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Dynamique urbaine et métropolisation, le cas de São Paulo

Ana Fani Alessandri Carlos

Résumés

Dans cet article on part de l’hypothèse que les relations sociales se réalisent, concrètement, en tant que relations spatiales, et que donc la dynamique de l’espace urbain doit être entendue au travers de la dynamique du processus de reproduction sociale. Aujourd’hui, les métamorphoses socio-spatiales de la métropole de São Paulosont dues au passage de l’hégémonie du capital industriel au capital financier appuyé par l’action de l’État. Il s’agit d’un moment où la « production de l’espace » gagne beaucoup d’importance pour dévoiler le monde moderne.

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acumulação, metrópole, São Paulo, urbano, vida cotidiana
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Texte intégral

1Les problèmes actuels posés par l’urbanisation se manifestent au sein du processus de la reproduction de la société. Aujourd’hui, le processus de l’urbanisation transforme le contenu des espaces et se révèle dans une pratique socio-spatiale modifiée à partir de l’imposition d’une nouvelle relation espace-temps. Celle-ci, si elle redéfinit la hiérarchie des lieux suivant les exigences en matière de communication et de déplacements les plus variés et complexes, redéfinit aussi le cadre dans lequel se réalise la vie quotidienne, par des changements dans les usages des lieux.

2Si nous partons de l’hypothèse que les relations sociales se réalisent concrètement en tant que relations spatiales, la dynamique de l’espace urbain doit être entendue au travers de la dynamique du processus de reproduction sociale – la métropole comme réalité et devenir de la société. Donc, ce qu’il faut analyser, c’est comment la reproduction spatiale se révèle aujourd’hui, dans la métropole, en tant que reproduction de la société.

3Le processus d’accumulation se généralise dans l’espace en même temps qu’il devient condition et produit de ce processus ; dans ce contexte, le contenu de l’urbanisation apparaîtrait comme moment déterminé de la reproduction en fonction de nouvelles possibilités/nécessités de réaliser l’accumulation. L’espace constitue lui aussi, une condition de production. Du point de vue du capital, il gagne la dimension d’un instrument, tandis que pour l’état, qui régularise les flux et contrôle la société et l’espace, il apparaît comme un instrument de domination, structurant la reproduction des relations sociales de production.

4Les conditions de reproduction varient dans le temps en fonction du stage de développement technique et scientifique appliqué à la production. Ceci entraîne des changements spatiaux des valeurs de chaque lieu dans la reproduction générale de la société – quand on articule les fixes et les flux dans l’espace et le réseau des flux qui exigent une nouvelle configuration. Les mécanismes spatiaux reposent à leur tour sur la juxtaposition entre le local, le régional et le national, et dans ce sens, l’espace entier devient le lieu de la reproduction qui se réalise avec le mondial pour toile de fond ; le local devient global et le global se situe en un lieu, en tant que condition pour sa réalisation.

5La condition de la reproduction varie dans le temps. Dans ce sens, il faut donc analyser la dynamique urbaine en tant que moment historique déterminé, dans la mouvance du processus de la reproduction continue de la métropole. Celle-ci montre que la constitution de la société urbaine se réalise et se conçoit au long d’un processus au cours duquel les formes urbaines explosent, en conséquence du phénomène d’implosion-explosion de la ville, transformation du centre-ville, extension de la périphérie. Ce processus tend a ravagé la ville. Les usages et fonctions de l’espace se modifient, les référentiels urbains sont détruits en même temps que les anciennes relations sociales.

6Le terme « métropolisation » dévoile le processus de la constitution de la métropole qui aujourd’hui, contemple aussi la constitution de la société urbaine dans toute son extension, traduite comme pratique socio-spatiale. Prise dans cette dimension, la reproduction gagne un sens pratique, elle se révèle sur le plan du vécu et du lieu en même temps qu’elle montre comment s’articulent les plans du mondial et du local, par le biais de la métropole. Cet ensemble de transformations témoigne des changements survenus dans la totalité du processus de reproduction sociale.

7Ainsi, la dynamique urbaine décèle le processus de reproduction, aussi bien sur le plan spatial avec sa dimension économique et politico-stratégique que sur le plan du vécu. La pratique socio-spatiale se révèle au travers des modes d’usage, du contenu sociales des relations spatiales présentes et montre l’appauvrissement que ces relations connaissent aujourd’hui.

8La métropole apparaît présentement, comme un espace de désordre et de chaos, de barbarie ; l’état d’alerte dans lequel nous vivons renforce cette impression. Notre quotidien est envahi par toute sorte de violence : vols, kidnappings, le trafic de drogue qui domine et commande des aires (zones) entières de la métropole. Tourné sur l’économique, l’action politique établie de normes pour les espaces publics tandis que les rénovations urbaines modifient la ville en détruisant les référentiels de la vie etc.

9Ces situations traduisent une crise qui s’explique par la manière dont la reproduction de la métropole se réalise, sous l’égide du capitalisme. L’étude de la dynamique métropolitaine permet de révéler ce mouvement.

10En ce moment, l’approfondissement de la division sociale et spatiale du travail se base sur une nouvelle rationalité qui s’appuie elle-même sur l’emploi du savoir et de la technique appliquée à la production et à la gestion ainsi qu’à la suprématie d’un pouvoir politique qui tend à homogénéiser l’espace par le contrôle et la vigilance. Dans ce sens, les changements sur le plan de la société se révèlent en tant que changements spatiaux. La transformation des activités économiques dans la métropole indique une diminution de l’importance du secteur industriel – aussi bien au niveau de la production qu’au niveau de l’emploi – car sa réalisation produit un nouvel espace, comme condition de sa matérialisation, sous la direction du secteur financière.

11La nouvelle division spatiale du travail, hiérarchisée pour incorporer la nouvelle technologie, nécessite aujourd’hui, d’une autre infrastructure, d’un système éducationnel différent, de laboratoires, de centres de recherche, de réseaux efficients de communication et d’une capacité d’absorber les nouvelles formes de production, outre les ressources humaines ; tous ces facteurs sont à la base du mouvement de déplacement des établissements industriels du capital de l’état vers d’autres espaces.

Le cas de São Paulo

12Dans le cas de la métropole de São Pauloon constate de nombreuses transformations dans le processus productif, dues aux transformations dans le secteur industriel ; la reproduction du cycle du capital exige en effet, à chaque moment historique, des conditions spéciales, déterminées pour sa réalisation ; la dynamique de l’économie métropolitaine, basée auparavant, de préférence sur le secteur productif industriel, s’appuie maintenant sur l’ample croissance du secteur tertiaire moderne – services, commerce, secteur financier – comme condition de développement, dans une économie globalisée.

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Carte n° 1 La commune de São Paulo

Carte n° 1 La commune de São Paulo
  • 1  Dans l'absence de données, nous partirons des analyses réalisées par le Seade sur l'économie de Sã (...)
  • 2  Diagnostic du secteur des services: document de base sur São Paulo, au seuil du xxie siècle, no li (...)

