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Femmes et genre dans les historiographies sur les sociétés avec esclavage (Caraïbes anglaise et française, xviie-mi-xixe siècle)

Women and gender in the historiographies of societies with slaves (the French and British Caribbean, seventeenth to mid-nineteenth centuries)
Cécile Vidal
p. 189-210

Résumés

Malgré la paucité des sources, les historiographies sur les femmes et le genre dans les sociétés avec esclavage des Caraïbes anglaise et française ne cessent de prendre de l’importance depuis les années 1970, même si les recherches sur les Antilles françaises sont beaucoup moins prolifiques que celles sur les British West Indies. Après avoir présenté le champ des études caribéanistes, l’article analyse les travaux relatifs aux femmes esclaves, qui ont longtemps prédominé, puis ceux concernant les femmes libres de couleur et blanches, ainsi que les masculinités.

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Texte intégral

  • 1 J’utilise les deux termes « anglais » et « britannique », mais le second n’est exact qu’après les (...)
  • 2 Schaw 1921 ; Nugent 2010 ; Klepp & McDonald 2001.
  • 3 Westley & Davis 1831.
  • 4 Fuentes 2016a.
  • 5 Goveia 1965.
  • 6 L’article n’abordera pas la question des femmes amérindiennes, sujet qui est absent de l’historio (...)

1Les femmes de toutes conditions qui ont vécu dans les sociétés caribéennes sous souverainetés anglaise et française au temps de l’esclavage, des premières décennies du xviisiècle au milieu du xixe siècle, ont produit peu d’écrits1. Pour les British West Indies, celles d’ascendance européenne ont laissé quelques autobiographies, journaux ou récits de voyage (Janet Schaw, Maria Skinner Nugent, Eliza Chadwick Roberts) et correspondances2. Un petit nombre de lettres rédigées par des femmes esclaves ou libres de couleur a également été conservé. Mary Prince est quant à elle la seule ancienne esclave caribéenne à avoir publié une autobiographie qui joua d’ailleurs un rôle crucial dans le combat abolitionniste3. Les hommes qui luttaient pour l’émancipation en Grande-Bretagne se sont toutefois emparés de la question féminine dans leurs écrits. Ces différents types de sources sont presque inexistants pour les îles françaises, mais les femmes apparaissent dans leur diversité sociale et ethnique dans les recensements, les registres paroissiaux, les archives notariales et surtout les archives judiciaires qui sont plus riches que pour la Caraïbe britannique. Pour les deux ensembles insulaires, on trouve également de brefs portraits individuels ou collectifs de femmes dans la littérature de voyage et les histoires de colonie ou encore dans la presse à travers les annonces d’esclaves partis en marronage. À condition d’être l’objet d’une réflexion critique comme c’est le cas actuellement, la paucité des sources, si elle est bien réelle, n’est pas un obstacle insurmontable4. Elle n’explique donc qu’en partie l’essor tardif de l’historiographie sur les femmes et le genre dans les sociétés avec esclavage. Au sein du monde anglophone, l’éclosion d’une recherche féministe a été plus précoce, peut-être parce qu’une historienne, Elsa Goveia, a joué un rôle de premier ordre dans le développement d’une histoire de l’esclavage donnant la première place aux esclaves dans les années précédant et suivant l’indépendance des îles Britanniques5. Avant d’analyser ces historiographies qui ne cessent de prendre de l’importance depuis les années 1970 et la montée en puissance des mouvements féministes, il est nécessaire de présenter plus généralement le champ des études caribéanistes. Seront ensuite examinés les travaux relatifs aux femmes esclaves, qui ont longtemps prédominé, puis ceux concernant les femmes libres de couleur et blanches, ainsi que les masculinités6.

Les études caribéanistes : un champ fragmenté et hétérogène

  • 7 L’article ne portera que sur les îles situées dans la mer des Caraïbes même si des débats existen (...)
  • 8 Pour des histoires intégrées de la Caraïbe, voir UNESCO, 1993-2011 ; Palmié & Scarano 2011 ; Barr (...)

2Par comparaison avec les historiographies nord-américaniste et latino-américaniste, les études sur la Caraïbe sont bien moins développées et intégrées7. Elles n’ont pas toujours d’autonomie propre et demeurent souvent associées au champ latino-américaniste. Cette situation est liée à la fragmentation linguistique, culturelle et politique de la région qui a été le carrefour de tous les empires coloniaux européens à la période moderne et à la persistance de la domination coloniale longtemps après que les colonies du continent obtinrent leur indépendance. À l’instar d’Haïti, certains États caribéens comptent aussi parmi les plus pauvres au monde et n’ont pas les moyens de soutenir la recherche. Ces cloisonnements historiographiques sont problématiques puisque les îles des Antilles partagent une histoire commune marquée par la quasi-disparition, de manière brutale et relativement rapide, des populations autochtones suite à l’arrivée des colonisateurs européens, la traite et l’esclavage africain, le système de la grande plantation sucrière et une décolonisation tardive8.

