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Les territoires de l’agrobusiness au Brésil

Os territórios do agronegócio no Brasil
The territories of agrobusiness in Brazil
Denise Elias

Résumés

Les transformations qui se sont produites dans l’activité agricole brésilienne lors de ces quatre dernières décennies, ont eu un impact profond sur la réorganisation du territoire brésilien, donnant lieu à de nouveaux arrangements territoriaux. L’objectif principal de ce texte est de soumettre au débat quelques aspects sur les nouvelles formes d’utilisation et d’organisation du territoire brésilien à partir des processus de diffusion de l’agrobusiness mondialisé. Dans la thèse défendue, on montre qu’au Brésil une partie significative des transformations à la campagne, dans les cinq dernières décennies, est due à la restructuration productive de l’agropastoral - comprise comme une exacerbation du mode capitaliste de produire dans le secteur - et à l’organisation des réseaux agroindustriels, des promoteurs de transformations dans les éléments techniques et sociaux de la structure agraire. En quelques décennies, le pays passe d’un pays éminemment agraire à une des dix économies mondiale. Les réflexes dans la production, dans la société et dans l’espace sont nombreux et complexes. De cette manière, les facteurs de localisation classiques sont redimensionnés, donnant de nouvelles possibilités à la production et, par conséquent, une vraie dispersion spatiale de la production et une réorganisation du territoire. Parmi les principaux vecteurs de cette réorganisation nous aurions la diffusion de l’agrobusiness mondialisé. Tout ceci engendre un attisement de la division territoriale du travail ; une nouvelle distribution des fonctions productives ; une nouvelle géographie économique qui culminent dans un remodelage du territoire et dans de nouveaux découpages spatiaux pour les études géographique. Un de ces découpages spatiaux est totalement pertinent pour analyser l’émergence de nouveaux arrangements territoriaux productifs résultant des dynamiques socio-spatiales inhérentes à la diffusion de l’agrobusiness mondialisé, lesquels je nomme territoires productifs de l’agrobusiness. Celles-ci sont les territoires de l’agrobusiness, choisies pour recevoir les investissements productifs les plus expressifs inhérent au secteur. Une telle réalité attise la re-fonctionnalisation des espaces agricoles et mène à une diffusion des spécialisations territoriales productives, en dénotant de nombreuses sélectives et en promouvant des processus de restructuration urbaine et régionale dans différentes parties du pays. Tout cela ayant pour conséquence la rupture de nombreux paradigmes qui ont marqué profondément la vie sociale, économie et politique du pays, faisant en sorte que les anciens schémas utilisés pour classer le réseau urbain brésilien et les divisions régionales ont besoin en partie, de révisions. Ainsi, parmi les principaux objectifs de ce texte je mets en valeur : débattre la notion de territoires productifs de l’agrobusiness ; présenter les éléments d’identification et de caractérisation de le territoire mentionnée ; perfectionner le chemin analytique qui est en train d’être tracé et développer la notion dans le contexte des études géographiques, dans la perspective d’une possible consolidation conceptuelle de cette idée.

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Texte intégral

  • 1  Ce travail a été présenté lors du Séminaire d’Agriculture d’entreprise dans les Amériques : formes (...)
  • 2  Je remercie le CNPq, le Ministère des Sciences et de la Technologie (MCT), pour financer quelques- (...)

1Le présent texte1 reflète une ligne de recherche sur laquelle je travaille et qui s’intitule l’Agrobusiness et les Nouvelles Dynamiques Socio-spatiales. Cette ligne de recherche a comme objectif central l’analyse de la production et la reproduction des espaces agricoles, urbains et régionaux associées au processus de restructuration productive de l’agriculture brésilienne. De telles recherches se réalisent au sein du Groupe de Recherche Globalisation, Agriculture et Urbanisation (Globau), certifié par le Ministère des Sciences et de la Technologie. Les questions que nous traiterons dans ce texte s’associent à des recherches développées dans un ensemble de régions brésiliennes2.

Le thème principal de cet article porte sur la présentation de quelques éléments sur les nouvelles formes d’utilisation et d’organisation du territoire brésilien sous l’impact des processus de diffusion de l’agrobusiness globalisé.

  • 3  Les réseaux agroindustriels sont l’ensemble d’activités inhérentes à l’agrobusiness, que ce soit l (...)

