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La construction de la signification des reportages télévisuels chez de jeunes adultes

Lorraine Cadotte
p. 82-99

Résumés

À partir d’une recherche réalisée auprès de 27 collégiens, l’auteure a cherché à saisir le processus cognitif dans la compréhension de reportages télévisuels. Cet article examine, principalement, l’interaction entre leurs structures cognitives et leurs formes d’expression dans une situation de réception. Elle conclut que les participants utilisent le modèle du reportage du journal télévisé dans leur structure cognitive. La sélection des éléments est déterminée par certaines formes d’expression inscrites dans les reportages. Les participants ont combiné les éléments sélectionnés selon la structure logique et causale telle qu’elle s’inscrit dans leur structure cognitive. L’interrelation entre les récepteurs et les reportages est le résultat d’une interaction bilatérale.

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Texte intégral

1Dans un contexte où une grande majorité de la population regarde la télévision pour tenter de comprendre le monde, il nous semblait important de porter une attention particulière aux processus de compréhension développés par les récepteurs. Rappelons que, dans le processus de compréhension, les récepteurs ne font pas simplement reconnaître le message par décodage. Ils construisent la signification concrètement par la sélection et par la combinaison d’éléments provenant des messages télévisuels. Les études réalisées sur la réception visent à mieux comprendre comment le récepteur construit la signification des textes médiatiques. Dans cette perspective, notre démarche s’inscrit dans une approche épistémologique constructiviste selon laquelle l’interrelation entre les récepteurs et les textes médiatiques est le résultat d’une interaction bilatérale. Cet article décrit cette interaction en expliquant le processus cognitif de la construction de la signification. Nous abordons ce processus en tenant compte surtout des formes d’expression des reportages télévisuels.

2L’analyse de l’interaction du processus cognitif avec des reportages que nous proposons ici ne se prétend pas exhaustive. Cet article s’intéresse davantage au « comment » de la construction de la signification en interaction avec des reportages. Nous décrivons les composantes du processus cognitif ainsi que la manière dont les structures cognitives peuvent fonctionner dans la sélection et la combinaison des éléments. Puis, nous décrivons les formes d’expression qui ont été retenues dans l’analyse des reportages. Cette réflexion s’appuie sur les résultats d’une recherche réalisée auprès d’un groupe de collégiens de la région de Montréal.

Cadre du processus cognitif

3Les recherches indiquent que les théories portant sur le processus de la compréhension du texte écrit servent à expliquer le fonctionnement cognitif en interaction avec des textes médiatiques. Ainsi, l’approche cognitiviste (ou du traitement de l’information) s’intéresse principalement à la sélection des éléments du texte. Cette sélection peut s’effectuer de deux manières, soit à partir de marques inscrites dans le texte, soit à partir des connaissances antérieures du récepteur. Dans la première situation, les indices formels inscrits dans le texte retiennent l’attention du lecteur. Par la suite, ce dernier décode automatiquement le sens inscrit dans les unités du texte. Les cognitivistes ont également étudié la sélection des unités symboliques du texte médiatique à partir des connaissances antérieures du lecteur. Alors, les connaissances antérieures guideraient la sélection des éléments du texte et confirmeraient ce qui se retrouve déjà dans les connaissances du récepteur.

4Pour décrire le processus cognitif de la construction de la signification de reportages télévisuels, nous cherchons à identifier la structure cognitive des participants liée au genre reportage télévisuel. Il convient, dans un premier temps, de reconnaître les connaissances des récepteurs en ce qui a trait au genre reportage télévisuel et, dans un deuxième temps, de souligner les liens qui unissent ces connaissances afin de pouvoir identifier la structure cognitive liée à ce genre. Ensuite, nous pouvons explorer le fonctionnement de cette structure cognitive en interaction avec des reportages télévisuels.

  • 1 Nous empruntons le terme « structure cognitive » alors que des termes différents servent aussi à dé (...)

5Selon l’approche théorique connexionniste, les connaissances antérieures sont organisées en structures cognitives. L’analyse des structures cognitives des récepteurs fournit des indices sur les relations entre les composantes et résume l’ensemble des caractéristiques qui unissent les connaissances antérieures entre elles. Les structures cognitives1 organisent en réseaux les connaissances déjà en mémoire et proposent les liens à construire entre les éléments sélectionnés. Selon Bruner (1986), c’est cette combinaison des éléments qui tient lieu de signification ; le récepteur crée les liens entre les éléments sélectionnés et construit ainsi la signification.