3Au sein de la Caraïbe, il est particulièrement intéressant de confronter les historiographies relatives aux mondes anglophone et francophone parce que les Anglais et les Français commencèrent à s’implanter dans la région, ainsi qu’en Amérique du Nord, au même moment, au début du xviie siècle, et que la rivalité franco-anglaise eut un impact considérable sur les dynamiques caribéennes et atlantiques. Français et Anglais partageaient d’ailleurs certaines îles tandis que d’autres changèrent de souveraineté plusieurs fois entre les deux puissances. Les Antilles anglaises et françaises connurent également des développements similaires. Elles furent le lieu où l’imbrication entre le système de la plantation et l’esclavage africain se fit le plus rapidement et où l’esclavage racial prit ses formes les plus brutales en lien avec l’économie sucrière. Saint-Domingue et la Jamaïque faisaient ainsi la prospérité des empires atlantiques britannique et français au xviiie siècle. L’esclavage fut définitivement aboli dans les colonies des deux puissances à peu près à la même période, en 1833-1838 pour la Grande-Bretagne et en 1848 pour la France.

  • 9 Higman 2003 ; Rogers 2009 ; Higman 1999 ; Bégot 2011.
  • 10 Abénon, Bégot & Sainton 2002.

4Chaque groupe d’îles est cependant l’objet de plusieurs historiographies qui sont produites localement, dans les anciennes métropoles ou aux États-Unis. Elles ne partagent pas forcément les mêmes préoccupations et motivations et ne dialoguent pas toujours les unes avec les autres9. En témoigne, par exemple, la manière dont certains historiens domiens des Antilles françaises considèrent avec méfiance les études atlantiques qui ont poussé leurs collègues états-uniens à s’intéresser de manière croissante à la Caraïbe et notamment à Saint-Domingue. La perspective atlantique est parfois considérée comme un nouvel impérialisme, alors que l’urgence pour les chercheurs implantés sur place est de développer une histoire locale à destination des populations insulaires dans le contexte d’une décolonisation inachevée10. Du fait de l’implication nord-américaine, il existe une historiographie tant francophone qu’anglophone sur les îles françaises alors que les travaux francophones sur les territoires qui relevaient de la couronne anglaise sont inexistants ou presque.

  • 11 L’université de la Guyane est devenue indépendante en 2014.
  • 12 Cottias 2005.

5Les recherches sur les Antilles françaises sont moins prolifiques que celles sur les British West Indies. L’explication principale réside dans le décalage chronologique dans l’établissement de structures d’enseignement supérieur et de recherche, les îles Britanniques ayant obtenu leur indépendance au début des années 1960 alors qu’à l’exception d’Haïti celles sous souveraineté française le sont restées. Un collège d’enseignement supérieur dépendant de l’université de Londres a été installé à Mona en Jamaïque dès 1948 et l’université des West Indies a été fondée en 1962. Par contraste, une antenne de la faculté des lettres de Bordeaux a seulement été créée en Martinique en 1963 tandis que l’université des Antilles et de la Guyane n’a vu le jour qu’en 198211. Un autre facteur est lié à la plus lente intégration de l’histoire de la colonisation et de l’esclavage dans l’histoire nationale en France qu’au Royaume-Uni12. Il n’existe de fait aucun centre de recherche spécialisé sur les Antilles dans l’hexagone et jusqu’à peu c’était aussi le cas pour les associations d’études caribéennes.

  • 13 Pour des ouvrages généraux sur l’esclavage dans la Caraïbe, Knight 1997 ; Beckles & Shepherd 1999
  • 14 Shepherd 2002.

6Dans les deux séries d’historiographies, l’esclavage occupe une place privilégiée parce que le phénomène est vu comme le déterminant premier de l’évolution historique des Antilles13. Ce paradigme esclavagiste explique également la focalisation sur le xviiie siècle, moment de l’apogée de la traite transatlantique et des systèmes esclavagistes, au détriment du xviie siècle ou encore de la première moitié du xixe siècle et de la période post-esclavagiste. Pour la même raison, les chercheurs privilégient les recherches sur la Jamaïque et Saint-Domingue, qui étaient les plus gros producteurs de sucre au xviiie siècle, plutôt que sur les petites Antilles. L’attention portée à Saint-Domingue doit aussi être rapportée à l’importance nouvelle donnée à la Révolution haïtienne dans les études atlantiques. Un effort certain est cependant mené à l’heure actuelle pour mieux tenir compte de la longue durée de la période de l’esclavage et de la diversité des systèmes esclavagistes en fonction des îles, des activités économiques (l’élevage, l’artisanat et les services à côté de l’agriculture) et des plantes cultivées (le tabac ou le café et pas seulement le sucre) ou encore des milieux (les villes versus les plantations), ainsi que de la variété des acteurs sociaux impliqués dans la colonisation de la région14.

