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Les mondes caribéens, un espace à part ?

Clara Palmiste et Michelle Zancarini-Fournel
p. 9-18

Texte intégral

Le bassin caribéen

Le bassin caribéen

élaborée par Benoît Berard, MCF en archéologie, université des Antilles.

  • 1 Le terme Caraïbe est utilisé par les Européens lors des premiers contacts pour désigner les popul (...)

1Premières terres abordées par Christophe Colomb dans sa traversée vers les Indes occidentales, point de départ de l’entreprise de conquête du continent américain, enjeu des guerres européennes pour la domination de l’espace maritime atlantique et l’exploitation des « îles à sucre », l’espace Caraïbe s’est retrouvé à la croisée des « mondes » européen, africain, américain, asiatique, dans le circuit des échanges intercontinentaux. Pourtant, la diversité des termes utilisés pour nommer cet espace (la Caraïbe, les Caraïbes, le bassin Caraïbe, les Antilles, l’archipel caribéen, West Indies, East Indies, Amérique insulaire, etc.) et la difficulté à le circonscrire géographiquement (partie insulaire et/ou continentale) témoignent d’une vision morcelée marquée par l’empreinte coloniale1. Faire la synthèse des récentes recherches sur l’histoire des femmes et du genre dans cet espace fragmenté politiquement et linguistiquement, constitue un défi. Colonisé depuis les xvie et xviie siècles, cet espace se caractérise par un pluralisme social et ethnique hérité de la société de plantations, qui a vu coexister successivement des populations autochtones – les Amérindiens –, des populations d’origine africaine mises en esclavage et des diasporas indienne, chinoise, libanaise et syrienne, qui s’y établissent à partir de la seconde moitié du xixe siècle.

2Ce numéro 50 de Clio. Femmes Genre Histoire entend s’intéresser à l’ensemble des mondes caribéens, en évitant de se concentrer sur la seule période esclavagiste, et en mettant en lumière l’approche genrée des phénomènes historiques. Le choix de l’espace s’explique, comme le souligne Cécile Vidal dans l’Actualité de la recherche, par le fait que chaque groupe d’îles fait l’objet d’historiographies séparées produites localement, dans les anciennes métropoles ou de plus en plus aux États-Unis. Bien que ce numéro n’aborde que les territoires insulaires de la Caraïbe, il se propose de mettre en exergue les points communs et les différences entre les espaces francophone, hispanophone, néerlandais et anglophone, ce dernier ayant connu un développement des études de genre plus important.

Des historiographies caribéennes cloisonnées ?

3La faible visibilité de l’histoire caribéenne dans les enseignements et la recherche en France et en Europe contraste avec l’intérêt grandissant qu’elle suscite aux États-Unis et dans l’espace caribéen. Cet intérêt se manifeste notamment par l’organisation annuelle depuis 1973 du congrès de l’Association des historiens des Caraïbes (ACH), rendez-vous incontournable d’historiens et d’historiennes du monde entier travaillant sur les Caraïbes. La question de l’histoire des femmes et du genre y a fait son entrée dès les années 1980.

  • 2 Thébaud 2011.

4Il reste à écrire une histoire des femmes et du genre qui engloberait l’ensemble des territoires caribéens. Que les sources écrites diffèrent d’une aire géographique et linguistique à l’autre et dépendent des nécessités administratives et de gestion des territoires par les métropoles, ainsi que des marges d’action des populations et de leurs relations à l’écrit, ne constitue pas un obstacle insurmontable. Néanmoins, les sources conditionnent la production historienne avec une absence de synchronie dans l’analyse des objets et des méthodes utilisées (on défriche encore dans certains espaces l’histoire des femmes, là où ailleurs les études de genre sont déjà très avancées). Ce décalage dans l’écriture de l’histoire des femmes et du genre n’est cependant pas propre à la Caraïbe et a été observé également en Europe2. Le chercheur ou la chercheuse en histoire caribéenne est souvent confronté à la compréhension et à l’étude des réalités historiques dans un espace donné, avant de pouvoir établir comparaisons et interconnexions.

