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Actualité de la recherche

Quatre âges des études migratoires

Identifiying four ages of migration studies
Nancy L. Green
p. 185-206

Résumés

Cet article propose de retracer les transformations historiographiques concernant le champ des études migratoires depuis quatre décennies, en distinguant quatre périodes différentes mais non étanches, à partir des cas (largement similaires) états-unien et français. Dans un premier temps, la « découverte » des travailleurs immigrés dans les années 1960-1970 permit de questionner l’homogénéité de la classe ouvrière nationale. Mais assez vite, s’imposa une autre « découverte », celle des femmes immigrées, qui donna lieu à un second âge historiographique à partir des années 1970-1980. Ensuite, comme dans l’historiographie plus générale, le genre apparut comme une catégorie d’analyse essentielle dans ce qu’on pourrait appeler le troisième âge de l’histoire des migrations. Encore opératoire aujourd’hui, il permet d’analyser ensemble le politique et l’économique, en portant attention à la façon dont les politiques migratoires comme les marchés du travail nationaux et internationaux affectent la mobilité des hommes et des femmes. Cependant, un quatrième âge s’intéresse désormais à la sexualité des migrants, comme objet d’inquiétude pour les États (peur de la prostitution ou de l’homosexualité) ou comme espace d’intimité (libération sexuelle comme conséquence, voire comme cause, de la migration). L’article s’achève par une réflexion sur l’approche intersectionnelle, inhérente à l’histoire des migrations qui a toujours croisé appartenances sociales et origines. Il souligne également l’importance d’examiner à la fois l’impact du genre sur la migration et celui de la migration sur les rôles genrés.

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Notes de l’auteur

Une première version de ces réflexions a été publiée dans Green 2011 puis dans Green 2012. Le terme « âge » fait évidemment référence ici à l’article classique de Sayad 1977.

Texte intégral

1L’historiographie est un art mouvant. Les écritures de l’histoire sont aussi dynamiques que leurs sujets. Nos questions nous guident, et les questions d’une époque ne se posent pas forcément à d’autres. Durant une période relativement courte, l’historiographie des choses-qui-nous-intéressent (pour ne pas les nommer pour l’instant) est passée d’une série de découvertes et questions à une autre. Deux possibilités s’ouvrent grâce à ce dynamisme : la révolution ou l’accumulation. En matière d’historiographie, je penche personnellement pour la dernière. Ce sont les fruits de nos questionnements antérieurs qui nous permettent d’avancer. On peut les conserver, même quand les nouvelles questions sont révolutionnaires. Revenons ici sur l’historique de ces transformations dans l’histoire des migrations depuis quarante ans.

  • 1 Perrot 1984 ; Perrot et al. 1986 ; Perrot 1998 ; Sohn & Thélamon 1998 ; Thébaud 2007 [1998]. Voir (...)
  • 2 Morokvasic 1984 ; Piore 1979. Piore a étudié les femmes sur le marché secondaire de travail, mais (...)

2Ce n’est pas aux lectrices et lecteurs de Clio que l’on doit rappeler comment le colloque, puis l’ouvrage pionnier que Michelle Perrot dirigea en 1984, Une histoire des femmes est-elle possible ?, a suscité une réponse affirmative et enthousiaste. Il n’est pas besoin de rappeler non plus que, quand Michelle Perrot d’une part et Anne-Marie Sohn et Françoise Thélamon de l’autre dénoncèrent, en 1998, les « silences de l’histoire » et posèrent la question « l’histoire sans les femmes est-elle possible ? », les voix s’élevèrent de nouveau pour déplorer ce silence et répondre fermement « non » à cette deuxième question. Une histoire sans les femmes n’était – n’est – pas possible, ni en France ni ailleurs. La même année, la publication du livre de Françoise Thébaud, Écrire l’histoire des femmes, fut une autre façon de le confirmer1. Dans le champ de l’histoire des migrations, où j’étudie les situations française et étatsunienne – deux pays historiques d’immigration depuis le xixe siècle – les réponses ont été similaires. En 1984, depuis la France, Mirjana Morokvasic éditait un numéro spécial de l’International Migration Review et titrait l’article d’ouverture « Birds of passage are also women », en réponse à l’ouvrage de Michael Piore sur le travail des immigrés dans les sociétés industrielles, Birds of Passage (1979). La même année, Louis Taravella en France, puis Francesco Cordasco et Donna Gabaccia aux États-Unis résumaient la première décennie de ces travaux en proposant les premières bibliographies sur le sujet (en 1984, 1985 et 1989 respectivement). De l’immigré on était passé résolument à l’immigrée comme objet d’études2.

La « découverte » de la femme immigrée, les années 1970-1980

  • 3 Même si les immigrées n’étaient pas le centre de leur enquête, le livre de Tilly & Scott 1987 res (...)