7Cette meilleure prise en compte de la diversité des acteurs sociaux concerne aussi les femmes. Depuis les années 1970, l’intérêt pour ces dernières est grandissant en particulier dans l’historiographie anglophone qui porte sur les îles anglaises et françaises. Le retard francophone en la matière est à mettre en relation à la fois avec le moins grand nombre de chercheurs et avec la difficile reconnaissance des travaux sur les femmes et le genre comme un champ d’étude légitime en France. Il est d’ailleurs tout à fait révélateur qu’il existe un certain nombre d’articles ou essais historiographiques afférents à la Caraïbe anglaise de la période esclavagiste et aucun à celle sous souveraineté française15. Comme les historiens des anciennes British West Indies, de Grande-Bretagne et des États-Unis étudient des territoires qui appartenaient au même empire, qu’ils ont l’anglais en partage et que leurs mondes universitaires sont étroitement connectés, les recherches sur les îles anglaises sont au diapason de l’historiographie états-unienne de l’esclavage qui domine le champ des slave studies, porte certes d’abord sur l’Amérique du Nord mais s’est intéressée relativement précocement aux femmes et au genre. En conséquence, non seulement les travaux spécifiques sur le sujet dans les historiographies sur les îles anglaises tendent à se multiplier, mais aucune étude sur l’esclavage n’ignore plus la question du genre même quand elle n’en fait pas son principal objet d’investigation.

Une longue focalisation sur les femmes esclaves

  • 16 Mair 1975 et 2001. Soutenue en 1974, sa thèse n’a été publiée qu’en 2006.
  • 17 Beckles 1989 ; Morrissey 1989 ; Bush 1990 ; Shepherd, Brereton & Bailey 1995.
  • 18 Gautier 1985 ; Cottias 1990.
  • 19 Morgan 2004 ; Scully & Paton 2005 ; Moitt 2001. Voir dans les notes ci-dessous les nombreux artic (...)
  • 20 Gaspar & Hine 1996 et 2004; Campbell, Miers & Miller 2008; Berry & Harris 2018.
  • 21 Voyages: The Trans-Atlantic Slave Trade Database, http://www.slavevoyages.org/.

8Les historiographies sur les femmes dans les Caraïbes anglaise et française demeurent subdivisées en fonction de leur statut et de leur catégorisation raciale. Les recherches ont d’abord porté sur les esclaves de sexe féminin. Après les travaux pionniers de Lucille Mathurin Mair qui fit sa thèse sous la direction d’Elsa Goveia au début des années 1970 et qui fut l’une des cofondatrices du Centre for gender and development studies à l’université des West Indies en 199316, Hilary Beckles, Marietta Morrissey, Barabara Bush et Verene Shepherd ont publié des ouvrages importants sur le sujet dès les années 1980-199017, alors qu’au même moment Arlette Gautier et Myriam Cottias étaient isolées dans le champ des Antilles françaises18. Ils ont été rejoints ensuite par Jennifer Morgan, Diana Paton et Trevor Burnard, côté West Indies, et par Bernard Moitt pour les îles françaises19. À chaque génération, des volumes collectifs sur les femmes esclaves ou libres de couleur dans tout l’hémisphère occidental œuvrent de surcroît au décloisonnement des historiographies américaines20. Les travaux sur les femmes esclaves ont aussi été légitimés par ceux produits sur la traite transatlantique. La constitution d’une base de données réunissant près de 36 000 voyages de traite du xvie siècle au xixe siècle a permis de montrer que, si les hommes étaient plus nombreux que les femmes à avoir été transportés de force outre-Atlantique, quatre sur cinq femmes qui migrèrent vers le Nouveau Monde étaient des Africaines entre la fin du xve siècle et 1820. Les esclaves de sexe féminin ont donc joué un rôle crucial dans le développement de sociétés nouvelles dans toutes les Amériques, en particulier dans la Caraïbe21.

  • 22 Dunn 2014.

