Bibliographie
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Castles Stephen, 1985, « The guests who stayed. The debate on “foreigners policy” in the German Federal Republic », International Migration Review, 19/3, p. 517-534.
Even David, 2010, « Berlin ou la difficulté d’être capitale turque en Allemagne », Esprit, 1, p. 220-223.
Jablonka Ivan, 2014, L’histoire est une littérature contemporaine. Manifeste pour les sciences sociales, Paris, Le Seuil.
Kleff Häns-Gunter, Simon Gildas & Jacqueline Costa-Lascoux, 1991, « Les Turcs à Berlin avant et après la chute du Mur », Revue européenne des migrations internationales, 7/2, p. 83-96.
Koenen Gerd, 2001, Das Rote Jahrzehnt. Unsere Kleine Deutsche Kulturrevolution 1967-1977, Köln, Kiepenheuer & Witsch.
Lacoue-labarthe Isabelle (coord.), 2007, « Étrangères », Diasporas. Histoire et sociétés, 11.
McGowan Moray, 2004, « Brücken und Brückenköpfe: Wandlungen einer Metapher in der türkisch-deutschen Literatur », in Manfred Durzak & Nilüfer Kuruyazici (hrsg.), Die andere deutsche Literatur: Istanbuler Vorträge, Würzburg, Königshausen und Neumann, p. 31-41.
Mueller Agnes C., 2003, « Female stories of migration in Emine Sevgi Özdamar’s Das Leben ist eine Karawanserei and in Toni Morrison’s Beloved » Colloquia Germanica, 36, 3-4, p. 303-314.
Özdamar Emine Sevgi, 2000, Le Pont de la Corne d’or, Paris, Pauvert [trad. par Nicole Casanova de Die Brücke vom Goldenen Horn, Köln, Kiepenheuer & Witschn, 1998].
Özdamar Emine Sevgi, 2003 [1992], La Vie est un caravansérail : elle a deux portes, par l’une je suis entrée, par l’autre je suis sortie, Paris, Le Serpent à Plumes [trad. par Colette Kowalski de Das Leben ist eine Karawanserei/ hat zwei Türen/ aus einer han ich rein/ aus der anderen ging ich raus (Köln, Kiepenheuer & Witschn, 1992), Carouge-Genève, Éditions Zoé, 1997].
Özdamar Emine Sevgi, 2006, Sonne auf halbem Weg. Die Istanbul-Berlin-Trilogie, Köln, Kiepenheuer & Witsch [contient Das Leben ist eine Karawanserei, hat zwei Türen, aus einer kam ich rein, aus der anderen ging ich raus (1992) ; Die Brücke vom Goldenen Horn (1998) ; Seltsame Sterne starren zur Erde (2003)].
Özdamar Emine Sevgi, 2013 [1990], Mutterzunge, Berlin, Rotbuch Verlag.
Şen Faruk, 1992, « Les difficultés d’intégration des immigrés turcs en RFA », CEMOTI, 13 « L’immigration turque en France et en Allemagne », p. 19-32.
Spivak Gayatri & Elizabeth Grosz, 1985, « Criticism, feminism, and the institution. An interview with Gayatri Chakravorty Spivak », Thesis Eleven 10-11.1, p. 175-187.
Wilpert Czarina & Ali Gitmez, 1987, « La microsociété des Turcs à Berlin », Revue européenne des migrations internationales, 3/1-2, p. 175-198.
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Notes
Özdamar 2006. Notre traduction : Soleil à mi-chemin. La trilogie Istanbul-Berlin.
Ces volumes sont d’abord parus séparément chez Kiepenheuer & Witsch (Cologne), respectivement en 1992, 1998 et 2003. Les premiers tomes de la trilogie ont paru en français sous les titres La vie est un caravansérail : elle a deux portes, par l’une je suis entrée, par l’autre je suis sortie (Özdamar 2003) et Le Pont de la Corne d’or (Özdamar 2000). Les citations en français sont, dans cet article, tirées de ces versions. Le troisième tome n’a pas encore été traduit en français ; les citations relevées dans la version allemande sont donc traduites par nos soins, à partir du recueil allemand de la trilogie (Özdamar 2006).
Littéralement la scène populaire de Berlin, créée en 1890.
Pour un tour d’horizon de la question, cf. Jablonka 2014.
Özdamar 2003 : 398-402. Le Premier ministre, les ministres des Affaires Étrangères et des Finances sont pendus le 16 septembre 1961, cf. Bozarslan 2014 : 95.
Özdamar 2000 : 228-229, 349-351 notamment. Cf. Koenen 2001.
Une note de bas de page de la traductrice ajoute même des précisions biographiques sur l’étudiant du mouvement socialiste étudiant, Özdamar 2000 : 204.