3Les implications des nouveaux objets vont au-delà des objets eux-mêmes. La « découverte » des travailleurs immigrés, premier âge de la nouvelle historiographie sociale de l’immigration, questionnait l’homogénéité de la classe ouvrière nationale. L’histoire des immigrés – issue de l’historiographie de la classe ouvrière des années 1960-1970 – montrait la diversité de la main-d’œuvre dans les champs, les mines et les fabriques du xixe siècle, comme dans les usines de la grande industrie au xxe siècle. Au même moment, la nouvelle histoire des femmes posait une autre question concernant l’hétérogénéité de l’histoire ouvrière3. Chez les historien.nes de l’immigration, cela conduisit assez vite vers les grandes usines de textile ou vers la petite industrie où se trouvaient historiquement de nombreuses immigrées. Celles-ci, présentes dans l’histoire mais invisibles dans le premier âge de la nouvelle historiographie, deviendront visibles par la suite.

4L’histoire des femmes immigrées, second âge historiographique récent, prend son élan dans les années 1980. Au fur et à mesure des recherches, on trouve des femmes et diverses figures d’immigrées : celles qui ont suivi maris et pères dans l’émigration, mais aussi celles qui partent seules (Irlandaises au xixe siècle, Sénégalaises au xxe siècle, Antillaises et Philippines aujourd’hui). Outre le monde du travail, « l’arrivée » historiographique des femmes élargit les études migratoires à une meilleure compréhension de l’histoire des familles, voire aux questions concernant l’assimilation ou le maintien de la tradition.

5Comme pour d’autres champs, la « découverte » de ces nouveaux objets de recherche va de pair avec la découverte de nouvelles sources. Correspondances, littérature, œuvres d’art, journaux intimes acquièrent leurs lettres de noblesse, tandis que de nouvelles lectures d’anciennes sources se déploient : archives de la police, dossiers de naturalisation, lettres/suppliques à l’État. Sans parler de l’histoire orale qui devient une méthode privilégiée pour rendre la parole aux invisibles, aux « sans voix ».

  • 4 Voir Thébaud 2007 [1998].
  • 5 Phizacklea 1983 ; Kessler-Harris 1977 ; Glenn 1990 ; Kessler-Harris 2007.
  • 6 Voir, par exemple, le colloque « The Implications of Migration on Emancipation and Pseudo-Emancip (...)

6Cette évolution historiographique, de l’invisibilité à la visibilité et du silence à la parole, est bientôt suivie par une autre, un glissement du pessimisme à l’optimisme4. Les premiers travaux mettent souvent en avant les difficultés d’être immigrée. Ainsi, Annie Phizacklea identifie le triple handicap des immigrées, femmes, pauvres et étrangères. Mais Alice Kessler-Harris met l’accent sur la combativité des immigrées et une bonne partie de l’historiographie, jusqu’à aujourd’hui, insiste sur la sororité des intéressées ou leur capacité d’action5. D’un pessimisme des structures, la littérature scientifique glisse vers l’optimisme de l’agentivité. Néanmoins, la question de l’exploitation ou de l’émancipation par le travail et par l’émigration pour les femmes reste entière6.

7Ainsi, tandis que l’histoire de l’immigration questionne la notion de classe elle-même et montre la diversité internationale au sein de l’histoire ouvrière nationale, l’histoire des femmes met au jour d’autres formes d’hétérogénéité et notamment les différenciations et divisions genrées au sein du monde ouvrier. En croisant les deux, l’histoire des immigrées montre la complexité des groupes migratoires eux-mêmes.

  • 7 Voir l’important article de Houstoun, Kramer & Barrett 1984. Voir Gabaccia 1996.
  • 8 Taboada Leonetti & Lévy 1978 ; Taravella 1984. Bien que l’on ait souvent glosé sur un décalage ch (...)

8Il est important de souligner qu’un laps de temps notable sépare l’histoire et l’historiographie, notamment aux États-Unis. Bien que, historiquement, les femmes y aient été prédominantes dans les flux migratoires depuis les années 1930, ce n’est que dans les années 1980 qu’on les intègre à l’historiographie. Elles ne sont « découvertes » qu’au moment où les historiennes féministes commencent à les chercher et les trouvent7. En France, où la féminisation de l’immigration est plus tardive (années 1970) et concomitante du mouvement féministe et des questions posées par les sociologues, il y a une congruence temporelle plus étroite entre histoire et historiographie8.

  • 9 Diner 1983 ; Salazar Parreñas 2001 ; Moya 2007. Pour la France, voir Martin-Fugier 1979 ; Rothenb (...)

9La « découverte » de la femme immigrée permet, aux États-Unis comme en France, de nouvelles interrogations sur les divers marchés du travail et sur les variations des formes d’intégration et d’exclusion. Outre la place classique des femmes dans le travail domestique et le textile, on trouve les immigrées désormais dans l’histoire et l’historiographie du travail agricole, de la grande comme de la petite industrie (l’habillement), et dans celles des services de toutes sortes9. C’est également le cas des femmes autochtones mais la spécificité du statut d’étranger fragilise plus encore les corps et le vécu des immigrées.

Genre : des années 1980 et au-delà

  • 10 Joan Scott a dénoncé en 2008 l’usage trop dispersé du terme (Scott 2008).
  • 11 Voir, par exemple, la deuxième édition, revue et augmentée, du livre de Françoise Thébaud (2007). (...)

