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CAHIERS DE L’INSTITUT RÉGIONAL DU TRAVAIL (1997), Communiquer la communication : les pratiques de formation en expression/communication à l’IRT d’Aix-en-Provence

Université de la Méditerranée, no 6.
Éric Dacheux
p. 176-177
Référence(s) :

CAHIERS DE L’INSTITUT RÉGIONAL DU TRAVAIL (1997), Communiquer la communication : les pratiques de formation en expression/communication à l’IRT d’Aix-en-Provence, Université de la Méditerranée, no 6.

Texte intégral

1L’institut de recherche sur le travail (IRT) est un organisme de formation à destination des organisations syndicales. Parmi ces formations on retrouve, bien sûr, l’expression/communication. Ainsi, cette livraison des Cahiers de l’IRT est une réflexion sur la formation continue à la communication, qui s’ancre sur un terrain empirique bien particulier : la formation des syndiqués. On retrouve dans cet ouvrage de 180 pages coordonné par Gérard Zureddu, responsable des stages de communication au sein de l’IRT, huit contributions. La première est celle de Bernard Lamizet, professeur en sciences de l’information et de la communication, qui s’interroge sur les spécificités de la formation à la communication. La seconde, de Dominique Morizot, formatrice, rappelle avec force que la formation à la communication n’est pas l’apprentissage de recettes persuasives plus ou moins performantes, mais l’art incertain de la médiation. Conception que partage le responsable des stages, Gérard Zureddu qui, dans une contribution au titre opaque : « Le sentiment d’autorisation communicationnelle comme produit rituel », montre que le principal résultat des stages n’est pas une meilleure maîtrise technique, mais le renforcement de l’identité syndicale et la validation par le groupe de la capacité communicationnelle du sujet. Dans un registre différent, Andrée Guignet, universitaire spécialiste de la communication écrite, insiste sur la nécessité de décomplexer les stagiaires vis-à-vis de l’écriture et relève la difficulté, pour la formatrice, à sortir les syndiqués des sentiers battus de la langue de bois. Yves Bidet, responsable CFDT, s’interroge, quant à lui, sur les retombées syndicales d’une formation à la communication. Il en voit deux : d’une part, une prise de distance vis-à-vis des pratiques et, d’autre part, la confrontation des pratiques entre syndiqués de sites différents. Un autre responsable CFDT qui organise pour sa centrale des stages « communication » remarque que les stages à l’IRT ont la particularité d’être codirigés par un universitaire. Cette présence universitaire rassure les stagiaires sur la qualité du stage, les pousse à se dépasser mais accroît aussi leurs exigences vis-à-vis de la formation offerte. Les deux dernières contributions sont l’œuvre de deux psychologues expérimentaux, Philippe Guinot et Myriam Germain. Le premier rapporte une recherche qui tend à montrer que la compréhension de la communication n’obéit pas aux mêmes processus cognitifs selon que l’on soit peu expérimenté socialement (jeunes syndicalistes) ou au contraire bénéficiant d’une expérience sociale très riche. La seconde tente de montrer que l’évaluation des représentations sociales des stagiaires peut être un outil performant d’évaluation.

2L’intérêt et la limite principal de cet ouvrage est donc de mélanger les genres. Intérêt, car l’objet du livre est d’éclairer de différentes façons l’apprentissage de la communication, limite car la qualité scientifique des articles est très inégale. De plus, les références théoriques sont plutôt anciennes et la typographie du numéro est vieillotte et peu commode à lire. Enfin, le fait d’intituler un ouvrage consacré à la formation Communiquer la communication pose question. En effet, ce titre semble postuler, sans le démontrer, que l’activité de formation est une activité de communication. Or, les sciences de l’éducation insistent sur les dissymétries (de pouvoir, de connaissance, etc.) entre l’enseignant et l’apprenant. Dissymétries qui font que toute situation d’apprentissage n’est pas obligatoirement une situation de communication. On l’aura compris, même si cet ouvrage porte sur un sujet trop peu exploré (la formation à la communication), ce livre collectif est moins une réflexion sur une didactique de la communication qui reste à inventer que le témoignage d’une expérience concrète et difficilement généralisable.

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Pour citer cet article

Référence papier

Éric Dacheux, « CAHIERS DE L’INSTITUT RÉGIONAL DU TRAVAIL (1997), Communiquer la communication : les pratiques de formation en expression/communication à l’IRT d’Aix-en-Provence »Communication, Vol. 22/1 | 2003, 176-177.

Référence électronique

Éric Dacheux, « CAHIERS DE L’INSTITUT RÉGIONAL DU TRAVAIL (1997), Communiquer la communication : les pratiques de formation en expression/communication à l’IRT d’Aix-en-Provence »Communication [En ligne], Vol. 22/1 | 2003, mis en ligne le 08 janvier 2014, consulté le 09 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/communication/4813 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/communication.4813

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Auteur

Éric Dacheux

Éric Dacheux, Université de Saint-Étienne, IUT de Roanne. Courriel : eric.dacheux@univ-bpclermont.fr

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