Özdamar 2000 : 418 et Seltsame Sterne…, in Özdamar 2006 : 832-834.
Castles 1985 : 519.
De 2 500 personnes en 1960, la population turque en RFA dépasse le million en 1975 et compte 1,6 million en 1989. Voir Şen 1992 : 21.
Cf. Castles 1985 : 518-519.
Özdamar 2003 : 431. Plus tard, après un bref retour en Turquie, elle est engagée chez Siemens et habite un autre foyer (Özdamar 2000 : 143).
Özdamar 2003 : 439.
Özdamar 2003 : 428.
Cf. Şen 1992 : 22. La narratrice évoque des foyers de femmes, comme des foyers d’hommes (Özdamar 2000 : 66, par exemple).
Özdamar 2000 : 15 ; 22-23.
« Dans les rues de Berlin-Est, j’eus soudain la nostalgie de chez moi, d’Istanbul », Özdamar 2000 : 43.
Özdamar 2000 : 66-71.
Özdamar 2000 : 107-114. La narratrice participe à la formation d’une Association d’étudiants socialistes turcs à Berlin-Ouest, p. 214-215.
La narratrice loge dans un foyer proche du théâtre Hebbel, fréquente un magasin d’alimentation dans le quartier de Kreutzberg, qui compte en effet, avec Wedding, 56 % des Tur.cs/ques de Berlin en 1973. Elle circule aussi dans Neukölln, autre aire de concentration des migrant.es de Turquie, cf. Kleff, Simon & Costa-Lascoux 1991 : 86. Il s’agit de « quartiers délaissés par les Allemands, quartiers de marchands de sommeil, peu chers et souvent promis à la démolition », cf. Even 2010 : 220.
Elle vient d’une zone urbaine, comme la majorité des migrant.es arrivé.es de Turquie dans les années 1960, cf. Wilpert & Gitmez 1987 : 179.
Étranger.es. Le terme de GastarbeiterInnen, utilisé pendant la seule période 1955-1973 et déjà contesté alors, devait désigner des migrant.es temporaires.
Özdamar 2000 : 37.
En 1973, les femmes représentent plus de 40 % de la population active turque à Berlin, Wilpert & Gitmez 1987 : 177.
Özdamar 2000 : 118-119.
Özdamar 2000 : 36.
Peu après l’arrivée de la narratrice à Berlin, un jeune homme rencontré dans une taverne lui brûle le dos avec une cigarette, Özdamar 2000 : 103 ; lors de son second exil à Berlin, un homme se masturbe à côté d’elle dans le train, après lui avoir proposé de l’argent contre des photos (Seltsame Sterne…, in Özdamar 2006 : 823).
Ainsi le premier foyer berlinois se partage-t-il entre celles qui sont désignées comme des « putains » fréquentant des foyers d’hommes turcs et celles qui les conspuent, cf. Özdamar 2000 : 51-54.
En particulier de la narratrice avec les amies des foyers Telefunken et Siemens, puis au sein de la colocation où elle réside après 1976.
Une lecture documentaire de La vie… le laisse transparaître.
La narratrice ne reconnaît ainsi plus ses parents lors d’un retour à Istanbul, Özdamar 2000 : 235.
Affirmation à la fois politique, intellectuelle et sexuelle, à laquelle la narratrice veut convier d’autres femmes ; ainsi, lors d’un retour en Turquie, elle entreprend de convaincre des paysannes de Cappadoce de vivre une sexualité épanouie et de prendre conscience de leur « droit à l’orgasme », Özdamar 2000 : 363.
Quelques exemples dans Lacoue-Labarthe 2007.
Ce que l’on appelle couramment Froschperspektive dans la littérature secondaire sur les œuvres d’Özdamar. Cf. McGowan 2004.
L’importance des verbes de perception témoigne de cet aspect de l’écriture dans la trilogie ; dans Le pont…, la répétition du verbe « voir », notamment, insiste sur l’angle adopté par la narratrice, qui détermine sa vision des femmes au travail dans l’usine, Özdamar 2000 : 28-31.
Özdamar 2000 : 19-20.
Cf. le titre du premier tome de la trilogie, Özdamar 2003.
En effet, le récit présente quelques brèches chronologiques qui fragilisent sa cohérence, cf. par exemple Özdamar 2000 : 142.
Özdamar 2000 : 82-83.
La narratrice et les autres GastarbeiterInnen de son foyer ne peuvent communiquer qu’ainsi lors de leur arrivée. La narratrice mémorise par cœur les titres des journaux ou s’exprime par onomatopées, parfois jusqu’à l’absurde ; dans Le pont…, elle écrit : « Pour décrire les œufs, nous tournions le dos à la vendeuse, balancions le derrière et disions « gak gak gak ». On nous donna du sucre, du sel et des œufs, pour la pâte dentifrice cela ne marcha pas », Özdamar 2000 : 20.
