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Du star system au people

L’extension d’une logique économique
Jean-Pierre Esquenazi
p. 37-53

Résumés

La technique commerciale qui consiste à vendre certains produits en publicisant la personnalité privée de certains individus prend son origine dans ce qu’Hollywood a appelé le « star system ». L’industrie de la culture et des médias a généralisé le procédé : son extension a transformé des personnalités de toutes sortes en « stars », c’est-à-dire en images vivantes et rémunératrices. La concurrence a alors conduit à des formes variées d’altérations du système, particulièrement présentes à la télévision.

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Texte intégral

1J’appellerai people une tendance des médias contemporains à utiliser de façon systématique d’une part les ressorts et les actes de la personnalité et de la vie privée et d’autre part les comportements et les langages familiers en général attribués à la sphère privée : cette définition très large doit suffire à la présente recherche sur l’histoire de cet usage médiatique. Le terme décisif en est « de façon systématique ». Car bien entendu les « actes de la vie privée » ont de tout temps réussi à trouver le chemin de la sphère publique. Arlette Farge (1986) a par exemple montré combien la vie privée était omniprésente au XVIIIe siècle y compris dans la sphère politique. Mais l’emploi rationalisé d’arguments touchant à la vie privée, aux sentiments et aux comportements qu’elle est réputée abriter ne prend son essor qu’au début du XXe siècle. Il est attaché à une conception commerciale de la production culturelle, dont je crois qu’il est intéressant de rappeler la logique si l’on veut saisir sa généralisation ou peut-être faut-il dire sa dissémination actuelle.

Hollywood et le star system : un marketing…

2C’est le producteur indépendant Carl Laemmle qui, en 1911, aurait « inventé » le star system. Désireux de lutter par tous les moyens contre le consortium créé par Thomas Edison pour contrôler la production cinématographique, il emploie de nouveaux moyens publicitaires liés à ses artistes sous contrat. Pour promouvoir peu avant sa sortie l’un de ses films, il fait par exemple savoir que son interprète principale, Florence Lawrence, a été tuée accidentellement. Les premiers magazines consacrés au cinéma comme Motion picture story magazine publicisent le drame et procurent au film un remarquable succès. L’industrie du cinéma, qui avait eu jusqu’à présent tendance à cacher le nom des interprètes des films, comprend l’intérêt d’entretenir par le biais d’une publicisation contrôlée un commerce d’informations au sujet des plus grandes vedettes. Mary Pickford, la « petite fiancée de l’Amérique », atteindra durant la Première Guerre mondiale des sommets de popularité qui l’emprisonnent dans des rôles de très jeunes filles et l’obligeront à « rester » une adolescente jusqu’à près de quarante ans.

3Rapidement les grands Studios vont rationaliser le système qu’ont décrit précisément Bordwell, Staiger et Thompson (1985) ou Tim Balio (1985). Je m’inspire ici de leurs travaux pour décrire succinctement ce régime original de capitalisation d’une image privée qu’on a préalablement construite. Les auteurs commencent par trancher le dilemme du type œuf-poule qu’on pourrait être amené à poser à propos de la production : c’est bien la star qui est première par rapport au film, celui-ci n’étant conçu que comme un « véhicule » pour celle-là. L’on attend des produits cinématographiques qu’ils contribuent à entretenir avec succès la relation de la star avec son public. Car la star est un bien précieux sur lequel le studio a beaucoup investi et qui lui permet de réguler la vente des films : parce qu’une star est capable d’attirer un public sinon fixe du moins évaluable, sa présence dans un film constitue une garantie pour son exploitation.

4La star a été choisie parmi de nombreux concurrents : des envoyés des studios font passer en moyenne deux mille auditions avant de trouver la perle rare, qu’on ramènera à Hollywood, qu’on formera pendant de longues années afin d’en faire d’une part un comédien expérimenté, d’autre part une personnalité capable de fasciner les foules. Les erreurs peuvent se payer très cher ; en témoigne l’édifiante histoire de Bette Davis racontée par Cathy Klaprat (1985) dans l’ouvrage dirigé de Tim Balio. L’actrice, jeune recrue de la Warner, est présentée à la presse par le service de publicité et utilisée dans des films comme « coquette » : les rôles qui lui sont attribués sont conformes à la personnalité que le service de publicité lui avait façonnée. Mais les films sont des échecs et l’actrice est abandonnée : louée à la RKO qui l’emploie dans un rôle de vamp, elle rencontre un grand succès. Warner décide de la récupérer, lui refait une biographie et un visage et l’emploie maintenant dans des rôles conformes à sa nouvelle personnalité. Les témoignages et les documents ne manquent pas qui découvrent une même conception : les stars sont des personnes chargées d’endosser une personnalité faite sur mesure et de la manifester de la façon la plus photogénique possible dans les films comme dans la vie « de tous les jours ». De ce point de vue, les rôles (les personnages dans les films) sont évidemment seconds par rapport aux personnalités (les personnalités starifiées), car ce sont elles qui assurent la continuité du commerce des films.