14 Les recherches sur les transformations dans la métropole pauliste indiquent une diminution du nombre d’établissements industriels ainsi qu’une reconversion du parc industriel (accompagnée de mouvements différenciés pour chaque secteur industriel). On observe ainsi un déplacement des établissements et un changement du profil productif, tendance retrouvée à l’échelle mondiale. Ces transformations dans l’industrie, introduites dès les années 70, révèlent que certains segments industriels plus complexes de l’industrie métropolitaine, comme l’industrie métallo-mécanique, l’industrie du papier et du carton, du caoutchouc et des produits en matière plastique ont vu leur importance relative grandir.1 La restructuration partielle des secteurs industriels traditionnels et l’introduction de quelques segments productifs plus modernes, comme ceux de la microélectronique, aéronautique et de la chimie ont exigé des occupations plus qualifiées et une amplification et modernisation du secteur tertiaire, en particulier des services auxiliaires à la production2.

15Ainsi les transformations de la métropole industrielle résultent d’une redéfinition du processus productif, prescrite par l’état actuel de l’accumulation du capital, qui impose un nouveau moment pour la réalisation du développement du cycle du capital. Les structures productives sont redéfinies et imposent un nouveau modèle de compétitivité : les processus productifs sont flexibilisés (de même que les contrats de travail), les espaces de production sont restructurés si bien qu’un nouveau modèle spatial apparaît, dans lequel São Pauloassume une position de centralisation, non plus dans le secteur productif mais dans celui de l’administration et des finances.

16Mais s’il est vrai que les établissements industriels tend à se déplacer vers l’intérieur de l’État de São Paulo(Campinas, par exemple) ; la concentration des unités productives s’étend dans l’espace et s’établie dans des aires contiguës de la métropole, impliquant des réseaux fortement articulés à partir de stratégies définies par l’état, grâce aux politiques de subvention et d’investissements. Par ce procédé, il devient impossible de questionner la concentration des nouvelles technologies, différenciant les lieux dans l’espace régional et national en fonction de leur capacité de concentrer l’infrastructure nécessaire à la croissance de la production. Toutefois dans les limites administratives de la ville de São Paulole nombre d’établissements, autant que le nombre d’employés dans le secteur d’activités démontre que l’industrie diminue sa participation.

Agglomération de São Paulo: nombre de personnes employées ( %)

Année

Industrie

Services

Commerce

1985

32,8

40,7

14,1

1995

25

47

16

2000

19,9

53

15,7

Source : Seade/Dieese

  • 3  “Melhores e Maiores”, publicado na Revista Exame n. 745, São Paulo, julho de 2001.

17D’emblée, nous pourrions affirmer qu’y a dans la région métropolitaine de São Pauloun processus de désindustrialisation, vu que le nombre d’établissements industriels diminue en termes absolus ; mais quand nous nous plongeons dans les données nous pouvons observer que : a) dans beaucoup de cas il s’agit de déplacements du secteur productif des établissements industriels, dont le siège reste dans le centre de métropole - donc d’une déconcentration productive / centralisation économique, b) ils se produit un changement des types d’établissements industriels - les données de Anuário Exame3, relatives aux 500 plus grandes sociétés au Brésil, révèlent deux comportements opposés ; alors que le nombre de sociétés brésiliennes concentrées à São Pauloa diminué, dans la période 1990-2000, de 141 à 76, le nombre de sociétés étrangères augmentait de 89 à 130, dans la même période. Plus significative encore sont les informations sur le chiffre d’affaires de ces sociétés, croissant dans les deux cas : les sociétés brésiliennes ont connu une augmentation de 32,4 à 37,7 milliards de dollars, les étrangères sont passées de 35,6 à 91,3 milliards de dollars, une augmentation substantielle.

  • 4  Wilson Cano, Ulisses Semeghini e alda Araújo, Análise regional do setor de servicços no esado de S (...)

18Les transformations dans le processus productif tout comme ses implications dans la vie quotidienne font surgir de nouvelles nécessités et exigences dans le secteur des services, l’obligeant à une modernisation accélérée. L’expansion vérifiée dans le tertiaire métropolitain doit être comprise à trois niveaux distincts. D’une part, l’expansion et la diversification du tertiaire comme conséquences de la croissance importante et de la diversification de la base industrielle dont l’approfondissement requiert aussi la création et la spécialisation d’une gamme considérable de services auxiliaires à la production. D’autre part, cette expansion incorpore aussi une grande masse de travailleurs qui sont en grande partie liés à des occupations plus qualifiées, exigeant par conséquent d’importants services personnels. Enfin, le troisième aspect, tout aussi important4 : la métropole de São Paulocentralise une gamme de services plus spécialisés et dotés d’un haut niveau de sophistication de sorte qu’elle assume le rôle de centre culturel et artistique le plus important du pays, en témoigne le développement de l’industrie culturelle, hôtelière et des loisirs.

19Les données révèlent aussi que les changements de l’économie indiquent de forme évidente une expansion du secteur de services. Le tableau ci-dessous, par exemple, ne révèle que deux industries parmi les dix plus grandes sociétés de la région métropolitaine de São Paulo, indiquant la concentration des services et des investissements dans de nouveaux secteurs économiques, comme c’est le cas de la Telefônica (issue de la privatisation de la téléphonie au Brésil) et la croissance accentuée du secteur bancaire.

Les principaux employeurs de São Paulo

Entreprises

Emplois

Bradesco

28 335

Pão de Açúcar

26 650

Telefônica

21 000

Volkswagen

18 000

Itaú

16 867

Mercedes Benz

10 200

Carrefour

9 057

Mc Donald’s

7 700

Source : Revista Exame, nº 723, 2000.

20Pour analyser l’augmentation des emplois du secteur tertiaire, on doit considérer que, d’un côté, cette croissance se rapporte à la croissance de secteurs modernes, comme l’informatique, les consultants, le design, etc. Le secteur hôtelier, par exemple, a créé dans la période 2001/2003 100 000 nouveaux postes de travail à São Paulo, dont 20 000 pour du personnel qualifié – avec au moins un niveau de technicien – et 200 pour du personnel hautement qualifié. Mais l’augmentation des emplois dans le secteur tertiaire se rapporte aussi aux services domestiques, de nettoyage, de sécurité, aux guichetiers, motoboys, préposés de télémarketing. Cela signifie que la modernisation de plusieurs secteurs économiques s’accompagne d’une précarisation du travail, avec des salaires plus bas, et la perte de droits liée à la flexibilité du contrat de travail et excluant les avantages sociaux qui en découlent, comme l’assurance de santé, la syndicalisation, la négociation collective des augmentations de salaires, etc.. D’autre part, avec la réorganisation économique, beaucoup d’emplois industriels ont disparu – 597 000 postes entre 1995 et 1999, selon la FIESP – rien qu’en février 2001, l’industrie a eu un solde négatif de 3 792 postes dans l’industrie (différence entre les contrats nouveaux et les licenciements. La précarisation du travail et le chômage se font sentir par l’augmentation du nombre des commerces illégaux dans les rues de la métropole, ainsi que dans le paysage formé par les habitations précaires de la périphérie.