2La thèse principale défendue ici est qu’au Brésil une partie significative des transformations des zones rurale des trois ou quatre dernières décennies est due à la restructuration productive de l’agriculture ainsi qu’à l’organisation de réseaux agroindustriels3. Ceux-ci imposent de nouvelles formes d’utilisation et d’occupation de l’espace agraire et favorisent des processus de restructuration urbaine et régionale dans différentes parties du pays. Un des résultats de ces processus est l’organisation de nouveaux arrangements territoriaux productifs et notamment ceux que nous dénommons territoires productifs de l’agrobusiness (ELIAS, 2006a, b, 2008, 2011).

3Les territoires productifs de l’agrobusiness sont les nouvelles formes spatiales, les nouveaux découpages territoriaux. Ce sont les nouveaux aménagements territoriaux productifs totalement inhérents à l’agrobusiness globalisé, aux réseaux agroindustriels, des espaces agricoles choisis pour recevoir des investissements productifs importants, privés et publics.

Ils sont choisis pour leurs avantages de localisation, pour leur grande quantité de terres cultivables, pour le bas prix de celles-ci et le faible coût de la main d’œuvre, pour la quasi-inexistence des contrôles en matière de législation environnementale etc.

4Les principaux objectifs de ce texte sont de débattre de cette notion de territoire productif de l’agrobusiness , d’en présenter les éléments d’identification et de caractérisation, et de transférer ce débat à la communauté académique avec l’intention d’avancer dans la formulation du concept expos et de perfectionner le chemin analytique parcouru pour finalement accroître la visibilité de cette notion dans le contexte des études géographiques actuelles, dans la perspective d’une éventuelle consolidation de ce concept.

Présupposés principaux

5Le principal élément d’argumentation pour réaliser un tel débat est articulé aux formes prises par la production agricole à partir de la globalisation, qui culmine dans les processus de territorialisation du capital de l’agrobusiness dans l’espace agraire et de monopolisation du territoire (Oliveira, 2004).

6Avec la révolution technologique et les nouveaux apports de la science, de la technologie et de l’information envisagées comme des forces productives, avec l’expansion des systèmes d’objets concernant les transports et les communications (Santos, 1985, 1993) les facteurs classiques de localisation sont redimensionnés générant de nouvelles possibilités pour la production et, en conséquence, une véritable dispersion spatiale de la production et une réorganisation du territoire brésilien.

7De tout cela ressort une rupture de beaucoup de paradigmes marquant profondément la vie sociale, économique et politique du pays, surtout si l’on considère la vitesse et la complexité des transformations socio-spatiales. En quelques décennies, le pays passe d’un pays éminemment agraire, à l’une de dix premières économies du monde. Les impacts sur la production, sur la société et sur l’espace sont nombreux et complexes, du fait que les initiatives d’études sur le thème deviennent des sujets de réflexion encore plus complexes.

8Les principaux vecteurs de cette réorganisation sont : la décentralisation industrielle, la diffusion du commerce et des services spécialisés, la compétition fiscale, la concurrence des espaces pour attirer les investissements productifs, la restructuration productive de l’agriculture et des spécialisations productives des territoires.

Les résultats en seraient la hausse de la division territoriale du travail, une nouvelle distribution des fonctions productives pour les territoires, une nouvelle géographie économique qui culmine dans un remodelage du territoire brésilien et dans de nouveaux découpages spatiaux pour les études géographiques.

Nous considérons que l’un de ces découpages spatiaux est totalement pertinent pour analyser l’émergence de nouvelles ruralités, de nouvelles relations campagne-ville, spécialement à partir de nouvelles dynamiques socio-spatiales résultant de la diffusion de l’agrobusiness globalisé.

9L’objectif principal serait donc ici de comprendre l’une de ces spécialisations productives du territoire, plus précisément associée à l’agriculture. On ne fait pas référence à l’ensemble de l’activité agricole, mais à celle qui est basée sur de nouveaux paradigmes de la production dans la période historique actuelle, inhérente aux processus de restructuration productive de l’agriculture que nous comprenons comme une exacerbation du mode capitaliste de produire dans ce secteur. Celle qui anime des transformations dans les éléments techniques et sociaux de la structure agraire (spécialement celle qui altère la base technique de la production, les relations sociales de production et la structure agraire).

10La restructuration productive de l’agriculture favorise en effet des transformations dans les éléments techniques et sociaux de la structure agraire. Tout ceci, naturellement, ayant comme but de faire que l’activité réponde plus positivement à la rationalité technique du présent, avec l’intention d’augmenter sa productivité et sa compétitivité, visant la reproduction amplifiée du capital.