10Tandis que l’histoire des femmes et des immigrées poursuit son chemin, de nouvelles questions voient le jour. Certes, Simone de Beauvoir avait écrit dès 1949 « On ne naît pas femme : on le devient » mais ce n’est qu’à partir des années 1980, notamment grâce à l’article de Joan Scott « Genre : une catégorie utile d’analyse historique », que la perspective du genre entre de plain-pied dans les études historiques, refondant les enquêtes, posant des nouvelles questions sur les rôles, les représentations, la construction des identités au travail, à la maison ou dans la sphère publique. Dans l’histoire des migrations comme dans d’autres champs, le terme « genre » est lui-même souvent utilisé de manière très large, sinon lâche, se substituant parfois à « femmes » tout court10. Tout comme la définition du terme, les études sur le genre se sont multipliées, interrogeant les différences entre les sexes, les rapports entre hommes et femmes, mais surtout, au-delà du sexe biologique (dont la binarité est interrogée aujourd’hui), la façon dont les identités genrées et leurs représentations sont construites socialement11.

  • 12 Pedraza 1991 ; Hondagneu-Sotelo 1994 ; Pessar 1999 ; Kofman et al. 2000 ; Mahler & Pessar 2001 ; (...)
  • 13 Catarino, Morokvasic & Hily 2005 ; Donato et al. 2006.
  • 14 Donato & Gabaccia 2015 ; Brettell 2016. Voir également Choy & Wu 2017.

11En histoire des migrations, le tournant vers une approche genrée implique des questions qui vont au-delà du genre lui-même. Le terme y est adopté dans les années 1990, que l’on peut qualifier de troisième âge de l’histoire des migrations, des sociologues et des anthropologues ouvrant là encore la voie12. Des deux côtés de l’Atlantique, deux numéros spéciaux de revues font le point en 2005 et 2006 : « Femmes, genre, migration et mobilités », Revue européenne des migrations internationales (2005) ; « Gender and Migration Revisited », International Migration Review (2006)13. Plus récemment, Katherine Donato et Donna Gabaccia, tout comme Caroline Brettell, ont proposé des synthèses14.

  • 15 Donaldson et al. 2009.

12L’analyse genrée des migrations questionne l’expérience des individus. Les migrations comportent en elles-mêmes des formes de construction des identités masculines ou féminines. L’homme migrant montrant (ou « performant ») sa masculinité à travers sa mobilité fut longtemps l’image même de la migration15. Mais l’analyse genrée scrute aussi l’État et les employeurs dans leurs pratiques et leurs façons de conceptualiser les citoyens ou les travailleurs. Comment l’État ou les États – d’émigration comme d’immigration –, ainsi que la/les sociétés – d’origine comme d’accueil –, les employeurs, et les intéressé.es eux-mêmes perçoivent-ils les rôles des hommes et des femmes et quelles en sont les conséquences ? Alors que les enquêtes précédentes s’intéressaient plutôt aux structures – classes, capitalisme, marchés du travail, fonctionnement de l’État –, des questions nouvelles, plus ancrées dans une interprétation post-structuraliste, mettent désormais l’accent sur la construction des catégories genrées non seulement au niveau de l’État mais aussi à l’échelle de l’individu. Le genre est aussi une catégorie dynamique dans le temps, invitant à observer comment législateurs, agents de l’État aux frontières et patrons ont imaginé et défini des normes d’accueil genrées et comment les femmes et les hommes ont, selon les époques, vécu l’expérience migratoire (attentes et stratégies).

  • 16 Guerry 2013 ; Bredbenner 1998 ; Smith 1997 ; Barton 2019. Voir également Auslander & Zancarini-Fo (...)
  • 17 Pour une critique de la notion de « féminisation », voir Donato & Gabaccia 2015.

13Il s’agit pour l’histoire des migrations de comprendre les causes comme les effets genrés de l’émigration et de l’immigration. Le politique et l’économique s’y mêlent. Les politiques d’immigration et de citoyenneté sont souvent genrées sans que ce dessein soit toujours explicite, comme Linda Guerry l’a bien démontré à propos des naturalisations en France, Candice Bredbenner ou Rogers Smith au sujet de la citoyenneté aux États-Unis16. Les agents d’immigration aux frontières tout comme les législateurs construisent les hommes et les femmes de manière différenciée et définissent la citoyenneté (sociale ou juridique) de manière genrée. On peut ainsi, par exemple, expliquer la chronologie des « féminisations » des flux migratoires par les politiques menées par les États17. Pour les États-Unis, la « féminisation » des flux dès les années 1930 est le résultat de la politique de quotas instaurés par les lois de 1921 et 1924 (dont le plein effet s’est fait sentir en 1929) qui ont pour but de restreindre l’immigration des « races » inférieures, les indésirables de l’Europe de l’Est et du Sud. Ces lois limitent drastiquement le nombre d’(hommes) italiens, polonais, juifs – les travailleurs immigrés de l’époque – tout en permettant, dans des proportions restreintes, des regroupements familiaux et donc l’arrivée de femmes. De même, la suspension de l’immigration de « travail » en France en 1974 freine surtout l’arrivée d’hommes, alors que le regroupement familial accepté par la suite favorise les femmes. Le recrutement de Mexicains aux États-Unis à travers le programme Bracero de 1942 à 1964 ou de Nord-Africains pour travailler dans l’industrie française dans les Trente Glorieuses sont des embauches d’hommes seuls, les politiques d’« immigration » et de « travail » étant souvent en fait des choix genrés.