21Pareille transformation requiert « la production d’un autre espace » pour les services comme condition d’accumulation, au même temps pose le problème de la centralité. Celle-ci est, en effet, fondamentale pour ce type d’activité – commerces et services modernes – qui ne peuvent s’installer dans n’importe quel espace métropolitain.

22Cependant, dans la métropole capitaliste, densément édifiée, l’expansion de cette aire ne se fera pas sans problème.

23

Carte n° 2 Le Centre de São Paulo

Carte n° 2 Le Centre de São Paulo

24Si le centre se concentre, aujourd’hui, le plus grand nombre d’immeubles de bureaux de la métropole, la saturation de ce secteur pour le renouvellement, et la construction de nouveaux bâtiments est indiscutable. Cela signifie la recherche de nouveaux secteurs d’implantation de ces activités, mais comme la centralité est fondamentale pour ce type d’activité, il va se produire comme un débordement du secteur central de la métropole (secteurs contigus). Initialement dans la direction puis – en raison de sa saturation et des prix du m2 du sol urbain – la construction de bureaux a gagné de nouveaux secteurs. C’est ainsi que la localisation des nouveaux bâtiments corporatifs se déplace vers le sud-est de métropole dans les décennies postérieures – principalement les années 1990 – avec des caractéristiques différenciées et complémentaires de celles de la région centrale de São Paulo. Ils forment un ensemble continu, dont la carte n° 1 révèle l’extension depuis le centre de métropole, et qu’on peut appeler un « axe d’entreprises et de commerce de la métropole de São Paulo » en rapport étroit avec les secteurs globalisés de l’économie. La dimension, le type d’immeuble, l’architecture moderne et la « qualité d’espace » vont différencier les occupants et les activités à l’intérieur du secteur de services.

25Cette qualité est un facteur prépondérant du prix d’un bureau, le moindre prix n’étant pas nécessairement la meilleure option. De grandes sociétés recherchent aujourd’hui d’autres éléments, comme la qualité de vie pour le personnel, l’économie une organisation efficace. L’étage élevé, dans ce contexte, est un point important ainsi que, quand on veut construire un bâtiment technologiquement avancé, la souplesse des changements de disposition de l’étage.

26La solution de ce problème a rendu nécessaire l’intermédiation de l’État pour créer de nouvelles possibilités d’expansion du capital. Ceci parce que, si d’une part, l’occupation dans les aires traditionnelles est dense et le système de voirie congestionné, les nouveaux modèles compétitifs de l’économie, qui s’appuient sur un important développement technique, imposent de nouveaux paramètres pour le développement de cette activité (y compris constructifs). Pour surmonter cette situation, il est nécessaire de construire un nouvel espace qui servira d’aire d’expansion. Tout d’abord, parce que l’occupation de l’espace s’est réalisée sous l’égide de la propriété privée du sol urbain où l’espace fragmenté est vendu par morceaux et peut être échangé au cours d’opérations qui se réalisent par et sur le marché. Cette tendance à produire l’espace comme une marchandise, l’introduit dans le circuit des échanges et généralise sa dimension de marchandise. Par ailleurs, l’espace se reproduit en tant que condition de production, attirant des capitaux qui migrent d’un secteur de l’économie à l’autre, pour viabiliser la reproduction. Dans ce contexte, les possibilités d’occuper l’espace sont constamment redéfinies en fonction de la contradiction croissante entre l’abondance et la rareté des aires de la métropole, ce qui explique l’émergence d’une nouvelle logique associée à une nouvelle forme de domination de l’espace, à partir de l’interférence de l’État.

27Ainsi, au moment actuel du processus historique, le processus de la reproduction spatiale à São Paulo, en même temps que la généralisation de l’urbanisation, font naître un nouveau conflit entre l’ancienne possibilité d’occuper des aires comme lieux d’expansion de la tache urbaine et l’actuelle impossibilité d’expansion en vertu de la rareté des aires passibles d’être « incorporées » par le secteur immobilier et destinées à la construction d’immeubles à bureaux. Dans ce contexte, la généralisation de la propriété privée du sol urbain – condition de reproduction de la ville, sous l’égide du capitalisme – devient une limite à l’expansion économique capitaliste. C’est-à-dire que, face aux nécessités imposées par la reproduction du capital, l’espace produit socialement et transformé en marchandise, au cours du processus historique, crée les limites de sa propre reproduction et entre en contradiction avec les nécessités de développement du propre capital. Ceci revient à dire que la « rareté » de l’espace est à la fois produit et propre limitation du processus de la production de l’espace. Ainsi, la transformation de la réalité urbaine révèle de profonds conflits.

Carte n° 3 L’axe central des affaires

Carte n° 3 L’axe central des affaires

28La transformation économique que l’on constate à São Paulo, à la suite de la migration des établissements industriels, n’est pas spécifique de cette métropole.

29Cette tendance existe dans le monde entier et sa spécificité dépend de la façon dont ce changement va se réaliser.

La rareté des lieux.

30La pénurie des espaces disponibles dans la métropole pauliste pour la réalisation de nouvelles activités, oblige les entreprises tournées vers le secteur des services modernes et le secteur financier, à opter pour de nouvelles localisations dans la métropole, gérant un mouvement spatial dans lequel le processus de reproduction spatiale crée des nouvelles centralités. En réalité, la construction d’un « nouvel espace » ne peut se faire que comme extension du centre historique ; cependant, il s’agit d’une aire construite de sorte qu’une stratégie doit être mise en place, permettant la reproduction pour de nouveaux usages capables de répondre à la demande des nouvelles fonctions. Une nouvelle alliance se forme ainsi, conjuguant les intérêts du marché immobilier et des secteurs productifs et financiers, pour la création de ce « nouvel espace ». D’un côté, le secteur immobilier, pour continuer à se reproduire, nécessite toujours de nouvelles stratégies qui rendent possible sa reproduction par l’incorporation sur le marché, de nouvelles aires ; d’autre part, le secteur productif doit faire face à de nouvelles nécessités quant à l’espace construit, pour l’expansion de son activité. Mais ces deux secteurs requièrent tous deux une infrastructure moderne pour leur réalisation.

31La généralisation de la propriété privée du sol urbain ainsi que l’épuisement des aires centrales en tant qu’opportunités de négoces dans la métropole, produisent la rareté de l’espace. L’interférence de l’État est fondamentale pour la reproduction de ces secteurs. En effet, grâce à des modifications dans la législation, de nouvelles possibilités apparaissent, comme la loi du zonage, autorisant des remembrements spatiaux, une augmentation du coefficient d’occupation du sol ? (édifiable) et la verticalisation de l’aire, autant de transformations nécessaires pour le développement de l’économie comme un tout. L’aire d’expansion de l’activité des services modernes se transformera ainsi progressivement en un pôle d’attraction pour les investissements immobiliers, capable d’accueillir les nouvelles fonctions qui s’y développent aujourd’hui. Dans cette aire, le traitement architectonique des immeubles attire une occupation différenciée de haut niveau, suite à l’application des nouvelles technologies (gestion et entretien des immeubles –la sous-traitance – devient une donnée importante). Sur les traces des grands investissements publics dirigés vers cette aire de la ville, les investissements privés prennent forme, nombre d’entre eux dirigés vers des megaprojets immobiliers qui combinent en une seule entreprise, des immeubles à bureaux de haut standing, des hôtels et des centres commerciaux.

