Dominique CARRÉ et Aurélia LAMY (dir.) (2017), Temps, temporalité(s) et dispositifs de médiation
Dominique CARRÉ et Aurélia LAMY (dir.) (2017), Temps, temporalité(s) et dispositifs de médiation, Paris, L’Harmattan
Texte intégral
1Disons-le tout de suite, il s’agit d’un recueil de textes issus du XXe congrès de la Société française des sciences de l’information et de la communication (SFSIC) tenu en 2016. Cet ouvrage constitue le premier de quatre volumes alimentés par les communications présentées lors de ce congrès. On n’attendra donc ni synthèse ni vue d’ensemble. L’intégration du contenu de telles publications se fait toujours a posteriori. Qui plus est, nous sommes en présence d’un petit échantillon des textes publiés. L’ouvrage a heureusement le mérite d’ouvrir sur les questions du temps social, dimension souvent négligée des études en sciences de la communication. L’angle ici retenu pour traiter du temps est celui des dispositifs de médiation. Qu’est-ce à dire ? Si le terme de médiation fait débat, il n’en recouvre pas moins l’idée d’un dispositif de mise en rapport soit social — le médiateur et le « médiatisé », l’animateur et son public, etc. —, soit technique — par le numérique, la mise d’un environnement ou l’agencement d’un contexte. En ce sens, l’usage du terme de médias prend toute sa signification.
2Il n’est pas possible de rendre justice à la dizaine de contributions publiées dans l’ouvrage, oscillant entre des réflexions de nature proprement épistémologique, des études de cas parfois très ciblées (par exemple sur les pratiques de mémorisation des étudiants en droit et en médecine) et quelques analyses portant sur un temps long (par exemple le texte de Benoit Lafon sur les espaces-temps médiatiques). On y traite de quelques sujets d’actualité, notamment celui de la mobilisation citoyenne par l’intermédiaire des médias (Paola Seda), celui de l’amplification des nouvelles (fausses ou non) par les réseaux sociaux ou encore celui des formes inégales d’attention, de « clics » ou de « j’aime » dans les pratiques de lecture numérique et les défis que cela pose au journalisme actuel (Jérémie Nicey).
3Dans une section cherchant à mettre l’accent sur les dispositifs techniques, Gustavo Gomez-Mejia décrit comment certains sites, au premier chef Facebook, proposent des rétrospectives annuelles, construisent et classent des événements selon une logique presque comptable, alors que Fanny Georges et Virginie Julliard montrent comment ils permettent de parler aux morts ! La télémédecine n’est pas oubliée, servant à donner l’illusion de la proximité, voire l’échappée hors de la maladie (Marie Bénéjean et Anne Mayère). Dans un texte vraiment trop court, Xavier Inghilterra et Éric Boutin abordent la question de la désynchronisation induite par les dispositifs de formation à distance, celle des tensions entre la réactivité et l’instantanéité valorisées par les étudiants et une réponse institutionnelle plus saccadée.
4Bref, ce petit livre ne passera sans doute pas à l’histoire, mais il a le mérite de constituer les archives et la trace du foisonnement des recherches françaises dans le domaine des sciences de la communication. Les thématiques qui interpellent les chercheurs ainsi que les sujets d’intérêt scientifique du moment ne sont jamais anodins.
Pour citer cet article
Référence électronique
Gilles Pronovost, « Dominique CARRÉ et Aurélia LAMY (dir.) (2017), Temps, temporalité(s) et dispositifs de médiation », Communication [En ligne], vol. 36/1 | 2019, mis en ligne le 16 avril 2019, consulté le 19 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/communication/9179 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/communication.9179
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