Le sociolecte d’autres communautés, notamment grecque, est également évoqué, Özdamar 2000 : 33.
Par exemple lorsque les ouvrières appellent le maître d’œuvre Herrscher (maître)/Hershering et non Herr Schering (Monsieur Shering), Özdamar 2000 : 16.
« Il n’était pas un ange », Özdamar 2000 : 24.
« Les soviets maintenus à l’écart », Özdamar 2000 : 48.
Özdamar 2000.
Expression empruntée à un autre ouvrage d’Özdamar, Mutterzunge, où une narratrice au parcours identique à celle de la trilogie se dit « collectionneuse de mots » (Wörtersammlerin) turcs et allemands. Cf. « Großvaterzunge », Özdamar 2013 : 50.
Özdamar 2003 : 52-53.
Özdamar 2003 : 82.
Cf. le terme de « subalterne genré » utilisé in Spivak & Grosz 1985 : 175-187. Dans la trilogie, les femmes turques sont cependant présentées aussi comme actrices de leur sort et leur histoire s’écrit en termes d’émancipation.
La narratrice de Seltsame Sterne… s’en dit « fatiguée » ; les mots d’hommes avec leurs numéros de téléphone et la taille de leur pénis sur les portes de toilettes berlinoises, ainsi que des images de pénis accompagnées de la phrase « Je te fourre mon pistolet dans la bouche », témoignent de cette sexualisation jusque dans les lieux les plus intimes, Özdamar 2006 : 870.
La mère de la narratrice se teint les cheveux en blond car elle « aussi [veut] devenir une Européenne », Özdamar 2000 : 235.
Elles sont évoquées à de nombreuses reprises dans la trilogie, par exemple dans Özdamar 2000 : 37, 118-119 et dans Seltsame Sterne…, in Özdamar 2006 : 864-865.
Notamment à travers la mère de la narratrice, qualifiée de bourgeoise à plusieurs occasions (Özdamar 2000 : 440 par exemple).
Le chœur des mères présent dans le dernier chapitre du Pont… donne voix à celles qui ont perdu un enfant lors du putsch militaire en Turquie, Özdamar 2000 : 393-445, 406.
Dans le foyer d’accueil de GastarbeiterInnen, deux femmes lesbiennes partagent la chambre de la narratrice, Özdamar 2000 : 26.
La narratrice du Pont… travaille un temps comme femme de ménage, image de la femme turque en Allemagne évoquée d’abord dans la nouvelle « Carrière d’une femme de ménage » puis reprise dans différents écrits d’Özdamar. Cf. « Karriere einer Putzfrau », Özdamar 2013 : 111-127.
Certaines regrettent d’être séparées de leurs maris, d’autres en sont au contraire soulagées, Özdamar 2000 : 87.
Cf. Seltsame Sterne…, in Özdamar 2006 : 860.
Özdamar 2000 : 135, 159-161, 216-219 entre autres.
Seltsame Sterne…, in Özdamar 2006 : 860.
La focale s’élargit parfois à des événements d’ampleur mondiale, notamment vus à travers des journaux feuilletés par la narratrice, cf. Özdamar 2000 : 342-346.
Özdamar 2000 : 163-191.
Özdamar 2000 : 228-229.
Özdamar 2000 : 357-391.
Özdamar 2000 : 396.
Cf. l’importance du personnage de la femme de ménage dans la production d’Özdamar (cf. note 56).
La domination masculine et l’exception que représente le parcours de la narratrice dans le milieu du théâtre allemand sont suggérées dans Seltsame Sterne… ; lors de la fête suivant la première représentation de Die Bauern, les seules femmes évoquées, en dehors de la narratrice, sont la femme de ménage et l’ouvreuse, quand le metteur en scène, les techniciens et la plupart des acteurs sont des hommes, Özdamar 2006 : 934-936.
Agnes C. Mueller voit dans la perspective prénatale adoptée par la narratrice de La vie… une réécriture du roman de Günter Grass, Le Tambour, pièce-maîtresse de la littérature contestataire ; il s’agirait ainsi de s’inscrire dans cette tradition, mais en y faisant entendre une voix doublement autre : féminine et migrante (Mueller 2003 : 307).
La réalité des clubs d’hommes migrants turcs, des familles turques et de quelques migrants turcs isolés à Berlin est évoquée dans le premier chapitre du Pont…, Özdamar 2000 : 56-59. En outre, Özdamar a mis en scène puis transformé en nouvelle le destin d’un migrant turc après en avoir lu le récit. Cf. « Karagöz in Alamania – Schwarzauge in Deutschland », Özdamar 2013 : 51-110.
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