32La construction de bureaux dans la ville montre que les activités se distribuent de manière différenciée dans l’espace, alors que dans la région de l’Avenida Paulista nous voyons une prédominance du secteur financier et de la gestion gouvernementale (secrétariats municipaux, de l’État, sociétés publiques), la région de la Marginale/Verbo Divino est centrée sur le secteur de bureaux industriels où se localisent les bâtiments les plus grands (beaucoup avec des superficies supérieures à 1 000m2). Sur la Paulista, le secteur financier est en compétition avec les services, qui sont peu plus significatifs du point de vue de leur localisation. Les banques apparaissent de façon significative à Verbo Divino (la troisième plus grande concentration bancaire de São Paulo) à côté du secteur de bureaux industriels, que marque les régions de Vila Olímpia, Berrini et Marginal, toutes voisines un à côté de l’autre dans les environs d’un ancien secteur industriel.

  • 5  SETOR – BDB NOS 4 ( 1995 ) / 8 ( 19960/ E 10 ( 1996) N. 4 –

Région SUDESTE - Distribution des activités, 19955

financières

industrielles

commerciales

services

gouv..

autres

Centro

18,55

5,42

4,05

2,26

8,35

31,37

Vila Olímpia

7,38

30,42

11,83

35,67

0

14,70

Paulista

27,89

11,09

4

29,11

16,66

11,23

Berrini

10,84

36,36

6,04

39,36

0

7,40

Jardins

4,11

23,37

3,19

45,36

2,84

21,13

Verbo Divino

19,97

33,62

6,30

21,20

16,53

2,38

Faria Lima

14,18

20

5,88

39,07

0,87

20

Marginal

8,87

52,87

1,56

29,65

1,6

5,45

33Source : Bolsa de Imóveis de São Paulo

34Jusqu’en 1985 Vila Olímpia avait 86 000m2 occupés par des bureaux. Entre 1986 et 1990, le chiffre a atteint 114 000m2, en 1996 s’ajoutaient 267 000m2 (une croissance de 210.41 %). La région de l’Avenida Luis Carlos Berrini, qui jusqu’en 1985 possédait un secteur construit de 100 000 m2, concentrait en 1996,422 000m2 (une croissance de 323 % - le plus grand de toutes les régions de bureaux de São Paulo). La région du Verbo Divino - la plus nouvelle - avait jusqu’à 1985 84 000m2 de bureaux construits, en 1996 ce nombre atteignait 275 000m2, une augmentation de 227 %. La région de la Marginale qui jusqu’en 1985 avait 217 000m2 de bureaux arrivait à 386 000m2 en 1996 une augmentation de 77.80 %.

35Nous pouvons encore constater que dans la période janvier de 1995 à mai 2000, les activités immobilières ont été responsables de 20,8 % des investissements réalisés dans l’agglomération de São Paulo, suivies par l’industrie automobile, avec 17,4 %. L’industrie chimique, avec 9,8 %, le commerce de détail avec 7,1 % et les télécommunications avec 6,2 %. Ce nouveau comportement révèle une nouvelle tendance de l’investissement dans l’économie, qui consolide un secteur restreint pour les localisations des bureaux à São Paulo.

36La nouvelle activité économique qui se développe dans la métropole s’allie aux nécessités de la reproduction d’investissements ; selon cette idée, une marchandise est produite à la fois pour le développement d’une activité économique et pour le marché financier en tant qu’investissement, comme par exemple, le développement du marché de location de bureaux grâce à l’essor de l’industrie du bâtiment. Le secteur tertiaire, pour diminuer les coûts (dans une économie hautement compétitive), préfère louer un immeuble plutôt qu’immobiliser du capital dans l’achat d’un immeuble propre.

37À partir du moment où la construction de bureaux apparaît comme un « bien », le secteur de la location de bureaux à São Paulo, devient sensiblement plus important que celui de l’achat et de la vente d’immeubles. Cette situation confirme la tendance du capital financier à migrer vers le segment immobilier, devenu un important secteur d’investissement. Les segments du capital trouvent dans ce secteur, un revenu sûr par rapport à l’ensemble des actifs passibles d’application financière. Ce type d’investissement peut compenser les difficultés rencontrées dans le circuit normal de production – consommation, indiquant une stratégie d’application du capital. Dans ce cas, le capital financier, associé au capital industriel (le secteur de la construction civile) répondant à une nouvelle demande de l’économie,-la croissance du secteur des services a besoin, pour se développer, de l’alliance des entrepreneurs immobiliers avec le pouvoir municipal qui garantit une gestion de la ville suivant les normes nécessaires à la reproduction continue du capital.

38L’action de l’État dans l’espace métropolitain se manifeste au travers des opérations de « rénovation urbaine » qui révèlent une stratégie spatiale de domination, forgée sur l’alliance avec les secteurs économiques. Le secteur immobilier apparaît comme un élément dynamique de l’économie qui dévoile la mobilisation de la richesse foncière et immobilière. Celle-ci s’explique par l’extension du capitalisme financier, résultat des transformations récentes de l’économie capitaliste. Cette situation montre l’entrée du secteur de la construction civile dans le circuit industriel moderne, associé au développement massif de la technologie, en fonction de l’exigence de nouveaux modèles de réalisation de l’activité économique dans les villes mondiales.

39Comme conséquence, l’intervention de l’état produira ou approfondira les inégalités en ce qui concerne l’application des investissements, par la valorisation de l’aire atteinte, au détriment d’autres aires et d’autres lieux de la métropole. Par ailleurs, la rénovation urbaine interfère sur le marché du sol urbain dans la mesure où le processus d’expropriation des propriétaires de maisons dans cette aire, crée, pour le marché immobilier, la possibilité de réoccuper l’espace avec un autre usage, un autre niveau de construction et une autre densité d’occupation, expulsant du lieu, la « population résidente ».

40Ainsi, sur le plan de la reproduction du capital, la métropole se transforme en une « ville d’affaires », le centre du réseau des lieux qui se structure, au niveau mondial, et s’accompagne de modifications constantes des formes urbaines – aussi bien des usages que des fonctions. Comme conséquence, la silhouette des hangars industriels tout comme celle des résidences, donne lieu à de nouveaux usages, par la substitution de hauts immeubles en verre, centres d’affaires, centres commerciaux ou même églises évangéliques, produits de la migration du capital vers d’autres activités économiques qui renforcent la centralisation économique, financière et politique de la métropole.