  • 3 Miller 1986 ; Shepherd, Brereton & Bailey 1995 ; Brown & Chevannes 1998 ; Chevannes 2001 ; Mohamm (...)

5Les travaux sur le genre dans l’espace anglophone ont profité très tôt de l’influence des Gender Studies aux États-Unis : le Centre d’études sur le genre et le développement, créé en septembre 1993 sur les trois sites de l’université des West Indies (Mona, Cave Hill et Saint Augustine), se donne pour mission de produire et de diffuser les connaissances sur les femmes, le genre, afin de transformer les relations genrées dans la société caribéenne3. Comme l’a souligné Bridget Brereton, le déplacement de l’histoire des femmes vers l’histoire du genre et la prise en compte des relations entre ethnicité, classe sociale et genre, au sein de l’histoire sociale, constituent quelques spécificités des recherches dans l’espace anglophone. En présentant les sources disponibles sur les femmes esclaves ou libres de couleur Cécile Vidal a indiqué le décalage entre leur importance et les travaux très avancés dans les Caraïbes anglophones par rapport à l’espace francophone.

  • 4 Falconnet & Lefaucheur 1975.
  • 5 Voir le compte rendu par Sue Peabody de la nouvelle édition (2010) dans le numéro de Clio. HFS(...)
  • 6 Gautier 1985 ; Pago 1998 ; Moitt 2002.
  • 7 Degras 2015 ; Grollemund 2019 (voir compte rendu dans ce numéro).
  • 8 Cottias & Dobie 2012.
  • 9 Lesel 1996 ; Mulot 2000.
  • 10 Mulot 2000, 2009 ; Pourette 2006.
  • 11 Ce groupe est rattaché au laboratoire Laboratoire caribéen de sciences sociales (LC2S), anciennem (...)
  • 12 Lefaucheur 2012.
  • 13 Almar, Cantacuzène & Lefaucheur 2014.

6Nous souhaitons rendre hommage aux travaux fondamentaux de deux sociologues qui ont réalisé les premières études sur la condition des femmes aux Antilles dans l’espace francophone : Nadine Lefaucheur, pionnière des études de genre avec la publication en 1975 de La Fabrication des mâles4 ; et Arlette Gautier avec un numéro de la revue Nouvelles questions féministes, consacré aux « Antillaises » autour de la notion de patriarcat et avec la publication de l’ouvrage Les sœurs de Solitude en 19855. L’histoire des femmes qui s’est construite dans l’espace caraïbe francophone, a d’abord été focalisée sur la période esclavagiste6. Pour le xxsiècle, ont été dressés quelques portraits de femmes impliquées dans la vie sociale et politique7 ou d’autres plus controversées tel celui de Mayotte Capécia8. C’est à partir des études anthropologiques et sociologiques que les travaux sur le genre ont émergé9, notamment sur des problématiques de santé liées aux différentes sexualités10. La création en 2007 du groupe « Genre et société aux Antilles »11 a contribué à étendre ce champ, en abordant la question du genre dans une perspective pluridisciplinaire : une enquête pionnière sur les violences interpersonnelles à la Martinique12 ; un projet ANR sur les pratiques culturelles13 ; des travaux sur les formes familiales (monoparentalité, matriparentalité, paternités complexes), la précarité, les stéréotypes de sexe dans l’éducation, des discriminations raciales et genrées dans la danse et le théâtre martiniquais ; en 2017, un colloque a été organisé par Clara Palmiste sur le rôle de l’éducation dans la construction des rapports sociaux de sexe, de classe et de race dans l’espace caribéen.

  • 14 Gay-Sylvestre 2006 ; Bayard de Volo 2018.
  • 15 Duran Jourdain 2010.
  • 16 Diaz 2002.