6La construction de la signification par la combinaison des éléments sélectionnés dans le texte médiatique repose soit sur la structure du texte, soit sur la structure cognitive du récepteur. Lorsque la construction de la signification est initiée par le texte, ce sont des marques lexicales inscrites dans le texte qui indiquent la manière de combiner les éléments sélectionnés. Bresson écrit que « la compréhension d’un texte implique une compétence à effectuer les opérations indiquées par les différentes marques » dans le texte (Bresson, 1981 : 187). Les points de repère dans le texte indiquent les éléments à sélectionner et la structure du texte indique la manière de les combiner.

7Cependant, dans la perspective de l’organisation des connaissances antérieures en structures cognitives, la théorie connexionniste décrit le processus cognitif de la construction de la signification de la manière suivante :

  • la structure cognitive s’active en reconnaissant des indices provenant du texte ;

  • la structure cognitive se manifeste lors de la sélection de certains éléments dans le texte ;

  • le récepteur combine ou construit les relations entre les éléments sélectionnés, guidé par sa structure cognitive (Denhière et Baudet, 1992).

8L’analyse des structures cognitives des récepteurs permet d’avoir accès au processus de la combinaison des éléments sélectionnés dans les reportages. Nous avons analysé les connaissances antérieures et les structures cognitives à l’aide d’activités cognitives. En effet, les activités de classification et de critique favorisent l’accès aux connaissances et aux structures cognitives liées au genre reportage. De plus, l’observation des inférences nous a permis d’interroger le rôle de la structure cognitive dans la construction de la signification des éléments sélectionnés dans les reportages.

9Classer une émission selon un genre particulier va beaucoup plus loin que d’en énumérer tout simplement les caractéristiques. Comme l’explique Gadbois (1994), la classification des caractéristiques requiert des habiletés cognitives d’analyse des contenus et des formes de présentation propres au genre ainsi que la capacité de comparer dans le but de relever les ressemblances et les différences. La classification serait également à la base de toute activité cognitive (Barth, 1993). La capacité de critiquer les reportages se compare aux habiletés cognitives du regard critique (critical viewing) qui englobe l’évaluation et la comparaison. Selon Borchardt (1989) et Sykes (1986), le regard critique fait appel à des habiletés cognitives d’un niveau supérieur : l’analyse, la synthèse et l’évaluation. L’inférence est la troisième habileté cognitive que nous avons retenue afin d’analyser la manière dont les éléments sont combinés. Les inférences et les associations permettent d’examiner les structures cognitives par l’analyse des liens construits par les participants. Comme le souligne Bloch (1999), des chercheurs en anthropologie cognitive commencent à analyser les inférences dans des descriptions de situations concrètes.

10L’analyse des structures cognitives donne accès aux configurations de relations entre les connaissances. Les liens ainsi établis peuvent être des réseaux sémantiques reliés au contenu ou des réseaux reliés à la forme énonciative. À l’aide des structures cognitives des participants, nous cherchons à expliquer ce qui se passe dans la négociation entre les éléments sélectionnés et leur combinaison en interaction avec les formes d’expression des reportages.

Formes d’expression

11Nous avons étudié la construction de la signification sous l’angle du fonctionnement du processus cognitif en rapport avec les formes d’expression de textes télévisuels informatifs. Bromberg (1990) considère qu’en plus des réseaux liés au contenu, il existe des réseaux liés aux facteurs externes du contenu qui sont tout aussi importants dans la construction de la signification. Les formes d’expression spécifiques aux différents supports des messages font partie des facteurs externes et contribuent également à la construction de la signification. Salomon (1981 : 75) a fait remarquer « qu’il peut être parfois trompeur de concentrer son attention uniquement sur le contenu des messages ». La manière dont l’information est présentée par les formes d’expression joue aussi un rôle dans le processus cognitif de la construction de la signification.

12Ainsi, nous nous sommes intéressés à la construction de la signification en examinant le rôle des structures cognitives liées aux formes d’expression des reportages télévisuels. De son côté, Jacquinot (1977) a analysé les structures des formes d’expression des messages pédagogiques et leurs effets sur le processus cognitif. La structure des formes de l’expression codifie, entre autres, les liens entre les plans et les liens entre les images et le commentaire. Cette auteure classifie les liens entre les plans selon deux fonctions : monstrative ou démonstrative. Dans la première fonction, celle du rapport de monstration, les plans témoignent d’un événement qui se déroulerait sans coupure, comme surpris dans son déroulement ; les liens entre les plans sont en fonction du temps et de l’espace. Dans la deuxième fonction, celle du rapport de démonstration, la succession des plans vise plutôt à démontrer ; lorsque quelques plans sont choisis dans un ensemble, les liens sont surtout logiques (exemple : partie d’un tout). Dans l’étude des formes d’expression, nous avons aussi tenu compte de la structure du contenu qui organise l’enchaînement thématique des séquences pour l’ensemble du reportage.