  • 18 Milkman 1987 ; Downs [2002] 1995 ; Green 1998b : chapitre 6.

14En même temps, les logiques économiques, comme beaucoup de travaux sur le genre l’ont montré, sont également genrées ; cela vaut pour les immigré.es comme pour les autochtones. Le type de travail vers lequel les immigré.es se dirigent ou sont dirigés est le plus souvent lui-même sujet aux constructions changeantes de la notion de travail « masculin » ou « féminin » à travers le temps. Quand et pourquoi les tâches elles-mêmes sont-elles définies comme « masculines » ou « féminines » ? Les métallurgistes et les ouvriers de l’industrie automobile n’ont pas toujours été des hommes. En cas de besoin, notamment en temps de guerre, on pouvait redéfinir les postes pour recruter des femmes18. Quelles tâches pour quels immigré.es ? Le travail sur les presses dans les ateliers de confection était réalisé par des femmes avant que cette tâche ne se masculinise. L’idée que le travail définit le genre du travailleur peut être battue en brèche dès qu’il s’agit de besoins changeants qui reconfigurent le marché du travail. Mais, historiquement, le travail des immigré.es a été genré comme celui des autochtones. Par ailleurs, plus que le travail des autochtones, la place des immigrés et des immigrées sur le marché du travail est un baromètre des transformations économiques en général : l’arrivée massive des immigrés aux xixe et xxe siècles marque l’âge d’or de la grande industrie jusqu’à ce que la présence en nombre important des immigrées au xxe siècle traduise la tertiarisation de l’économie et l’importance des services à la personne, définis comme féminins. La construction genrée des flux migratoires suit les transformations du marché de travail autant qu’elle suit les politiques des États.

15L’histoire du genre et des migrations doit ainsi lier causes et effets aux niveaux politique, économique, comme individuel. On doit questionner les rapports entre les sexes et les rôles construits dans les sociétés d’origine avant d’examiner les changements éventuels après l’immigration. La construction genrée des identités et des tâches a un impact sur l’émigration comme sur l’immigration. Si gouvernements comme employeurs structurent de manière générale l’entrée sur le territoire et le marché du travail, et l’arrivée d’un nombre plus élevé d’hommes ou de femmes selon les époques n’est pas le fruit du seul hasard, les choix individuels concrétisent le mouvement. Celui-ci est également influencé par la façon dont la féminité ou la masculinité est construite dans la société d’origine comme dans celle d’installation. Dans quelles mesures les rôles genrés en amont influencent-ils les départs et peuvent-ils avoir des conséquences différenciées à l’arrivée ?

  • 19 Par exemple, Yans-McLaughlin 1977 ; Moch 1992 ; Kraler et al. 2011 ; Martini 2016. Le Journal of (...)
  • 20 Une des pionnières dans l’étude des migrations matrimoniales est Sinke (1995).

16L’histoire genrée des migrations croise celle des familles, mais aussi celle des célibataires. Les familles – unités genrées s’il en est – ont été au cœur de maintes explications du fonctionnement des migrations19. Les familles sont autant d’unités économiques construisant des réseaux migratoires et reflétant les rapports entre les sexes. Mais la famille peut être un groupe qui encourage la mobilité pour le bien du collectif ou bien une contrainte pesante qu’on cherche à fuir. On peut migrer pour se marier ou pour quitter un milieu étouffant20. L’importance de l’économie familiale comme moteur de l’émigration est bien connue des historien.nes des migrations, mais en même temps le poids des traditions peut être aussi une raison de partir… seul.e. La migration elle-même peut ensuite avoir un impact sur l’unité familiale : entre maris et femmes, avec des périodes de séparation ; entre parents et enfants. Ce sont peut-être ces questions sur le rôle de l’économie familiale – mais aussi sur ses déboires – qui ont poussé, entre autres, vers une analyse désormais plus tournée vers l’individu. Si le genre comme catégorie d’analyse a ainsi pu révéler les fonctionnements spécifiques de l’État, de l’économie, des familles, en matière de migration, il nous mène également vers l’individu et les questions de sexualité.

  • 21 Loza 2016.

17Que se passe-t-il quand les hommes ou les femmes migrent seul.es ? Cela peut être, ou non, une étape vers la réunification familiale. Les migrants comme les migrantes seul.es sont l’objet de peurs des pouvoirs publics, tout comme l’émigration peut être une forme d’émancipation pour les intéressé.es. Un livre récent sur les Mexicains participant au programme Bracero – Defiant Braceros de Mireya Loza – montre non seulement l’imbrication des intérêts des États et des intérêts agricoles dans la construction d’une représentation de la masculinité des migrants, mais également la dégradation, à cause des activités sexuelles au sein et autour des campements d’hommes, de l’image de l’homme marié s’expatriant pour le bien de son foyer21.

