays adoptent des stratégies d’approvisionnements très différentes. L’Inde est le principal partenaire de la plupart des pays d’Afrique de l’Est (Tanzanie, Zambie, mais aussi Kenya et Éthiopie) tandis que la Chine est celui de Madagascar et de pays sud-américains et privilégie l’importation de pierres de faible valeur, suggérant que le nombre de pierres qui y est taillé est peut-être supérieur à celui de l’Inde malgré une valeur ajoutée totale inférieure.

18Parmi les dix plus engagés dans des activités de transformation, les seuls pays extracteurs à y figurer sont ceux qui sont engagés dans la filière depuis au moins plusieurs décennies tels : le Sri Lanka, qui de plus possède une main d’œuvre bien formée et bon marché ; la Colombie, qui extrait la grande majorité des émeraudes mondiales de bonne qualité et donc réussit à tirer profit de cette situation de quasi monopole ; et, à un degré moindre, le Brésil pour qui, à la différence des deux autres pays cités, les pierres taillées ne représentent pas la majorité des pierres exportées. On peut de plus noter qu’Israël (également impliqué à grande échelle dans le commerce de diamant) et l’Autriche sont relativement bien engagés dans les activités de taille en comparaison de leur puissance démographique, et que l’Allemagne s’impose comme le pays tirant le meilleur parti de ce type d’activité en Europe. L’ensemble de ces éléments permet de représenter une cartographie présentant le poids et le rôle de chaque pays dans la filière des pierres de couleur à l’échelle mondiale et d’identifier certaines logiques géographiques.

Carte 3. La filière mondiale des pierres de couleur en 2010

Carte 3. La filière mondiale des pierres de couleur en 2010

Source. UNComTrade (2012).

19La majorité des pays extracteurs appartiennent, tout comme le Brésil, à l’hémisphère Sud alors que les principaux centres de consommation sont principalement localisés dans l’hémisphère opposé. L’Amérique du Nord et l’Europe semblent présenter des caractéristiques plus ou moins identiques, à savoir principalement celui de pôle de consommation participant au commerce des pierres, et dans une moindre mesure à leur transformation, alors que le profil asiatique est quant à lui beaucoup plus complexe avec une division des tâches plus marquée. On y trouve l’ensemble des activités représentées, celles de pays consommateurs (Chine, Japon), ainsi qu’un grand nombre des principaux acteurs spécialisés dans des activités d’extraction (Myanmar, Sri Lanka), de transformation (Inde, Chine, Sri Lanka) et de commerce (Hong-Kong, Thaïlande, Singapour).

20Cette cartographie permet également de mettre en valeur plusieurs facteurs déterminants dans le fonctionnement de cette filière. Il peut notamment être observé que la proximité avec les centres de consommation et touristique est propice à l’implantation d’activités de commerce. C’est ainsi que l’Espagne, le Mexique, à l’image de lieux comme Orlando ou Las Vegas aux États-Unis (Brunet, 2003), se présentent comme d’importants centres de consommation pour lesquels les consommateurs sont principalement les visiteurs et non les populations locales. Elle permet aussi de constater l’importance des processus socio-historiques dans les trajectoires entreprises par les acteurs territoriaux. Ainsi, certains lieux continuent de jouer un rôle de la filière malgré le fait qu’ils n’aient plus ou peu de ressources à disposition, tels l’Inde et l’Allemagne, représentant dès lors de parfaits témoignages de ressources spécifiques ayant pris le pas sur les ressources génériques (Gumuchian & Pecqueur, 2007). Ils ont réussi à utiliser un socle pré-existant de ressources primaires pour diversifier leurs activités, qu’ils ont su par la suite pérenniser notamment grâce à l’aide d’un réseau d’acteurs étrangers descendants d’immigrés avec qui ils partagent des origines géographiques communes qui leur permettent par ce biais d’entretenir des rapports commerciaux privilégiés avec des territoires d’extraction (Allemands au Brésil et Indiens en Afrique de l’Est). Le même phénomène a probablement soutenu le développement de ce type d’activité en Israël qui a certainement mis à profit les relations particulières entretenues avec les États-Unis où sont installées d’importantes populations de confession juive.