13Salomon (1981) a exploré la relation entre les systèmes symboliques des émissions de télévision et les aptitudes cognitives des enfants. Les systèmes symboliques inhérents à la télévision sont, pour cet auteur, une liste de codes techniques qui servent de stimuli et qui ont toujours les mêmes effets. Les résultats de ses recherches démontrent que les éléments de codage du système symbolique d’un média permettent aux jeunes de développer certaines aptitudes cognitives. Il affirme que les éléments de codage peuvent même remplacer ou supplanter l’activité cognitive. Par exemple, les mouvements de caméra et les effets de montage produiraient toujours les mêmes aptitudes cognitives ; ainsi, le zoom remplace l’activité intellectuelle qui permet à l’enfant de rapporter la partie au tout.

14Les chercheurs qui se sont intéressés à la compréhension des textes médiatiques en examinant de près le rôle des connaissances antérieures se sont concentrés surtout sur les connaissances reliées au réseau sémantique du contenu présenté dans les émissions. Elles servent davantage à expliquer le fonctionnement de la sélection et la rétention des connaissances (Livingstone, 1990 ; Chapelain, 1989 ; Poirier et al., 1993). Le rôle des structures cognitives dans la construction de la signification des textes télévisuels a fait l’objet de quelques études (Höijer, 1992 ; Mason, 1988). Ces différentes recherches ont surtout démontré que les structures cognitives des récepteurs qui sont liées au contenu des messages jouent un rôle important dans la compréhension des textes médiatiques.

15À notre connaissance, il y a eu peu de recherches comme la nôtre, qui ont tenté d’identifier la structure cognitive des récepteurs liée aux formes d’expression du genre reportage et d’en analyser la manifestation ou non dans la construction de la signification dans une situation de réception. L’interaction entre structure cognitive et reportages télévisuels soulève plusieurs questions. Quel est le modèle de reportage télévisuel inscrit dans la structure cognitive des jeunes adultes ? Quel est le lien entre ce modèle et la sélection d’éléments et leur combinaison dans un contexte de réception par rapport aux reportages télévisuels ? Quel est le rôle des structures des reportages dans cette interaction ? À partir d’une recherche réalisée auprès de 27 collégiens, nous avons cherché à décrire le processus cognitif ainsi que le rôle des formes d’expression dans la construction de la signification des reportages.

Méthodologie

16Nous avons adopté une démarche qualitative auprès d’un nombre limité de participants, car elle convient à l’analyse du processus de la construction de la signification. Le processus de la construction de la signification ne peut pas être observé directement, il faut trouver de nouveaux moyens d’exploration (Wolf, 1992 : 279). C’est ce que nous avons fait avec un groupe d’étudiants âgés de 17 à 24 ans provenant de trois collèges de la région de Montréal. Au total, 27 participants divisés en 11 groupes ont participé à la recherche. La méthode de discussion semi-directive par groupe permet de recueillir des informations fidèles aux énoncés des participants.

17Pour réaliser cette étude, trois reportages télévisuels ont été utilisés comme outils déclencheurs. Ils proviennent de la série La course autour du monde diffusée à Radio-Canada. Ces trois reportages ne constituent pas un échantillon représentatif ni un corpus de reportages télévisuels. La problématique de cette recherche ne se situant pas dans l’analyse des systèmes de sens de ces trois reportages afin d’en généraliser les résultats au genre reportage, il n’était donc pas nécessaire de faire le choix des reportages en fonction des critères de sélection d’un corpus. Chacun des trois reportages présente un style différent : journalistique, journal de voyage, vision poétique. La durée moyenne de chacun de ces reportages est de quatre minutes. Afin de ne pas influencer les commentaires des participants lors des rencontres, les trois reportages ont été désignés par le terme de « document ».