De la sexualité/des sexualités, à partir des années 2000

18En 2012, alors que je terminais une première synthèse historiographique, afin de proposer une histoire liant causes et effets genrés des migrations22, deux thèmes étaient encore en devenir : la sexualité et l’intersectionnalité. Or, après la « découverte » des immigrés puis des immigrées et les questions plus constructivistes du genre, la sexualité a commencé à intéresser les historien.nes. En 2012, pour ne donner qu’un exemple, un programme universitaire de l’université Northwestern (à Chicago), qui avait démarré comme « Program on Women » en 1971, s’était transformé en « Women’s Studies Program » en 1980, puis en « Gender Studies » en 2000, devient un programme de « Gender and Sexuality Studies »23. Le champ des études migratoires n’est pas le seul – loin s’en faut – à connaître cette évolution du regard. Le quatrième âge est arrivé.

  • 24 Ariès & Duby 1985-1987 ; Reddy 2001, 2012 ; Fassin 2009.
  • 25 Baldassar & Gabaccia 2011 ; Cancian 2010 ; Ballantyne & Burton 2009 ; Gerber 1997 ; Elliott, Gerb (...)

19On peut dire que l’histoire de la vie privée (rappelons les cinq volumes de l’Histoire de la vie privée publiés de 1985 à 1987, abordant la sexualité discrètement), puis l’histoire des émotions ont ouvert la voie à une histoire plus explicite de la sexualité, devenue, dans la dernière décennie, objet d’importants travaux historiographiques24. Les questions de la sexualité et de l’intime chez les immigré.es se sont développées, allant des études sur les modes de flirt affectés par un changement de lieu (où les chaperons ne sont plus forcément présents) aux questions de l’homosexualité dans la traversée des frontières. Aux États-Unis, Donna Gabaccia publie en 2011 avec Loretta Baldassar un volume collectif sur Intimacy and Italian Migration. Gender and Domestic Lives in a Mobile World, tandis que Defiant Braceros traite du recours à la prostitution, des liaisons extra-conjugales, et de l’homosexualité chez les migrants mexicains aux États-Unis. Sonia Cancian, quant à elle, a proposé dès 2010 une analyse des émotions liées à la séparation. Les historien.nes des migrations ont toujours prêté un intérêt aux lettres des migrant.es pour les informations concernant leurs routes, leurs espoirs, et leurs déceptions, mais Cancian montre combien ces mêmes sources révèlent autre chose, négligé auparavant : l’amour, les déchirements de l’absence25.

  • 26 Luibhéid 2002 ; Rand 2005 ; Manalansan 2006 ; Canaday 2009 ; Roque Ramírez 2010 ; Shepard 2017.

20Or, si la question de la sexualité des immigré.es vient d’être découverte par les chercheur.es, elle a toujours intéressée les pouvoirs publics. Au croisement des politiques d’immigration, de la citoyenneté et de la sexualité, se trouvent deux catégories scrutées avec suspicion par les États : la prostitution et l’homosexualité. La façon dont les agents étatiques de l’immigration perçoivent la sexualité des entrants se traduit par les possibilités concrètes ou non des individus de pouvoir entrer, comme des livres récents l’ont démontré pour les États-Unis. La peur de la prostitution ou de l’homosexualité s’est exprimée de multiples façons, des soupçons jusqu’aux mesures d’interdiction ou de refoulement26.

  • 27 Luibhéid & Cantú 2005.

21De nouvelles études, croisant l’histoire de la sexualité et des migrations, examinent les migrations non hétéro-normatives. Dès 2005, l’ouvrage collectif Queer Migrations montre l’importance des travaux en cours, notamment autour d’une histoire politique des interdictions d’immigration de gays et de lesbiennes aux États-Unis entre 1917 et 1990, dévoilant la structuration d’une préférence pour la famille hétéro-patriarcale nucléaire. L’émigration peut jouer un rôle libérateur pour les individus, mais Eithne Luibhéid met en garde contre un récit des migrations homosexuelles qui serait trop centré sur la libération des individus, en oubliant les rapports de pouvoir entre pays et entre États et individus27.

22La sexualité comme le genre sont autant de pratiques, de représentations et de nouvelles perspectives de recherche et d’analyse qui éclairent les possibilités comme les limites de la mobilité.

Intersectionnalité – un nouvel âge ?

  • 28 Crenshaw 1989, 1991. Sur les désavantages et avantages des ambiguïtés et la complexité de l’étude (...)
  • 29 Phizacklea 1983 ; Kessler-Harris 1977 et 2007 ; Poiret 2005.
  • 30 Voir Schor 2009 et Perlmann 2018.
  • 31 De Rudder, Poiret & Vourc’h 2000 ; Fassin & Fassin 2006 ; Ndiaye 2008.