11Pour autant on altère la base technique de la production (les systèmes techniques agricoles, augmentant la composition organique du capital dans la campagne), les relations sociales de production, la structure agraire et le système de normes associé à l’activité. Tout cela culmine dans l’augmentation de la rationalisation de l’espace agraire, c’est-à-dire, avec l’augmentation de la densité technique et normative de celui-ci.

Les résultats sont de nouvelles possibilités d’utilisation et d’occupation de l’espace agraire, des processus intenses de transformation socio-spatiale, un développement de l’agriculture intensive dans les secteurs dans lesquels une telle production était déjà importante et une prolifération de la quantité de lieux propices à l’exercice des capitaux hégémoniques de l’agrobusiness.

12Parmi les principaux processus associés à la diffusion de l’agrobusiness globalisé dans la campagne brésilienne, on peut mettre en valeur la territorialisation du capital des grandes entreprises dans l’espace agraire, avec une diffusion importante des entreprises, nationales et multinationales, qui vont influencer les principaux agents producteurs de certains espaces agraires.

Un autre processus est l’organisation des réseaux agroindustriels, enveloppant toutes les étapes du processus productif qui opèrent articulés aux différents niveaux de la chaîne, ce qui résulte en un véritable réseau de relations de nature et d’intensité variées dans le territoire.

Il y aurait aussi l’utilisation sélective des espaces agraires. Les réseaux agroindustriels utilisent le territoire de manière extrêmement sélective, en diffusant des spécialisations productives, avec une intense substitution des vocations naturelles pour des vocations économiques et hausse de la substitution de la production d’aliments par commodities.

13La dialectique dans l’organisation des espaces agraires est un autre processus qui devrait être valorisé. On remarque différentes logiques : l’une d’entre elle modernisatrice, qui articule les échelles locale et internationale, organisant le territoire à partir d’impositions de caractère idéologique et du marché, totalement associés à l’agrobusiness. On aurait ici des espaces agraires qui composent des points, dans des réseaux de flux rapide, qui connectent les secteurs de l’agrobusiness directement aux centres du pouvoir à niveau mondial.

14Tout cela culmine dans la fragmentation de l’espace agraire, avec un développement de la restructuration de ces fonctions, avec la diffusion de spécialisations productives, et une sélectivité croissante dans la production de l’espace agraire. La sélectivité est également visible dans la distribution des politiques publiques, des systèmes d’ingénierie, des systèmes de normes.

15Avec la fragmentation du territoire vient l’inégale distribution de ses densités matérielles et normatives (Santos, 1996) ce qui augmente la différence entre les divers espaces agraires, par la mise en avant en termes de productivité et de compétitivité du mot d’ordre du court terme, horizon préféré de toutes les entreprises. Nous aurions ici un processus de désintégration compétitive (Araújo, 1999).

Ceci implique une différenciation croissante dans la logique de l’organisation de l’espace agraire. Cela signifie que les points choisis pour recevoir des investissements deviennent des points de modernisation de l’économie et du territoire. Nous pourrions dire, donc, qu’aujourd’hui les subdivisions, les découpages permettant d’observer le territoire brésilien sont beaucoup plus nombreux, complexes et dévastateurs que ceux qui existaient par exemple dans les années 1970.

16Ainsi, penser à de nouvelles ruralités dans l’espace agraire, penser à de nouvelles relations campagne-ville signifie réfléchir à quelques-unes des nouvelles dynamiques socio-spatiales qui sont en train d’être lancées par la territorialisation du capital et par la monopolisation de l’espace agraire. L’une des possibilités pour penser à de nouvelles ruralités à partir de l’agrobusiness est de partir de l’avancement du grand capital dans les anciens espaces de réserve (Santos, 1993).

Territoires productifs de l’agrobusiness

17Les territoires productifs de l’agrobusiness sont les nouvelles cibles de dynamisme de l’économie agraire, des points de diffusion de plusieurs branches de l’agrobusiness globalisé dans lesquelles les formes d’utilisation et d’occupation de l’espace agraire passent par de grandes transformations. Un lieu d’intégration et de coopération géré par et pour les entreprises, de grands groupes appartenant à de puissants réseaux agroindustriels.