41Dans les années 1990, un « nouvel axe de commerce e d’entreprises » s’est consolidé (carte 1), en contrepartie à la diminution progressive de l’importance du centre historique de la ville, tendance qui se profilait déjà dans les années 1970. C’est à cette époque aussi que l’on a observé dans la métropole, un changement dans le poids relatif du secteur productif industriel qui se déplace vers d’autres aires, assumant un nouveau rôle dans la division spatiale du travail. Dans ce contexte, des ensembles à bureaux sont construits dans la région sud-ouest de la métropole qui se spécialise en quelque sorte, par rapport aux autres parties de la ville, dans la construction de ce type d’immeubles.

42 La dynamique spatiale de l’activité économique en cours, qui déconcentre l’industrie de la métropole, amène, outre la croissance et l’importance du secteur financier et des services modernes, des activités tournées vers le secteur du tourisme, des loisirs, de la culture etc.

Redéfinition de la centralité

43La centralité se définit, dans le deuxième cas, par une rationalité politique, de l’état, urbaine, qui se veut totale et qui apparaît comme une stratégie qui condense la richesse et pouvoir, bien comme les moyens d’action, l’information, la connaissance, la culture, les idées, la décision. Par ailleurs, dans le panorama mondial actuel, le centre apparaît partout comme une contrepartie de la mondialité. Dans ce contexte, le mondial se développe dans l’articulation potentielle de tout l’espace planétaire, une articulation inégale, puisque le capital, mobile par excellence, migre toujours vers des secteurs plus productifs de la société, gérant une mobilisation frénétique dans l’espace, en un jeu de valorisation/dévalorisation / revalorisation d’aires entières. À ce stage, l’opposition centre- périphérie s’étend depuis les grandes capitales et villes du monde jusqu’aux régions et pays.

44La relation centre –périphérie, se réfère au plan mondial ; par la création de nouveaux réseaux et d’une hiérarchie des lieux et des régions ; elle s’impose aussi sur le plan du lieu, en tant que morphologie stratifiée, produit du développement du capital à l’intérieur de la métropole ; elle oppose la centralité du pouvoir et de la richesse aux périphéries, l’intégration à la ségrégation car les pratiques sociales dans l’espace, se modifient radicalement suivant la rationalité de la reproduction du capital qui redéfinit constamment les espaces en créant de nouvelles contradictions.

45La métropole présente une centralité par rapport au reste du territoire. Elle le domine et articule des aires immenses – un espace dominant (politique) comme condition de reproduction généralisée – en tant que centre d’une morphologie hiérarchisée et stratifiée. Du point de vue spatial, la réorganisation de la société entière gagne une plus grande visibilité, aujourd’hui, à partir des centres urbains pris comme centres de diffusion de l’information, du pouvoir financier, économique, centres des réseaux. La métropole est le lieu à partir duquel on peut analyser les changements profonds qui transforment la société.

46La dynamique urbaine actuelle révèle, dans la métropole, la contradiction entre l’abondance et la rareté ; mais elle n’apparaît que dans quelques points de la métropole, replaçant ainsi la question des relations centre-périphérie. À São Paulo, le mouvement de la production du « nouvel espace » se déroule dans des lieux déterminés, et représente une « nouvelle centralité » ou l’extension de l’ancienne. Comme São Pauloest une métropole densément construite, cet espace, expansion de l’aire centrale, sera produit par la destruction des aires construites, modifiant ses usages et fonctions. Il s’agit de quartiers consolidés, des aires d’appropriation privée puisque la construction de la métropole réalise la propriété privée de la terre, condition du développement du capitalisme.

47Le processus constant de reproduction de la métropole se fait de manière autophagique : les quartiers centraux sont détruits et une masse de plus en plus importante de la population est expulsée vers la périphérie. D’un autre côté, la périphérie se produit comme conséquence d’un processus qui oppose une production sociale de l’espace – fondée sur l’appropriation privée du sol urbain – de sorte que la morphologie sociale se réalise aussi en tant que morphologie spatiale, révélant l’importance de la propriété privée. D’un côté, la propriété privée de la terre urbaine définit l’occupation, tandis que suite à l’action de l’État, le processus de revalorisation de l’espace influence les prix et modifie les usages et fonctions des aires de la ville.

48Dans le centre qui explose en de multiples nouveaux centres, deux phénomènes doivent être analysés. D’abord, le centre qui attire l’information, la richesse, le pouvoir mais produit aussi sa propre saturation avec pour conséquence, l’expulsion de nombreuses activités et de ses habitants. Le centre se détériore et requiert une politique de revitalisation qui, dans la plupart des cas, se fera aux détriments de la population plus pauvre car, revitaliser signifie en finir avec la pauvreté. Enfin, le processus qui s’appuie sur la concentration dans une aire d’activités déterminées par le développement du processus productif, nécessite, pour sa croissance, de nouvelles techniques, connaissances et de nouveaux espaces. La saturation du centre exige que certaines activités – qui ont besoin du centre – se déploient. Néanmoins, celles-ci viennent buter contre le phénomène de la rareté de l’espace.

49Dans les deux cas, une intervention de l’État se fait nécessaire. A ce moment, quelque chose de nouveau s’impose, l’intervention dans l’espace, par l’intermédiaire de diverses institutions consacrées à la gestion et à sa production, suivant une rationalité qui leur est propre ; c’est la réalisation du pouvoir, par la domination de l’espace. On assiste ainsi à une restructuration de l’espace, contrôlée par le pouvoir politique qui s’affirme et place l’État au centre de la gestion des relations sociales de reproduction. Ce processus actuel exige une maîtrise sur les circonstances de la vie sociale et économique, ce qui entraîne une manipulation généralisée. La reproduction du capital, travestie sous la forme de nécessité sociale et imposée comme « l’intérêt public », crée la représentation nécessaire et dissimule les conflits d’intérêts en s’appuyant sur le discours de la « modernisation ».

  • 6  L'action stratégique de l'État produit un espace approprié à partir de son utilisation sur le plan (...)

50Dans ce sens, la reproduction des relations sociales se réalise, maintenant, au travers de la logique des actions politiques et se réfère à la gestion des relations sociales et des forces productives par l’État, son contrôle sur les techniques et sur le savoir.6

51En vertu de la dynamique imposée par le déplacement de l’industrie et le développement d’autres activités, la centralité acquiert, maintenant, un nouveau sens. On observe une diversification des centres, multiplication et différenciation ; tout comme la périphérie, la centralité devient inégale et différenciée. Dans quelques cas, la construction ou la reproduction de la centralité se fait par la négation du quartier et par la production de « centre des affaires », comme conséquences du processus de la valorisation imposé par les transformations.