23Les derniers travaux sur la/les sexualité.s insistent (sans toujours la nommer) sur l’intersectionnalité, en écho au défi lancé par Kimberlé Crenshaw dès 198928. D’une certaine manière, sans utiliser le terme, l’intersectionnalité a toujours été au cœur des études sur la migration et a fortiori des études sur les immigrées et sur le genre. N’était-ce pas déjà implicite dans la description de la triple oppression des femmes immigrées en tant que femmes, étrangères, ouvrières, cumulant handicaps de sexe, d’ethnicité (l’Autre) et de classe sociale ?29 Crenshaw a raison quand elle insiste sur l’intersectionnalité entre race et sexe. Concernant les immigré.es, l’intersectionnalité pousse à aller plus loin et à examiner les interactions entre formes de discriminations basées sur les constructions de race, de classe sociale, d’ethnicité, de genre et de sexualité. La division historiographique entre les études sur la race et celles sur l’immigration et l’ethnicité a longtemps sévi aux États-Unis, où l’historiographie, au miroir de la société, hésite entre une assimilation des catégories de race et d’ethnicité sous la rubrique de l’Autre et une distinction plus étanche parmi ces catégories selon les différentes formes de racisation30. En outre, les historiographies étatsunienne et française ont longtemps été divergentes au sujet de la race (sans parler des « groupes ethniques »). En France, du fait de son usage criminel par les régimes fascistes durant la Seconde Guerre mondiale, il a fallu attendre un demi-siècle pour que la notion de race en tant que catégorie d’analyse ne soit acceptée et qu’un champ de recherche ne devienne légitime. Cette notion est entrée dans l’historiographie française récente avec les premiers travaux de Véronique de Rudder, Christian Poiret et François Vourc’h, l’ouvrage remarqué de Didier et Éric Fassin (posant déjà la question de l’intersectionnalité sans utiliser le terme) et l’œuvre de Pap Ndiaye31.

  • 32 Saxton 1990 ; Roediger 1991 ; Jacobson 1998.
  • 33 Sánchez 1999. Voir, plus récemment, le numéro spécial « The Racial Turn in Immigration and Ethnic (...)
  • 34 Par exemple Manalansan 2006.

24La race et les immigrés se sont rencontrés historiographiquement aux États-Unis à travers le concept de blanchitude. Au début des années 1990, Alexander Saxton, David Roediger puis Matthew Jacobson ont analysé la façon dont les immigrés d’Europe de l’Est et d’Europe de Sud, racisés à leur arrivée aux États-Unis, sont devenus blancs à travers le processus d’insertion/assimilation et… du racisme vis-à-vis des Asiatiques ou des Africains-Américains32. Mais la question de l’intégration des études sur la race et l’ethnicité a été posée autrement par George Sánchez dans « Race, nation, and culture in recent immigration studies », où il argue de la nécessité de comprendre l’expérience des immigrés d’après-1965 aux États-Unis – largement hispaniques et asiatiques – comme autrement racisés que les Européens qui les avaient précédés33. Et les travaux sur la sexualité des immigrés racisés ont poussé l’intersectionnalité plus loin34. La discussion continue sur la place de la race et des discriminations vis-à-vis des nouveaux venus et leurs descendants. Européens, Hispaniques et Asiatiques : même combat ? Ou trop différents pour être analysés ensemble ?

  • 35 Goebel 2019 ; Shepard 2017 ; Guénif Souilamas 2000 ; Killian 2006 ; voir Saada 2007.

25Qu’en est-il des immigrés et des immigrées racisé.es en France ? Les immigrées sont-elles racisées de la même façon que les immigrés ? Des travaux récents ont examiné notamment le sort des femmes et des hommes nord-africain.es en France, les représentations à leur égard et leur propre agency. Dès la Première Guerre mondiale, l’État français avait mis en place une surveillance de l’intimité des sujets coloniaux et des Européennes qui les fréquentaient, en manifestant une double inquiétude, raciale et politique. L’État souhaitait décourager les mariages entre Françaises et sujets coloniaux et mieux surveiller les mouvements anticoloniaux. Des formes de peurs de l’homme arabe ou de la femme voilée sous-tendent de multiples imaginaires sur la sexualité des Nord-Africain.es. Comme le montre Todd Shepard, c’est parce qu’ils sont perçus soit comme homosexuels, soit comme trop hétérosexuels, que les hommes arabes suscitent la crainte. Caitlin Killian, quant à elle, dans le sillage de Nacira Guénif, s’interroge sur les questions d’assimilation et de réussite des femmes nord-africaines, à l’encontre des stéréotypes35.

26Un dernier croisement mériterait qu’on y consacre davantage de travaux, car il repose la question de la classe sociale. Les termes « immigrés » et « immigrées » ont toujours été construits, dans leurs usages historiques comme historiographiques, en référence à la classe ouvrière ou tout simplement au monde du travail ou aux milieux pauvres. Mais l’intersectionnalité de genre, classe et race/ethnicité, trop souvent cantonnée aux recherches sur les pauvres, doit aussi prendre en compte les variations entre les classes sociales. Qu’en est-il de la migration des élites et comment leur étude permet-elle de revenir sur l’importance de la classe ? Une terminologie spécifique est utilisée pour mieux distinguer cette autre classe de migrants, qui sont appelés « expats » depuis les années 1960.

  • 36 Green 2008, 2014 ; Quashie 2018 ; Blanchard M. 2018.