… d’images réelles…

5Les plus perspicaces des observateurs du phénomène des stars s’attachent à préciser de quoi sont faites ces personnalités dont les « Majors » font leur système d’assurance personnel. Dès 1957, Edgar Morin (1984), après avoir constaté que le star system est d’abord une production commerciale et que « la façon de vivre de la star est elle-même une marchandise » (p. 120), insiste sur la logique contradictoire qui conduit l’existence starifiée. La star doit allier la beauté et la spiritualité, unir la simplicité et la magnificence, feindre d’interpréter des rôles alors qu’elle ne cesse d’habiter son propre rôle ; elle ne doit pas quitter son masque de star mais paraître naturelle. L’étrangeté de son statut conduit Edgar Morin à proposer un rapprochement étonnant : qui ressemble plus à la star sinon le non acteur, celui que le cinéma emploie non pour sa technique d’acteur mais pour son type ? Le non acteur se présente devant la caméra non en tant qu’il est un autre mais en tant qu’il est lui-même. Comme le non acteur, la star vit, certes d’une façon très différente, l’inévitable contamination de ses vies privé et publique.

6Richard Dyer (1979), après avoir énuméré à son tour les contradictions auxquelles sont soumises les stars, identifie leur cause : elles doivent mener une existence réelle qui se conforme aux lignes directrices d’une image ou d’un cliché. L’auteur montre, au cours d’une analyse pénétrante, que cette image tient son succès au fait que la star réussit à incarner un type social de façon parfaitement individualisée : le type est seulement « le terrain sur lequel une image particulière de star est construite » (p. 68). Le cinéma, qui permet de mettre en valeur un visage, un regard, une démarche, une voix, bref une forme de charisme audiovisuel, donne l’occasion à certains individus, d’abord choisis en raison de leur capacité à représenter des types, d’imposer une personnification remarquable du type en donnant corps à un personnage. Dyer en est conduit à comparer la star au personnage du roman, qui lui aussi vit grâce à la force d’une image : il y aurait peu de différences, du point de vue du public, entre Arsène Lupin et Cary Grant ou entre Marguerite Gauthier et Greta Garbo. Comme on le comprend dès maintenant, l’équilibre est fragile qui permet aux stars de demeurer une marchandise à la forte valeur ajoutée sur le marché : la généralisation du système via le people, qui subit alors une sorte de dégradation ontologique inévitable, est confrontée à des situations de déséquilibre ou d’instabilité continuelles.

… dépendant de la constance d’un public

7Bien évidemment, le star system a pour but d’exercer des pressions commerciales sur le public en profitant de l’attraction exercée par ces personnages « vrais » que sont les stars. D’ailleurs le phénomène n’aurait pas intéressé si justement s’il n’apparaissait pas comme « un phénomène de masse » : cette expression signifie que, regardé depuis une posture en surplomb, une foule de gens paraissent avoir une attitude identique. Cette apparence sert de fondement pour une analyse qui omet de vérifier l’hypothèse initiale (l’adhérence de chaque membre public à un comportement réglé et uniforme) pour porter l’effort sur une analyse de l’objet destiné à vérifier son caractère « fascinatoire ».

8Edgar Morin propose quant à lui une hypothèse plus productrice pour expliquer le succès des stars : « La star joue naturellement le rôle de modèle. Mais elle ne se borne pas à offrir au mimétisme les us et les rites des gens bien élevés, riches, estimés […] Elle propose et impose une nouvelle éthique de l’individualité, et qui est celle du loisir moderne » (1984 : 166). L’invention de la star aurait donc des racines plus profondes qu’une simple idée de marketing : elle correspondrait à une transformation profonde de sociétés marquées par l’avènement de classes moyennes en quête de formes culturelles à vivre. L’amour, dissocié du mariage comme modèle obligatoire, devient à travers la vie enchantée des stars le fer de lance d’une vie grandement occupée par le loisir : l’histoire d’amour occupe le devant de la scène du star system comme elle occupera celle du people. Les médias, comme le détaillera Edgar Morin dans L’Esprit du temps (1964), seront non seulement réceptifs mais plus encore les véritables propagandistes de l’individualité starisée et de ses formes de vie. Ce sont les textes médiatiques (Dyer, 1979) qui édifient l’image des stars comme ils construisent l’image d’une existence emplie de divertissements.