7Dans la Caraïbe hispanophone, le rôle des femmes dans les périodes révolutionnaires (xixe-xxe siècle) et les grandes figures du féminisme ont été mis en lumière dans les premiers travaux sur l’histoire des femmes pour Cuba14 et la République dominicaine15. À partir des années 1990, sous l’impulsion de l’ONU et des organisations internationales, des instituts et des programmes sont créés sur l’égalité hommes-femmes, la reproduction, la famille, la santé, le développement et les violences envers les femmes. En contraste avec les autres îles, Puerto Rico, qui jouit d’un statut particulier parmi les anciens territoires sous domination espagnole, a accordé dès les années 1990 une place plus importante à l’histoire des femmes et du genre aux xixe et xxe siècles16.

8La Caraïbe néerlandaise est la grande absente des débats historiographiques, en raison sans doute de la barrière de la langue et du développement, encore timide, des études sur les femmes et le genre.

Quelle spécificité des objets et des outils d’analyse dans les espaces considérés ?

9Le champ d’études étant vaste, nous avons souhaité privilégier les approches originales par rapport aux sources, aux objets d’étude, ou aux méthodes d’analyse, sur la longue durée, en prêtant néanmoins une attention particulière dans le dossier à l’évolution des sociétés caribéennes post-esclavagistes (second xixe-xxe siècle). Toutes les contributions soulignent les capacités d’agir des femmes, malgré les dominations et contraintes sociales, morales, économiques et politiques qui pèsent sur elles ; même si le concept d’agency (traduit par capacité d’agir ou agentivité) n’est pas explicitement revendiqué, en dehors de l’article de Caroline Sequin et de celui de Jessica Pierre-Louis.

10Les articles abordant la période esclavagiste, notamment les contributions de David Wheat (xvie siècle), de Tara Innis (xviie-xviiisiècle) et de Jessica Pierre-Louis (xixe siècle) rendent visibles la voix des femmes et témoignent de la capacité d’action des femmes de couleur libres, qui malgré la législation restrictive à leur égard, parviennent à préserver leurs acquis fonciers, mobiliers et relationnels. Catalina de los Santos, mulâtresse et propriétaire de navires et d’esclaves, étudiée par David Wheat, dispose d’un réseau commercial pour recouvrer ses créances et d’une capacité d’action qui dépasse même celle dévolue aux femmes espagnoles de l’époque, dans des domaines traditionnellement réservés aux hommes blancs. Les femmes de couleur libres étudiées par Jessica Pierre-Louis agissent à travers des donations, qui révèlent la multiplicité de leurs réseaux de sociabilité à l’intérieur (et au-delà) de leur groupe. « Free-Jenny » étudiée par Tara Inniss, reçoit un héritage qu’elle parvient difficilement à transmettre à ses deux enfants, du fait des modalités de sa liberté (manumission), des privilèges testamentaires octroyés à l’épouse et aux héritiers légitimes et des litiges juridiques qui affaiblissent le patrimoine transmis par le père. Ce cas souligne que les expériences individuelles des femmes de couleur libres ne peuvent se généraliser à l’ensemble du groupe et sont dépendantes de leurs contextes matériels. Marie Houllemare, à travers la figure de Marie Kingué, dresse le portrait d’une esclave dont les activités de guérisseuse et les pouvoirs de divination exercés à la fois sur les esclaves, les libres de couleur et les hommes blancs bouleversent l’ordre social et brouillent les représentations coloniales. Sa liberté de mouvement et son emprise, même sur ses maîtres qui s’en remettent entièrement à son jugement, suscitent la crainte des autorités. Cette capacité d’agir ne doit cependant pas masquer les discriminations dont étaient victimes les femmes noires, les esclaves davantage que les femmes de couleur libres. La lecture de certaines contributions montre la complexité d’articuler ces discriminations, qui même si elles ont trait à la race, à la classe et au sexe, n’opèrent pas simultanément, et ce en fonction des intérêts des groupes en présence.