18Chaque groupe a visionné deux des trois reportages. Les participants ont rempli, après avoir visionné chacun des reportages, un questionnaire comprenant une question fermée sur leur appréciation du reportage et trois questions ouvertes. Une des questions ouvertes proposait de raconter le reportage à un(e) ami(e) qui ne l’avait pas vu. Raconter le reportage à une amie ou à un ami qui ne l’avait pas vu, c’était parler de quoi, en parler comment, produire quel type de texte.

19Les méthodes utilisées pour analyser les réponses aux questionnaires et les discours des récepteurs comprenaient notamment : l’analyse qualitative des thèmes ; une analyse quantitative de quelques-uns des thèmes ; une analyse du discours de certains commentaires des récepteurs. Les réponses données durant les entrevues de groupe ont toutes été transcrites. Le logiciel d’analyse qualitative QRS NUD-IST a été utilisé pour effectuer l’analyse qualitative des thèmes des entrevues de groupe. Afin d’identifier les structures cognitives des participants, nous avons analysé, lors d’une première étape, leurs connaissances du genre reportage. Ces connaissances générales ont été déduites à partir des commentaires des participants concernant, premièrement, les caractéristiques du genre reportage et, deuxièmement, les commentaires critiques formulés à l’égard des trois reportages visionnés durant les entrevues de groupe. Nous leur avons posé les questions suivantes : D’après vous, à quel genre ce document appartient-il ? À partir d’exemples d’émissions dans lesquelles nous trouvons des reportages, pouvez-vous m’indiquer les différents éléments qui composent un reportage ? Selon vous, la manière dont le sujet est présenté est-elle efficace ? Qu’est-ce que vous auriez fait pour la rendre plus efficace ?

20En procédant à une analyse de deuxième niveau axée sur l’étude des liens entre les connaissances et une comparaison avec ce que certains auteurs expriment sur les caractéristiques des reportages, nous en avons induit la structure cognitive liée au genre reportage télévisuel. Le but de l’analyse quantitative n’était pas d’effectuer une analyse statistique des résultats. Compte tenu du petit nombre de participants, il s’agissait plutôt d’utiliser cette méthode pour valider les catégories des caractéristiques et des critiques afin d’identifier la structure cognitive.

21Puis nous avons analysé les références, c’est-à-dire les éléments sélectionnés par les participants dans les trois reportages. L’étude s’appuie sur les références aux images et aux commentaires mentionnés spontanément par les participants durant la discussion ou en réponse à la question suivante : Y a-t-il des éléments visuels ou sonores que vous avez particulièrement appréciés dans ce reportage ?

22Les éléments sélectionnés sont analysés selon la structure cognitive des participants et la structure des reportages. L’analyse des reportages a porté sur la structure logique des contenus et sur la structure des formes de l’expression. Pour analyser la structure du contenu, nous avons examiné l’enchaînement thématique des séquences des reportages. Nous avons également examiné les liens entre les plans que nous avons classés selon deux fonctions : monstrative ou démonstrative.

23L’analyse des liens et de la signification des références se réalise par la méthode d’analyse du discours. Certains désignent par ce terme l’analyse de l’énonciation, d’autres les pratiques langagières. Dans tous les cas, ce type d’analyse, comme l’expliquent Charlot, Bautier et Rochex (1992), identifie les processus langagiers et cognitifs par les formes d’organisation du discours. Pour Bruner (1991), il s’agit moins de vérifier la validité de la perspective que d’analyser la manière dont cette logique sous-tend la construction de la signification. Nous avons examiné les inférences ; dans un premier temps, en identifiant si la source provenait surtout du commentaire ou de l’image. Deuxièmement, nous avons analysé comment ils expliquaient ce qui se passait. Troisièmement, nous avons analysé les structures cognitives que les participants appliquaient (entre la source et l’explication) pour construire la signification des références. Pour chaque reportage, nous avons analysé les deux références qui ont été sélectionnées par le plus grand nombre de participants. L’objectif de ces différentes analyses était de rendre compte de l’interaction entre le modèle de reportage des structures cognitives des récepteurs et les formes d’expression des reportages dans la construction de la signification.

Résultats

24Les résultats ci-dessous permettent d’identifier la structure cognitive mise en œuvre par les participants dans la construction de la signification des reportages. Rappelons que le processus cognitif de la construction de la signification est issu de l’interaction entre une sélection, faite par les participants, d’éléments provenant de reportages télévisuels et une combinaison de ces éléments. Dans un premier temps, nous examinons les connaissances des participants concernant le genre reportage télévisuel afin d’identifier la structure cognitive qui les unifie. En second lieu, nous analysons les structures des reportages et, plus particulièrement, celle des éléments sélectionnés par les participants, afin d’observer la nature de l’interaction entre les structures cognitives et les formes d’expression. Par la suite, une analyse des inférences produites par les participants lorsqu’ils parlent des images et des commentaires des reportages permet d’identifier si cette structure cognitive sous-tend la construction de la signification des éléments sélectionnés.