9De ce point de vue, l’éclosion du star system et son épanouissement peuvent être mis en relation avec de grandes transformations sociales qu’ont mises en évidence par exemple David Riesman (1964) dans son ouvrage La foule solitaire ou Antoine Prost (1999) à travers sa contribution à la monumentale Histoire de la vie privée. Le premier décrit un phénomène sensible dès la fin des années quarante aux États-Unis et attaché à de nouvelles formes de transmission. Selon le sociologue américain, les groupes de pairs ont tendance à remplacer l’héritage des pères pour les jeunes Américains : ceux-ci entretiennent dans les groupes d’amis ou de scolarité la nouvelle culture forgée et propagée par les médias. Les valeurs transmises par ces derniers tendent à remplacer celles de l’ancienne génération. En France, l’autonomie nouvelle de la jeunesse est l’une des principales conséquences de l’essor économique des trente glorieuses selon l’historien français. L’allongement de la durée des études, les transformations de l’habitat et des nouveautés technologiques comme le transistor ou l’électrophone convergent pour offrir à la jeunesse les instruments d’une vie culturelle indépendante, dont les aspirations au changement sont souvent puissantes : par exemple l’enquête menée en 1957 par Françoise Giroud (1958) montre combien la vie d’indépendance affichée des grandes stars féminines autorise les jeunes femmes du temps à rêver à de nouvelles libertés pour les femmes. Cet exemple prouve que le rôle social joué par la politique marketing des grandes entreprises hollywoodiennes a sans aucun doute dépassé leurs attentes : cette politique n’a pas eu pour seul effet un engourdissement généralisé malgré les affirmations répétées de la sociologie des industries culturelles.

L’économie culturelle comme généralisation du star system

10L’ouvrage de Françoise Benhamou (2002) L’économie du star system propose une remarquable synthèse d’un phénomène que l’auteur expose dans son introduction de la façon suivante : « Le système du vedettariat est devenu le mode de fonctionnement quasi-naturel de nombre d’activités, consultants, banquiers d’affaire, avocats, mannequins, créateurs de mode s’y essaient. Ni les industries du livre, du disque, de la télévision, ni les spectacles ni les musées et les mondes des arts ne s’y soustraient » (p. 13). L’économiste étudie patiemment comment est construite et entretenue la valeur de la star comprise comme « marchandise totale », nécessitant « d’importants investissements, qui font appel à diverses techniques industrielles de rationalisation et de standardisation » (p. 36). À l’intérieur de cette économie, le capital est fondé sur la réputation, produite à partir de différences réduites qui s’accumulent et finissent par constituer une image puissante. Celle-ci ci se distingue par sa plasticité qui rend aisée son appropriation. Dès qu’elle atteint une certaine « masse critique », l’image est entretenue par les interventions médiatiques les plus diverses (p. 85-86).

11Le détail de l’analyse économique de Françoise Benhamou nous intéressera moins que ses conséquences sur certaines politiques médiatiques. Il faut cependant partir des contraintes commerciales décisives afin d’appréhender convenablement ces conséquences.

12Premièrement. La généralisation du star system implique la diffusion des pratiques de marketing qui lui sont associées ; chacun pense pouvoir et est souvent capable d’être son propre producteur. Tous les milieux produisent leur lot de candidats au star system : la téléréalité a même permis au quidam de se réclamer de sa propre trivialité pour entrer dans jeu. On n’est donc guère surpris de découvrir une maîtrise remarquable des formes de communication people dans toutes les classes sociales, comme si le people était devenu une forme culturelle dominante.

13Deuxièmement. Dans son analyse des comportements de consommation, Françoise Benhamou met en valeur un double comportement, de différenciation et d’indépendance d’une part, d’imitation de l’autre : cependant, « la seconde attitude tend à prévaloir lorsqu’on agrège les comportements individuels » (p. 77). Dès lors il devient déterminant pour chaque postulant, dans la terrible situation de concurrence où il se trouve, d’asseoir sa réputation de façon suffisante afin d’obtenir cet effet d’imitation nécessaire à son succès. La dépendance vis-à-vis des premiers acheteurs ou consommateurs induit de la part des industries l’emploi d’un dispositif de mesure performant au moins quantitativement. Une surenchère initiale en découle qui pousse les différentes personnalités à se différencier à tout prix pour se faire remarquer rapidement.

14Troisièmement. La prolifération des domaines où une politique des vedettes peut se mettre en place induit la prolifération des personnalités starisées. Ces domaines possèdent leurs logiques respectives qui cependant convergent dans la pratique du vedettariat. Ce « commun » autorise de façon « naturelle » l’institution de réseaux où se croisent les stars des différents domaines. Ces émissions, que Roger Odin et Francesco Casetti (1990) avaient d’abord appelées « omnibus », constituent l’une des manifestations publiques les plus exemplaires de ces réseaux : Fogiel ou Ardisson y pratiquent un grand brassage entre politiciens, chanteurs, comédiens, écrivains, etc., qui a pour résultat d’exhiber la « culture » commune de ces différentes personnalités starisées. Comme l’a rappelé par exemple Maria Santos-Sainz (2005), les vedettes ont l’habitude de partager modes de vie et différents lieux réservés.