Une filière multipolarisée et des pays extracteurs dominés

21L’analyse de l’ensemble des données de l’UNComTrade depuis la fin des années 1980 permet d’observer que, pendant longtemps, les pays riches de l’hémisphère Nord (États-Unis, Europe et Japon) ont outrageusement dominé un marché où seuls la Thaïlande, Hong-Kong et à un degré moindre l’Inde, prenaient part au commerce de manière équitable. Au cours des années 1990, les premiers signes d’un changement de la donne entrevus se sont confirmés au cours de la décennie suivante. Tandis que les marchés européen, étasunien et japonais se sont stabilisés, les acteurs asiatiques ont émergé avec vigueur sur la scène internationale participant ainsi à multipolariser le commerce des gemmes de couleur. En ayant réussi à mettre à profit sa proximité géographique avec un géant chinois grand consommateur de pierres (Wong, Cheung & Lau, 1999), Hong-Kong pourrait bien même avoir détrôné depuis peu les États-Unis comme principale place commerciale des exportations mondiales de pierres de couleur puisque depuis 2010 les volumes de pierres exportées en direction de l’Amérique du nord étaient alors plus importants que ceux réalisant le chemin inverse. De plus, aux dires des acteurs rencontrés, la foire internationale des pierres précieuses de Hong-Kong concurrencerait même à présent celle de Tucson (États-Unis) pourtant considérée depuis des décennies comme la plus importante.

Carte 4. Les principaux flux de pierres de couleur en 2010

Carte 4. Les principaux flux de pierres de couleur en 2010

Source. UNComTrade (2012).

22Dans cette restructuration du marché mondial des pierres de couleur, la plupart des pays extracteurs continuent néanmoins de présenter un profil de dominés et semblent toujours peiner à exister en dehors de leurs activités extractives. Bien que par certains aspects, le commerce des pierres de couleur prenne une forme multipolaire, il existe donc toujours une forme de hiérarchisation avec des dominations régionales composées de pays extracteurs asiatiques et africains ouverts sur l’océan indien dominés par les grandes puissances asiatiques, et des pays sud-américains dominés historiquement par les États-Unis mais dont certains d’entre eux, dont le Brésil, subiraient de plus en plus l’influence de l’acteur chinois. Un pays prend une posture de dominé par sa situation tout en amont de la filière qui lui fait perdre une partie conséquente de la plus-value réalisée avec les pierres extraites de son sous-sol, alors que les pays considérés comme dominants sont ceux qui au contraire réussissent à agréger de la valeur à des pierres sans même participer à leur extraction. Néanmoins, même si les exportations se mondialisent de plus en plus, avec des gagnants et des perdants, la proximité géographique tient toujours un rôle important dans la structuration des échanges. Ainsi, les principaux partenaires de Hong-Kong et de la Thaïlande resteraient des pays asiatiques et on constate que le même phénomène en Europe.

23Une autre approche que celle des flux pour évaluer à qui profite le négoce peut être celle de l’évaluation des bénéfices réalisés grâce à l’ensemble des activités d’un pays engagées dans la filière. Cependant, l’identification des bénéfices réalisés dans le cadre du commerce international ne représente pas une approche infaillible pour définir à qui le secteur profite le plus car elle exclut notamment des principaux bénéficiaires les pays participant aux activités de transformation qui ne réexportent pas leur production à l’étranger ou qui intègrent les pierres dans l’industrie joaillière. Elle représente malgré tout une bonne méthode pour identifier les principaux bénéficiaires parmi les pays non-consommateurs.

Tableau 3. Les principaux bénéficiaires du commerce des pierres de couleur en 2010

Tableau 3. Les principaux bénéficiaires du commerce des pierres de couleur en 2010

Source. UNComTrade (2012).