11L’article de Jessica Roitman offre un éclairage sur la migration régionale des femmes caribéennes au xixe siècle grâce à la correspondance de Mathilda Percival, affranchie de couleur, qui quitta Saint-Eustache pour travailler pendant deux ans à Saint-Thomas (Antilles danoises), laissant derrière elle un mari et une enfant en bas âge renversant ainsi, sans le vouloir, les rôles traditionnels. Elle éclaire un aspect souvent négligé, celui des émotions et de la vie affective ; il s’agit d’un des rares témoignages de femmes des milieux populaires sur leur vie quotidienne. L’article de Margo Groenwood montre que la particularité des mouvements féminins, constitués d’afro-descendantes catholiques, est avant tout leur pragmatisme. Ces mouvements, outre un certain décalage avec ceux des autres îles (de l’espace francophone et anglophone), renseignent sur leur isolement socio-politique, leur lente intégration et leur accès très limité à l’éducation.

12L’article de Clara Palmiste souligne les tensions raciales, sociales et genrées provoquées par la sécularisation du corps enseignant en Guadeloupe dans les deux dernières décennies du xixe siècle jusqu’aux années 1910. Cette sécularisation permet l’entrée massive des femmes dans l’administration coloniale, et parallèlement l’émergence de nouvelles représentations sur le rôle des institutrices, « actrices » et instruments de la régénération de la société. Fabien Deshayes et Axel Pohn-Weidinger analysent la difficile trajectoire professionnelle et familiale d’Aimée Jean-Baptiste, institutrice suppléante originaire de Guadeloupe, que révèlent des rapports d’inspection et une missive adressée à son mari par sa belle-sœur. Ces deux documents mettent en évidence les préjugés et le racisme auxquels est confrontée Aimée, dans la métropole des années 1950-1960.

13 Ce numéro aborde pour le xxe siècle des thématiques encore peu exploitées liées au corps : la question de la prostitution aux Antilles ou celles des politiques contraceptives. Caroline Sequin interroge l’impact de la Seconde Guerre mondiale sur le phénomène prostitutionnel à la Martinique et le zèle manifesté par les autorités coloniales dans la surveillance des prostituées, pour préserver la santé des marins restés sur l’île durant le blocus. Elle met en relief l’imbrication de la race, classe, sexualité, et la frontière poreuse de la catégorie « prostituée » où sont reléguées des femmes qui n’exercent que de façon circonstancielle. La prostitution clandestine qui échappe au contrôle révèle l’agentivité des femmes sur les modalités de la transaction sexuelle et leur résistance à la réglementation en vigueur. Elle invite à une certaine prudence dans la lecture des sources policières et médicales, qui ne sont pas exemptes de préjugés sur la sexualité des femmes noires issues des classes populaires.

  • 17 Charbit 1987.

14Michelle Zancarini-Fournel étudie les politiques de limitation des naissances prônées par les gouvernements successifs en Martinique et en Guadeloupe entre 1964 et 1975 et souligne face aux réactions hostiles des catholiques, des communistes et des autonomistes, à la fois les difficultés pour l’État d’appliquer ses politiques spécifiques à l’outre-mer, ainsi que les initiatives d’actrices et d’acteurs locaux pour mettre en place une régulation des naissances17.

15Le témoignage de Marie-Hélène Laumuno, disponible en ligne sur le site de Clio. FGH, en traitant de la place des femmes dans le gwoka en Guadeloupe offre une vision contemporaine des femmes, actrices de leur temps et met en lumière les liens entre histoire culturelle, genre et politique. Enfin, nous sommes particulièrement honoré.es de publier un témoignage sur les rapports entre histoire et littérature de l’écrivaine haïtienne Yanick Lahens qui a occupé la chaire de la francophonie au Collège de France en 2018-2019. Elle nous permet de souligner la place des femmes dans la littérature antillaise et d’aborder grâce à la littérature, l’histoire de la première république noire dans le monde, la République d’Haïti, qui a conquis en 1804 son indépendance après avoir défait l’armée napoléonienne.