9Les chercheurs travaillant sur les Antilles se sont intéressés à la spécificité de l’exploitation des femmes esclaves en distinguant ce qui était commun à l’ensemble des sociétés esclavagistes américaines et ce qui était particulier au système insulaire de la grande plantation sucrière. L’esclavage africain dans les colonies américaines a bouleversé la division du travail entre les genres telle qu’elle existait dans les sociétés européennes et africaines. Si les femmes africaines avaient en charge l’essentiel des activités agricoles dans leurs sociétés d’origine, elles n’avaient jamais à accomplir un travail aussi dur que celui qui leur fut imposé sur les plantations américaines, notamment sucrières. Le travail qualifié ou semi-qualifié y étant réservé aux hommes, elles comptaient souvent pour une large part des travailleurs agricoles, voire parfois même pour la majorité d’entre eux. Dans les îles à sucre, la seule échappatoire au dur labeur des champs ou du moulin pour les femmes était le travail domestique qui ne nécessitait pas de nombreux travailleurs. En revanche, avec le passage des engagés européens aux esclaves africains comme main d’œuvre principale sur les plantations au cours du xviie siècle, il devint culturellement impensable d’exiger un tel travail des femmes blanches. L’éreintante culture de la canne imposée aux femmes esclaves explique à la fois leur surmortalité, leur faible fécondité et une mortalité infantile très élevée22. Conséquence de ces conditions mortifères, les sociétés esclavagistes de la Caraïbe comme de toutes les Amériques, à l’exception de celles d’Amérique du Nord dès le milieu du xviiisiècle et de la Barbade à partir de la fin du xviiie siècle, ne pouvaient se reproduire et s’accroître sans apports de nouveaux esclaves depuis l’Afrique.

  • 23 Morgan 2004.
  • 24 Gautier 1986 ; Cottias 1992. Pour un résumé des débats dans le monde anglophone, voir Morgan 2006 (...)
  • 25 Turner 2017 ; Paugh 2017.

10La seconde particularité de l’exploitation des femmes esclaves est qu’elle concernait tant leur travail que leurs capacités reproductives. Jennifer Morgan a récemment montré que l’intérêt des planteurs pour leurs fonctions de « breeder » ou « reproductrice » ne datait pas de la période suivant l’abolition de la traite internationale au début du xixe siècle ou même de la seconde moitié du xviiie siècle, mais était déjà présent au xviie siècle23. Ces préoccupations se sont néanmoins avivées après la Guerre d’indépendance américaine (1775-1783). La demande croissante en esclaves à laquelle la traite avait du mal à répondre, les importantes révoltes d’esclaves qui avaient secoué la Caraïbe durant la guerre de Sept Ans (1756-1763) et qui avaient rendu les planteurs méfiants face aux esclaves nés en Afrique et la montée de l’abolitionnisme poussèrent les autorités publiques et les maîtres à chercher à réduire la mortalité servile et à favoriser les naissances dans le cadre de tentatives de réforme de l’esclavage. Un débat s’est alors développé sur les causes de la faible fécondité des esclaves, les planteurs accusant les femmes d’en être responsables du fait de leur soi-disant débauche sexuelle qui aurait entraîné une prolifération des maladies sexuellement transmissibles quand les abolitionnistes mettaient en cause la brutalité de leur exploitation. Ces discussions ont été reprises par les historiens qui ne sont pas d’accord sur le rôle respectif des conditions de vie et de travail, des modes de résistance (avortement et infanticide) et de l’espacement des naissances en relation avec les pratiques d’allaitement transférées d’Afrique24. Du coup, de nouveaux travaux émergent actuellement, qui s’intéressent non pas aux causes mais aux conséquences de la faible fertilité des femmes esclaves et qui envisagent les rapports entre maternité et esclavage de manière plus large. Ils incluent le rôle des femmes esclaves servant de nourrices pour les enfants des maîtres et celui des sages-femmes et tiennent compte du point de vue des abolitionnistes, des missionnaires, des médecins ou encore des communautés serviles dans leur ensemble25.

  • 26 Paton 1996 ; Altink 2002 : 107-122.
  • 27 Fuentes 2016a ; Vidal 2020. Sur la violence judiciaire, voir Paton 2004 ; Harris 2017.
  • 28 Burnard 2004a ; Paton 2006.

11Si les abolitionnistes britanniques s’emparèrent très tôt de cette question de la reproduction, ils ne dénoncèrent que tardivement les punitions infligées aux femmes26. Le recours à la violence physique était pourtant particulièrement important dans la Caraïbe parce qu’il fallait imposer des conditions de travail très dures et que les planteurs absentéistes étaient nombreux, en particulier dans les grandes îles. Omniprésente sur les plantations, cette violence existait aussi en milieu urbain. Les maîtres ou leurs représentants n’étaient pas moins cruels envers les femmes que les hommes et utilisaient les mêmes modes de châtiments, ce qui allait à l’encontre des différences existant en la matière au sein des sociétés européennes27. La spécificité du processus de brutalisation auquel les femmes étaient soumises résidait, cependant, dans un usage systémique de la violence sexuelle comme instrument de domination28.