18En employant la notion de Milton Santos de points lumineux (1993, 1996), nous pourrions dire que les territoires productifs de l’agrobusiness seraient les territoires lumineux de l’agrobusiness globalisé. Le type de territoire que l’on veut identifier est celle qui représente le lieu fonctionnel des réseaux agroindustriels. C’est dans celle-ci que nous nous trouvons, des points de la trame de ces réseaux et des cercles de coopération et des circuits spatiaux de la production (Santos, 1988 ; Elias, 2003, 2006c) d’importantes commodities agricoles, lieux propices à l’exercice des capitaux hégémoniques. Elles présentent plusieurs nouvelles possibilités pour la reproduction amplifiée du capital de l’agrobusiness, dirigée par quelques entreprises hégémoniques, de moins en moins résistante aux ingérences exogènes et aux nouveaux signes de la période historique actuelle.

19Il est important de citer l’augmentation des articulations entre les différentes échelles géographiques, étant donné que l’agrobusiness se réalise totalement à partir de la dialectique entre l’ordre global et l’ordre local. Les territoires productifs de l’agrobusiness sont directement connectés aux centres de pouvoir, de commandement et de consommation à niveau mondial. Ce qui signifie que les échelles locale et régionale s’articulent en permanence avec l’échelle globale et le territoire s’organise totalement à partir des impositions du marché.

20Dans les territoires productifs de l’agrobusiness, nous aurions les nouveaux espaces de flux rapides inhérents à l’agrobusiness globalisé et où les verticalités prédominent sur les horizontalités, bien que celles-ci soient de plus en plus complexes. Cela signifie que la quantité de flux avec d’autres parties du Brésil et du monde est grande, de plus en plus grande, étant donné que dans les territoires productifs de l’agrobusiness on ne réalise qu’une partie des circuits spatiaux de la production et des cercles de coopération de l’agrobusiness globalisé. Cela pour que nous utilisions une catégorie qui nous aide d’avantage à comprendre les nouveaux découpages du territoire brésilien.

Dans ces mêmes territoires productifs, la solidarité organisationnelle, c’est-à-dire, celle imposée par les entreprises hégémoniques de l’agrobusiness, est prépondérante sur la solidarité organique, localement et historiquement tissée, procédant ainsi et en dernière instance, à la production de territoires spécialisés et corporatifs inhérents à l’agrobusiness globalisé.

21Il est possible d’observer les territoires productifs de l’agrobusiness dans tout le Brésil, mais c’est plus facile de les visualiser dans les anciens espaces de réserve, plus récemment incorporés aux circuits spatiaux de la production agricole globalisée. Dans ces espaces qui présentaient moins de rugosités (Santos, 1985, 2000) lors du processus de diffusion de l’agrobusiness, étant donné qu’ils présentent moins de résistance à ce qui est nouveau, les capitaux et les technologies des grandes entreprises peuvent se répandre plus rapidement. Exemples : dans les cerrados, avec l’expansion de la production de soja ; dans certaines vallées humides du semi-aride, avec l’expansion de la production de fruits tropicaux (tels que celles du fleuve São Francisco – à la frontière des États de Bahia et Pernambuco) (Figure 1).

Figure 1 : Région Nord-est du Brésil. Nouveaux territoires productifs de l´agrobusiness

Figure 1 : Région Nord-est du Brésil. Nouveaux territoires productifs de l´agrobusiness

22Un autre point important est que les territoires productifs de l’agrobusiness ne se restreignent pas aux limites politico-administratives officielles. Souvent, elles sont composées d’une partie d’un État (qui est l’unité politique administrative de la fédération) ou des parties d’un autre, ou bien de parties de plusieurs États.

23Dans les territoires productifs de l’agrobusiness, les grandes corporations jouant un rôle dans l’agrobusiness sont les principaux agents producteurs de l’espace agraire. Les territoires productifs de l’agrobusiness sont commandés par les grandes entreprises associées à l’agrobusiness (Photos 1, 2 et 3). Ceci ne signifie pas que les autres agents producteurs de l’espace ne soient pas présents et actifs, mais ils le ne sont de forme hégémonique, ce qui montre déjà l’existence de conflits de plusieurs natures. On procède de cette forme, à la production de territoires corporatifs inhérents à l’agrobusiness globalisé.

Photo 1. Munícipe de Ipanguaçu (RN), Région Nord-est du Brésil. Packing house d’une multinationale du secteur de fruits

Photo 1. Munícipe de Ipanguaçu (RN), Région Nord-est du Brésil. Packing house d’une multinationale du secteur de fruits

Photo 2 : Ville de Santarém, Amazonie brésilienne. Port privé pour l’exportation de soja.