16Les articles, dans leur ensemble, offrent la possibilité de revisiter certains lieux communs sur des thématiques abordées antérieurement, de confronter la voix des acteurs et actrices des mondes caribéens à celles des administrations coloniales et postcoloniales, et d’en proposer de nouvelles lectures.

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Bibliographie

Almar Nathalie, Cantacuzene Roger & Nadine Lefaucheur, 2014, « Pratiques culturelles, production des identités et questionnement des frontières de genre », in Sylvie Octobre (dir.), Questions de genre, questions de culture, Paris, ministère de la Culture et de la Communication, p. 75-100.

Barriteau Eudine (ed.), 2003, Confronting Power, Theorizing Gender. Interdisciplinary Perspectives, University of the West Indies Press.

Bayard de Volo Lorraine, 2018, Women and the Cuban Insurrection: how gender shaped Castro’s victory, New York, Cambridge University Press.

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Charbit Yves, 1987, Famille et nuptialité dans la Caraïbe. Étude socio-démographique, Paris, INED, coll. « Travaux et Documents », 114.

Chevannes Barry, 2001, Learning to be a Man, Kingston, UWI Press.

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Degras Jean-Claude, 2015, Eugénie Tell-Eboué. Histoire d’une passion. Biographie, Guyane, Éditions Rymanay.

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Duran Jourdain Carmen, 2010, Historia e ideología: mujeres dominicanas (1880-1950), Santo Domingo, Archivo General de la Nación.

Falconnet Georges & Nadine Lefaucheur, 1975, La Fabrication des mâles, Paris, Le Seuil.

Gautier Arlette (coord.), 1985, « Antillaises », Nouvelles Questions Féministes, 9/10.

Gautier Arlette, 1985, Les Sœurs de Solitude. La condition féminine dans l’esclavage aux Antilles, du xviie au xixe siècle, Paris, Éditions Caribéennes [réédité en 2010 aux Presses universitaires de Rennes].

Gay-Sylvestre Dominique, 2006, Être femme à Cuba. Des premières militantes féministes aux militantes révolutionnaires, Paris, L’Harmattan, coll. « Horizons Amérique latine ».

Grollemund Philippe, 2019, Fiertés de femme noire. Entretiens/Mémoires de Paulette Nardal, Paris, L’Harmattan.

Lefaucheur Nadine (dir.), 2012, « Pouvoirs dans la Caraïbe. Genre et violences interpersonnelles à la Martinique », Revue du Centre de recherche sur les Pouvoirs locaux dans la Caraïbe, 17, n° spécial.

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Moitt Bernard, 2002, Women and Slavery in French Antilles, 1635-1848, Bloomington and Indianapolis : Indiana University Press.

Mulot Stéphanie, 2000, « “Je suis la mère, je suis le père !” : l’énigme matrifocale. Relations familiales et rapports de sexe en Guadeloupe », thèse de doctorat d’anthropologie sociale et politique, sous la dir. de Maurice Godelier, EHESS, Paris.

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Pago Gilbert, 1998, Les Femmes et la liquidation du système esclavagiste à la Martinique, 1848-1852, Guyane, Ibis Rouge éditions.

Palmiste Clara, 2014, « Le vote féminin et la transformation des colonies françaises d’Amérique en départements en 1946 », Nuevo Mundo Mundos Nuevos [En ligne] [DOI : 10.4000/nuevomundo.66842].

Pourette Dolores, 2006, Des Guadeloupéens en Île-de-France. Identité, sexualité, santé. Paris, Karthala.

Reddock Rhoda (ed.), 2004, Interrogating Caribbean Masculinities: theoretical and empiral analyses, St. Augustine, UWI Press.

Shepherd Verene, Brereton Bridget & Barbara Bailey (eds), 1995, Engendering history: Caribbean women in historical perspective, Jamaica, Ian Randle Publishers.