  • 29 Thompson 2005 ; Belrose 2015.
  • 30 Burnard 2004b.
  • 31 Beckles 1988 ; Bush 1989 ; Gaspar 1996 ; Moitt 1996.
  • 32 Gottlieb 1998.
  • 33 Kafka 1997 ; Girard 2009 ; Dubois 2010 ; Scott & Hébrard 2012.

12Les femmes esclaves ne restaient pas passives face à la violence physique, verbale et symbolique dont elles étaient l’objet. L’importance et les formes particulières prises par leur résistance sont un autre sujet de débat historiographique. Partout aux Amériques elles avaient, en effet, moins tendance à s’enfuir que les hommes et jouaient un rôle moindre dans les révoltes, certainement parce qu’elles étaient en charge des enfants29. Elles avaient aussi la possibilité d’améliorer leur sort et d’obtenir leur liberté et celle de leur progéniture en entretenant des relations sexuelles avec des hommes blancs30. Résistance et accommodement sont, de la sorte, difficilement distinguables. Pour aller à revers de cette image de moins grandes « résistantes », d’autres historiens soutiennent qu’elles n’étaient pas moins rebelles, mais que leurs modes de contestation relevaient davantage de la petite résistance au quotidien (petit marronage ; ralentissement du travail) si l’on excepte les refus de concevoir, avortement et infanticide31. D’autres se sont penchés sur le rôle réel ou mythique de certaines femmes telles que la reine Nanny dans les communautés de marrons et Cubah dans la révolte de Tacky en Jamaïque (1760)32. Enfin, l’implication des femmes asservies ou nouvellement libres dans les conflits révolutionnaires et la manière dont elles cherchèrent à préserver leur liberté durant cette période de tourmente font l’objet d’une attention nouvelle33.

Un intérêt plus récent pour les autres femmes et les masculinités

  • 34 Cousseau 2011 ; Garrigus 2007 ; Newman 2018 ; Livesay 2015.
  • 35 Hurwitz & Hurwitz 1967.
  • 36 Garraway 2005 ; Livesay 2012.
  • 37 Cottias 2001 ; Garrigus 1996 ; Mohammed 2000 ; Altink 2014.
  • 38 Morgan 1997.

13En dehors de l’ère des Révolutions, nombreuses furent aussi les femmes qui réussirent à obtenir leur liberté par divers moyens et qui venaient grossir les rangs des populations dites libres de couleur. Dans toutes les Amériques, la forme la plus courante d’affranchissement était celle accordée par les maîtres et elle concernait principalement des femmes avec qui leurs propriétaires ou économes entretenaient des relations sexuelles, ainsi que leurs enfants métis. Ce phénomène a suscité deux débats historiographiques. Le premier concerne l’importance et la signification du métissage et ses liens avec la racialisation des sociétés esclavagistes. Dans l’historiographie francophone, les historiens tiennent peu compte des modalités des unions interraciales qui pouvaient prendre des formes multiples, du viol au mariage, et avaient une portée différente en fonction de leur caractère légal ou illicite, légitime ou illégitime, public ou secret. Ils se focalisent souvent sur les relations que l’on peut considérer comme consensuelles et minimisent l’importance de la violence sexuelle. Les unions mixtes n’étaient pas interdites en droit dans la Caraïbe (sauf à Antigua où la loi n’était probablement pas appliquée) contrairement aux colonies britanniques du continent ou à la Louisiane française. Dans les Antilles françaises, les mariages interraciaux tendirent, cependant, à disparaître partout dans les îles françaises, sauf dans la partie sud de Saint-Domingue où ils persistèrent jusqu’à la période révolutionnaire34. Dans la Caraïbe française comme anglaise, des hommes blancs de toutes conditions n’hésitaient pourtant pas à afficher leurs concubines de couleur, esclaves ou libres. Ces dernières venaient pallier le faible nombre de femmes blanches, qui variait toutefois d’une île à l’autre (elles étaient beaucoup moins nombreuses en Jamaïque qu’à la Barbade). En Jamaïque, les hommes blancs appartenant aux élites coloniales soutinrent aussi les pétitions que nombre de leurs concubines et enfants métis présentèrent devant l’assemblée coloniale afin d’obtenir les droits et privilèges associés au fait d’être reconnu comme naturel anglais35. Tant que ce métissage restait lié à l’illégitimité, il ne menaçait pas la domination blanche, du fait de l’immense disparité numérique entre blancs et noirs (les esclaves comptaient pour 80 % à 90 % des populations insulaires dans la seconde moitié du xviiie siècle). Plutôt que d’être le signe d’une indifférence à la race, on peut considérer qu’il participait au contraire à la racialisation des sociétés esclavagistes36. Se développa d’ailleurs un discours d’hyper sexualisation des femmes de couleur qui mettait en exergue leur pouvoir de séduction37. Ces écrits qui tout à la fois célébraient la beauté de ces femmes et témoignaient d’une grande anxiété à leur égard contrastaient avec les récits de voyage qui décrivaient le corps des femmes africaines comme monstrueux afin de justifier l’asservissement de tous les Africains38.