Photo 2 : Ville de Santarém, Amazonie brésilienne. Port privé pour l’exportation de soja.

Photo 3 : Ville de Santarém, Amazonie brésilienne. Navire en chargement du soja dans le port pour l’exportation

Photo 3 : Ville de Santarém, Amazonie brésilienne. Navire en chargement du soja dans le port pour l’exportation

Les Villes de l’Agrobusiness 

24Les territoires productifs de l’agrobusiness sont un véritable hybride de l’agraire moderne et de l´urbain. Elles constituent le lieu de convergence entre l’agraire moderne et les fonctions urbaines spécialisées. Nous avons donc de nouveaux rôles urbains et une nouvelle typologie de la ville. Au cœur des territoires productifs de l’agrobusiness nous aurions un espace urbain non métropolitain. À partir du moment que la diffusion de l’agrobusiness globalisé est à l’unisson avec l’économie urbaine, la ville devient un nœud fondamental dans les réseaux de relations économiques de l’agrobusiness, ce qui se traduit par la multiplication et la croissance d’espaces urbains non métropolitains, que ce soit en termes démographiques, économiques et spatiaux. Nous pouvons donc dire que la formation des territoires productifs de l’agrobusiness joue un rôle fondamental dans l’expansion de l’urbanisation, dont elle est un des marqueurs.

25Il est possible d’identifier plusieurs villes, dans différentes régions au Brésil, mais spécialement dans les nouvelles frontières du capital de l’agrobusiness, dont l’existence et la dynamique économique découlent directement de la dynamique de l’agrobusiness globalisé. Ces villes sont insérées dans les territoires productifs de l’agrobusiness à la confluence de l’agraire moderne avec les espaces urbains non métropolitains. Sous différents aspects cela montre la fusion du rural avec l’urbain.

26On peut avancer sur cette base que nous sommes en présence d’un nouveau type de ville : la ville de l’agrobusiness (Elias, 2006b,c,d, 2007, 2008, 2010). Spécialement dans les espaces de réserve récemment insérés dans la production et dans la consommation modernes dans lesquelles se réalise une gamme complexe de flux associés aux circuits supérieurs de l’économie agraire. Plusieurs espaces urbains dans des régions agraires connaissent une dynamique économique qui génère de nouvelles richesses.

27La ville de l’agrobusiness polarise un ample espace agraire, elle est un centre urbain qui organise cet espace agraire, est un lieu central d’un territoire productif de l’agrobusiness, d’un hinterland agraire moderne. C’est une partie intégrante des réseaux agroindustriels, un centre urbain de soutien indispensable aux activités agricoles. Les ville de l’agrobusiness sont responsables des demandes croissantes d’une série de nouveaux produits et de services extrêmement spécialisés, de semences génétiquement modifiés à la main d’œuvre spécialisée, ce qui fait augmenter la taille des villes et l’urbanisation.

28La ville de l’agrobusiness a une spécialisation fonctionnelle pouvant être capté à travers la lecture de ces fonctions urbaines. Les fonctions de réception aux demandes de l’agrobusiness globalisé et des réseaux agroindustriels sont hégémoniques par rapport aux autres fonctions. Ainsi ce sont dans ces villes de l’agrobusiness que se matérialisent les conditions générales de reproduction du capital de l’agrobusiness (Elias, 2006c).

29L’agrobusiness a le pouvoir d’imposer des spécialisations productives ; il a le pouvoir d’adapter les espaces proches, pas seulement les espaces agraires mais aussi les espaces urbains et les espaces régionaux, à leurs principales demandes, à partir du moment où celles-ci vont fournir la plupart des apports techniques, financiers, juridiques de la main d’œuvre et de tous les autres produits ainsi que des services nécessaire à leur réalisation. La consommation inhérente à l’agrobusiness, c’est-à-dire la consommation productive est plus importante, a plus de poids que la consommation finale que ce soit par la perception des impôts indirects sur la circulation de marchandises, par le total des établissements commerciaux etc. (Photos 4 et 5).

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Photos 4 et 5 : Ville de Mossoró, Région Nord-est du Brésil. Entreprises que commercialisent des fertilisants et équipements pour l`agrobusiness.

Photos 4 et 5 : Ville de Mossoró, Région Nord-est du Brésil. Entreprises que commercialisent des fertilisants et équipements pour l`agrobusiness.