52Cet aspect révèle le fait que la production continue de la métropole, par le développement capitaliste, provoque un phénomène d’implosion / explosion qui produit d’immenses périphéries et l’évidement du centre. Dans le cas de São Paulo, cela signifie que le mouvement constant de reproduction de la métropole fait le centre s’imploser, tout en produisant de nouvelles centralités. Si d’un côté, la centralité s’accentue, c’est à dire si le centre représente encore le lieu de l’administration, des décisions, de l’organisation politique, de l’information etc., on assiste d’autre part à la constitution d’une pluralité de centres (culturels, religieux, symboliques, de marché, etc.). Simultanément, des agglomérations secondaires, des villes satellites viennent s’installer autour de la métropole. Les périphéries s’étendent à en perdre la vue. Le relief n’est plus un obstacle comme auparavant, les maisons auto-construites se répandent, grimpent sur les flancs des collines de la Cantareira, amplifiant l’expansion au nord de la métropole. São Paulo, apparaît aujourd’hui, comme une ville polynuclée, qui ne cesse d’englober des nouvelles aires d’extension fragmentées. Ce processus de reproduction de l’espace urbain nous place face à des formes qui gagnent de nouveaux contenus. Par ailleurs, la contradiction qui est à la base du processus de production de l’espace s’accentue progressivement, cette production socialisée –processus d’appropriation privée du sol urbain. L’espace se fragmente, se divise en d’innombrables parcelles achetées et vendues par morceaux car l’accès au sol urbain s’obtient par l’intermédiation du marché, ce qui implique une production spatiale hiérarchisée et fragmentée.

53La hiérarchisation sur le plan de la métropole, présuppose la distinction de points dans l’espace qui se multiplient entre les dénommés « espaces nobles et vulgaires », espaces résidentiels de l’élite, espaces des classes moyennes etc. produisant une série de ghettos. Ceux-ci, loin de se juxtaposer, se hiérarchisent dans l’espace social comme conséquence de la hiérarchie sociale et économique. Dans un espace plus ample, une centralité s’établit, de même qu’une disposition inégale des lieux par rapport aux centres. La hiérarchisation signifie ici la constitution d’un espace répressif car elle impose la reproduction des relations de domination. Mais, dans le cas de la périphérie, la domination de l’État se heurte à la domination du trafic de drogues qui s’impose, dans la société, comme une activité économique, maîtrisant une parcelle significative des aires occupées dans la périphérie. Sans le contrôle de ces aires, la réalisation de cette affaire ne serait pas possible. Qu’il s’agisse de la domination de l’État ou de celle du trafic, le contrôle de l’espace s’impose comme une question fondamentale pour la réalisation du pouvoir délimitant la vie quotidienne – en tant que formes de réalisation du capital.

54La contradiction centre-périphérie et par là, la division sociale et technique du travail dans l’espace qui produit une hiérarchie spatiale qui distingue les lieux de la métropole, au sein du processus de reproduction spatiale inégale. L’inégalité du processus de reproduction de l’espace urbain fait du centre, le nœud qui maintient deux forces en relation et puissantes : celle du pouvoir et de la richesse et celle de la misère. La question de la centralité se réfère à la constitution du lieu en tant que point d’accumulation et d’attraction de flux, centre mental et social qui se définit par la réunion et la rencontre. Mais, au cours de la reproduction de l’espace de la métropole, de nouvelles centralités sont produites qui ressemblent à des nœuds articulateurs de flux et de lieux d’accumulation. Ceux-ci présentent une structure moins complexe que le central ; la polynucléarité de la métropole se reproduit ainsi de manière inégale.

55Dans l’espace plus ample de la métropole, on assure une centralité et une disposition inégale des lieux par rapport au centre. Dans ce processus de reproduction de l’espace urbain, les formes anciennes disparaissent pour donner lieu aux nouvelles formes réclamées par les nouvelles activités. Les aires nouvelles gagnent ainsi de nouveaux contenus.

56La centralité est donc associée, aujourd’hui, à une nouvelle capacité de concentration. Dans le cadre produit, l’espace se fragmente, se fait rare autour des centres où il est littéralement pulvérisé, vendu par lots et où il peut assumer une fonction de réserve de valeur, moyen de ségrégation, élément de dispersion de la société dans les périphéries et faubourgs. Ceci parce que la ville a explosé et se concrétise à partir de nouvelles formes, structures, fonctions où des aires énormes gagnent une nouvelle valeur d’usage et par conséquent, d’échange car l’espace, mercantilisé, s’insère dans le monde des marchandises. Dans ce processus, le contenu du centre se transforme, la polynucléation de la métropole, conséquence de l’extension du processus d’urbanisation, pulvérise le centre, créé des sous-centres spécialisés et monofonctionnels ; ici, les formes de centralité se réfèrent à la relation entre usages/fonctions et se placent sur le plan de la consommation de l’espace, en tant qu’activité économique, associée à la valorisation /dévalorisation de certaines aires de la métropole. Le contenu monofonctionnel des sous-centres de la métropole, confère à ces espaces, un caractère transitoire car une fois que l’activité qui lui donne vie se détériore, le sous-centre se vide dans un mouvement de valorisation /dévalorisation des lieux de la métropole provenant des changements dans la division spatiale du travail. Il y a un mouvement qui, en réalité, est produit du déplacement des activités économiques dans l’espace, en fonction de la diminution des coûts et qui gère, momentanément, un afflux et une fréquence dans des lieux déterminés, pour des activités économiques déterminées.

57Le fait que l’espace se transforme en marchandise, produit une mobilisation frénétique déclenchée par les promoteurs immobiliers, ce qui conduit à la détérioration ou même à la destruction des lieux anciens et à la création de nouvelles aires pour ces activités qui font partie désormais du flux de réalisation de la valeur d’échange en fonction de la réalisation d’intérêts immédiats, au nom d’un présent programmé et lucratif. Dans ce contexte, la centralité signifie plus un appui au centre du commerce lié aux échanges, un rétrécissement du sens de « centre ».

58La mobilité de l’activité économique dans l’espace, qui influence et détermine les usages en les associant aux fonctions des lieux, fait en sorte que certains lieux gagnent ou renforcent leur centralité, au détriment d’autres comme le vidage du centre historique de la métropole, transformant ces lieux de fréquence, de rencontres où les groupes s’agrègent ou se distinguent. Une nouvelle centralité se crée et se dispute avec les anciens pôles, pour les substituer ou les complémenter momentanément, puisque, à ce stade, la création spatiale symbolique ou représentative plus profonde repose sur les canalisations des flux d’investissements immobiliers qui eux sont fluides. Cette fluidité qui produit des centres et des pôles différenciés, surtout à partir de la concentration des activités de commerce et services, comme les bars, restaurants, établissements nocturnes et bistrots, finit par créer, en vertu de cette mobilité, ce que l’on appelle la « centralité mobile », des situations concrètes qui se déterminent dans la conjoncture et qui se réfèrent exclusivement aux sous-centres spécialisés, soutenus par une seule fonction. Une fois que les centres ont épuisé toutes les possibilités de consommation, ils se vident. Comme la centralité ne se sépare pas d’une articulation plus ample dans l’espace, les modifications dans le réseau de circulation amplifient ou changent les limites et les possibilités de déplacements des activités économiques, soit en construisant, soit en détruisant les pôles spécialisés. Ainsi, en tant que forme de réunion et de rencontre, en tant que centre commercial, les moments du processus de production gèrent des centralités propres, à chaque époque, reproduisant leur mobilité.