24Les pays participant uniquement aux activités d’extraction, et notamment ceux originaires d’Afrique de l’Est, seraient largement exclus du grand partage des richesses issues de l’exploitation des pierres de couleur. Ils réaliseraient d’après les chiffres de l’UNComTrade au mieux près de dix fois moins de bénéfices que les principaux bénéficiaires des échanges internationaux identifiés comme ceux participant aux activités de transformation et de commercialisation. Pour les mêmes raisons que la Colombie et le Sri Lanka mais à degré moindre, le Brésil s’en sortirait un peu mieux grâce aux activités de taille qui représentent un important vecteur d’agrégation de valeur.

25Les deux principaux bénéficiaires de la filière sontici présentés comme étant Hong-Kong et la Thaïlande même s’il est important de noter qu’une part conséquente des pierres exportées aurait pour origine le Myanmar et que ces derniers n’apparaissent généralement pas dans ses importations. L’isolement politique du Myanmar l’empêchant d’accéder directement aux marchés occidentaux, ses pierres passent donc par des circuits informels qui participent très probablement à surévaluer les bénéfices réalisés par ses voisins. D’ailleurs, pour la première fois, des chiffres concernant les exportations du pays asiatique ont été communiqués au cours de l’année 2012 par l’UNComTrade et faisaient état de 1 864 millions US$ de pierres exportées pour l’année 2010. Cette soudaine divulgation doit être cependant prise avec précaution, surtout que ces chiffres ne sont pas toujours confirmés par les pays destinataires et c’est pourquoi ils n’ont pas été utilisés pour cette étude. Cependant, si cet ordre de grandeur se confirmait, il ferait sans aucun doute du Myanmar une pièce importante du système asiatique et de sa domination alors même qu’une seule pierre est principalement à l’origine de cette richesse, le rubis, la plus précieuse des gemmes de couleur.

Conclusion

26Les filières des pierres de couleur, à l’image du schéma offert par la plupart des ressources naturelles, ont longtemps constitué un négoce plutôt dominé par les principales puissances occidentales. Ses récentes évolutions témoignent d’une nouvelle organisation sectorielle et géographique des activités qui aurait déjà placé certains pays asiatiques au sommet d’une hiérarchie mondiale marquée notamment par l’arrivée en force de l’acteur chinois et de son implication dans les activités de transformation. Néanmoins, dans cette nouvelle configuration caractérisée par davantage de multipolarité, les pays extracteurs, notamment ceux originaires du continent africain, continueraient toutefois à jouer le rôle d’acteurs dominés et peineraient toujours autant à exister en dehors de leurs activités d’extraction. Ces évolutions, particulièrement marquées par l’arrivée de nouveaux acteurs, n’ont semble-t-il pas profité au Brésil qui fait face depuis quelques années à une stagnation de ses exportations dont, bien qu’il réussisse à tailler une partie des pierres extraites, celles à l’état brut en constituent toujours la plus grande part.

27Si des causes endogènes peuvent être avancées pour expliquer cette situation, elles sont certainement d’autant plus attisées par un contexte international qui est moins favorable au Brésil qu’il n’avait pu l’être jusqu’alors. Le Brésil doit en effet désormais faire face à de nouvelles sources de concurrence, tant pour ses activités d’extraction (Afrique de l’Est) que celles de taille ou de commerce (Chine). Les nouveaux gisements mis au jour en Afrique feraient croître une offre à des prix plus compétitifs pour lesquels la prédominance de l’Inde ou de la Chine dans les activités de taille ne laisse que des très faibles perspectives quant au développement de ce secteur au Brésil. Sur le terrain, ces évolutions se traduisent par un net recul récent des activités informelles et plus particulièrement celles de courtage auquel les protagonistes doivent désormais faire face à cause des acteurs chinois de plus en plus présents. Cers derniers s’affranchiraient des services des intermédiaires brésiliens en traitant directement avec les mineurs et obtiendraient, par la quantité des volumes achetés, des prix particulièrement avantageux. En plus de se présenter comme une réelle source de concurrence pour les activités de taille, la Chine en serait donc aussi une pour les petits acteurs locaux du commerce.