Modèle de la structure cognitive

25Dans l’analyse qualitative, nous avons classé les énoncés des participants par sous-thèmes selon le contenu, la forme et la structure du genre reportage. Le tableau 1 indique que nous avons analysé 39 énoncés qui se rapportent au contenu ; 52 commentaires portaient sur la forme des reportages (journaliste, interview, image, son) et 7 sur les structures du reportage. La compilation des connaissances permet d’induire le modèle de la structure cognitive en comparant les connaissances des participants avec ce que certains auteurs disent des caractéristiques des reportages.

Tableau 1. Fréquences des connaissances du genre reportage

Tableau 1. Fréquences des connaissances du genre reportage

26Les participants ont offert les commentaires suivants sur le contenu : les sujets des reportages sont ciblés de façon précise. Aux yeux des jeunes, un reportage présente des informations claires qui sont faciles à comprendre et il apporte un point de vue nouveau sur l’actualité. Or, bien que les sujets soient importants au plan politique, économique et écologique, ils sont traités de manière superficielle :

« Un reportage, il me semble que c’est plus l’actualité de maintenant. »

« Moi, un reportage, je vois ça comme un blitz d’informations condensées. »

27Nous avons relevé, dans les propos des participants, des caractéristiques se rapportant à la forme énonciative des reportages. Pour eux, les journalistes doivent être surtout neutres : ils rapportent l’information, parlent de l’événement comme ils le voient et explorent le sujet en même temps que le téléspectateur en ne donnant pas leur opinion. Toutefois, ils expliquent l’événement et fournissent des exemples. Le journaliste est présent à l’écran principalement au début et à la fin du reportage, et parfois au moment où il pose des questions aux invités. Le micro qu’il tient à la main signale la fonction du journaliste. Pour les participants, la présence du journaliste sur les lieux de l’action est une des caractéristiques importantes du reportage. Dans les reportages, les informations sont parfois transmises par des spécialistes, afin d’apporter des points de vue différents. Les interviews permettent également de recueillir l’opinion de ceux qui sont touchés directement par un problème, ce qui aide à comprendre davantage une situation et à mieux saisir les enjeux à partir de ceux qui sont au centre de l’expérience décrite. Les images permettent de voir les lieux, de présenter la réalité et de montrer les gens tels qu’ils sont puisqu’il n’y a pas, selon les participants, de mise en scène. Les reportages présentent des images chocs et moins esthétiques. Et dans un reportage, ce sont les journalistes qui formulent le commentaire :

« Ce qui me fait dire que c’est un reportage c’est qu’on la voit au début parler avec son micro. »

« C’est un reportage. Elle est sur les lieux, elle donne des faits. »

« Ce sont des images prises chez le monde. Tu sais, on va vraiment dans la vie du monde puis on fait la fouine. »

28Nous avons, dans l’analyse de la structure du message, classé les commentaires des participants se rapportant aux liens qui unissent les différentes parties du texte. Selon les jeunes, le journaliste présente habituellement le sujet dans une introduction, puis développe et termine par un résumé de la situation, un commentaire ou encore en posant une question. Nous avons analysé la structure de traitement à partir des énoncés des participants, en établissant des liens entre les plans et entre les images et le commentaire. Pour les participants, les images et le commentaire du reportage doivent dire la même chose simultanément et les liaisons sont explicites (fonction démonstrative) :

« Il faut qu’ils fassent une introduction, un développement puis une conclusion. »

« Quand il parle des yacks, on voit des yacks. Quand il parle de la chambre, on voit la chambre […] quand il parlait de la vieille dame qui se faisait masser, puis qu’elle aimait ça […]. Bien, c’était elle. Quand il parlait qu’il se faisait attaquer de l’extérieur, tu voyais la radio, la photo de Rambo. Je veux dire, les commentaires, ça suivait l’image. »

29Une analyse de deuxième niveau a été effectuée par la suite à partir de ces connaissances antérieures des participants. Nous avons examiné les liens qui pouvaient unifier ces connaissances afin d’en induire la structure cognitive des participants. Cette analyse de deuxième niveau s’est appuyée sur les écrits de spécialistes qui portent sur le genre reportage télévisuel. Nous pouvons confirmer que bon nombre de ces connaissances correspondent aux caractéristiques du reportage du journal télévisé. Ainsi, par induction, nous pouvons accéder à la structure cognitive des participants qui utilise comme modèle le reportage du journal télévisé. Si le reportage du journal télévisé sert de modèle à la structure cognitive des participants, ce modèle influence-t-il la sélection des éléments des reportages ?