Thébaud Françoise, 2011, « Écrire l’histoire des femmes et du genre. Comparaisons et connexions européennes », in Anna Bellavitis & Nicole Edelman (dir.), Genre, Femmes, Histoire en Europe, Nanterre, Presses universitaires de Paris-Nanterre, p. 11-33.

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Notes

1 Le terme Caraïbe est utilisé par les Européens lors des premiers contacts pour désigner les populations amérindiennes des Petites Antilles et d’une partie du continent américain. Il est considéré comme un « fourre-tout » qui renvoie à la fois à l’une des grandes familles linguistiques de l’Amérique du Sud et des Antilles, à l’ethnie amérindienne à l’origine du nom, à une localisation géographique, et à l’origine du peuplement. Voir Dictionnaire caraïbe-français, p. xlviii.

2 Thébaud 2011.

3 Miller 1986 ; Shepherd, Brereton & Bailey 1995 ; Brown & Chevannes 1998 ; Chevannes 2001 ; Mohammed 2002 ; Barriteau 2003 ; Reddock 2004.

4 Falconnet & Lefaucheur 1975.

5 Voir le compte rendu par Sue Peabody de la nouvelle édition (2010) dans le numéro de Clio. HFS n° 33.

6 Gautier 1985 ; Pago 1998 ; Moitt 2002.

7 Degras 2015 ; Grollemund 2019 (voir compte rendu dans ce numéro).

8 Cottias & Dobie 2012.

9 Lesel 1996 ; Mulot 2000.

10 Mulot 2000, 2009 ; Pourette 2006.

11 Ce groupe est rattaché au laboratoire Laboratoire caribéen de sciences sociales (LC2S), anciennement Centre de recherche sur les pouvoirs locaux dans la Caraïbe (CRPLC), Université des Antilles.

12 Lefaucheur 2012.

13 Almar, Cantacuzène & Lefaucheur 2014.

14 Gay-Sylvestre 2006 ; Bayard de Volo 2018.

15 Duran Jourdain 2010.

16 Diaz 2002.

17 Charbit 1987.

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Table des illustrations

Titre Le bassin caribéen
Crédits élaborée par Benoît Berard, MCF en archéologie, université des Antilles.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/clio/docannexe/image/16904/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 347k
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Pour citer cet article

Référence papier

Clara Palmiste et Michelle Zancarini-Fournel, « Les mondes caribéens, un espace à part ? »Clio, 50 | 2019, 9-18.

Référence électronique

Clara Palmiste et Michelle Zancarini-Fournel, « Les mondes caribéens, un espace à part ? »Clio [En ligne], 50 | 2019, mis en ligne le 01 décembre 2019, consulté le 07 octobre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/clio/16904 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/clio.16904

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Auteurs

Clara Palmiste

Clara Palmiste est maitresse de conférences en histoire à l’université des Antilles et membre du laboratoire AIHP-Géode. Elle est l’auteure de L’Organisation du commerce du livre à Séville : 1680-1755, Publibook, 2012 et coédité Libertés et Oppressions. Approches pluridisciplinaires, L’Harmattan, 2013. Ses recherches actuelles portent sur le Genre, l’histoire des femmes, le féminisme, les réseaux et sociabilités aux Antilles françaises, fin XIXe et première moitié du XXe siècle. cpalmiste@yahoo.fr

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Michelle Zancarini-Fournel

Michelle Zancarini-Fournel est professeure émérite de l’université Lyon 1, Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (LARHRA). Co-fondatrice et membre du comité de rédaction de CLIO FGH. Elle a publié récemment Les Luttes et les rêves. Une histoire populaire de la France de 1685 à nos jours, La Découverte/Zones, 2016 et Une histoire nationale est-elle encore possible ?, Presses universitaires de Bordeaux et de Pau et des pays de l’Adour, 2018. Elle prépare en collaboration avec Bibia Pavard et Florence Rochefort un livre sur l’histoire des féminismes de la Révolution française à nos jours. michelle.zancarini-fournel@wanadoo.fr

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