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32Quelques ville de l’agrobusiness sont des villes dont les fonctions ont été restructurées, mais d’autres sont des noyaux urbains récents, dans lesquelles a lieu l’appropriation et la gestion locale d’activités demandées pour l’agrobusiness.

33L’agrobusiness n’amplifie et ne réorganise pas seulement la production matérielle, agricole et industrielle mais est déterminant pour l’expansion quantitative et qualitative de la production de nombreux commerces et services spécialisés. Le résultat est une grande métamorphose et croissance de l’économie urbaine.

34L’utilisation du concept de villes de l’agrobusiness nécessite d’être mieux travaillée, mieux comprise et perfectionnée. Mais, indépendamment de la dénomination, l’important est de mettre en valeur la spécialisation fonctionnelle de ces espaces urbains. De la même manière, il faut envisager la question de la spécialisation fonctionnelle par rapport au rôle multifonctionnel de ces villes. Au fur et à mesure que les villes deviennent plus grandes, celles-ci ne peuvent pas être considérées comme spécialisées dans une fonction déterminée, étant donné que communément elles passent à jouer un rôle multifonctionnel dans la division territoriale du travail d’une formation socio-spatiale donnée.

35De toute façon, il ne fait aucun doute que la restructuration productive de l’agriculture brésilienne et que l’organisation des réseaux agroindustriels sont des processus qui favorisent l’approfondissement de la division territoriale du travail, contribuant à un remodelage total du territoire, à l’organisation d’un nouveau système urbain et de nouveaux découpages spatiaux.

36De la même façon, que le commandement de la matérialisation de la reproduction du capital de l’agrobusiness globalisé se passe dans les espaces urbains, à l’intérieur et à l’extérieur du pays ; que l’agrobusiness globalisé et la vie dans les espaces agraires enveloppés par les réseaux agroindustriels ne composent plus seulement un monde rural, étant donné qu’ils requièrent l’unité indissociable, complémentaire et contradictoire, entre le campagne et la ville, sous le commandement du monde urbain. Dans les zones de diffusion de l’agrobusiness globalisé a lieu l’intensification de l’urbanisation ; la restructuration urbaine et de nouvelles relations entre la campagne et la ville, commandées par de grandes entreprises associées aux réseaux agroindustriels.

37Tout cela nous amène à une autre importante caractéristique des territoires productifs de l’agrobusiness, l’occurrence d’un grand nombre de nouvelles relations entre la campagne et la ville, imposées par l’agrobusiness globalisé, qui représentent un rôle fondamental pour l’expansion de l’urbanisation et pour la croissance des espaces urbains non métropolitains, des petites villes, mais aussi des villes de taille moyenne, en les fortifiant en termes démographiques et économiques. Dans les territoires productifs de l’agrobusiness il est possible d’observer la fin des formes les plus traditionnelles de la dichotomie rural-urbain, campagne-ville (Photos 6, 7 et 8).

Photos 6, 7 et 8 : Municipe de Luis Eduardo Magalhães (Bahia), Région Nord-est du Brésil. Territoire productif de l´agrobusiness commandé pour les grandes multinationales agroindustrielles de soja.

Photos 6, 7 et 8 : Municipe de Luis Eduardo Magalhães (Bahia), Région Nord-est du Brésil. Territoire productif de l´agrobusiness commandé pour les grandes multinationales agroindustrielles de soja.

38Nous avions défini le territoire productif de l’agrobusiness comme un territoire où se réalise la connexion entre les divers circuits spatiaux de la production et les cercles de coopération qui traversent la campagne et la ville en permanence, dans un flux presque continu de personnes, de marchandises, de matières premières etc. composant un ensemble de relations économiques, politiques, sociales et financières complexes.

39La diffusion de l’agrobusiness globalisé rapproche la campagne des espaces urbains non métropolitains, spécialement des petites villes, mais aussi des villes de taille moyennes. Ceci ne signifie pas la fin des frontières entre la campagne et la ville, mais la prédominance de nouvelles dynamiques socio-spatiales. De cette manière, l’opposition classique campagne-ville devient ainsi relativisée dans les territoires productifs de l’agrobusiness. La notion de complémentarité gagne plus d’importance. Ainsi, les propres contradictions du développement du capitalisme sont en train de souder l’union contradictoire qui l’a séparé au début de son expansion : l’industrie versus l’agriculture ; la ville versus la campagne. Ainsi les relations campagne-ville dans les territoires productifs de l’agrobusiness constituent un important champ de réflexion qui a besoin d’être plus approfondi.

