« Maintenant, tu m’appartiens. » Dans l’univers des jeux de romance au Japon, les personnages masculins les plus populaires expriment ainsi leur amour : en désignant l’héroïne comme leur « chose » (boku no mono). Bien que ces déclarations recyclent des stéréotypes de genre éculés, ils agissent sur les joueuses à la façon d’aphrodisiaques. Plus le personnage se montre, selon leurs propres termes « arrogant » (gōman), « possessif » (dokusen yoku) et « sans scrupules » (akuratsu), plus il suscite la ferveur. Chaque année, lorsque B’sLOG – un mensuel de jeux pour femmes, tiré à 90 000 exemplaires – publie ses résultats de sondage, les noms qui apparaissent au sommet de la liste sont ceux de mâles alpha (ore‑sama).
Appelés « jeux de simulation amoureuse » (ren’ai shumurēshon gēmu) ou « jeux de jeunes filles » (otome gēmu), ces jeux vidéo proposent de faire l’expérience d’une liaison passionnelle avec un partenaire fictif. Généralement élaborés comme des jeux de rôle, ils permettent à la j...