  • 39 Sur les conséquences des rachats et l’évolution de la législation en la matière, Moitt 2004 et 20 (...)
  • 40 Handler & Wallman 2014 ; Simmonds 2002.
  • 41 Rogers 1999 ; King 2001 ; Garrigus 2006 ; Pérotin-Dumon 2000 ; Louis 2012.

14Le second débat porte sur les façons diverses dont les femmes étaient affranchies et les facteurs multiples expliquant la constitution de groupes numériquement importants de libres de couleur dans les îles françaises et britanniques au cours du xviiie siècle. Les historiens travaillant sur les Antilles françaises ont cherché à montrer que les relations sexuelles et conjugales avec les maîtres ou économes n’étaient pas la seule, voire la principale manière d’accéder à la liberté et que maintes femmes parvinrent à se racheter en dépit de l’interdiction légale de cette coutume39. Cette pratique du rachat était associée au développement d’un secteur économique propre aux esclaves. Les femmes serviles jouaient d’ailleurs un rôle crucial dans la commercialisation sur les marchés urbains des plantes cultivées ou des animaux élevés sur les lopins individuels dont les esclaves avaient souvent la jouissance sur les plantations40. Comme les villes étaient principalement le lieu d’un esclavage domestique et que celui-ci concernait majoritairement des femmes, tout en offrant des conditions économiques qui permettaient aux esclaves de travailler partiellement à leur compte et de mettre un pécule de côté, les affranchissements y étaient aussi les plus nombreux et concernaient au premier chef les femmes. En revanche, elles ne pouvaient gagner leur liberté par le service dans la milice comme les hommes. Le poids démographique des populations libres de couleur ne serait donc pas lié à la fréquence des affranchissements par les maîtres, mais aux efforts incessants des esclaves pour devenir libres par eux-mêmes. L’accroissement naturel aurait été, en outre, déterminant41.

  • 42 Candlin 2010 ; Candlin & Pybus 2015 ; Rogers & King 2012 ; Sturtz 2010 ; Welch & Goodridge 2000.
  • 43 Hall 2014.
  • 44 Voir notamment Fuentes 2016b. Sur esclavage et prostitution, voir aussi Beckles 2004.
  • 45 Pago 1998 ; Cottias 2008 ; Newton 2008 ; Scully & Paton 2005.

15Au-delà de cette question des chemins multiples vers la liberté, les travaux se multiplient sur l’activité entrepreneuriale et le pouvoir économique des femmes libres de couleur dans les villes portuaires42. Des recherches en cours à partir des sources produites par l’indemnisation des propriétaires d’esclaves au moment des abolitions révèlent aussi qu’elles formaient une part significative de cette catégorie sociale en ville43. Les relations complexes existant entre l’exercice de l’agentivité des femmes libres de couleur et la subordination de celles réduites en esclavage peuvent être illustrées par le cas célèbre de Rachel Pringle Polgreen qui tenait un bordel à Bridgetown à la Barbade dans lequel elle prostituait des femmes esclaves à destination des officiers blancs de passage44. Les rapports, y compris ceux de genre, entre tous les libres de couleur et les anciens esclaves furent toutefois transformés par l’émancipation générale45.

  • 46 Burnard 2006.
  • 47 Debien 1952 ; Petitjean Roget 1955 ; Schloss 1998.
  • 48 Beckles 1993 ; Jones 2007.
  • 49 Burnard 1991.
  • 50 Josephs 2015 ; Sturtz 1999 ; Walker 2014.
  • 51 Walker 2015.
  • 52 Voir notamment Burnard 2002 ; Wilson 2003.
  • 53 Barash 1990 ; Mackie 2006.
  • 54 Forde-Jones 1998 ; Newton 2005 ; Zacek 2012.

16Les femmes blanches partageaient avec les libres de couleur de sexe féminin un mode de vie souvent urbain. L’histoire des femmes a d’ailleurs bénéficié de l’attention nouvelle portée aux villes portuaires dans le cadre des études atlantiques46. Largement ignorées par la recherche sur les Antilles françaises47, ces femmes blanches suscitent actuellement un vif intérêt pour les British West Indies48. À travers elles se font jour, en effet, les tensions entre l’ordre patriarcal, le système esclavagiste et la suprématie blanche. Les thèmes étudiés concernent leur accès à la propriété49, leur participation à la gestion des plantations et leur implication dans le commerce50, leurs relations avec leurs esclaves domestiques et autres (elles possédaient très souvent des femmes)51, leur sexualité (et notamment leurs rapports avec les hommes noirs)52, leur rôle dans la construction de l’identité blanche, et leur image dans la littérature (de voyage)53. À côté des élites de sexe féminin qui génèrent le plus de travaux, les femmes appartenant aux classes populaires ne sont pas totalement négligées54.

