1Voici que paraissent cette année les dixièmes Cahiers que propose la Fondation. Chiffre significatif et symbolique, oserais-je écrire, dans la mesure où il fait en quelque sorte percevoir la longueur du temps et l’épaisseur des matières abordées depuis les tout premiers !...

2Un article liminaire vient d’ailleurs donner une idée précise de cette densité à travers un panorama des sujets traités.

3Revenons dès lors aux présents Cahiers, ce qui frappe une fois de plus, c’est la diversité des traitements du dénominateur – juif – commun et qu’il convient donc de souligner à l’occasion de cette nouvelle livraison de notre revue.

4On en jugera d’autant mieux à travers un pur et simple parcours chronologique.

5Premier point de repère en l’occurrence : l’établissement au début du XXe siècle, dans le Rio Grande do Sul, au Brésil, d’une colonie d’immigrés israélites. S’observe ensuite l’arrivée en Belgique d’étudiantes juives de l’Est (1918-1940) tandis que se fonde à Anvers, dans le même laps de temps, une organisation de secours aux transitaires juifs et que commence à s’opérer, dès 1933, l’exil de réfugiés juifs de l’Allemagne nazie. Entre les deux dates, en 1934, avait retenti un coup de semonce d’ordre culturel avec la représentation à Bruxelles de la pièce de Ferdinand Bruckner : Les Races. Au cœur même de la guerre en Belgique et de la Résistance qui s’y structure, on confectionne des faux papiers pour les Juifs alors qu’un réseau de protestants tente de sauver les persécutés. À l’issue du conflit, on voit poindre les problèmes liés à l’expérience douloureuse des enfants cachés.

6Fil temporel révélateur et porteur de sens donc que viennent compléter, dans un autre registre, la contribution des Belges et des Français à la déclaration de Vatican II sur le judaïsme, les évocations du Rabbi Israel Schapira et d’Eva Jaffé, un hommage à Maxime Steinberg, ainsi que l’appareil critique habituel.