59Généralement, ce processus se manifeste dans les lieux de loisirs de la métropole. Ceux-ci qui surgissent en conséquence du processus d’urbanisation, qui densifie et amplifie la tache urbaine. Dans ce contexte, des centres sont produits dans la métropole, gagnent des fonctions et des significations différenciées en fonction de la construction et de la nécessité d’expansion des espaces destinés aux loisirs. Ces lieux sont produits en créant une centralité qui dirige le flux de personnes, les possibles consommateurs, d’un lieu à l’autre dans la métropole.

60Dans la métropole pauliste, ces centralités se créent de manière différenciée en fonction des moments différenciés de la vie, selon les nécessités de la production de lieux dans la logique de la valeur d’échange. Aujourd’hui, un nouveau pôle de loisirs surgit – hôtels, restaurants, centres commerciaux – sur les traces de la construction du centre de services modernes qui attire journellement, une classe de haut pouvoir acquisitif gérant ainsi une demande spatialement concentrée.

61La construction de ces aires est liée au fait que la reproduction, au moment actuel, se réalise au travers de la programmation de la vie quotidienne, en tant que possibilité d’instauration du quotidien – elle semble envahie par le monde de la marchandise qui uniformise sous la forme d’apparences différenciées des choses et qui organise le temps des loisirs en tant qu’organisation de la société de consommation. Ceci parce que les relations entre le processus de production et le développement des forces productives produisent, dans le monde moderne, de nouvelles possibilités de réaliser l’accumulation.

62La tendance selon laquelle les espaces urbains produits sont destinés à l’échange, signifie que l’appropriation et les modes d’usage tendent à se subordonner (de plus en plus) au marché. En dernière instance, les espaces tendent à diminuer, là où l’usage ne se limite pas à peine à la sphère des marchandises et où l’accès n’est pas associé à l’achat et à la vente d’un « droit d’usage temporaire ». Cette mobilité qui accompagne la reproduction, comme condition de sa réalisation constante, est toujours sélective. Par conséquent, la création de nouveaux lieux centraux se réalise en approfondissant la ségrégation spatiale. Les loisirs et le plaisir de flâner, le corps et les pas sont de plus en plus limités à des espaces surveillés, normalisés et privatisés. Cette situation est la conséquence de la « victoire de la valeur d’échange sur la valeur d’usage », c’est-à-dire que l’espace se reproduit, dans le monde moderne, stimulé par la tendance qui le transforme en marchandise ce qui limiterait son usage aux formes de l’appropriation privée.

63La centralité ainsi construite est associée à un temps, celui des loisirs, dans le contexte de sa transformation dans la métropole, de plus en plus coopté par l’univers de marchandise ; elle est associée à la constitution d’un axe d’entreprises commerciales de la métropole. Cette articulation éclaire le fait que, dans la métropole, les centres d’achat et de loisirs se déplacent, à des moments successifs et parfois simultanés, suite à la rareté des lieux en tant que possibilité et condition de reproduction. Sur le plan local, la conséquence directe est l’approfondissement de la séparation, dans la vie de l’habitant, entre l’espace public / l’espace privé. Sur le plan mondial et régional, on assiste à la mercantilisation des espaces tournés vers les activités de tourisme et de loisirs, comme nouveau secteur économique.

64Dans ce contexte, le contenu de l’urbanisation serait subordonné au moment de la reproduction, dans laquelle de nouvelles possibilités/nécessités de réaliser l’accumulation pointent à l’horizon, comme conséquence du changement de profil de l’économie – comme processus déconcentration / décentralisation – par la migration du capital d’une branche à l’autre de l’économie, ainsi que par la création de nouvelles branches d’activité qui produisent un « nouvel espace ».

65Dans ce processus, la question de l’urbanisation se pose dans d’autres termes. Néanmoins, c’est le même processus qui révèle la création de nouvelles activités économiques, sous l’égide de la modernisation, et approfondit l’inégalité sociale en caractérisant la production de métropole ségréguée.

66En mars 2001, par exemple, la revue Exame (n° 736) constatait ce qu’elle appelait une explosion des entreprises dans l’hôtellerie - la construction de 125 nouveaux hôtels et appart-hôtels pour un total de 30 000 chambres et un à São Paulo d’une activité en rapport avec les secteurs d’affaires, et pas spécifiquement de tourisme.

La vie quotidienne

67La problématique urbaine se révèle en tant que pratique socio-spatiale, sur le plan du vécu. C’est à cause de ça que les transformations révélées au-dessus ont engendré un très grand mouvement de la population contraire la politique de réforme urbaine de la métropole mené par l’Etat (qui a changé une portion de la ville d’espace résidentiel en espace d’affaire) que a eu comme conséquence l’approfondissement de la ségrégation spatiale par la différenciation des usages et des transformations des fonctions des lieux dans la division spatiale du travail, dans la métropole.

68Le plan du local se réfère au mode par lequel la métropole se produit continuellement en tant que le lieu de la reproduction sociale ; cela signifie, par exemple, penser à la manière comment les histoires particulières aussi bien des hommes que des lieux, se réalisent, aujourd’hui, subordonnées au plan mondial qui s’annonce. Cela revient à dire que l’espace gagne une nouvelle dimension dans l’analyse, c’est-à-dire dans son processus de développement ; le capitalisme, pour continuer à se reproduire, produit constamment son propre espace. La production de cet espace apparaît à la fois comme condition et produit de la reproduction du capital qui, au cours de son processus d’expansion, dépasse de plus en plus, les limites de la fabrique pour se réaliser dans un espace plus ample, celui de la ville.

69Au niveau de l’articulation entre ces plans, la production du lieu se réalise d’une façon de plus en plus articulée à un autre plan, révélant la production d’un espace doté de nouvelles caractéristiques. L’approfondissement de la ségrégation : il révèle l’établissement de normes pour les espaces et la standardisation de la vie. Un « nouvel ordre » envahit la métropole, qui définit les modalités d’usage des espaces / nouveau mode de vie et qui se traduit par des formes de ségrégation, où les relations de propriété créent les limites de l’usage, suivant une tendance à la destruction de l’espace public comme lieu de la sociabilité, de la proximité et le substituent par celui des interdits, au nom de la loi et de l’ordre avec des caméras de surveillance. En même temps que l’on fait l’apologie de la technique, on encadre le citoyen dans des rôles qui lui sont imposés par la normalisation de la société, marquant les limites de consommation de l’espace, dans le mouvement de la généralisation de la transformation de l’espace en marchandise. Ainsi, le processus de reproduction de l’espace tend vers une prédominance de l’échange sur les modalités d’usage comme le révèle le mouvement de l’espace de consommation vers la consommation de l’espace – ce processus s’accompagne d’un vidage de la rue comme lieu de rencontre et de loisir, et de la survalorisation des centres commerciaux comme lieux d’achats et de loisirs. Dans le cas de la périphérie soumise au pouvoir du trafic, l’établissement des normes ne suit pas logique de la réalisation de la propriété privée mais celle de la nécessité de réalisation du capital.