  • 55 Fuentes 2016a.
  • 56 Mair citée par Bush 1990 : xii.
  • 57 Beckles 2012 : 225-243 ; Foster 2010.

17Une phase nouvelle dans l’historiographie sur les femmes et le genre dans la Caraïbe britannique émerge depuis quelques années avec l’apparition de recherches qui visent à supprimer les barrières entre les femmes esclaves, libres de couleur et blanches55. Lucille Mathurin Mair avait été l’une des rares chercheuses à prendre en considération les trois groupes dans sa thèse de 1974 mais son approche n’avait pas fait d’émules. De nos jours tous les historiens remettent toutefois en cause la célèbre affirmation de la pionnière des études féministes selon laquelle « the black woman produced, the brown woman served, and the white woman consumed » et pensent à nouveau frais les rapports entre statut, classe, race et genre56. Ils montrent que différents systèmes de domination coexistaient, en se renforçant ou se contredisant les uns les autres. Un autre signe de la maturité du champ est l’apparition d’études sur les masculinités qui subirent des transformations majeures au sein des sociétés esclavagistes. Les hommes blancs bénéficiaient d’un phénomène d’hyper-masculinisation qui reposait sur leurs rapports avec les esclaves de sexe tant féminin (par un accès sans aucune contrainte aux femmes esclaves et une sexualité entièrement déconnectée du mariage) que masculin (par un processus d’animalisation et de dévirilisation des hommes asservis). En même temps, maîtres et esclaves de sexe masculin se retrouvaient dans la défense d’un ordre patriarchal de telle sorte que les femmes esclaves subissaient une double domination masculine57.

  • 58 Burnard 2007 : 81.

18Aussi Trevor Burnard défend-il l’idée que « gender was nearly as important as race in defining social relationships in early Jamaica »58. Une telle affirmation est certainement vraie pour l’ensemble des Caraïbes britannique et française. Mais s’il devient possible de le démontrer pour la première, ce n’est pas encore le cas pour la seconde. Au terme de cette confrontation entre les deux historiographies, on ne peut donc qu’appeler au développement des travaux sur les femmes et le genre dans les Antilles françaises. Il est temps de rattraper le retard !

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Bibliographie

Abénon Lucien, Bégot Danielle & Jean-Pierre Sainton (dir.), 2002, Construire l’histoire antillaise. Mélanges offerts à Jacques Adélaïde-Merlande, Paris, Éditions du CTHS.

Altink Henrice, 2002, « “An Outrage on All Decency”: abolitionist reactions to flogging Jamaican slave women, 1780-1834 », Slavery and Abolition, 23/2, p. 107-122.

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Notes

1 J’utilise les deux termes « anglais » et « britannique », mais le second n’est exact qu’après les Actes d’Union de 1707.

2 Schaw 1921 ; Nugent 2010 ; Klepp & McDonald 2001.

3 Westley & Davis 1831.

4 Fuentes 2016a.

5 Goveia 1965.

6 L’article n’abordera pas la question des femmes amérindiennes, sujet qui est absent de l’historiographie, alors même que de nouveaux travaux montrent que les autochtones subsistaient et jouaient un rôle important au xviie siècle.

7 L’article ne portera que sur les îles situées dans la mer des Caraïbes même si des débats existent sur les frontières de la région caribéenne. L’espace dénommé la « grande Caraïbe » inclut ainsi les îles et les pourtours continentaux de la mer des Caraïbes et du golfe du Mexique.

8 Pour des histoires intégrées de la Caraïbe, voir UNESCO, 1993-2011 ; Palmié & Scarano 2011 ; Barros, Diptee & Trotman 2006.

9 Higman 2003 ; Rogers 2009 ; Higman 1999 ; Bégot 2011.

10 Abénon, Bégot & Sainton 2002.

11 L’université de la Guyane est devenue indépendante en 2014.

12 Cottias 2005.

13 Pour des ouvrages généraux sur l’esclavage dans la Caraïbe, Knight 1997 ; Beckles & Shepherd 1999.

14 Shepherd 2002.

15 Beckles 1995 ; Zacek 2009 ; Brereton 2013 ; Jones 2016 [https://networks.h-net.org/node/11465/discussions/123038/white-women-british-caribbean-plantation-societies-topical-guide]. Pour une approche atlantique du sujet, Paton 2005.

