Les pratiques ludiques telles qu’elles sont transmises par les sources écrites et archéologiques (matérielles et figurées) rendent compte d’expériences codifiées selon les classes d’âge, le genre et le statut social. Si celles impliquant des femmes sont moins visibles – car moins décrites et représentées –, elles n’en sont pas pour autant inexistantes.
Le cas des joueuses de kottabos ou « jeu du lancer du vin » est particulièrement révélateur. En Grèce ancienne, la consommation ritualisée et conviviale du vin lors du symposion constitue à la fois un moment important de la sociabilité entre citoyens mâles et une source de plaisirs multisensoriels mêlant jeux d’esprit, visuels et sonores, jeux d’adresse et érotisme. Tantôt acteurs, tantôt spectateurs, les convives s’abandonnaient aux plaisirs et faisaient l’expérience de formes d’altérité grâce au vin dilué de Dionysos, nectar ambivalent mettant à mal l’équilibre du buveur. Le jeu du kottabos semble pouvoir résumer à lui seul l’esprit ...