15Quatrièmement. Certaines stars, que l’on pourrait appeler les « méta-stars », jouent un rôle particulièrement important à l’intérieur de cette logique économique : leurs positions leur permettent de rendre visibles les autres personnalités starisées, de leur fournir un lieu d’exhibition de leurs propriétés particulières. Elles sont le plus souvent animateurs et producteurs d’émissions de télévision à fort battage médiatique. Comme l’avaient bien vu Dominique Pasquier et Sabine Chalvon-Demersay (1990), elles sont dépendantes des autres stars pour le succès de leurs émissions et en même temps jouent un rôle déterminant dans la continuité du succès des stars invités. Elles sont en ce sens les « gardiens du temple ». Elles peuvent aussi mélanger les genres : commenter les dernières tenues à la mode, participer à la promotion du nouvel album de tel ou tel chanteur puis permettre à un politicien de commenter le résultat des dernières élections, comme le fait Ruquier dans son émission On n’est pas couché du 22 mars 2008 en invitant le député Balkany.

16Dernière conséquence. Les acteurs ont pour métier d’interpréter des rôles : on peut estimer que jouer le rôle de star qui vous a été attribué comme une simple extension de la logique professionnelle. Par contre, de nombreux métiers gagnés par le vedettariat sont régis par des grammaires de l’authenticité, de la sincérité, de l’objectivité peu compatibles avec celle du star system. Les conflits de déontologie se multiplient dès lors automatiquement quand des journalistes, des avocats, des politiciens, des universitaires se comportent en star. Le secret de l’institution est mis à rude épreuve par des avocats ou des procureurs vedettes, le souci de la vérité est rarement la préoccupation principale de journalistes devenus présentateurs et l’argumentation cède trop souvent la place à la séduction de la part de politiques trop pressées.

17L’expression de « star system » a donc changé de référent : au lieu de renvoyer seulement aux vedettes de l’écran, dont la vie s’exprime finalement plus à travers les fictions narrées par les films que par leurs confidences calculées dans les magazines, il s’est élargi pour désigner un comportement commun à des individus divers. Toutes sortes d’acteurs sociaux appartenant aux domaines les plus divers façonnent en effet leur carrière à partir d’une logique commerciale analogue à celle du star system : ils vendent tout autant leurs personnalités que leurs compétences. Il semble que la définition proposée par Daniel Boorstin (1971) de la star comme une personne réputée pour sa réputation n’a jamais été aussi exacte. La prolifération des stars impose d’abord une nouvelle simplicité : les dieux descendent de l’Olympe et partagent nos soucis quotidiens. Cette multiplication des stars a également des contraintes qualitatives : en particulier, contrairement à ce qu’il en était pour une Greta Garbo ou un Gary Cooper, les personnalités des stars ne peuvent plus se confondre avec leurs carrières. être un écrivain ou un politicien induit en effet des obligations liées à ces champs d’activité : une forme d’écriture ou une politique ne peuvent pas être seulement justifiées par un caractère. Ces nouvelles contraintes induisent évidemment de nouvelles stratégies et de nouvelles formes médiatiques : le people actuel, dont on va maintenant examiner quelques caractéristiques, s’en déduit.

Nouvelles caractéristiques du discours people

18Si le people comme exposition systématique du privé restait essentiellement confiné des années 1920 à 1960 aux grands magazines de cinéma, Photoplay et Confidential aux États-Unis, Cinémonde et Cinérevue en France, la généralisation de la logique économique du star system ne s’est pas produite sans transformer profondément sa médiatisation à travers presse ou télévision. En témoigne d’abord la promotion dont a bénéficié le terme qui est maintenant un genre à part entière dans les rayons des marchands de journaux. Examinons plus précisément ces nouvelles propriétés, en commençant par l’exaspération de sa caractéristique fondatrice.