16 Mair 1975 et 2001. Soutenue en 1974, sa thèse n’a été publiée qu’en 2006.

17 Beckles 1989 ; Morrissey 1989 ; Bush 1990 ; Shepherd, Brereton & Bailey 1995.

18 Gautier 1985 ; Cottias 1990.

19 Morgan 2004 ; Scully & Paton 2005 ; Moitt 2001. Voir dans les notes ci-dessous les nombreux articles de Trevor Burnard.

20 Gaspar & Hine 1996 et 2004; Campbell, Miers & Miller 2008; Berry & Harris 2018.

21 Voyages: The Trans-Atlantic Slave Trade Database, http://www.slavevoyages.org/.

22 Dunn 2014.

23 Morgan 2004.

24 Gautier 1986 ; Cottias 1992. Pour un résumé des débats dans le monde anglophone, voir Morgan 2006.

25 Turner 2017 ; Paugh 2017.

26 Paton 1996 ; Altink 2002 : 107-122.

27 Fuentes 2016a ; Vidal 2020. Sur la violence judiciaire, voir Paton 2004 ; Harris 2017.

28 Burnard 2004a ; Paton 2006.

29 Thompson 2005 ; Belrose 2015.

30 Burnard 2004b.

31 Beckles 1988 ; Bush 1989 ; Gaspar 1996 ; Moitt 1996.

32 Gottlieb 1998.

33 Kafka 1997 ; Girard 2009 ; Dubois 2010 ; Scott & Hébrard 2012.

34 Cousseau 2011 ; Garrigus 2007 ; Newman 2018 ; Livesay 2015.

35 Hurwitz & Hurwitz 1967.

36 Garraway 2005 ; Livesay 2012.

37 Cottias 2001 ; Garrigus 1996 ; Mohammed 2000 ; Altink 2014.

38 Morgan 1997.

39 Sur les conséquences des rachats et l’évolution de la législation en la matière, Moitt 2004 et 2005.

40 Handler & Wallman 2014 ; Simmonds 2002.

41 Rogers 1999 ; King 2001 ; Garrigus 2006 ; Pérotin-Dumon 2000 ; Louis 2012.

42 Candlin 2010 ; Candlin & Pybus 2015 ; Rogers & King 2012 ; Sturtz 2010 ; Welch & Goodridge 2000.

43 Hall 2014.

44 Voir notamment Fuentes 2016b. Sur esclavage et prostitution, voir aussi Beckles 2004.

45 Pago 1998 ; Cottias 2008 ; Newton 2008 ; Scully & Paton 2005.

46 Burnard 2006.

47 Debien 1952 ; Petitjean Roget 1955 ; Schloss 1998.

48 Beckles 1993 ; Jones 2007.

49 Burnard 1991.

50 Josephs 2015 ; Sturtz 1999 ; Walker 2014.

51 Walker 2015.

52 Voir notamment Burnard 2002 ; Wilson 2003.

53 Barash 1990 ; Mackie 2006.

54 Forde-Jones 1998 ; Newton 2005 ; Zacek 2012.

55 Fuentes 2016a.

56 Mair citée par Bush 1990 : xii.

57 Beckles 2012 : 225-243 ; Foster 2010.

58 Burnard 2007 : 81.

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Pour citer cet article

Référence papier

Cécile Vidal, « Femmes et genre dans les historiographies sur les sociétés avec esclavage (Caraïbes anglaise et française, xviie-mi-xixe siècle) »Clio, 50 | 2019, 189-210.

Référence électronique

Cécile Vidal, « Femmes et genre dans les historiographies sur les sociétés avec esclavage (Caraïbes anglaise et française, xviie-mi-xixe siècle) »Clio [En ligne], 50 | 2019, mis en ligne le 02 janvier 2023, consulté le 09 septembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/clio/17391 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/clio.17391

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Auteur

Cécile Vidal

Cécile Vidal est directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Elle est membre de Mondes américains (UMR 8168 – CNRS /EHESS). C’est une spécialiste de l’histoire sociale de la colonisation, l’empire, la traite et l’esclavage dans les mondes atlantiques. Elle est l’auteure, avec Gilles Havard, de Histoire de l’Amérique française, Paris, Champs Flammarion, 2019 (5e édition), ainsi que de Caribbean New Orleans : Empire, Race, and the Making of a Slave Society, Chapel Hill, University of North Carolina Press, 2019. Elle collabore actuellement à la coordination et rédaction d’une Histoire mondiale de l’esclavage (à paraître au Seuil) et travaille à un nouveau projet sur le suicide dans la traite et l’esclavage dans les empires français et britannique. cecile.vidal@ehess.fr

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