27Or, hommes d’affaires, industriels ou financiers, femmes aisées, philanthropes ou mondaines, qui s’installent à l’étranger depuis le xixe siècle permettent de questionner l’importance de la classe dans la représentation de l’Autre et de voir si le regard de l’Autre est déterminé par le statut d’étranger ou par l’origine sociale. Comment l’expérience genrée de la migration se décline-t-elle selon qu’on est riche ou pauvre ? Si j’ai proposé cette problématique dans mes travaux sur les « autres » Américains à Paris, une thèse récente analyse de manière très fine l’intersectionnalité multiple dans la construction de la blanchitude et de l’africanité à travers les rencontres de touristes, entrepreneurs et étudiants blancs avec les locaux au Sénégal. Comme le montre Hélène Quashie, les rapports entre Blanc.hes et Noir.es sont également liés aux contextes de classe36.

28Quelles représentations et quels vécus ont les migrants, hommes et femmes, d’origines différentes, mais aussi de classes sociales différentes ? La classe sociale aggrave-t-elle ou diminue-t-elle la visibilité, voire la discrimination, concernant l’Autre ? La pauvreté aggrave-t-elle l’altérité culturelle ? Qu’en est-il quand l’Autre est une femme, catégorie également construite comme subalterne ? Une analyse de la migration des élites peut aider à distinguer ce qui relève de la classe, de la race, d’une altérité genrée, économique ou culturelle.

*
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  • 37 Green 2019.

29Hommes, femmes, genre, sexualité, intersectionnalité, chaque focus produit de la connaissance sur les politiques, les marchés du travail, les communautés et les individus. J’ai intitulé cet article « Quatre âges des études migratoires » et non « Les quatre âges des études migratoires », car il y a d’autres façons d’analyser les transformations diachroniques du champ. On pourrait souligner que les études sur l’assimilation ont été remplacées par des recherches sur l’ethnicité puis sur le transnationalisme ; qu’une approche structuraliste a cédé le pas à une approche poststructuraliste ; que les études sur l’inclusion ont été supplantées par celles sur l’exclusion, etc.37 Je voulais ici me concentrer sur l’importance des études qui envisagent le genre dans toute sa variété – quitte à suggérer qu’il faut revoir également les histoires de l’assimilation, de l’ethnicité, du transnationalisme ou des migrations d’élite à ce prisme. L’histoire de la mobilité et des classes sociales est une histoire d’hommes et de femmes, une histoire de leurs expériences et de la construction sociale de leurs rôles économiques, familiaux et individuels. Cette analyse de rapports sociaux et de représentations ne peut qu’enrichir l’histoire sociale de la mobilité.

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Notes

1 Perrot 1984 ; Perrot et al. 1986 ; Perrot 1998 ; Sohn & Thélamon 1998 ; Thébaud 2007 [1998]. Voir également Duby & Perrot 1991.

2 Morokvasic 1984 ; Piore 1979. Piore a étudié les femmes sur le marché secondaire de travail, mais il les a analysées comme une catégorie distincte des immigrés, ces derniers étant plutôt des hommes. Voir Green 1998a ; Kofman 1999. Un premier article de Morokvasic sur le sujet date de 1975. Les sociologues comme Morokvasic ont montré la voie, par exemple l’ouvrage précoce de Taboada Leonetti & Lévy 1978. Pour les bibliographies : Taravella 1984 ; Cordasco 1985 ; Gabaccia 1989. Une histoire plus large de l’historiographie des migrations peut également être engagée. Voir, par exemple Pérez-Bustos 2017.

3 Même si les immigrées n’étaient pas le centre de leur enquête, le livre de Tilly & Scott 1987 reste pionnier pour le renouvellement de l’histoire ouvrière. Pour la grande industrie, voir Milkman 1987 et Downs 2002 [1995] ; pour la petite industrie, Green 1998b [1997] : chapitre 6.

4 Voir Thébaud 2007 [1998].

5 Phizacklea 1983 ; Kessler-Harris 1977 ; Glenn 1990 ; Kessler-Harris 2007.

6 Voir, par exemple, le colloque « The Implications of Migration on Emancipation and Pseudo-Emancipation of Turkish Women », 8-9 novembre 2013, Institut d’études avancées, Paris. Et un exemple récent parmi d’autres : « Domestic workers are the economic backbone of HK but some of its worst-treated women », 8 mars 2019 (« Women’s Day »), cnn.com, concernant les Philippines à Hong Kong : https://edition.cnn.com/2019/03/07/asia/hong-kong-domestic-helpers-sacked-intl/index.html

7 Voir l’important article de Houstoun, Kramer & Barrett 1984. Voir Gabaccia 1996.

8 Taboada Leonetti & Lévy 1978 ; Taravella 1984. Bien que l’on ait souvent glosé sur un décalage chronologique entre les féminismes français et étatsuniens, et sur le développement de l’histoire des femmes et de l’histoire du genre dans les deux pays, la notion d’un « retard » français est moins pertinente quand on prend aujourd’hui une perspective plus longue. Les nouvelles études sur le genre sont entrées peut-être un peu plus tardivement en France, mais, dans les deux cas, avec peut-être une décennie d’avance aux États-Unis, l’histoire des immigrées et du genre est devenue une partie importante de l’historiographie. Plus récemment, voir Guénif Souilamas 2000 ; Rygiel & Lillo 2006 ; Fouché & Weber 2006 ; Lillo & Rygiel 2007 ; Martini & Rygiel 2009 et 2010 ; Roulleau-Berger 2010 ; Rygiel 2012 ; Guerry 2009 et 2013.