19La vie privée s’est, dirait-on, généralisée : chacun ou presque commence à avoir une vie privée publique ou publicisable. La matière du people s’est ainsi sérieusement enrichie. Cependant certains produits médiatiques ne semblent pas relever de la publicisation du star system. Par exemple dans des magazines à grande diffusion comme Femme actuelle, des dossiers et même des rubriques sont consacrés à des problèmes relevant de la vie privée : ces problèmes sont considérés comme des difficultés communes, et de ce point de vue relèvent d’une publicisation possible et même souhaitable. Des témoignages sont évoqués qui permettent d’incarner et d’exemplifier les dérangements vécus par les lectrices, suivant la tradition du « Courrier du cœur » créée par Marcelle Segal dans Elle et dont Évelyne Sullerot (1964) a montré l’importance dans une certaine prise de conscience féminine. Plus généralement, cette montée des discours sur les soucis de la vie quotidienne et donc de la vie privée a certainement augmenté l’acceptabilité du discours people,en autorisant par exemple des médias « sérieux » ou « convenables » à ouvrir des pages people. Ce discours que l’on pourrait appeler dans notre perspective pré-people, qui se donne souvent des allures scientifiques en recourant à des experts divers ou en utilisant leurs ouvrages, constitue à la fois une frontière et une condition de possibilité du discours people actuel.

Benoît mon ex, restait ma référence. Avec lui, c’était les montagnes russes, et pour moi l’amour c’était ça. En même temps j’étais vraiment bien avec Philippe. Il me faisait rire, on passait des week-end à faire tout un tas de trucs sympas : expos, ciné, brunchs, tout était simple avec ça. J’aimais ça mais cette relation me paraissait trop lisse. Benoît a fini par resurgir, bague de fiançailles à la main. J’avais tellement rêvé de ce moment que j’ai foncé tête baissée, et quitté Philippe. Mais très vite, j’ai réalisé que Philippe me manquait (Cosmopolitain, n° 413, avril 2008, p. 78).

20On y a fait une rapide allusion au début de ce texte, il a toujours circulé des rumeurs concernant la vie des monarques et des princes. La part que prend le star system dans notre vie culturelle (en donnant à ce terme un sens anthropologique) autorise des médias comme Point de vue à introduire une forme respectueuse de peoplisation de la vie de nos princes actuels. Les particularités de ce discours sont la distance et le sous-entendu : il faut d’une part marquer un respect « nécessaire » envers ces descendants de la noblesse gouvernante dans la perspective conservatrice de ces médias et, d’autre part, montrer que ceux-ci savent avoir une vie personnelle « authentique » et donc des aventures et des amours.

L’unique fille du roi Harald V et de la reine Sonja de Norvège a beau avoir renoncé à son prédicat d’altesse royale en 2002 en se mariant avec l’écrivain dandy Ari Behn, elle conserve le privilège des communiqués officiels : « Leurs Majestés le roi et la reine sont heureux d’annoncer que la princesse Martha Louise et Monsieur Ari Behn attendent leur troisième enfant » […] Cette famille agrandie va-t-elle contraindre la princesse non-conformiste à mettre en sommeil l’école de « médiation et de développement personnel » qu’elle a créée l’été dernier ? Probablement, mais rien ne pourra interrompre le dialogue qu’elle entretient avec ses amis les anges (Point de vue, n° 3113, 19 mars 2008, p. 33).

21Le discours « classique » en termes de people est évidemment organisé autour de la rumeur voire du ragot concernant la vie des stars du cinéma ou de la chanson. Notons qu’il a cependant évolué au cours du temps. L’importance qu’a prise un magazine comme Confidential créé au début des années cinquante est un témoignage : Robert Harrison et ses enquêteurs guettent avant tout faire les scandales dont la vie des stars peut induire. Le contexte moralisateur et soupçonneux de l’époque rend possible cette attitude. Actuellement cette forme discursive, même si elle reste organisée autour des coups de foudre et des ruptures caractéristiques de la vie amoureuse, si elle aime également se faire l’écho des éclats des stars, adopte un ton souvent narquois voire railleur. La descente de l’Olympe due à la prolifération déjà évoquée rapproche les stars de notre regard et nous moquer de leurs embarras est devenu possible. Ajoutons que la tonalité ludique devient de plus en plus présente à l’intérieur d’émissions people. Une méta-star comme Ardisson en a fait l’une de ses marques de fabrique, entraînant dans la dérision à peu près tous les genres du people.

Après sa rupture, ses déboires auprès des maisons de disque et son hospitalisation pour remonter la pente, l’actrice n’est pas encore prête à revenir dans la lumière. Contrairement à ce qui était espéré, elle ne tiendra pas le rôle de la Veuve tatouée, un téléfilm produit par Line Renaud […] Elle attend un virage dans sa vie pour se remettre à tourner ! (Voici, n° 1062, 17 mars 2008, p. 16)

22L’une des grandes nouveautés du people actuel par rapport au people réduit au star system hollywoodien est évidemment la publicisation accordée à la vie familiale : chacun doit absolument montrer ses enfants, combien il les aime, combien il tient à l’organisation de sa maison, combien il participe à la vie quotidienne. L’émission de Anne Sinclair Questions à domicile a été de ce point de vue un précurseur dans le domaine du politique (Esquenazi, 1999). Aujourd’hui, on peut être surpris par le grand nombre d’articles dans un magazine comme Voici suscités par une photographie capturée par un paparazzi et montrant une star tirant une poussette ou accompagnant un enfant. La nécessité où se trouve la star d’exhiber sa normalité a sans doute engagé les deux principaux candidats à la dernière élection présidentielle française à exposer aux médias une famille pourtant en pleine déshérence au moment même de l’élection.