28Toutefois, l’émergence de nouveaux géants économiques et l’accès par un grand nombre d’habitants à un certain niveau de vie laissent entrevoir une croissance positive du secteur sur le long terme. Le commerce des gemmes est un négoce très particulier où le facteur confiance peut permettre à des espaces où la main d’œuvre est pourtant plus chère, tels Hong-Kong ou l’Allemagne, d’exister. La future trajectoire de la filière brésilienne à l’échelle mondiale dépendra alors certainement de son aptitude à coordonner ses activités à une échelle plus large, ce qui ne sera probablement possible que par la mise en place d’un cadre institutionnel fiable qui permettra de renforcer un climat de confiance entre les différents acteurs. Son avenir dépendra aussi assurément de sa capacité à capter une nouvelle demande d’origine nationale portée par l’émergence de ses nouvelles classes moyennes. Les acteurs locaux du développement en ont pris la pleine mesure et essaient de diriger à présent leurs politiques vers le développement de filières bijoutières, un scénario au sein duquel les petites structures productives pourraient de plus réussir à tirer leur épingle du jeu. Dans cette configuration, il est probable qu’il sera de moins en moins facile de distinguer une étude des pierres de couleur de celle de la bijouterie. Bien qu’il inclut de nombreux autres matériaux précieux rendant plus complexes une approche globale, le bijou constitue bien souvent la finalité d’une ressource dont les activités de conception connaissent un processus d’intégration puisqu’un des principaux enjeux pour les structures économiques reste la maîtrise de la totalité d’une filière, notamment par le biais d’échanges privilégiés avec des acteurs choisis, afin de se protéger au mieux des aléas du marché.

Haut de page

Bibliographie

Barreto S., Bittar S. M., « The gemstone deposits of Brazil: occurrences, production and economic impact », Boletín de la Sociedad GeolóGica Mexicana, vol. 62, n.1, 2010, p. 123-140.

Brunet R., Le diamant : un monde en révolution, Paris, Belin, 416 p., 2003.

Canavesio R., « Les filières pierres précieuses et diamant : la fin de deux trajectoires parallèles ? », Les Cahiers d’Outre-Mer, n.236, 2009, consulté le 15 février 2012, <http://com.revues.org/index591.html>

Canavesio R., Exploitation informelle des pierres précieuses et développement dans les nouveaux pays producteurs. Le cas des fronts pionniers d’Ilakaka à Madagascar, Thèse de doctorat – Université Bordeaux-III, 502 p., 2010.

Canavesio R., « Croissance économique des pays émergents et géographie mondiale des pierres précieuses », EchoGéo, n.17, 2011, <http://echogeo.revues.org/12523>.

Castañeda C., Addad J. E., Liccardo A., Gemas de Minas Gerais, Belo Horizonte, Sociedade brasileira de Geologia – Núcleo Minas Gerais, 286 p., 2001.

Castells M., Lère de linformation. vol. 1, La société en réseaux, Paris, Fayard, 613 p., 1998.

Chaléard J.-L., « Thèmes anciens, approches nouvelles », EchoGéo, n.17, 2011, consulté le 15 février 2012, <http://echogeo.revues.org/12624>.

Collier P., « Ressources naturelles, développement et conflits : liens de causalité et mesures politiques », Revue d’économie du développement, De Boeck Université, vol. 18, p. 197-215, 2004.

Cornejo C., Bartorelli A., Minerais e pedras preciosas do Brasil, São Paulo, Solaris Edições Culturais, 704 p., 2010.

Delaney P., Gemstones of Brazil. Geology et occurency, Ouro Preto, REM, 125 p., 1996.

DepartamentoNacionaldeProduçãoMineral,Ametista do Alto Uruguai : aproveitamento e perspectivas de desenvolvimento, Brasília, Série Difusão Tecnológica, n.6, 260 p., 1998.

Giuliani G. et al., « Oxygen Isotopes and Emerald Trade Routes Since Antiquity», Science, vol. 287, p. 631-633, 2000.

Gumuchian H., Pecqueur B. (org.), La ressource territoriale, Paris, Economica-Anthropos, 252 p., 2007.

Hughes R.-W., Ruby and sapphire, États-Unis :R.W.H. Publishing, 510 p., 1997.

IBGM, Boletim Referencial de preços de diamantes et gemas de cor, Brasília, 53 p., 2001.