Approfondissement des inégalités socio-spatiales dans le cercle des territoires productifs de l’agrobusiness.

40À travers tout ce qui a été exposé ici, nous pouvons conclure que dans les territoires productifs de l’agrobusiness a lieu un approfondissement des inégalités socio-spatiales. Les territoires productifs de l’agrobusiness sont en même temps les nouvelles frontières de l’agrobusiness globalisé et les nouveaux territoires de l’exclusion et de la reproduction de toute la gamme d’inégalités socio-spatiales, ainsi que de plusieurs types de conflits entre les différents acteurs sociaux, étant donné que, la diffusion de l’agrobusiness se manifeste de forme spécialement sélective, socialement excluante, économiquement insoutenable et écologiquement dévastatrice.

41On observe la perte de la souveraineté de plusieurs natures (alimentaire, énergétique etc.) sur beaucoup de ces nouveaux territoires agricoles branchés sur des réseaux industriels, nombre d’entre eux déjà totalement appropriés par les grandes entreprises. En dernière instance, c’est la perte même de la souveraineté nationale qui est en jeu.

42Les territoires productifs de l’agrobusiness seraient donc des territoires où l’agrobusiness globalisé opère, un lieu de la solidarité organisationnelle (Santos, 1996) de cet agrobusiness. De nouveaux lieux de production moderne, considérés comme une fraction de l’espace total de la planète, de plus en plus ouverts aux déterminations exogène et aux nouveaux signes contemporains. Ceci est encore plus vrai en ce qui concerne les marchés ; les prix, gérés par les principales bourses de marchandises du monde ; la recherche agricole, souvent induite par les intérêts des grandes entreprises, beaucoup d’entre elles des multinationales hégémoniques dans le secteur, et principalement, en ce qui concerne les centres de décision et de commandement, qui sont localisé presque toujours en dehors des territoires et très souvent en dehors du pays.

43Dans les territoires productifs de l’agrobusiness, campagne et ville ont été transformées sous l’impact d’une rationalité excluante. À côté de la décentralisation spatiale d’une série d’activités se localisant dans ces territoires, on note des processus croissants de centralisation et de concentration de la richesse.

Dans ces territoires productifs inhérents à l’agrobusiness globalisé il est possible d’observer clairement l’objectif d’insertion passive du pays à l’économie et à la consommation globalisée, soumettant à tout le pays aux impératives des grands groupes économiques, des grandes agglomérations nationales et multinationales.

44Il est important de souligner que, souvent, ce qui existe de moderne est totalement basé sur les vieilles formes d’appropriation de la nature, transformant des richesses naturelles en marchandises. On remarque pourtant qu’il ne s’agit pas d’une situation classique d’enclave due aux horizontalités et verticalités construites, mais que sa participation dans une coopération globalisée mettant en évidence que l’articulation entre différentes échelles géographiques est très forte.

Tout cela favorise un choc permanent en ce qui concerne les relations établies entre : les nouvelles relations sociales de production et celles préexistantes, souvent encore peu monétarisées ; la petite agriculture et l’agriculture des multinationales ; la solidarité organique, localement tissée dans nombre de ces régions depuis des siècles, et la solidarité organisationnelle diffusée récemment avec l’arrivée des grands capitaux, etc.

45Nous n’aurions donc ni la prédominance du nouveau ni celle du vieux, ni des ruptures ni des permanences, mais une coexistence permanente entre les deux, tantôt soulignant l’une tantôt l’autre. Ceci peut être observé à travers plusieurs aspects des relations repérées, telles que par exemple les relations de travail qui combinent un salariat de travailleurs extrêmement spécialisés avec des formes de travail esclave.

46Nous serions, donc, en train de vivre, dans ces dernières décennies, la construction de nouvelles idéologies, de nouveaux mythes associés à l’agrobusiness : le mythe de la soutenabilité environnementale ; de l’inclusion sociale ; de la création de postes de travail ; de la distribution de revenu dans les régions les plus pauvre du pays ; du développement régional etc.