Sélection des points de repère

30Les éléments des reportages qui ont retenu l’attention des jeunes et qui ont été les plus appréciés ont servi de base pour l’analyse du fonctionnement de la structure cognitive dans la construction de la signification. Les résultats indiquent que les participants ont sélectionné toutes les scènes, sauf une, qui témoignent d’une relation monstrative entre les plans. Ils ont aussi sélectionné les images comprenant des gros plans et celles où les personnes se retournent vers la caméra.

31Dans un rapport de monstration, les plans sont agencés comme si l’événement se déroulait sans coupure dans le temps et dans l’espace. Dans ce type de lien, l’image communique aussi des informations, elle n’est pas uniquement l’illustration du commentaire. Les scènes retenues décrivent des événements dont le montage a été constitué pour donner l’impression que les événements se déroulent sans coupure. Les scènes et les images sélectionnées par les participants dans les trois reportages comportent presque toutes des gros plans de personnes. Cette échelle de plan est inhabituelle pour les reportages parce que cela ajoute une dimension dramatique à la situation (Hall, 1971). Le gros plan a aussi comme effet de rompre l’illusion de la réalité. Cependant, le gros plan serait l’une des caractéristiques de l’image télévisuelle (Burns, 1987) qui favorise un lien plus intime avec ce qui se passe et qui permet aux téléspectateurs d’établir une identification avec la personne à l’écran.

32À plusieurs reprises, dans les trois reportages, les personnes filmées regardent directement ou se tournent pour regarder la caméra. Selon une convention des reportages, jusqu’à récemment, les personnes filmées prétendaient ignorer la présence de la caméra, ce qui conférait une certaine transparence et intensifiait l’illusion de capter la réalité. Les reporters de La course autour du monde sont à la fois cameramen et journalistes, ce qui incite les personnes filmées à diriger leur regard vers la caméra. Le regard ainsi tourné vers la caméra, et donc vers le téléspectateur, représente « une forme nouvelle d’écriture et de création » (Brunet, 1992 : 119). Le journaliste n’est plus le seul à observer, il devient lui aussi objet de curiosité.

33Nous pouvons affirmer que les éléments sélectionnés par les récepteurs ont des caractéristiques qui diffèrent de celles du modèle du journal télévisé inscrit dans leur structure cognitive. Dans leur modèle du reportage du journal télévisé, la succession des plans procède par démonstration : quelques plans qui font partie d’un ensemble illustrent le commentaire verbal, alors que les scènes sélectionnées ont une relation monstrative entre les plans (elles donnent l’impression d’une unité de temps et d’espace). Les participants ont aussi sélectionné les images comprenant des gros plans et celles où les personnes se retournent pour regarder la caméra. Nous avons indiqué, plus haut, que dans le modèle des participants, le journaliste doit avoir une position objective sur les événements et doit adopter une position d’observateur. Or, les images que les journalistes ont eux-mêmes filmées et qui ont été sélectionnées par les participants ne correspondent pas aux images objectives qui se retrouvent habituellement dans les reportages du journal télévisé. Nous pouvons affirmer que la sélection de certains éléments dans le reportage est davantage liée aux « marques » situées dans les reportages (gros plans, regards vers la caméra, scènes monstratives). Nous avons donc examiné de quelle manière les récepteurs ont combiné ces éléments sélectionnés et si leur modèle du reportage du journal télévisé a influencé leur construction de la signification.

Construction de la signification

34Les résultats de l’analyse des inférences révèlent que les liens utilisés par les participants pour combiner les éléments sélectionnés relèvent de la structure logique et causale du message. La structure logique du message organise le contenu de l’enchaînement thématique des séquences pour l’ensemble du reportage et les liaisons ont une fonction démonstrative. Nous avons déjà démontré que, dans le reportage du journal télévisé servant de modèle à la structure cognitive des participants, le commentaire garantit habituellement la cohérence, tout en fixant la progression textuelle dans un déroulement logique. Même si la structure du message des trois reportages (outils déclencheurs) ne correspond pas exactement à la structure du message du reportage du journal télévisé, les participants mettent en œuvre, dans leur construction de la signification, une structure logique et causale du message inhérente au modèle pour construire la signification. Ils ont identifié une situation problématique ainsi que ses causes et ses solutions. En construisant la signification, ils cherchent des réponses à leur questionnement : Quelle est la cause de cette situation ?, Quelles en sont les conséquences ?, Quelles sont les solutions ? Les images et les commentaires leur permettent de trouver des réponses à ces questions.

