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Lectures

Jacques GERSTLÉ (2010), La communication politique, 2e édition

Paris, Armand Colin
Emmanuel Derieux
Référence(s) :

Jacques GERSTLÉ (2010), La communication politique, 2e édition, Paris, Armand Colin

Texte intégral

1« Objet d’étude considéré comme illégitime, trivial, voire inexistant, il y a trente ans », la communication politique « stimule aujourd’hui une curiosité manifeste, même si elle est davantage suscitée par un engouement pour la communication que pour les vicissitudes de la politique » (p. 5). L’auteur chercherait-il à justifier et à valider ainsi, en introduction de cet ouvrage, ce qu’a été le thème essentiel de ses travaux et enseignements universitaires, en sa qualité de professeur de science politique intéressé par la communication et les médias, dont il offrirait alors une sorte de synthèse ? À la différence de quelques-uns de ses collègues, il n’a cependant pas été particulièrement présent dans les médias français pour commenter les sondages d’opinion à caractère politique et les résultats électoraux qui, sous un angle précis, occupent une place importante dans cette forme de communication.

2Pour l’auteur,

[…] la communication politique se présente comme un ensemble disparate de théories et de techniques, mais elle désigne aussi des pratiques directement politiques. Elle inspire, en effet, des stratégies et des conduites qui varient selon les positions de pouvoir occupées et les situations vécues par les acteurs concrets de la vie politique (p. 7).

3Cette conception le conduit à évoquer, dans la première partie du livre, « le substrat théorique des analyses, la modernisation technique de l’espace public » et « une présentation et une réflexion sur les effets de la communication politique ». La seconde partie est « organisée à partir de la classique distinction entre conquête du pouvoir et exercice du pouvoir ». Y sont ajoutés des développements « relatifs à la participation des citoyens qui animent de plus en plus la communication politique par le bas » (p. 7).

4Le premier chapitre fait état de multiples « conceptions théoriques contrastées » (p. 11), souvent par de simples références à leurs auteurs et qui, de ce fait, ne sont peut-être pas toujours pleinement compréhensibles pour un lectorat insuffisamment instruit ou averti, comme cela est sans doute le cas d’un public d’étudiants débutants à qui s’adresse sans doute principalement le manuel.

5Considérant que « la communication politique a toujours présenté une dimension technique », l’auteur traite dans le deuxième chapitre, de la même manière, de sondages, de marketing politique et de publicité, tout en soulignant qu’en France, celle-ci est limitée par l’adoption d’un « dispositif législatif sur le financement et la moralisation des activités politiques » (p. 39).

6Le troisième chapitre analyse « les effets de la communication persuasive ». On y retrouve bien des allusions à des conceptions théoriques qui ne sont peut-être pas toutes connues des lecteurs et donc comprises.

7Dans la seconde partie, plus concrète, sont successivement abordés, en trois chapitres distincts, les relations de la communication avec « l’élection » (p. 115), « l’exercice du pouvoir » (p. 153) et la « participation des citoyens » (p. 183).

8En conclusion, l’auteur relève que « l’analyse de la communication politique se heurte à divers obstacles ». Il pointe d’abord, à ce titre, « des questions d’ordre théorique, technique et pratique ». Pour lui, « la seconde difficulté se traduit par la tendance moderne à mettre l’accent sur une conception technique de la communication dominée par l’idée de transfert d’informations au détriment de la signification et de l’interprétation ». Tandis que, selon lui, « l’ultime écueil réside dans le discours médiacentrique qui se développe dans l’analyse de la vie politique considérée comme gravitant autour de ce nouveau pouvoir » (p. 225-226). Mais ne remet-il pas ainsi en cause son propre objet d’étude ou approche de la science politique ?

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Pour citer cet article

Référence électronique

Emmanuel Derieux, « Jacques GERSTLÉ (2010), La communication politique, 2e édition »Communication [En ligne], Vol. 33/1 | 2015, mis en ligne le 18 février 2015, consulté le 17 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/communication/5331 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/communication.5331

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Auteur

Emmanuel Derieux

Emmanuel Derieux est professeur à l’Université Panthéon-Assas, Paris 2. Courriel : emmanuel.derieux@u-paris2.fr.

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