« Je trouve mes enfants absolument formidables », confie-t-elle [Ségolène Royal]. Ils me soutiennent, chacun à sa façon. François aussi ; Je pense tout le temps à eux. Il faut vraiment qu’ils soient équilibrés pour rester sereins dans cette épreuve. Ils s’entraident en notre absence. Je pense qu’ils sont solides parce que leurs parents, contrairement aux rumeurs sont forts et aimants […] Oui nous sommes tous ensembles et nous nous aimons (Paris Match, n° 30179, 29 mars 2007, p. 36).

23Le développement et le succès d’émissions de télévision produites par des méta-stars et fondées sur le rassemblement de stars sur un même plateau a induit un nouveau genre du people que l’on pourrait appeler la « déclaration de parité ». Elle permet l’affirmation de l’égalité entre les stars, quel que soit leur domaine d’origine et peut prendre des formes différentes. L’émission de Michel Drucker Vivement dimanche repose en grande partie sur la forme « amicale » de la déclaration de parité qu’on pourrait appeler « déclaration de vieille amitié ». Certes, depuis longtemps, nous ne sommes pas sans supposer que les stars vivent entre elles ; mais ce que les magazines faisaient auparavant apparaître concernait surtout rivalités ou conflits. Grâce à la multiplication des domaines capables de donner naissance à des stars, celles-ci peuvent sans difficulté témoigner de leur admiration pour d’autres stars ; ces témoignages sont encore plus efficaces s’ils s’appuient sur une authentique familiarité. Se déploient alors devant nos yeux éblouis des réseaux complexes de compagnonnages, d’amitiés, d’intimités entre stars diverses, chacune garantissant l’autre ; Hallyday Sarkosy, Lévy Royal. La multiplicité des mariages entre stars apparaît comme une sorte de preuve à la fois concrète et inquiétante de l’existence de ce réseau : on peut se demander s’il n’est pas en train de se former une nouvelle aristocratie fondée sur un droit du sang aussi impitoyable que celui qui organisait la vie des princes de jadis. Mais il y a d’autres formes courantes de déclaration de parité dont le « duo polémique » : dès lors que deux stars d’origines hétérogènes peuvent discuter ensemble de pair à pair, elles deviennent de facto des alter ego. L’émission de Marc-Olivier Fogiel T’empêche tout le monde de dormir ne manque jamais de préparer l’un de ces « affrontements », comme celui-ci qui permet surtout aux adversaires d’exhiber leur « starité » :

Christan Alévêque : Quand je voyais le reportage tout à l’heure, c’est vrai qu’on parlait de Sarkozy en parlant de ses histoires de fesses, de divorce, et finalement depuis qu’on parle que de ça. Et si vraiment il change on va parler de sa politique et, ça va être encore pire pour lui…

Jean-François Copé : Vous êtes dans la catégorie des mecs qui sont contre. C’est normal que vous alliez dans ce sens là…

CA : La catégorie majoritaire aux dernières élections…

JFC : Majoritaire mais court.

CA : Oh ! Vous avez pris une claque !

JFC : Ça je l’ai dit ! Mais ceux qui ont gagné, ils ont fait 49 %. Ceux qui ont perdu, 47,5 %, donc c’est une claquette ! (T’empêche tout le monde de dormir, 25 mars 2008)

24Nombreuses sont les occasions où les stars interviennent médiatiquement dans des domaines qui ne sont pas les leurs : tout se passe comme si leur était supposée une sorte de compétence universelle acquise automatiquement lors de leur intronisation comme stars. Ce genre nouveau donne une suite inattendue aux activités organisées pour les stars d’alors par les grands studios hollywoodiens : il s’agissait alors surtout de galas de charité ou de fêtes destinées à soutenir des causes humanitaires. Aujourd’hui, ces dernières sont encore investies par les stars mais elles semblent également capables de discourir avec profondeur et sincérité de différents sujets d’intérêt et d’actualité. L’habitude est prise au point que l’on s’étonne (à France Inter, très récemment) qu’une championne de natation comme Laure Manaudou n’a pas d’avis ou d’opinion sur la situation du Tibet.