Exemples d’analyse d’inférences

35Par l’analyse des inférences, nous cherchons à identifier la source et le résultat de la construction de la signification. Les trois quarts des participants ont sélectionné la scène du reportage 10 millions de célibataires de Brigitte Nadeau qui montre un couple dans un parc. Plusieurs participants ont été étonnés par le commentaire au sujet de l’interdiction entourant les rencontres amoureuses dans les endroits publics. Pour quelques participants, c’est parce que le couple a défié cette interdiction qu’il se retrouve isolé dans l’image (conséquence) :

« Moi, l’image qui m’a le plus frappé, c’est quand on voyait le couple qui s’embrassait dans le parc. C’était vide autour, il fallait vraiment qu’il s’isole. »

36Quelques participants en ont conclu que le couple était en danger et ils se sont interrogés sur les conséquences de défier cette interdiction. Pour certains, l’image de l’homme solitaire traversant l’écran représentait la solitude et illustrait bien le fait que le célibat était un problème grave pour les Chinois. Dans une autre analyse d’inférence, nous avons remarqué que lorsque les participants ont trouvé les réponses à leurs questions à partir des images, celles-ci viennent confirmer la justesse du commentaire, même si elles ajoutent une dimension poétique ou métaphorique. Ainsi, les participants expliquent que les images des enfants tristes du reportage Le chant de fendre-guerre de Denis Villeneuve (figure 1) évoquent de la tristesse, car au moment de capter ces images, les enfants sont témoins de la mort de leurs parents.

Figure 1. Images du reportage Le chant de fendre-guerre de Denis Villeneuve

Figure 1. Images du reportage Le chant de fendre-guerre de Denis Villeneuve

37Il arrive aussi, lorsque les images et le commentaire ne disent pas la même chose, que les participants trouvent dans les images des réponses à leurs questions en ajoutant des informations qui ne sont pas présentes dans le commentaire et qui peuvent même le contredire. Dans ces cas, les participants ont attribué aux images plus qu’au commentaire le rôle de confirmer l’authenticité, la vérité et la crédibilité de l’événement. À leurs yeux, l’image était aussi crédible que le commentaire.

38La construction de la signification ne relève pas d’une simple perception ou d’un simple enregistrement d’informations issues du reportage. Les participants ont combiné les éléments sélectionnés selon une structure logique et causale telle qu’inscrite dans le modèle de leur structure cognitive. Cette structure du message liée au modèle du reportage du journal télévisé n’était pas exactement inscrite dans les trois reportages que nous avons utilisés comme outils déclencheurs afin d’analyser la construction de la signification dans une situation de réception.

39Selon les résultats, la construction de la signification des reportages télévisuels a semblé fonctionner en partie selon l’approche connexionniste énoncée plus haut. Premièrement, les points de repère sélectionnés ne correspondent pas aux caractéristiques habituelles du modèle des reportages du journal télévisé. Par conséquent, la sélection des éléments n’a donc pas été dirigée par la structure cognitive des participants qui se réfère plutôt au modèle du journal télévisé. C’est la structure des scènes monstratives et les « marques » des trois reportages qui conduisent à la sélection des éléments dans le reportage. Deuxièmement, la combinaison des éléments afin de construire la signification est déterminée par le modèle de la structure cognitive des participants. Les participants ont sélectionné des éléments dans les trois reportages et ont construit les liens de la même manière pour les trois reportages sans que les différents styles (journalistique, journal de voyage, vision poétique) de ces trois reportages exercent une influence sur le fonctionnement de la structure cognitive dans la combinaison des éléments.

Conclusion

40L’analyse des résultats apporte donc des éléments de réponses aux questions énoncées dans la problématique. Les résultats de cette recherche sur les phénomènes de la réception contribuent à préciser le rôle des structures cognitives en rapport avec les formes d’expression dans la construction de la signification en interaction avec des reportages télévisuels.