Conclusion

47Du fait de la complexité que l’on cherche à mettre en évidence dans la compréhension des territoires productifs de l’agrobusiness au Brésil, nous devons dépasser les analyses exclusivement sectorielles (agricoles) et passer aussi par une approche territoriale. Il faut penser les territoires productifs de l’agrobusiness de façon multisectorielle : considérer l’activité agricole, industrielle, du commerce, des services…

48De même, on ne doit pas se limiter à un seul champ d’étude de la Géographie mais impliquer plusieurs champs. Pour étudier les nouveaux territoires de l’agrobusiness au Brésil le champ d’étude de la Géographie Agraire n’est pas suffisant, d’autres doivent donc y être inclus, tels que ceux de la Géographie Économique, de la Géographie Urbaine, de la Géographie Régionale, ainsi que de l’Économie Spatiale et la Sociologie Rurale.

49Comprendre l’ensemble des flux qui traversent les territoires associées au circuit supérieur de l’économie de l’agrobusiness globalisé est un exercice d’analyse qui permet à la fois d’identifier les stratégies territoriales des principales entreprises, associées aux grandes agglomérations jouant un rôle dans le secteur, et la dynamique territoriale résultant de ces processus, c’est-à-dire de nouvelles spécialisations productives des territoires et un renforcement de l’approfondissement des inégalités socio-spatiales.

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Bibliographie

Par conséquent, la recherche sur les territoires productifs de l’agrobusiness devient assez complexe. Il reste donc beaucoup de travail pour que nous puissions avancer la construction théorico-conceptuelle pour l’élaboration du concept et de la méthodologie visant à l’opérationnalisation de recherches ayant de tels objectifs.

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Notes

1  Ce travail a été présenté lors du Séminaire d’Agriculture d’entreprise dans les Amériques : formes, impacts et enjeux, qui a eu lieu à l’Université de Toulouse, les 10 et 11 février 2011.

2  Je remercie le CNPq, le Ministère des Sciences et de la Technologie (MCT), pour financer quelques-unes de mes recherches ces dernières années, représentées ici en partie. Je tiens à remercier aussi la Capes de m’avoir donné la possibilité de participer à ce séminaire. Je remercie encore le professeur Dr. Renato Pequeno, du département d’architecture et d’Urbanisme de l’Université Fédérale du Ceara (UFC), pour sa lecture attentionnée et ses suggestions. Néanmoins, aucune responsabilité pour n’importe quel équivoque trouvé ici ou pour quelques chemins théorique-conceptuels adoptés ne peuvent lui être attribué.

3  Les réseaux agroindustriels sont l’ensemble d’activités inhérentes à l’agrobusiness, que ce soit l’activité agropastorale proprement dit, que ce soient les activités qui anticipent cette production et qui lui sont fondamentales (recherche agropastorale, production de machines agricoles, sélection des graines, des fertilisants etc.), que ce soient les activités de transformation industrielle dont la matière première provient de l’activité agropastorale, ou de distribution des aliments prêts, de la logistique etc.

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Table des illustrations

Titre Figure 1 : Région Nord-est du Brésil. Nouveaux territoires productifs de l´agrobusiness
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Fichier image/png, 507k
Titre Photo 1. Munícipe de Ipanguaçu (RN), Région Nord-est du Brésil. Packing house d’une multinationale du secteur de fruits
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Fichier image/jpeg, 240k
Titre Photo 2 : Ville de Santarém, Amazonie brésilienne. Port privé pour l’exportation de soja.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/confins/docannexe/image/7569/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 220k
Titre Photo 3 : Ville de Santarém, Amazonie brésilienne. Navire en chargement du soja dans le port pour l’exportation
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Fichier image/jpeg, 104k
Titre Photos 4 et 5 : Ville de Mossoró, Région Nord-est du Brésil. Entreprises que commercialisent des fertilisants et équipements pour l`agrobusiness.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/confins/docannexe/image/7569/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 128k
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/confins/docannexe/image/7569/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 124k
Titre Photos 6, 7 et 8 : Municipe de Luis Eduardo Magalhães (Bahia), Région Nord-est du Brésil. Territoire productif de l´agrobusiness commandé pour les grandes multinationales agroindustrielles de soja.
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Pour citer cet article

Référence électronique

Denise Elias, « Les territoires de l’agrobusiness au Brésil »Confins [En ligne], 15 | 2012, mis en ligne le 17 juin 2012, consulté le 11 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/confins/7569 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/confins.7569

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Auteur

Denise Elias

Geógrafa, Doutora em Geografia Humana pela USP, Professora do Programa de Pós-Graduação em Geografia, Universidade Estadual do Ceará (UECE)deniselias@uol.com.br

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