70Dans la plus grande partie de l’espace métropolitain, le processus de reproduction de l’espace, dans le monde moderne, se soumet de plus en plus, au jeu du marché immobilier – dans la mesure où de nouvelles stratégies d’accumulation sont apparues, celui-ci se réalise au travers des entrepreneurs immobiliers- et des politiques stratégiques de l´État – qui tendent à créer l’espace de la domination et du contrôle. L’usage de l’espace se transforme ainsi substantiellement, de même que l’accès de la société à cet espace. Dans ce contexte, la valeur d’échange, imprimée à l’espace-marchandise, s’impose à l’usage du sol, dans la mesure où les modes d’appropriation sont progressivement déterminés par le marché.

71Dès lors, l’accès aux lieux de loisirs se fait nécessairement par l’intermédiation du marché ce qui accentue le rôle, d’une part, de la force de la propriété du sol et de l’autre, la nécessité constante de construction de l’espace en tant que moment d’accumulation, impliquant de profonds changements dans les modes d’usage. Sur le plan local, on observe comme conséquence directe de ce fait, un approfondissement de la séparation entre espace public /espace privé. Ce processus accentue la ségrégation par l’explosion des formes, par l’expulsion d’une part de la population résidente ; par le vidage de la rue ce qui gère un appauvrissement des relations sociales.

72Ce processus d’aliénation apparaît sous la forme d’une non-reconnaissance, le citoyen se retrouve devant une métropole aux formes fluides et éphémères ; il vit la restriction des possibilités d’appropriation de l’espace par la détérioration ou même la fin des espaces publics. À son tour, la construction d’immeubles fonctionnels révèle une autre facette de la programmation du quotidien dans ses plus petits détails, comme modèle d’organisation sociale sur le plan du travail. Ces aspects dévoilent l’instauration du quotidien dans les interstices d’une pratique socio-spatiale vidée. Ainsi, les espaces vides et normalisés de cette autre vie contrôlée sont tous deux programmés selon un modèle rigide qui obéit aux nécessités actuelles de la reproduction de la société ; la perte des références spatiales quant à elle, peut-être analysée comme une conséquence de la production autophagique de l’espace au moment du retrait des usages des espaces de la réalisation de la vie.

73Dans la métropole, les nouvelles nécessités prescrites par la reproduction économique s’imposent comme des ruptures dans la morphologie qui a São Paulo, aujourd’hui, semble révéler des formes destinées à exprimer un espace sans épaisseur, une apparente absence des traits du passé, dévasté par les formes de la modernité qui agissent sur la constitution de l’identité citoyen/ville ; tout indique que les « nouvelles » formes possèdent de nouveaux contenus, de nouveaux usages et modes d’usage ; elles redéfinissent les relations sociales. Cela revient à dire que dans ce processus de transformation, on redéfinit les dimensions de la métropole, l’esthétique des formes urbaines, les usages de l’espace public, les relations entre les individus et entre ceux-ci et l’espace. La reproduction de la métropole, ponctuée par des voies de transport rapide (qui marquent la construction de la ville de l’automobile), éclipse la rue, vide le centre, produit les centres commerciaux, redéfinit les relations avec l’autre (le voisin, les amis, les parents, le passant, etc.) en tant que mode de perception dans l’espace où se réalise la vie.

74La nouvelle dynamique urbaine métropolitaine indique donc la constitution de nouvelles centralités dans la métropole et le vidage d’autres, en fonction des transformations dans les usages et fonctions d’aires entières, comme conséquence des transformations dans les secteurs économiques. Dans ce processus, une nouvelle hiérarchie spatiale s’établit, maintenant à un autre niveau, celui de l’économie globalisée. L’espace devient stratégique pour la reproduction, un impératif pour sa continuité. La dynamique, elle aussi révèle des changements de contenu significatifs dans la pratique socio-spatiale concrétisée sur le plan de la vie quotidienne, un appauvrissement des relations sociales, par la normalisation des lieux où se réalise la vie. Donc, le processus de « métropolisation » se révèle dans l’indissociabilité de l’articulation entre les différents plans du réel ; l’économique, le politique et le social révèlent l’espace en tant que condition, produit et moyen du processus de reproduction de la société comme un tout.

75Il est évident que le processus de mondialisation auquel nous assistons aujourd’hui, éclate les frontières entre les états et les surpasse dans la mesure où le capital flue à une vitesse incroyable et où les activités s’articulent dans l’espace global, unies par le marché mondial En effet, les techniques modernes rendent difficile, le contrôle des flux entre les nations. La dispersion des centres décisoires en différents lieux tout comme le « rétrécissement du monde », en fonction de l’efficacité des réseaux de télécommunications et des transports, sont tout autant indéniables.

76À mon avis, le développement rapide et important des sciences et de la technologie appliquée à la production font que, loin d’annuler l’espace, sa production matérielle s’impose comme une condition de réalisation de la reproduction politique et économique. Ce qu’il y a de nouveau, aujourd’hui, c’est la reproduction de la société qui se réalise à l’intérieur et au travers de la production de l’espace.

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Notes

1  Dans l'absence de données, nous partirons des analyses réalisées par le Seade sur l'économie de São Paulo pour les années 1970 et 1980 qui, si elles ne traitent pas exactement de la fin des années 1990, nous donnent quand même une idée des tendances qui se préparaient et nous aident à penser le contenu des transformations dans la métropole.

2  Diagnostic du secteur des services: document de base sur São Paulo, au seuil du xxie siècle, no limiar do século XXI , diagnostics sectoriels de l'économie pauliste – Wilson Cano e Ulysses Governo do Estado de São Paulo , Secretaria de Planejamento e Gestão, Fundação SEADE, São Paulo, 1992 p. 89

3  “Melhores e Maiores”, publicado na Revista Exame n. 745, São Paulo, julho de 2001.

4  Wilson Cano, Ulisses Semeghini e alda Araújo, Análise regional do setor de servicços no esado de São Paulo in SEADE vol III, p.165

5  SETOR – BDB NOS 4 ( 1995 ) / 8 ( 19960/ E 10 ( 1996) N. 4 –

6  L'action stratégique de l'État produit un espace approprié à partir de son utilisation sur le plan du vécu – en relation donc, avec la pratique sociale car la mondialisation se révèle dans la pratique de la vie quotidienne.

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Table des illustrations

Titre Carte n° 1 La commune de São Paulo
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Titre Carte n° 2 Le Centre de São Paulo
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/confins/docannexe/image/1502/img-2.png
Fichier image/png, 250k
Titre Carte n° 3 L’axe central des affaires
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/confins/docannexe/image/1502/img-3.png
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Pour citer cet article

Référence électronique

Ana Fani Alessandri Carlos, « Dynamique urbaine et métropolisation, le cas de São Paulo »Confins [En ligne], 2 | 2008, mis en ligne le 17 février 2008, consulté le 10 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/confins/1502 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/confins.1502

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Auteur

Ana Fani Alessandri Carlos

Professora no Departamento de Geografia da USP, anafanic@usp.br

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