41Les résultats de la recherche démontrent que l’interaction entre le processus cognitif de la construction de la signification et les formes d’expression des reportages s’accomplit de la manière suivante :

  • la structure cognitive liée au reportage du journal télévisé s’active à partir d’indices provenant du reportage ;

  • la sélection de certains éléments dans le reportage est dirigée par des « marques » situées dans les reportages ;

  • la combinaison ou la construction de la signification des éléments sélectionnés se réalise en cherchant la cause, les conséquences et les solutions du problème à partir de la structure cognitive dont le modèle est le reportage du journal télévisé.

42Ainsi, la construction de la signification est le résultat d’une interrelation bilatérale entre les récepteurs et les formes d’expression des reportages.

43En terminant, nous explorons quelques pistes pour interpréter ces résultats. Bruner (1986) a développé le modèle de la spirale pour expliquer le développement des processus cognitifs à partir de l’environnement culturel et social. Le modèle de la spirale rend compte du développement et des changements qui se produisent à l’intérieur des structures cognitives à la suite de nouvelles expériences culturelles. Les scènes et les images sélectionnées par les participants ne sont pas typiques des reportages du journal télévisé selon les caractéristiques décrites par eux et validées par les auteurs. Les images sélectionnées dans les reportages reflètent des techniques d’ordre visuel dont les caractéristiques sont spécifiques à l’image télévisuelle. La télévision utilise un système d’écriture au niveau de l’image qui lui est spécifique (Sorlin, 1992). Le modèle de la spirale appliqué à la structure cognitive s’exprime dans la stabilité liée au reportage du journal télévisé et dans le changement apporté par l’expérience liée au langage de l’image télévisuelle. L’expérience crée une déstabilisation dans la structure cognitive, une nouvelle stabilité s’installe, puis de nouvelles expériences modifieront à nouveau la structure cognitive. En suivant le modèle de la spirale de Bruner (1991), nous proposons d’appliquer la formule « la culture donne forme à l’esprit » à l’analyse du processus de la construction de la signification de reportage télévisuel afin de souligner les connaissances et les compétences cognitives de la génération de la culture de l’audiovisuel. Comme Barth (1993 : 69) l’a mentionné, lorsque l’on s’intéresse à la construction de la signification, on met en lumière « l’autre face du savoir, la face cachée : celle qui est en train de se structurer dans le cerveau de nos élèves, celle qui évolue, celle qui est relative au temps, au contexte et à l’affectivité ». Nous pouvons affirmer que, pour cette génération, les images autant que les commentaires communiquent des informations et contribuent à la construction de la signification.

44Ces résultats pourraient intéresser les journalistes qui s’interrogent sur le rôle des images dans les reportages télévisuels. D’autres recherches dans cette direction pourraient apporter des précisions sur les formes d’expression des reportages télévisuels qui dirigent la sélection d’éléments. L’analyse des reportages demanderait à être plus approfondie, car c’est peut-être à ce niveau, comme le fait remarquer Jacquinot (1984 : 253), que la spécificité de l’image est « particulièrement apte à développer chez l’usager une faculté de participation et d’élaboration cognitive ». De plus, les chercheurs qui s’inscrivent dans une approche épistémologique constructiviste doivent poursuivre le développement de méthode d’analyse des inférences afin de rendre compte du processus cognitif des récepteurs dans la construction de la signification.

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Bibliographie

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Notes

1 Nous empruntons le terme « structure cognitive » alors que des termes différents servent aussi à désigner cette composante du processus cognitif, tels « réseaux de relations », « schèmes » et « modèles opératoires » (Raynal et Rieunier, 1997).

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Table des illustrations

Titre Tableau 1. Fréquences des connaissances du genre reportage
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Titre Figure 1. Images du reportage Le chant de fendre-guerre de Denis Villeneuve
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Pour citer cet article

Référence papier

Lorraine Cadotte, « La construction de la signification des reportages télévisuels chez de jeunes adultes »Communication, Vol. 22/1 | 2003, 82-99.

Référence électronique

Lorraine Cadotte, « La construction de la signification des reportages télévisuels chez de jeunes adultes »Communication [En ligne], Vol. 22/1 | 2003, mis en ligne le 08 janvier 2014, consulté le 21 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/communication/4772 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/communication.4772

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Auteur

Lorraine Cadotte

Lorraine Cadotte est consultante en communication pédagogique. Elle remercie les évaluateurs de la revue Communication pour leurs commentaires. Courriel : cadottel@sympatico.ca

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