Le problème, c’est qu’il y a une désinformation totale. On ne nous dit pas les choses telles qu’elles sont parce que rien ne filtre, et les gens ne savent pas dans leur propre pays. Les Tibétains sont aujourd’hui bien inférieurs en nombre parce qu’il y a une colonisation faite par les Chinois. Dans la ville de Lhassa les seuls mendiants dans les rues sont que vous pouvez voir des Tibétains. Les Tibétains n’ont pas le droit d’apprendre leur langue ou vivre leur culture (Véronique Jannot, On n’est pas couché, 22 mars 2008).

25La vocation a pris dans le discours des stars et prêté aux stars une importance grandissante : il est en effet l’un des moyens de faire face à la contradiction notée plus haut qui concerne les exigences du métier et l’existence de la star. Le marketing de la personnalité caractéristique des stars ne trouve sa justification dans le cas d’écrivains, d’avocats ou de politiciens que si la personnalité de ces derniers imprègne littéralement leur activité et en particulier l’exercice de leur métier. Un excellent moyen, de ce point de vue, réside en la mise en avant d’une vocation : celle-ci touche en même temps à la personnalité et au métier, on pourrait même dire qu’elle est l’une des façons de dire l’emprise de la personnalité sur le métier. Déjà, les historiens d’art Kris et Kurz (1987) notaient la prégnance dans le genre de la biographie de génies d’événements précoces déterminant rapidement une véritable passion pour l’activité artistique. De même nos stars actuelles n’hésitent pas à faire valoir un « engagement » initial puissant faisant de l’exercice du métier une conséquence d’une personnalité elle-même fascinante. Cette stratégie est analogue à celle d’Hollywood qui faisait des films des « véhicules » pour les stars ; aujourd’hui c’est la carrière qui est un véhicule pour la personnalité. La conquête de l’état de star passe donc par un événement remarquable, comme celui mis en valeur par Fabrice (membre de l’équipe de Fogiel) à propos de François-Xavier Demaison :

C’est un exemple, Christophe Demaison [rires], François Xavier Demaison, c’est la preuve, un exemple, une preuve qu’on peut se sortir de toute situation ! T’es un financier, à New-York, millionnaire, et t’as décidé de tout plaquer, de devenir comédien… Il y a un dicton qui dit « Aide-toi le ciel t’aidera » : je crois que pour toi les avions du 11 septembre… Tu es un des rares new-yorkais à avoir sauté depuis le World Trade Center avec un golden parachute ! (T’empêche tout le monde de dormir, 25 mars 2008).

26La prolifération du people contemporain suit donc des chemins relativement précis et spécifiques. On peut cependant se demander s’il n’atteint pas aujourd’hui un point d’instabilité majeur. Car sa présence et son emploi massifs exposent de façon flagrante ses failles. Le régime de corruption généralisée qu’il implique, l’absence de contenu et le refus du débat qu’il suppose, la structure sociale fortement inégale qui l’accompagne commencent à devenir trop apparents pour un public jusque là amusé : paradoxalement, alors que les stars n’existent pas sans médiatisation, n’arrive-t-on pas à un point où l’excès de médiatisation devient dangereux pour elles ?

Le « people populaire », un people congédié

27En guise d’épilogue, qui pourrait nous permettre de proposer une hypothèse concernant l’entretien du genre du people, remarquons qu’il y a au moins une sorte de people interdit, un people qui permet de rassembler les stars et leurs critiques habituelles : la mise en scène de la vie privée des classes populaires continue de révolter les « penseurs » de l’espace public. Quand Catherine Millet parvient à vendre deux millions et demi de sa Vie sexuelle, qui suscite moult commentaires enthousiastes sur l’acte « libérateur » dont ce livre est l’occasion, la mise à l’écran télévisée des petites habitudes bizarres de gens « comme vous et moi » a révolté d’une façon extraordinaire la classe médiatique française, et des critiques aussi introduits et doctes qu’Alain Rémond (Télérama) ou Libération se sont acharnés à pourfendre l’émission avec une hargne presque invraisemblable. Les écrits des mois de novembre et décembre 2000 autour de l’émission C’est mon choix, qui précéda le feuilleton Plus belle la vie à l’heure du journal télévisé sur la chaîne France 3, constituent un témoignage fort de la coupure culturelle radicale de la société française et de la certitude des classes moyennes cultivées d’être la dernière barricade contre la barbarie. Rappelons le principe de C’est mon choix : dans un studio en forme d’amphithéâtre, des personnes sont rassemblées, assises face au public, afin de défendre des goûts, des comportements ou des situations particuliers. Quelques titres d’émissions illustreront aisément le type de sujet traité : se sont succédés par exemple « Je suis grosse et je veux le rester », « Maman, tu ne devrais pas t’habiller comme ça ! », « Je suis transformiste. Savez-vous en quelle star je me transforme ? », « Je ne sors qu’avec des hommes plus jeunes que moi ». Presque toujours plaisanteries, excentricités et quelques disputes se succèdent, où se donnent de bon cœur et joyeusement les participants, heureux de dire, de moquer et parfois de défendre les petites particularités privées. Lisons maintenant le texte de David Dufrene, chroniqueur régulier de Libération, publié le 14 novembre 2000 à propos de l’émission.