IBGM, Políticas e Ações para a Cadeia Produtiva de Gemas e Jóias, Brasilia, 116 p., 2005.

Limaverde J., Produção, industrialização e comércio de gemas no Nordeste, Fortaleza, Ministério do interior / Banco do Nordeste do Brasil, 132 p., 1980.

Nadur A., (2009) A lapidação de gemas no Panorama brasileiro, Dissertação de mestrado – Instituto de Geociências, Universidade de São Paulo, 159 p., 2009.

North D., Institutions, Institutional Change and Economic Performance,Cambridge, Cambridge University Press, 159 p., 1990.

Pormin / Ministério de Minas e Energia, Lapidação de gemas e diamantes, Brasilia, 77 p., 2008.

Reys A., Intégration d’espaces périphériques au Brésil : l’exemple des vallées du Jequitinhonha et du Mucuri ou le développement régional par la filière des pierres précieuses, 95 p., 2009. Mémoire de Master 1 de Géographie – Université Paris-Diderot.

Sachs J., Warner A., « The big push, natural ressource booms ans growth », Journal of Development Economics, vol. 59, p. 43-76, 1999.

Sachs J., Warner A., « The Curse of Natural Resources », European Economic Review, n.45, p. 827-838, 2001.

SEBRAE, Indústria de jóias : lapidando a imagem da jóia brasileira, Brasilia, 52 p., 2006.

UNComTrade [Base de données en ligne], 7103, Mounted precious or semi-precious stones, not diamond, year 2010. Données consultées le 02 janvier 2012, <http://comtrade.un.org/db/ mr/rfCommoditiesList.aspx ?px =HS&cc =7103>.

Wong T. N., Cheung C. H., Lau H., « Decision support system for a jewellery manufacturer », International Journal of Production Economics, vol. 60-61, p. 211-219, 1999.

Haut de page

Table des illustrations

Titre Carte 1. Une géographie d’une filière brésilienne des pierres de couleur
Crédits Sources. CPRM/Geologia, Tectônica e Recursos Minerais do Brasil (2001) et PORMIN/Ministério de Minas et Energia (2008).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/confins/docannexe/image/7892/img-1.png
Fichier image/png, 180k
Titre Carte 2. Les exportations brésiliennes de pierres de couleur dans le monde en 2010
Crédits Source. UNComTrade (2012).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/confins/docannexe/image/7892/img-2.png
Fichier image/png, 295k
Titre Tableau 1. Les activités des principaux acteurs nationaux dans la filière en 2010
Crédits Source. UNComTrade (2012).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/confins/docannexe/image/7892/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 276k
Titre Tableau 2. Les principaux pays tailleurs de pierres de couleur en 2010
Crédits Source. UNComTrade (2012).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/confins/docannexe/image/7892/img-4.png
Fichier image/png, 43k
Titre Carte 3. La filière mondiale des pierres de couleur en 2010
Crédits Source. UNComTrade (2012).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/confins/docannexe/image/7892/img-5.png
Fichier image/png, 321k
Titre Carte 4. Les principaux flux de pierres de couleur en 2010
Crédits Source. UNComTrade (2012).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/confins/docannexe/image/7892/img-6.png
Fichier image/png, 322k
Titre Tableau 3. Les principaux bénéficiaires du commerce des pierres de couleur en 2010
Crédits Source. UNComTrade (2012).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/confins/docannexe/image/7892/img-7.png
Fichier image/png, 61k
Haut de page

Pour citer cet article

Référence électronique

Aurélien Reys, « Les difficultés de la filière brésilienne face à la nouvelle organisation mondiale du négoce des pierres de couleur »Confins [En ligne], 16 | 2012, mis en ligne le 20 novembre 2012, consulté le 01 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/confins/7892 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/confins.7892

Haut de page

Auteur

Aurélien Reys

université Paris-Diderot, Sorbonne Paris-Cité, SEDET, EA4534, 75205 Paris, Franceaurelienreys@gmail.com

Articles du même auteur

Haut de page

Droits d’auteur

CC-BY-NC-SA-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-SA 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Search OpenEdition Search

You will be redirected to OpenEdition Search