9 Diner 1983 ; Salazar Parreñas 2001 ; Moya 2007. Pour la France, voir Martin-Fugier 1979 ; Rothenbühler 2015 ; Aprile, Laurent & Ponty 2015 ; Green 1998b.

10 Joan Scott a dénoncé en 2008 l’usage trop dispersé du terme (Scott 2008).

11 Voir, par exemple, la deuxième édition, revue et augmentée, du livre de Françoise Thébaud (2007). Voir également Virgili 2002 ; Downs 2004 ; Guerry 2009.

12 Pedraza 1991 ; Hondagneu-Sotelo 1994 ; Pessar 1999 ; Kofman et al. 2000 ; Mahler & Pessar 2001 ; Pessar & Mahler 2003 ; et des historien.nes précurseur.es : Pozzetta 1991 ; Chamberlain 1997 ; Sharpe 2001.

13 Catarino, Morokvasic & Hily 2005 ; Donato et al. 2006.

14 Donato & Gabaccia 2015 ; Brettell 2016. Voir également Choy & Wu 2017.

15 Donaldson et al. 2009.

16 Guerry 2013 ; Bredbenner 1998 ; Smith 1997 ; Barton 2019. Voir également Auslander & Zancarini-Fournel 2000.

17 Pour une critique de la notion de « féminisation », voir Donato & Gabaccia 2015.

18 Milkman 1987 ; Downs [2002] 1995 ; Green 1998b : chapitre 6.

19 Par exemple, Yans-McLaughlin 1977 ; Moch 1992 ; Kraler et al. 2011 ; Martini 2016. Le Journal of Family History est créé en 1976.

20 Une des pionnières dans l’étude des migrations matrimoniales est Sinke (1995).

21 Loza 2016.

22 Green 2012.

23 https://www.gendersexuality.northwestern.edu/about/history/

24 Ariès & Duby 1985-1987 ; Reddy 2001, 2012 ; Fassin 2009.

25 Baldassar & Gabaccia 2011 ; Cancian 2010 ; Ballantyne & Burton 2009 ; Gerber 1997 ; Elliott, Gerber & Sinke 2006 ; Loza 2016.

26 Luibhéid 2002 ; Rand 2005 ; Manalansan 2006 ; Canaday 2009 ; Roque Ramírez 2010 ; Shepard 2017.

27 Luibhéid & Cantú 2005.

28 Crenshaw 1989, 1991. Sur les désavantages et avantages des ambiguïtés et la complexité de l’étude de l’intersectionnalité, voir McCall 2005 et Davis 2008. Pour la France, voir par exemple Fassin & Fassin 2006 ; Blanchard S. 2014. Pour un excellent exemple récent, Quashie 2018.

29 Phizacklea 1983 ; Kessler-Harris 1977 et 2007 ; Poiret 2005.

30 Voir Schor 2009 et Perlmann 2018.

31 De Rudder, Poiret & Vourc’h 2000 ; Fassin & Fassin 2006 ; Ndiaye 2008.

32 Saxton 1990 ; Roediger 1991 ; Jacobson 1998.

33 Sánchez 1999. Voir, plus récemment, le numéro spécial « The Racial Turn in Immigration and Ethnic History », Journal of American Ethnic History, 36/2, 2017 [https://www.jstor.org/stable/10.5406/jamerethnhist.36.issue-2].

34 Par exemple Manalansan 2006.

35 Goebel 2019 ; Shepard 2017 ; Guénif Souilamas 2000 ; Killian 2006 ; voir Saada 2007.

36 Green 2008, 2014 ; Quashie 2018 ; Blanchard M. 2018.

37 Green 2019.

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Pour citer cet article

Référence papier

Nancy L. Green, « Quatre âges des études migratoires »Clio, 51 | 2020, 185-206.

Référence électronique

Nancy L. Green, « Quatre âges des études migratoires »Clio [En ligne], 51 | 2020, mis en ligne le 02 janvier 2023, consulté le 14 septembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/clio/18222 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/clio.18222

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Auteur

Nancy L. Green

Nancy L. Green est historienne, directrice d’études à l’EHESS, où elle est membre du Centre de Recherches Historiques. Docteure de l’université de Chicago et docteure d’État de l’université Paris 7, elle s’est spécialisée dans l’histoire des migrations, l’histoire comparée et l’histoire sociale française et américaine. Ses publications incluent Du Sentier à la 7e Avenue. La confection et les immigrés, Paris-New York 1880-1980 (Seuil, 1998) ; Repenser les migrations (PUF, 2002) ; Histoire de l’immigration et question coloniale en France (dir. avec Marie Poinsot, La Documentation française, 2008) ; Citoyenneté et émigration. Les politiques du départ (dir. avec François Weil, Éditions de l’EHESS, 2006) ; Les Américains de Paris. Hommes d’affaires, comtesses et jeunes oisifs, 1880-1941 (Belin, 2014) ; A Century of Transnationalism : Immigrants and Their Homeland Connections (dir. avec Roger Waldinger, University of Illinois Press, 2016). The Limits of Transnationalism vient de paraître en 2019 (The University of Chicago Press). nlg@ehess.fr

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