C’est mon choix : l’émission qui s’est débarrassée du pseudo vernis des autres talk shows. Avec elle au moins il n’y a pas tromperie sur la marchandise. On est dans le gros, jusqu’au cou. On plonge dans l’épaisse mélasse de l’ego affiché sans orgueil ni honneur, d’incroyables souffrances qui s’ignorent. Pour sûr ça frise l’apocalypse et on s’interroge encore sur les mobiles de ces égarés venus exhiber leurs tares et leurs problèmes. Mais ils sont là chaque jour à 13h50 puis à 20h20 et il faut faire avec. Il faut bien se demander si nous n’aurions pas au fond une responsabilité là-dedans. Nous qui avons si peu fait contre l’esprit karaoké, cette culture du tout se vaut, un chanteur avec une voix et un employé de bureau avec des mimiques de chanteur, cette ambiance de succédané qui règne partout. Vous n’avez rien à dire ? Venez débattre, l’important c’est télévisé. Le titre de l’émission en dit long. « C’est mon choix », c’est comme « pourquoi pas ? », c’est comme « et après ? », des réponses décisives qui ne signifient rien, mais qui font leur petit effet : elles coupent court à toute discussion. À « C’est mon choix » comme ailleurs, on croit entendre des choses, il n’y a que du vide. Sauf qu’à l’inverse de ses concurrents ici on ne nous emballe pas ce vide dans du cellophane. C’est du bruit et c’est direct. Et c’est précisément ça qui nous alpague et nous fait mal.

28Ce qui est d’abord intéressant, avec ce texte, c’est qu’il s’applique très facilement à tous les genres de texte people. La star qui donne son avis sur la politique semble valoir autant qu’un spécialiste de sciences politiques : le karaoké n’est pas seulement musical. « L’ego affiché sans orgueil » n’est pas très différent (et même peut-être préférable) à l’ego affiché avec orgueil des stars et couché sur papier glacé ou sonorisé par Ardisson ou Fogiel. Est-ce qu’on entend quelque chose quand on écoute Drucker à Vivement Dimanche, pas vraiment plus en tout cas que lorsqu’on lit, souvent amusé, Voici dans la salle d’attente du dentiste. Mais David Dufrene a choisi sa cible : ce qui est vraiment insupportable, ce sont les gens ordinaires, et le fait qu’ils osent venir parler de leurs petites manies bizarres à eux, qui n’ont pas accès aux manies bizarres mais finalement bien élevées des « vraies » personnalités du people.

29Le second trait frappant de l’article, c’est la véritable haine qui s’en dégage. Soyons plus sociologue que psychologue pour l’examiner : selon Pierre Bourdieu et particulièrement dans La distinction (1979), l’agressivité envers les classes défavorisées n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle provient de classes moyennes dont le capital symbolique est important mais qui se trouvent démunies de capital économique. Tout se passe comme si pour des journalistes « culturels », travaillant pour Libération ou Télérama (nous avons pris l’exemple de Dufrene mais celui d’Alain Rémond à Télérama aurait été aussi démonstratif), souvent investis « à gauche », le people « classique », destiné à entretenir le star system, était inévitable, tandis qu’une émission vouée au « peopopulaire » est insupportable. Sans doute, ce sera notre hypothèse, le people classique est aussi un miroir aux alouettes que certains « proches » aimeraient intégrer. Ceux-ci, agents de communication divers, qui voient évoluer de près l’univers dans lequel évoluent les stars, peuvent vouloir en profiter également. Leurs critiques envers les stars restent, à la manière de celles d’un Beigbeder, cantonnées dans une dérision complice. Par contre le monde dont on cherche à s’arracher peut être décrit comme une sorte d’enfer, surtout quand il passe à la télé.

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Pour citer cet article

Référence papier

Jean-Pierre Esquenazi, « Du star system au people »Communication, Vol. 27/1 | 2009, 37-53.

Référence électronique

Jean-Pierre Esquenazi, « Du star system au people »Communication [En ligne], Vol. 27/1 | 2009, mis en ligne le 05 juin 2013, consulté le 14 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/communication/1247 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/communication.1247

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Auteur

Jean-Pierre Esquenazi

Jean-Pierre Esquenazi est professeur à l’Université de Lyon 3 et responsable de l’axe Publics et Cultures, au sein de l’Équipe Lyonnaise de Recherche en Information et Communication (ELICO). Courriel : jpierre.esquenazi@wanadoo.fr

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